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L'héritage (Christopher Paolini) tome 2 sur 4

Marie-Hélène Delval (Traducteur)
EAN : 9782747021197
808 pages
Bayard Jeunesse (04/03/2010)
  Existe en édition audio
4.06/5   4318 notes
Résumé :
Eragon et Saphira, sa dragonne, sont à peine sortis vainqueurs de la bataille de Farthen Dûr que des urgals attaquent de nouveau et tuent le chef des Vardens...
Nasuada, sa fille, est nommée à leur tête. Après lui avoir prêté allégeance, Eragon entreprend avec Saphira un long et périlleux voyage vers Ellesméra, le royaume des elfes, où ils recevront les enseignements du fameux Togira Ikonoka, l'infirme Inchangé.
Pendant ce temps, Roran, le cousin d'Era... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (176) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 4318 notes
Astra esterni ono thelduin, Lecteurs-elda ! ceci est une critique de passionné, si vous voulez savoir si ce livre vaut le coup d'être lu, je réponds à votre place, c'est OUI. Alors foncez puis revenez après votre lecture merci :)

C'est assez rageant, après 189 critiques, je perds tous mes moyens devant ce chef-d'oeuvre et je n'arrive pas à écrire ma critique... désolé donc si celle-ci est obscure dans la compréhension :)

Pour vous faire simple, Eragon va commencer sa formation chez les elfes après la bataille avec les Vardens. Roran de son côté, va faire fuir Carvahall de ses habitants à cause de la menace des Raz'acs, pour rejoindre les Vardens.

Dans ce tome, on a une grande partie du livre qui tourne autour de l'entraînement d'Eragon (développée à souhait, au passage), et je voulais juste notifier que c'est une partie très intéressante, Glaedr et Oromis sont des personnages très attachants, que j'apprécie beaucoup. le peuple des elfes est aussi très mis en avant ici, et me donnait même envie d'en être un, par moment :D

Commençons tout d'abord par les points négatifs. Dans ce 2e volet, on voit que Eragon et Saphira ont grandi en maturité, mais c'est quelquefois beaucoup trop pour être vrai : Eragon apprend à battre des soldats sur-entraînés juste grâce à quelques séances de combat, il apprend à parler un langage en quelques mois aussi, il apprend à écrire en quelques semaines, ... d'autres choses comme ça ne sont pas assez développées par Christopher Paolini pour être plausibles, et j'avoue que c'est le point négatif de cette série (avec la fin du tome 4 aussi...).
Les changements de narrateurs entre Roran et Eragon sont eux aussi déroutants quelquefois puisque le lecteur veut savoir la suite, et ne pas être coupé par un changements de narrateur (c'est que, Paolini met du suspense avant chaque changement de narrateur, donc c'est frustrant :D)

J'ai lu cette série il y a maintenant 4 ans. J'en avais gardé un souvenir EXTRÊMEMENT bon (je pèse mes mots), malgré la fin du tome 4 assez troublante :)
J'ai alors décidé de relire le tome 1 après une période assez compliquée pour moi, pour me redonner la force de continuer à lire (chose réussie d'ailleurs), et j'ai continué la série car je l'aime énormément ! Si vous voulez je suis un fan incorruptible d'Harry Potter. Eh bien, Eragon est pour moi comparable à Harry Potter, si ça peut vous donner une idée de mon avis sur la série de l'Héritage !

En lisant les critiques des autres babelionautes sur cette série, je suis assez triste de voir qu'elle n'a pas plu aux autres autant qu'à moi..., les critiques sont négatives pour certaines, et disent l'écriture comme "simple", "passe-partout" (si je résume). Je ne suis qu'à moitié d'accord et je voudrais répondre à ces gens : ce n'est pas parce qu'on n'emploie pas de figures de style, qu'on n'écrit pas en prose, qu'on ne met pas un vocabulaire super imaginé et recherché que la série ne peut pas être bien. Soit, l'écriture peut devenir énervante quand l'écriture est facile, mais elle peut le devenir tout autant quand l'écriture est complexe. On cherche ici ce que l'histoire fait ressentir aux lecteurs, c'est son but premier. J'y ai ressenti de la joie, de la tristesse, mais surtout de la nostalgie. Beaucoup de choses ont changé dans ma vie depuis ma première lecture, et le fait de réaliser ça me rend nostalgique. Ça c'est le but de la saga. Malgré ça, c'est vrai que l'écriture est maladroite à 1 ou 2 moments, mais c'est en aucun cas dérangeant !

