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Jorge Luis Borges (Éditeur scientifique)Nino Frank (Traducteur)
EAN : 9782755701265
141 pages
FMR (02/10/2006)
4.62/5   8 notes
Résumé :

J'ai lu Papini et je l'ai oublié. Sans m'en douter, je me comportais de la manière la plus sagace - peut-être l'oubli est-il une forme profonde de la mémoire.

Quoi qu'il en soit, je veux rapporter une expérience personnelle. A présent, en relisant ces pages si lointaines, je découvre en elles, avec reconnaissance et stupéfaction, des fables que j'avais cru inventer et que j'ai élaborées de nouveau à ma façon en d'autres circonstances de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Outre la très belle édition numérotée avec une introduction de Mr Jorge Luis Borges en personne, nous ne pouvons qu'apprécier ce recueil pour ses grandes qualités intellectuelles.
Papini fait preuve d'un fantastique d'une très grande pureté qui n'a besoin ni d'horreur, ni de suspense. Pas de frayeur, ni de monstruosité. Juste cette inquiétante étrangeté ou autrement dit ce moment Todorovien où l'hésitation entre la folie ou le basculement dans le merveilleux nous tient alerte.
En effet, onze nouvelles nous parlent de la mort. Cependant on peut y mourir sans être mort (ou l'inverse), désirer cette mort sans y parvenir tel le pantin d'un rêveur inconnu, disparaître faute du regard de l'autre ou perdre par inadvertance son dernier moment de gloire avant de disparaître...
L'auteur interroge l'être; il plante ses yeux dans notre mental et nous met devant le fait accompli: à quoi tient notre existence, sommes nous plus que ces êtres de papier qu'il nous décrit ?
Papini philosophe, Papini rêveur sans rêve, Papini metteur en scène de notre questionnement existentiel parvient à nous émouvoir, oh à peine!, à nous faire frissonner d'un léger tremblement de nos convictions ou d'une once de trop plein de conscience.
Le miroir a beau fuir , il reflètera sans répit toutes nos petites hésitations pour ne pas dire frayeurs existentielles.
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Avant de tomber sur ce livre qui, rien qu'à la couverture, attire, je ne connaissais pas Giovanni Papini. Je ne savais pas non plus que j'allais lire des nouvelles de cet auteur en ouvrant le miroir qui fuit.
Dès les premières lignes, j'ai compris que ça allait être de la vraie littérature et que j'avais affaire à un héritier de Poe ou d'Hoffmann. Les histoires de ce livre abordent toutes un problème métaphysique : il est question du temps, du rêve, de l'être, de la mort... La narration, à la première personne, nous invite à partager la folie des personnages.
Voici, sans trop en dire, de quoi parle chacune de ces nouvelles :

Le miroir qui fuit

Dans une gare, deux hommes échangent quelques paroles. le premier dit que les hommes sont fous de vivre pour un futur qui leur échappera toujours :

L'avenir ressemble à un miroir qui fuit.


Deux images dans une conque

Un homme revient sur les endroits de son passé. Alors qu'il se penche sur l'eau où il aimait se mirer, il voit derrière lui un visage qui n'est autre que lui-même quand il était jeune. Cet autre soi-même ne veut plus le quitter, mais il l'agace avec ses manières et ses passions. Comment a-t-il pu ressembler à cet homme?


Histoire totalement absurde

Un étrange individu vient frapper à la porte du narrateur. Il tient une petite mallette et lui dit que le livre qui est à l'intérieur est l'oeuvre de sa vie. Il propose de la lui lire et, s'il ne l'aime pas, il ira se tuer. Il se trouve que l'histoire est l'exacte relation de ce qu'a vécu et pensé toute sa vie celui qui l'écoute...


Une mort mentale

Le personnage de cette nouvelle refuse de se suicider. il trouve que tous les moyens sont sales. Il se prépare donc au meilleur suicide qui existe : la mort mentale.


La dernière visite du Gentleman malade

Ce gentleman a un aspect étrange. Pour ceux qui le voient, il ne semble pas de ce monde et pour cause : il est la création onirique de quelqu'un dont il ignore l'identité et n'existe que par son rêve.
Je ne veux plus être ce que je suis

Le narrateur explique combien cela lui est intolérable qu'il sera toujours lui-même toute sa vie.


Qui es-tu?

