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Paul Chemla (Traducteur)
EAN : 9782213633961
394 pages
Fayard (13/02/2008)
4.17/5   15 notes
Résumé :

À la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d'habitants: un tiers de Juifs, deux tiers d'Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux États: l'un doit être presque exclusivement peuplé d'Arabes; dans l'autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires. Un an plus tard, c'est un État à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palest... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une précision tout d'abord, j'ai gardé les termes et la graphie, dont les majuscules, utilisés par l'auteur, quel qu'en soit mes appréciations.

l « Les sources palestiniennes montrent clairement que, plusieurs mois avant l'entrée des troupes arabes en Palestine et à une époque où les Britanniques étaient encore responsables du maintien de l'ordre dans le pays – donc avant le 15 mai – les forces juives avaient déjà réussi à expulser par la violence près de 250 000 palestiniens. »

l La création de l'Etat d'Israël est indélébilement lié à la destruction de la Palestine rurale et urbaine « inévitable produit de la volonté idéologique du sionisme d'avoir une population exclusivement juive en Palestine et une réaction à la situation sur le terrain après la décision du cabinet britannique de mettre fin au Mandat.»

l « Une fois la décision prise, il a fallu six mois pour l'appliquer. Quand tout a été fini, près de 800 000 personnes – plus de la moitié de la population indigène de Palestine – avaient été déracinées, 531 villages détruits, 11 quartiers vidés de leurs habitants. le plan décidé le 10 mars 1948 et surtout mis en oeuvre systématique au cours des mois suivants ont été un cas clair et net de ce ”nettoyage ethnique” que le droit international actuel considère comme un crime contre l'humanité. »

l « Pour les Palestiniens, outre le traumatisme, la frustration la plus profonde a été de voir constamment depuis 1948, le comportement criminel de ces hommes si radicalement nié et la souffrance palestinienne si totalement ignorée.»

Ces extraits de la préface de l'auteur, m'ont semblé nécessaire, d'autant que les mots ”nettoyage ethnique” ne prendront leur sens institutionnel que des années après les faits ici présentés. Il s'agit de faire entendre, d'inscrire au delà des souffrances, la nécessaire conclusion politique de Ilan Pappe: « Autrement dit, je veux plaider pour une refondation de la recherche historique et du débat sur 1948 : le paradigme du nettoyage ethnique doit remplacer celui de la guerre. »

Et l'auteur d'ajouter qu'il désigne les dirigeants politiques qui ont conçu le nettoyage ethnique et les généraux qui l'ont exécutés, sans oublier les terroriste de l'Irgoun et du groupe Stern, « pour humaniser les persécuteurs autant que les victimes. » de même, Ilan Pappe souligne que « le mot Nakba a été adopté, pour des raisons compréhensibles, afin de tenter de contrer le poids moral de la Shoah, l'Holocauste des Juifs. Mais, en se taisant sur l'acteur, il a peut-être contribué aussi à la persistance de la négation par le monde du nettoyage ethnique de la Palestine, en 1948 et depuis. »

L'usage d'un terme pour expliciter des évènements antérieurs à sa création ou validation internationale, reste cependant problématique. L'auteur reviendra dans le premier chapitre de son livre sur le concept de nettoyage ethnique et de sa publicité lors des guerres dans l'ex-Yougoslavie. Mais, au delà de l'anachronisme sémantique, reste une idée forte, déjà exprimée dans son précédent ouvrage (Ilan PAPPE : Une terre pour deux peuples, Histoire de la Palestine moderne, Fayard 2004) « pour qu'une initiative de paix, quelle qu'elle soit, puisse réussir, il faut refermer le chapitre de l'expropriation. »

Je partage totalement le caractère incontournable du dire, de la clarification sémantique, du jugement politique et donc des nécessaires réparations des réalités de 1948, sans préjuger, bien évidemment, de leurs modalités concrètes. La partition de la Palestine fut et reste un déni de droit en regard des attributions de l'ONU. Mais, il convient aussi de caractériser les faits, les actions et les crimes. Agir pour rendre un territoire ”ethniquement” homogène est bien un crime contre l'humanité, sans oublier les crimes de guerres que sont les massacres, les tueries ou les viols.

Ces précisions données, je voudrais sans détailler les différents chapitres de ce livre, ni la longue liste des expulsions, tueries, éradications, présenter quelques points, pour inciter à la réflexion.