J'ai tout de même relevé une erreur

Encore une fois, ma relecture m'a permis de retrouver des choses qui étaient enfouies dans ma mémoire, et cela m'a rendu nostalgique. D'autres choses que j'avais oubliées de la série tels que Oromis, l'épopée des habitants de Carvahall, ou encore les exploits de Jeod,... tout cela m'a été rappelé et j'en suis content (et nostalgique aussi) car cette série commençait à partir de ma mémoire malgré le souvenir plus que bon que j'en avais :) Si vous voulez, la série de l'Héritage fait parti de mes premières critiques sur Babelio (ce 2e tome était ma 2e critique sur le site !!), des premiers gros pavés que j'ai lus, de mes vacances à la montagne, ... cela représente aussi la fantasy tout entière pour moi. Je ne sais pas si c'est compréhensible, mais cette série signifie beaucoup de choses pour moi, et est même, je pense, dans mon top 3 des meilleures séries que je n'ai jamais lues !!

Je ne relis que rarement les livres, et lorsque c'est le cas, c'est que la série m'a beaucoup plu. Eragon fait parti de mon île déserte. Avec ces deux premiers tomes, j'ai retrouvé des souvenirs, mais j'ai aussi ri, pleuré (non, mais presque), mais j'ai surtout passé un bon moment !
Vraiment, (re)lisez cette série, elle vaut le détour.

Je voulais faire une critique assez recherchée sur ce tome-là mais ce n'est pas dans mes cordes, j'espère sincèrement vous avoir donné envie de (re)lire cette saga, j'espère que ça vous plaira, et que vous aimerez autant que moi ce chef-d'oeuvre ! (n'hésitez pas à me faire parvenir vos avis !)

Bref, pour moi c'est toujours un coup de coeur, j'espère qu'il m'aidera !
Bonnes vacances, reposez-vous bien, et passez un bel été ! (Et je compte bien relire la saga une 3e fois dans quelques années :)
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Étrangement, j'ai éprouvé plus de plaisir à lire ce tome que le premier de la série, alors que quand j'étais ado, c'était l'inverse.

L'Aîné est pourtant beaucoup moins actif qu'Eragon. Concrètement, le héros passe la première partie à voyager en barque, la deuxième à peaufiner son apprentissage à Ellesméra, et la troisième à préparer une bataille. Forcément, ça vend moins de rêve que :
1. Découvrir qu'on est Dragonnier ;
2. Quitter le village où on a vécu et la vie qu'on a mené pour poursuivre les assassins de son oncle en compagnie d'un mentor mystérieux ;
3. Sauver la plus belle femme du monde parce qu'elle le vaut bien ;
4. Rallier les Vardens aussi vite que possible en compagnie d'un allié douteux alors qu'on a des Kulls aux trousses ;
5. Se battre aux côtés des rebelles contre Galbatorix.
Et cependant, ce deuxième volet est quand même très intéressant. D'une part parce qu'on découvre la société elfique – et j'ai adoré ces passages, c'est comme si je les lisais pour la première fois ! D'autre part parce que le combat que mène Roran est riche en péripéties. Alors qu'avant les chapitres qui lui étaient consacrés n'étaient pour moi qu'un obstacle à la lecture des aventures de son cousin, ils sont désormais presque d'égale qualité à mes yeux. L'auteur a vu grand, et je trouve son parcours presque plus impressionnant que celui de notre héros. Non seulement il n'a aucune aide extérieure (aucun professeur pour le guider, aucun dragon pour le soutenir), mais en plus, il prend sur lui la responsabilité de la survie de tout Carvahall. On voit que ça lui tient à coeur, qu'il a très peur d'échouer parce que ça signifierait la mort pour tous ceux qui ont eu confiance en lui. Par conséquent, il est sans cesse sur la corde raide, et ça en fait un personnage plus riche que le Eragon du tome 1.
La légende raconte que du sang de roi coulerait dans les veines des habitants de la vallée de Palancar. Je ne serai pas surprise que Roran soit de cette lignée : il a l'étoffe de Druss la Légende. La seule ombre au tableau, c'est l'Amour Parfait qu'il vit avec Katerina.