Un homme, habitué à être très entouré et recevant énormément de lettres chaque jour, se retrouve un matin sans aucun courrier dans sa boîte. le lendemain, c'est la même chose. Très inquiet, il tente de voir avec la Poste qui le prend pour un fou. Mais très vite, il se rend compte que ses proches semblent ne plus le connaître non plus.


Le mendiant d'âmes

Un écrivain à court d'idées pour un soir décide de raconter la vie de l'homme le plus banal qu'il puisse trouver dans la rue à cette heure tardive.


Suicidé en lieu et place

L'homme va sur ses trente-trois ans, l'âge du Christ. Il prévient son ami qu'il va se suicider pour lui donner une chance de vivre mieux et de s'accomplir. Par le choc du suicide, il espère que celui-ci se rendra compte qu'il doit faire quelque chose de sa vie.


La journée non rendue

Une vieille princesse raconte à un jeune homme un secret qu'elle n'a jamais dit à personne : quand elle avait 22 ans, un père lui a acheté une année de jeunesse pour sa fille malade, en faisant la promesse de la lui rendre sous forme de jours ou de semaines...


J'ai aimé toutes ces histoires, même si ma préférence va à la dernière qui a un goût de conte, à celle de l'homme rêvé et du double envahissant. C'est vraiment une belle découverte!
Je vais lire Gog du même auteur.
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais je savais à présent que seul l’impossible devient parfois réel et c'est bien pourquoi je n'ai été nullement atterré.
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J'avais dépensé, en ce début de soirée, les derniers vingt-cinq centimes qui me restaient, pour boire un café, sans que ce breuvage trop habituel parvienne à me donner l'inspiration que je cherchais et dont j'avais un besoin urgent. En ce temps-là, j'avais accoutumé de mourir de faim, faim de pain et de gloire, et nul père, nul frère, dans le monde entier, pour m'aider. Le directeur d'une publication - un gros bonhomme pâle et taciturne - agréait mes contes lorsqu'il n'avait rien de mieux à imprimer et, chaque fois, il m'alignait cinquante lires, jamais plus, jamais moins, quelles que fussent la valeur et la dimension de ce que je lui apportais.
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J'existe parce que quelqu'un me rêve : il est quelqu'un qui dort et rêve, et il me voit agir et vivre et remuer ; en ce moment précis, il rêve que je dis tout ce que je dis. Quand ce quelqu'un a commencé à rêver de moi, j'ai commencé à exister : il lui suffira de se réveiller pour que je cesse d'exister.”

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O hommes ! C'est pour la mort que nous perdons notre vie, et nous gaspillons le réel pour l'imaginaire; nous apprécions nos jours que parce qu'ils nous mènent à d'autres jours qui n'auront de prix que par le fait qu'ils nous mèneront à des jours à eux-mêmes semblables ... Hommes, toute votre vie est une fraude que vous ourdissez vous-même à vos propres dépens : seuls les démons peuvent froissement rire de votre course vers le miroir qui fuit ! (Page 24)
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Videos de Giovanni Papini (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giovanni Papini
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
Contenu suggéré : Giacomo Leopardi : https://youtu.be/osdD2h8C0uw Marco Martella : https://youtu.be/R9PPjIgdF2c Iginio Ugo Tarchetti : https://youtu.be/hnV93QZ6O1s Guido Ceronetti : https://youtu.be/mW1avxXaSKI Alberto Moravia : https://youtu.be/MgIVofYEad4 Pier Paolo Pasolini : https://youtu.be/-sWZYlXVZ-U Cesare Pavese : https://youtu.be/uapKHptadiw Dino Buzzati : https://youtu.be/ApugRpPDpeQ Sibilla Aleramo : https://youtu.be/Y24Vb0zEg7I Julius Evola : https://youtu.be/coQoIwvu7Pw Giovanni Papini : https://youtu.be/tvirKnRd7zU Alessandro Baricco : https://youtu.be/¤££¤74Giuseppe Ungaretti64¤££¤80 Giuseppe Ungaretti : https://youtu.be/_k1bTPRkZrk LES FILS DE LA LOUVE : https://youtu.be/ar3uUF-iuK0 INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤76LES FILS DE LA LOUVE77¤££¤ AUTEURS DU MONDE (P-T) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8pPO4gzs6¤££¤39LES FILS DE LA LOUVE75¤££¤8 PÈLERINS DANS LA NUIT SOMBRE : https://youtu.be/yfv8JJcgOVM
Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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