Ilan PAPPE reconsidère l'idée d'un état exclusivement juif et souligne que « ce n'était pas seulement dans sa structure sociopolitique que cet Etat devait être exclusivement juif ; il devait l'être aussi dans sa composition ethnique. »

« Les Juifs, qui possédaient moins de 6% de l'ensemble de la superficie foncière de la Palestine et ne constituaient pas plus du tiers de la population, recevaient plus de la moitié du territoire ». le plan d'expulsion des palestiniens n'est pas né de la confrontation armée, il avait commencé avant la partition et la proclamation de l'Etat d'Israël. D'ailleurs, la direction sioniste déclarait deux mois avant la fin du mandat britannique « qu'elle allait chercher à conquérir le pays et à en expulser la population indigène par la force : c'est le plan Daleth. »

Contrairement à une légende, la survie du nouvel Etat n'a jamais été sérieusement menacée par les ”armées arabes”. Grâce aux livraisons de la Tchécoslovaquie et de l'URSS, l'armée israélienne fut rapidement équipée. le rôle du parti communiste israélien ne fut pas négligeable dans les transactions. Il convient aussi de se souvenir de cela.

Plus généralement il faut prendre en compte la nature particulière du ”mouvement ouvrier juif” y compris dans ses franges d'extrême gauche, la Histadrout fut plus une instance para-étatique du sionisme qu'un centrale syndicale ouvrière.

S'il ne faut pas occulter une illusoire composante de libération nationale (ce sujet mériterait à lui seul un débat, hors objet du livre), le désir sioniste inclue la volonté de désarabiser la Palestine. Les expulsions ne viennent pas du déroulement aveugle des événements ou des ”contraintes” de la guerre mais d'un choix idéologique. Cette logique touchera plus tard aussi les composantes orientales de la population israélienne.

Non seulement des massacres ont été organisés, mais l'amplification des événements fut assumée pour fragiliser les populations palestiniennes. « A l'époque, la direction juive a annoncé fièrement un nombre élevé de victimes afin de faire de Deir Yassin l'épicentre de la catastrophe – et d'avertir tous les Palestiniens qu'un sort semblable les attendait s'ils refusaient d'abandonner leurs maisons et de s'enfuir. » Aujourd'hui, les historiens chiffrent le nombre des massacrés à 93 personnes.

« C'est pure fabrication de prétendre qu'il y a eu des tentatives juives de persuader les Palestiniens de rester, comme l'affirment encore aujourd'hui le manuels scolaires israéliens. » Par ailleurs, il n'est pas possible de réduire l'expulsion aux seules personnes. Les villages furent détruits, rasés physiquement et éradiqués de la géographie israélienne mais pas des souvenirs des victimes.« La géographie humaine de l'ensemble de la Palestine a été transformée de force. le caractère arabe des villes a été effacé par la destruction de zones étendues, comme le vaste parc de Jaffa et des centres communautaires à Jérusalem. Ce qui motivait cette transformation, c'est le désir d'effacer l'histoire et la culture d'une nation et de la remplacer par une version fabriquée de l'histoire d'une autre, dont toute trace de la population indigène était élidée. »

Nettoyage pour les uns, occupation pour les autres « Israël a violé des droits fondamentaux comme la liberté de circulation, d'expression et d'égalité devant la loi » : zones interdites, permis spéciaux, barrages routiers, camps de travail, couvre-feux, bouclages de territoire, évacuations de maisons, confiscations de terres et installations de colons. Je rappelle que les terres devenues terres d'état sont interdites à la vente aux « non-juifs ».

L'auteur souligne l'incapacité des israéliens à penser leurs responsabilités dans l'expulsion de 1948 et dans le statut de réfugiés de millions de palestiniens aujourd'hui. Il y a un véritable « mémoricide de la Nakba ».

Si la lecture de ce livre ne permet pas de trouver les réponses politiques émancipatrices, il souligne la nécessaire reconnaissance, de ce qu'il convient aujourd'hui d'appeler, un nettoyage ethnique.