Dernier détail : Saphira découvre les limites de sa sagesse, et plutôt brutalement. Elle qui n'a même pas un an est, comme Hermione Granger, la petite miss-je-sais-tout toujours raisonnable. Et c'est très frustrant. Dans L'Aîné, c'est la première fois qu'Eragon se voit obligé de jouer le rôle de conscience morale – louable revanche.

Toutefois, il y a quelques détails que j'ai du mal à avaler dans cette histoire, et notamment la cruauté de Galbatorix. Je ne comprends pas pourquoi il laisse mourir son peuple de faim/de misère/de souffrance et le baigne dans l'injustice. Quel intérêt de tuer ses gens et de s'attirer leur haine ? le soulèvement n'est-il pas la pire chose qui puisse arriver à un monarque ? C'est le Méchant : il n'y a rien de bon en lui, tout ce qu'il fait est dans l'optique d'attirer le malheur des autres – même si cela ne le rend pas heureux. C'est terrible, un personnage aussi manichéen…
L'obsession d'Eragon pour Arya est très irritante, et ses tentatives d'approches – aussi délicates qu'un taureau en pleine charge – me font prendre la jeune elfe en pitié. Je pense aux lourdauds qui accostent les jeunes filles dans la rue. Sans être du même niveau, le Dragonnier use du même ressort : l'insistance, envers et contre tout bon sens. Une fois, ça va. Deux, passe encore. Mais trois… Les circonstances atténuantes n'excusent pas tout, messieurs. Alors certes, il n'a que seize ans, et à cet âge-là, le moindre béguin revêt des allures de Grande Passion. Mais il n'est pas non plus supposé être au même stade d'évolution que nos ados à nous. Il a tué, il a dû fuir de chez lui, il a la responsabilité de la survie de tous les habitants de son continent sur les épaules (!) et il est voué à tuer un ennemi tout-puissant que la plupart des hommes considèrent comme invincible. Ça ne fait pas mûrir et relativiser, ça ? Ah, et il est viscéralement lié à un être mythique dont la sagesse est millénaire – la plupart du temps.
Aussi, j'ai trouvé totalement incohérent le fait que l'auteur fasse voir une parcelle de l'avenir à son héros – d'autant qu'il explique ensuite que c'est absolument impossible. Comment justifier les visions, alors ? Et comment expliquer le fait qu'elles ne reviennent plus après le passage qu'elles montrent ? Pourquoi c'était CE moment que voyait Eragon ? D'autres ne sont-ils pas plus importants ?
Par ailleurs, quand Eragon arrive chez les elfes, il est dit qu'il ne mangea que des fruits et légumes. D'après ce qu'on nous raconte, il semblerait que ce soit essentiellement des fruits à croquer et des légumes cuits. Pas de céréales, pas de tubercules, pas de jeunes pousses, pas de légumineuses… de ces plantes, ils ne font pas d'huiles, pas de pâtes (sauf la noisette, pour remplacer le beurre), pas de plats élaborés. Les elfes vivent éternellement dans la forêt, ils maitrisent la magie, ce qui leur donne beaucoup de temps libre, et n'innovent pas dans l'art culinaire ? Normalement, Eragon ne devrait même pas remarquer qu'il ne mange pas du tout de viande, tant les plats devraient être variés et goûtus. Il y a tellement plus de variétés de plantes que de variétés de viandes ! Honnêtement, c'est quand je suis devenue végétarienne que j'ai commencé à m'éclater en cuisine, en mariant des saveurs nouvelles, en osant des mélanges auxquels je n'aurais jamais pensé avant. Le manque de viande m'est passé très rapidement.
D'ailleurs, en parlant des elfes, c'est normal qu'il n'y ait que deux couleurs de cheveux chez eux ? Leurs chevelures sont soit aussi noires que les ailes d'un corbeau, soit argentées. Pas de blonds, pas de roux, pas de châtains – de bleu, de vert, de violet… – pas de boucles, ou même d'ondulations. Ça fait terriblement stéréotypé. C'est étonnant, parce d'un autre côté certains énergumènes veulent se démarquer en adoptant une apparence à demi-animale ou à demi-végétale. Tout ou rien. Deux extrêmes.
Et puis, je crois que l'auteur s'est un peu mélangé avec le concept de la durée de vie des Dragonniers humains. Dans le premier tome, Eragon découvre qu'il y a déjà eu quelques unions entre ces derniers et les elfes, mais que ça ne finissait jamais bien parce que les uns vieillissaient et mourraient quand les autres étaient immortels. Durant son apprentissage à Ellesméra, Oromis lui apprend qu'il vivra pourtant éternellement – et que c'est le statut de Dragonnier de Galbatorix qui empêche les rebelles d'espérer le voir mourir naturellement. Par ailleurs, j'ai eu le temps de commencer Brisingr, et le héros affirme à Roran qu'il est immortel, non à cause de l'Agaetí Sänghren, mais parce qu'il est un Dragonnier. Alors comment se fait-il que Brom soit vieux ? Il vieillit très lentement, mais tout de même, cela signifie qu'il ne peut être éternel. Est-ce parce que sa dragonne est morte ?
Et pour finir, j'ai été surprise de constater que les étoiles d'Alagaësia sont les mêmes que les nôtres. Oui, Roran, dans les premiers chapitres qui lui sont consacrés, prétend voir la Voie Lactée qui s'étend d'un bout à l'autre du ciel. Vous imaginez ? Cela implique qu'elle ait le même nom que dans notre monde ! Sachant que son appellation dérive de la mythologie grecque, cela devrait théoriquement être impossible. À moins que (attention, théories fumeuses !) notre civilisation soit morte, qu'on ait frôlé la catastrophe planétaire et que l'Alagaësia soit née de nos cendres des milliers d'années après. Les ondes radioactives de nos déchets auraient créé des mutations chez certains êtres, les dotant de la capacité à utiliser la magie. du coup, ils auraient gardé certaines choses de notre culture, comme l'anglais – qui serait devenu l'ancien langage à force de transformations – ou le nom des étoiles, ou encore les méthodes de fabrication des armures, épées, lances. Le Peuple Gris pourrait d'ailleurs être les derniers descendants de notre lignée, puisqu'ils sont beaucoup plus vieux que les elfes eux-mêmes et que leur nom, peu flatteur, ne fait pas du tout penser à une race évoluée mais à une espèce usée, sur le déclin. À moins que ce ne soient des extraterrestres…

