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Critique de frandj
Un bref commentaire sur ce roman-fleuve de l'auteur turc O. Pamuk, publié avant qu'il n'obtienne le prix Nobel de littérature. "Neige" est, selon moi, une grande réussite d'un grand écrivain; mais je précise que sa lecture m'a demandé une forte implication afin de "tenir la distance" et de m'y retrouver avec tous les personnages du livre.
Le catalyseur de toute l'histoire est un poète qui arrive à Kars, une ville au fin fond du pays, car il a été chargé d'une enquête pour un journal. Il est amené à rencontrer de nombreux personnages qui ont pignon sur rue dans cette ville. On s'aperçoit vite que l'ensemble des protagonistes mis en scène par l'auteur constitue en fait un tableau mûrement réfléchi de la Turquie à la fin du XXème siècle; toutes les sensibilités se confrontent les unes aux autres. Dans son livre, Pamuk adopte une stricte unité de lieu (c'est un huis-clos à l'intérieur de la ville), alors qu'il a l'ambition est de représenter la société turque dans son ensemble: voilà un ambitieux parti-pris dont le résultat me semble très réussi. Dans cet esprit, j'ajouterai encore une chose: l'ambiance de "Neige" m'évoque celle des grands romans russes du XIXème siècle: on y retrouve de très nombreux personnages qui s'agitent dans un labyrinthe social complexe; ce microcosme est représentatif de toute la société. D'ailleurs, l'idée de la dernière péripétie - une sorte de coup d'Etat - aurait bien pu venir à un Dostoievski, celui qui a écrit "Les Démons" par exemple.
En conclusion, pour moi "Neige" est un grand roman qu'on pourra lire avec profit. Toutefois il faut savoir à l'avance que Pamuk prend tout le temps et tout l'espace qui lui semblent nécessaires pour peindre son tableau jusque dans ses moindres détails - ce qui ne veut absolument pas signifier qu'il est bavard ou inutilement prolixe.
Le catalyseur de toute l'histoire est un poète qui arrive à Kars, une ville au fin fond du pays, car il a été chargé d'une enquête pour un journal. Il est amené à rencontrer de nombreux personnages qui ont pignon sur rue dans cette ville. On s'aperçoit vite que l'ensemble des protagonistes mis en scène par l'auteur constitue en fait un tableau mûrement réfléchi de la Turquie à la fin du XXème siècle; toutes les sensibilités se confrontent les unes aux autres. Dans son livre, Pamuk adopte une stricte unité de lieu (c'est un huis-clos à l'intérieur de la ville), alors qu'il a l'ambition est de représenter la société turque dans son ensemble: voilà un ambitieux parti-pris dont le résultat me semble très réussi. Dans cet esprit, j'ajouterai encore une chose: l'ambiance de "Neige" m'évoque celle des grands romans russes du XIXème siècle: on y retrouve de très nombreux personnages qui s'agitent dans un labyrinthe social complexe; ce microcosme est représentatif de toute la société. D'ailleurs, l'idée de la dernière péripétie - une sorte de coup d'Etat - aurait bien pu venir à un Dostoievski, celui qui a écrit "Les Démons" par exemple.
En conclusion, pour moi "Neige" est un grand roman qu'on pourra lire avec profit. Toutefois il faut savoir à l'avance que Pamuk prend tout le temps et tout l'espace qui lui semblent nécessaires pour peindre son tableau jusque dans ses moindres détails - ce qui ne veut absolument pas signifier qu'il est bavard ou inutilement prolixe.