Je voudrais enfin rendre hommage au parcours d'Ilan Pappé, ancien nouvel historien israélien. Il a su dépasser le point de vue critique israélien, rejoindre la mémoire des palestiniens, faire des victimes le centre d'une relecture de l'histoire et aujourd'hui dénoncer de la nature falsificatrice du sionisme. « Enfin cet ouvrage n'est expressément dédicacé à personne, mais je l'ai écrit d'abord et avant tout pour les Palestiniens victime du nettoyage ethnique de 1948. Beaucoup sont des amis et camarades, beaucoup d'autres sont pour moi des anonymes, mais, depuis que j'ai eu connaissance de la Nakba, je n'ai cessé de porter avec moi leur souffrance, leur perte et leurs espoirs. Ce n'est que quand ils reviendront que je sentirai enfin clos, comme nous le souhaitons tous, le chapitre de la catastrophe, ce qui nous permettra à tous de vivre dans la paix et l'harmonie en Palestine. »
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Ce livre est formidable : très bien écrit, très documenté. L'auteur tord le cou à une idée reçue (assez répandue malheureusement) selon laquelle les Palestiniens auraient en 1948 quitté de leur plein gré la Palestine. Il est démontré dans cet ouvrage, que cette idée est fausse et que israéliens se sont livrés à une véritable entreprise d'éradication des Palestiniens par la menace, l'intimidation et la violence. ce qu'ils continuent à faire encore de nos jours!! l'Etat d'Israël continue ses expropriations de terres, maison appartenant à des Palestiniens dont PERSONNE en Europe et aux USA ne prends la défense.
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Je ne reviendrai pas sur le contenu du livre
le contributeur précédent en expose fort bien les thèses, en les approuvant, ce qui n'est pas mon cas
L'ouvrage est un tissu de contre-vérités assez ahurissant, qui vise à assimiler les fondateurs d' Israël aux Nazis en leur prêtant des comportements identiques.Cela se passe de commentaire, sinon pour dire que l'auteur pousse loin l'imagination au service de la haine de soi. Si le sujet se prêtait à la plaisanterie, je placerais ici une citation d'Audiard qui revient souvent sous ma plume. Au sujet de ces gens qui osent tout, vous savez....
Mais, plus sérieusement, on est amené à s'interroger sur les motifs réels de cet exercice d'affabulation
.Il est bien certain que les Palestiniens ont subi des injustices, cela n'autorise pas à réécrire l'histoire à des fins partisanes.
En 1948, comme dans toutes les guerres, les responsabilités étaient partagées et il y a eu des crimes de guerre des deux côtés.
Et il est certain aussi que l'état d'Israël, quelles que soient les réserves qu'on puisse faire sur l'opportunité de sa création à l'époque, a, 75 ans après, le droit d'exister et de se défendre
Pour en revenir à Pappe, il ne manque pas d'historiens Israéliens très critiques à l'égard du sionisme, mais aucun ne partage les thèses de l'auteur, dont il convient de préciser qu'il est un soutien du Hamas
Et ses positions en évoquent d'autres, que certains défendent en France à l'heure actuelle.
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Ce livre d'Ilan Pappe est un livre polémique qui revisite l'histoire fondatrice de l'état d'Israël, la guerre de libération de 1948. Pour l'auteur, l'image de David combattant Goliath relève de la mythologie et ne correspond pas du tout à la réalité. Par contre, le nettoyage ethnique d'une grande partie des palestiniens est bel et bien une réalité qui a donné lieu à la déportation d'environ 800000 palestiniens hors des frontières d'Israël (un chiffre que j'ai retrouvé à pas mal d'endroits) et à des massacres et une éradication totale de centaine de villages palestiniens avec, on s'en doute, son lot d'exactions sur la population essentiellement rurale.
Le livre est un travail d'historien qui multiplie les références au Journal de Ben Gourion, à différentes mémoires d'officiers israéliens de l'époque, et aux archives déclassifiées de la FDI (Forces de défense d'Israël, devenue Tsahal), en tous cas une petite partie car la majorité reste secret d'Etat inaccessible.
La polémique qu'a provoquée la parution en 2006 cet ouvrage a été féroce, surtout dans le monde universitaire et parmi les collègues d'Ilan Pappe de l'université d'Haifa. L'auteur a quitté son pays en 2007. Pour autant, aucun procès pour diffamation ou autre n'a été intenté, ce qui me parait un indice très fort de l'authenticité des deux problèmes centraux que soulève cet ouvrage :
- la volonté en 1948 de construire un état peuplé UNIQUEMENT de juifs, et ce pour des raisons d'une part idéologiques et d'autre part pratiques, le nombre de palestiniens comparé au nombre de juifs n'étant pas trop favorable pour un état juif.
- la négation dans l'histoire officielle israélienne de cette épuration ethnique et des massacres associés au profit d'un renversement des rôles (Israël s'est vaillamment défendu contre l'ensemble du monde arabe, David contre Goliath).