En tout cas, ce fut une bonne relecture. Je suis contente d'avoir renoué avec ce livre.
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Les éditions Bayard Jeunesse avaient déjà frappé fort pour attirer le regard des plus jeunes (et soyons honnêtes) des moins jeunes avec Eragon. Voilà qu'ils remettent cela avec L'ainé. Cette fois-ci c'est le rouge qui prédomine, mais tous les autres ingrédients y sont : tanche dorée, papier de qualité, cartes et annexes… Cerise sur le gâteau, l'éditeur nous offre même un résumé plutôt bien fait du tome précédent.

Ne serait-ce que pour cette dernière attention (est-il nécessaire de mentionner sa rareté ?) et la qualité de ce petit bijou que son achat parait déjà justifié. Il trouvera sans peine une place dans une bibliothèque ou fera une idée cadeau idéale (du moins à condition d'offrir la collection dans son intégralité).

Tout cela est bel et beau, mais encore faut-il ne surtout pas lire la quatrième de couverture qui divulgâche une grande partie (sinon l'essentiel de l'ouvrage).

Pour ce qui est du fond, par contre, le texte plaira sans doute davantage aux plus jeunes et à un public moins à l'aise dans la fantasy qu'aux plus chevronnés, recherchant une lecture complexe ou divertissante, éloignée des grands schémas habituels du genre.

