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Critique de Bibliozonard


Un codex millénaire protégé par un groupe occulte et convoité par un autre cercle obscur provoque des remous sanglants depuis plus de 2400 ans — transmis d'Hypatie dans l'Antiquité grecque à nos jours à Paris.
Voici une quête mystique d'un savoir révolutionnaire où le féminisme occupe une part importante, où un tueur adepte de tortures ancestrales sème l'horreur, où le destin de Marie, une stagiaire étudiante en biologie, et celui de Brunier, un inspecteur de police, sont intiment liés.

Savant mélange de chronique historique et de thriller.

Dans ce livre, le côté macho dans les milieux professionnels… reste un paysage tourmenté peint avec des couleurs grossières où la femme doit y affirmer son caractère. La femme doit jouer l'homme dur, la femme est très femme, l'homme très homme, le combat des clichés fait rage. MAIS c'est presque nécessaire, car c'est un calque de notre époque en plein débat effréné sur l'écriture inclusive (= égalité des sexes « orthographiques et grammairiennes », hors de question qu'il n'y ait plus que le masculin qui l'emporte en gros ! Nous sommes en plein combat linguistique ou en pleine guerre morphosyntaxique* ).

*Morphosyntaxe, subst. fém., ling. Étude des formes (flexion et dérivation) et des règles de combinaisons régissant la formation des syntagmes et des phrases (d'apr. Lang. 1973). (CNRTL)


Le suspens est contenu tout l'ouvrage, bien étiré et sans relâche.
Les dialogues basculent entre casse-brique (j'envoie et je casse) et diamants : Brunier est brute de décoffrage et rustre et Marie beaucoup plus fine, plus naïve, et aussi spontanée que ce gaillard.
Pour le tempo, il y a un jonglage d'un chapitre historique à l'autre appartenant à l'enquête policière ; le mélange des deux dans un même chapitre au 2/3 du roman où le fait historique dans un paragraphe côtoie de plus près encore l'action policière dans un autre ; tout cela accélère considérablement la cadence de lecture. C'est un réel plaisir.
Le style d'écriture est riche, mesuré, très bien garni, on est dans l'érudition.

« La science peut tout, elle voit clairement les choses qu'elle peut apercevoir et elle peut accomplir des choses impossibles » (Synésios de Cyrène, disciple d'Hypathie, un des pères de l'alchimie, vécu de 370 à 414)

Un roman de 600 pages très bien venu, inattendu et très surprenant. L'auteur n'a rien à envier à Dan Brown à qui, d'ailleurs, il fait un petit clin d'oeil amusant dans le livre.

Fabrice Papillon
Journaliste scientifique et — déduction faite après lecture de « le Dernier Hyver » —, passionné d'histoire.
Premier roman, fiction.
Coauteur d'autres ouvrages à caractère scientifique, qui traitent déjà à l'époque de la question de la manipulation génétique.
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