Nous avons ici affaire à un classique, qui applique plus au moins, les grands préceptes de la fantasy. Sans en révéler plus que nécessaire, nous aurons ici affaire à un roman qui va prolonger et donner du corps à l'univers créé par Christopher Paolini. Une grande partie de l'intrigue, comme cela était déjà clairement annoncé, sera consacrée à la formation d'Eragon.

Bien évidemment, cette période sera marquée par quelques surprises et la traditionnelle histoire d'amour. Celle-ci s'éloigne pourtant des canons du genre et révèle de belles surprises. le début et la fin de ce roman seront marqués par des épisodes guerriers avec plusieurs surprises plutôt bien amenés (même si l'une d'entre elle est franchement prévisible).

Eragon aura ici fort à faire et aura droit à une série de révélations sur son passé (il était temps). Mais est-ce là la vérité ? le doute plane franchement… mais c'est attendu.

Fort heureusement, plusieurs surprises viendront casser le rythme quelque peu linéaire de ce roman : une histoire ensachée viendra divertir le lecteur. Bien qu'une nouvelle histoire d'amour serve de moteur, cette partie de l'intrigue est plutôt bien amenée.

Les personnages sont toujours aussi sympathiques. Certains sont stéréotypés à l'envie, certes. Pourtant la galerie s'étoffe ici de manière assez impressionnante : personnages déjà croisés mais qui refont parler d'eux, nouvelles destinées et nouvelles têtes… Tout cela est riche.

La traduction française est plutôt sympathique, le style agréable, mais le roman, malgré toutes ses bonnes intentions demandera du temps pour être apprécié à sa juste valeur. Patience et longueur de temps… mais le final se révèle intéressant pour la suite. Affaire à suivre donc…
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La saga de L'Héritage occupe une place particulière dans mon coeur : c'est grâce à ces livres que j'ai noué une belle – bien qu'éphémère – amitié. J'étais au collège, et j'avais cette (vilaine) manie de lire pendant les cours, le roman installé en équilibre précaire sur mes genoux. Et c'est ainsi que mon voisin de table, en latin, m'a un jour vu en train de dévorer le premier tome de la saga … et a aussitôt déclaré que c'était son livre préféré. Et c'est ainsi que pendant toute une année scolaire, Vivien est devenu Eragon, Orphée est devenu Saphira, François est devenu Roran, et je suis devenu Arya. le terrifiant contrôle de maths représentait à nos yeux une épique bataille contre les armées de Galbatorix, et les sorties scolaires étaient l'occasion de vivre de nouvelles aventures fictives. J'ai le souvenir très net d'une randonnée en raquettes durant laquelle nous avons fait tourner le guide en bourrique à force de nous poursuivre en hurlant (les boules de neige devenant dans notre imagination des sortilèges mortels !) … Et je ne peux le nier : aujourd'hui encore, Eragon porte les traits de Vivien, et Saphira a la voix d'Orphée !

L'attaque des Urgals a été repoussée … mais à quel prix ? Les Vardens ont perdu leur chef, les Nains pleurent la destruction d'un joyau de leur architecture, et Eragon n'est plus que l'ombre de lui-même depuis qu'il a vaincu le terrible sorcier Durza. le dos déchiré par une douloureuse cicatrice, le jeune homme sait pourtant qu'il ne peut manquer à ses devoirs de Dragonniers : c'est pourquoi il prête allégeance à Nasuada, nouvellement nommée à la tête des rebelles, et se rend chez les Elfes afin d'achever sa formation, entamée par Brom. Son séjour à Ellesméra sera riche en surprises, mais aussi en désillusions … Pendant ce temps, son cousin Roran doit lui aussi faire face à de terribles épreuves : les Ra'zacs sont de retour au village, et le jeune homme est prêt à tout pour protéger ses voisins et amis. Mais malgré tous ses efforts, il n'a pu empêcher les créatures de Galbatorix d'enlever sa fiancée, Katrina. Fou de rage et de douleur, celui que l'on nomme désormais Puissant Marteau va convaincre les villageois de se lancer dans la plus folle des épopées : rejoindre les rebelles Vardens au sud du continent …

Je gardais un souvenir plutôt mitigé de ce second tome, qui s'est finalement avéré être une excellente (re)découverte ! Sans doute est-ce dû à la différence d'âge : à quatorze ans, seules les grandes batailles m'intéressaient, alors que maintenant, je suis bien plus sensible à l'évolution des personnages, à leurs luttes intérieures … Et indiscutablement, malgré quelques échauffourées, ce second tome comble parfaitement mes attentes actuelles ! Nous suivons Eragon et Saphira dans leur apprentissage auprès d'un vieux Dragonnier désormais incapable d'utiliser la magie et de son dragon mutilé. Jusqu'à présent, Eragon n'était encore qu'un garçon de ferme, un peu naïf et très impulsif, jeté en pâture face à un destin qui le dépassait. Il n'était animé que d'un simple désir de vengeance, alors qu'on attend de lui qu'il rétablisse la paix et la justice dans le pays. Il agissait sans jamais réfléchir aux conséquences de ses actes pour les autres, car il n'avait pas encore conscience de toutes les responsabilités qu'impliquait son nouveau statut de Dragonnier. Au fil de ce tome, Eragon murit : il devient plus réfléchi, plus sensible aussi. Il se rend compte que ses incroyables pouvoirs ne peuvent et ne doivent pas être utilisé à la va-vite, n'importe comment. Il se rend compte qu'il ne peut pas se permettre d'être égoïste ou de faire des erreurs … ce qui ne l'empêche pas d'en faire. Car Eragon n'est pas parfait, loin de là, et c'est ce qui le rend si attachant !

A côté de cela, nous suivons également Roran dans son combat contre les sbires de l'Empire, venu semer la terreur au village. Je dois le reconnaitre, au début, je n'étais pas vraiment ravie de quitter Eragon pour suivre son cousin, fier, colérique et belliqueux à souhait. Je comprends sa douleur d'avoir perdu son père dans des circonstances aussi cruelles, mais je le trouve très dur à l'encontre d'Eragon, son presque-frère, qu'il connait depuis toujours : le premier tome les montrait très proches et soudés, et on a le sentiment que l'auteur a fait subir un lavage de cerveau à Roran pour des facilités scénaristiques ! Heureusement, cela s'arrange au fil du temps, et Roran doit lui aussi faire face à ses responsabilités nouvelles : le voici propulsé à la tête d'un village honni par Galbatorix, et il est le seul à pouvoir leur éviter l'esclavage ou la mort. Les actes de Roran sont terribles, mais dictés par la nécessité, et c'est un crève-coeur de le voir ainsi renoncer à son intégrité pour le bien collectif. Je l'admire pour cela, même si je n'ai pas réussi à m'attacher autant à lui qu'à Eragon … ou à Nasuada, que nous suivons également tout au long du roman. Nouvellement nommée chef des Vardens, la jeune femme a dû imposer son autorité face aux Conseil des Anciens ou aux magiciens du groupe. J'ai beaucoup aimé son ouverture d'esprit, elle n'hésite pas à mettre de côtés ses propres ressentiments et préjugés pour mettre en place de nouvelles alliances bénéfiques pour la cause. Elle est bien plus sage qu'Eragon, bien plus douce que Roran, et c'est un régal de mieux la connaitre !

Trois personnages, trois intrigues parallèles, qui finissent par se rejoindre lors du grand final. Je dois l'avouer, le premier tiers du roman traine en longueur : il faut mettre en branle ces trois récits, et cela prend un peu de temps. Par la suite, même s'il semble ne pas se passer grand-chose – Eragon étant en plein apprentissage, Roran en plein voyage, et Nasuada en pleins préparatifs –, on se laisse happer par l'histoire, et par la plume majestueuse de Christopher Paolini, qui affirme ici tous ses talents de conteurs. Les descriptions sont d'une beauté rare, les dialogues sont superbement bien menés, et les scènes d'action ou de révélation sont tout simplement palpitantes … Plus d'une fois, mon coeur s'est emballé, plus d'une fois, mes yeux se sont embués. Au fil des chapitres, on se laisse complétement immerger dans cette histoire d'une intensité incroyable. Fini l'émerveillement du premier tome, Eragon, Saphira et le lecteur doivent faire face à la terrible réalité : c'est tuer ou être tué. C'est la lutte entre le despotisme de Galbatorix et l'espoir que représentent le jeune Dragonnier et sa dragonne. C'est l'éternel combat entre le bien et le mal, entre la lumière et l'obscurité. Oui, ça peut paraitre manichéen, mais dans un livre de fantasy tel que celui-ci, c'est tout simplement époustouflant !

En bref, vous l'aurez bien compris, j'ai vraiment adoré ce second tome ! Ce fut un vrai plaisir que de cheminer aux côtés de personnages aussi « authentiques », d'apprendre à mieux les connaitre (j'aimais déjà beaucoup Arya auparavant, mais je l'apprécie de plus en plus à chaque page), de les voir évoluer tandis que se prépare l'affrontement final. On le sent, si Eragon et Saphira sont les héros de cette éprouvante épopée, ils ne seraient rien sans leurs compagnons … Et cela d'autant plus que la fin de cet opus laisse Eragon face à une terrible vérité : parviendra-t-il à assumer cet effrayant héritage qui est le sien ? Dans un univers où chacun se présente comme « fils de » ou « fille de », cette parenté nouvellement découverte ne risque-t-elle pas de remettre en question son identité même ? Même si je suis tout aussi effarée et chagrinée qu'Eragon par cette improbable découverte, je dois avouer être fort curieuse de voir comment il va se dépatouiller avec tout cela. Car c'est un joli sac de noeud que cette histoire, mais quel régal ! On en redemande toujours plus, et on voudrait ne jamais avoir à interrompre sa lecture ! Un excellent tome qui m'a donc bien plus convaincue que la première fois !
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Le nombre de personnage est plutôt important, mais on arrive tout de même à repérer qui est qui. Ils sont très superficiels, on retrouve le méchant méchant, rusé sournois et puissant accompagné de ses sbires qui sont tous bête et suivent les ordres aveuglement sauf u ou deux qui sont de vrai sadiques, le gentil beau et intelligent, qui fait le plus de « B.A. » possible accompagné du vieux sage, de la belle princesse et du copain nain un peu niait.

L'histoire est complexe, et assez innovante, chose rare dans le domaine de l'héroïc fantaisy. Cependant, le suspens est souvent absent, hormis sur certains points. Cette lacune est compensée par un style d'écriture accrocheur, qui donne envie de lire tout le livre d'une traite, et c'est de mon point de vue le point fort de ce roman. L'univers est le même que celui du « Seigneur des Anneaux » de Tolkien, avec quelques inventives création, comme par exemple une cité souterraine, dans laquelle sont réfugiés les Vardens (les rebelles). Varden. Un mot qui, d'après l'auteur, viendrais d'un mot elfique signifiant « libre ».On retrouve ainsi, à la fin de ce roman, un glossaire des termes elfiques, nains et « urgal » (équivalent des orques dans cet univers). Grâce à ces annexes, à des allusions dans le texte à l'histoire du pays imaginaire, à une carte au début de l'ouvrage ainsi qu'à une narration réaliste, le jeune auteur arrive à nous faire entrer dans son monde. Néanmoins, certaines fois, la narration est trop réaliste : des détails futiles viennent « alourdir » la lecture : la description, tant physique que morale, n'est pas ce que Christopher Paolini réussit de mieux, elles sont généralement assez confuses et surchargées.

Au contraire, dans la plupart des passage, le style utilisé rend l'action trépidante, on a peur avec les héros, on vainc avec les héros etc… Mais une autre chose qui rend l'histoire vivante, c'est la narration alternée, entre les aventures d'Eragon, et celles de Roran, son frère de lait. C'est une des seules formes de suspens dans ce livre. Une dimension romantique vient s'ajouter à cette double trame, car Eragon est tombé fou amoureux d'Arya, une elfe aux origines mystérieuses, qui, bien sur, ne l'aime pas.

Pour résumer, il s'agit d'un livre où l'histoire entrainante permet de lire avec avidité tout le livre malgré des défauts assez importants. Ce livre étant seulement le deuxième de Christopher Paolini, on peut penser qu'il aura progressé et que ses prochaines créations seront meilleures, même si c'est assez mal partit avec la parution du troisième tome de cette série, « L'héritage » qui est affligeant et la sortie de la piètre adaptation du premier tome au cinéma.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Le fait d'être quelqu'un de bien ne suffit pas à garantir la justesse de tes actes, ce qui nous ramène à l'unique protection que nous ayons contre les démagogues, les tricheurs et les foules en folie, et notre guide le plus sûr dans les aléas de la vie : un esprit clair et logique. La logique ne te trahira jamais, sauf si tu as mal estimé - ou délibérement ignoré - les conséquences de tes actes.
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" _ [...] Où trouvez-vous la patience de souder chaque anneau ? Pourquoi n'utilisez-vous pas la magie pour vous éviter un travail fastidieux ?
Il ne s'attendait pas à provoquer chez l'elfe une déclaration si passionnée. Rrunön secoua sa courte chevelure et s'écria :
_ Et me priver du plaisir que me procure cette tâche ? Oui, comme tous les elfes, je pourrais user de magie pour satisfaire mes désirs -certains s'en contentent-, mais quel sens, alors, donner à ma vie ? A quoi aimerais-tu passer ton temps, toi ? Tu peux me le dire ?
_ Je ne sais pas, avoua-t-il.
_ A accomplir une tâche qui te plaise vraiment ! S'il te suffit de prononcer quelques mots pour obtenir ce que tu désires, c'est trop facile, et le résultat perd sa saveur. Souviens-toi de cela. [...] "
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Peu après, trois crises frappèrent Eragon pendant son entraînement avec Vanir, et deux autres encore en pratiquant le Rimgar, le jetant à terre, roulé en boule. Alors qu'il dépliait ses membres contractés, Oromis dit :
-Reprends la posture, Eragon. Il faut améliorer ton aplomb.
Le garçon grommela d'une voix sourde :
-Non.
Et il croisa les bras pour dissimuler son tremblement.
-Quoi ?
-Non !
-Lève-toi, Eragon, et recommence !
-Non ! Faites-le si vous le voulez ; moi, je refuse.
L'elfe s'agenouilla près de lui et posa une main fraîche sur sa joue.
Maintenant le contact, il contempla Eragon avec une telle tendresse que le garçon comprit la profondeur de la compassion que l'elfe éprouvait pour lui. Il lut dans son regard que, si cela, avait été possible, Oromis aurait pris pour lui sa douleur pour l'en soulager.
-Ne perds pas espoir ! dit l'elfe. Jamais !
Une onde de force sembla passer du maître à l'élève :
-Nous sommes des Dragonniers. Nous nous dressons entre la lumière et l'obscurité, en équilibre entre les deux. L'ignorance, la peur, la haine, voilà nos ennemis. Refuse-les de toute ta volonté, Eragon, ou nous échouerons.
Il se releva et tendit la main au garçon :
-Allez ! Debout, Tueur d'Ombre ! Prouve que tu peux dominer les impulsions de la chair !
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Un son s’échappa des lèvres d’Ajihad, à peine un murmure :
-Eragon...
-Je suis là.
-Écoute moi, Eragon ! J’ai une dernière chose à te demander.
Le jeune dragonnier s’approcha plus près encore, pour saisir les paroles du mourant.
-Il faut que tu me promettes... Promets-moi que tu ne laissera pas les Vardens tomber dans le chaos. Ils sont l’ultime espoir de ceux qui résistent à l’empire... Ils doivent rester forts. Promets-moi, Eragon...
-Je vous le promets.
-Alors, la paix soit avec toi, Eragon le Tueur d’Ombres !
Dans un dernier souffle, Ajihad ferma les yeux ; son noble visage se détendit et il mourut.
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Horst le fixa dans les yeux une longue minute :
- Tu es devenu un homme dur, Roran, plus dur que je le serai jamais.
- Je n'ai pas eu le choix.
- Tâche de ne pas oublier qui tu es.
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Vidéo de Christopher Paolini
Après son passage pour une rencontre exceptionnelle et deux séances de dédicace, nous avons eu la chance d'interviewer Christopher Paolini !
L'auteur de la saga Eragon, dont le nouveau livre Murtagh vient de sortir, s'est confié à nous sur son passage en France, sa relation avec les fans et ses recommandations littéraires jeunesse.
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