Le cas du village de Tantoura (l'affaire Katz) peut être considéré comme symptomatique de ce négationnisme : en 2000, une thèse d'un étudiant (Katz) basée sur les interviews de vétérants de la brigade Alexandroni et de témoins palestiniens directs conclut à un massacre organisé. La thèse provoque un tollé et les pressions sur l'étudiant sont telles qu'il doit faire marche arrière et modifier ses conclusions. En 2022, un documentaire relance le débat avec de nouvelles interviews où certains vétérants admettent plus ou moins les faits et remets au gout du jour la thèse du massacre délibéré. le massacre de Tantoura, affabulation vraiment ?
L'actualité depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre a rendu ce livre très difficile à trouver. Fayard a refusé de le re-publier, les exemplaires d'occasion sur le net atteignent des prix exorbitants et j'ai même eu les pires difficultés à me le procurer dans le réseau des bibliothèques parisiennes.
J'ai quand même réussi à mettre la main sur un exemplaire pdf que je vous invite à lire pour vous faire votre propre idée https://u.pcloud.link/publink/show?code=XZSE4X0ZeEA7tegw77SaOoyTB0bQoyqQmEuV
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Ilan Pappé, historien israélien renommé et critique fervent de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens, présente dans "Le Nettoyage ethnique de la Palestine" une analyse détaillée et rigoureuse de la Nakba, terme arabe désignant la catastrophe subie par les Palestiniens en 1948 lors de la création de l'État d'Israël. Pappé, connu pour son approche critique de l'histoire israélienne et son plaidoyer pour une réévaluation des récits historiques dominants, s'appuie sur une vaste gamme de sources, incluant des archives israéliennes, des témoignages de première main et des recherches académiques approfondies, pour déconstruire le mythe d'une guerre d'indépendance et exposer les actes délibérés de nettoyage ethnique.
Le livre se distingue par son refus de masquer la brutalité de ces événements : expulsions massives, massacres et destruction de villages palestiniens sont documentés avec une précision qui ne laisse place ni à l'ambiguïté ni à la minimisation des faits. Pappé illustre comment ces actions étaient enracinées dans une stratégie préconçue visant à assurer une majorité juive dans le nouvel État, révélant un aspect souvent omis ou atténué dans les narrations traditionnelles.
Dans le contexte actuel de 2024, les observations de Pappé résonnent avec une acuité particulière. La colonisation israélienne continue de s'étendre en Cisjordanie et à Gaza, malgré les condamnations internationales et les appels à une solution équitable au conflit israélo-palestinien. le processus de colonisation et l'oppression systématique des Palestiniens, que Pappé avait minutieusement détaillés dans le cadre historique de 1948, semblent se perpétuer, soulignant un cycle de violence et d'exclusion qui n'a pas été rompu.
L'importance du travail de Pappé réside dans sa capacité à mettre en lumière les racines profondes de la crise actuelle, rappelant que les événements d'aujourd'hui sont directement liés aux politiques et aux actions entreprises lors de la fondation d'Israël. Par son examen exhaustif et sans concession, Pappé force le lecteur à reconnaître que la paix durable ne peut être atteinte sans une compréhension honnête et une reconnaissance des injustices passées.
Sur le plan littéraire, l'ouvrage se distingue par sa narration accessible et engageante, qui, tout en étant ancrée dans une recherche académique rigoureuse, ne perd jamais de vue l'humanité des individus affectés par les événements historiques. Pappé réussit à rendre vivantes les statistiques et les faits historiques en les reliant aux histoires personnelles de ceux qui ont vécu la Nakba, créant ainsi une oeuvre à la fois informative et émotionnellement puissante.
En définitive, "Le Nettoyage ethnique de la Palestine" est une oeuvre capitale qui non seulement enrichit notre compréhension du passé mais interpelle également sur les conditions nécessaires à une paix durable au Moyen-Orient. Ilan Pappé offre une contribution essentielle au débat historique, politique et moral entourant la création d'Israël et le sort des Palestiniens. Son travail incite à une réflexion critique sur la manière dont les récits historiques sont construits et mobilisés dans les conflits contemporains, rappelant que la reconnaissance des injustices passées est un préalable indispensable à la réconciliation et à la coexistence pacifique.
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Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
Israël avait fondamentalement terminé le nettoyage ethnique de la Palestine, mais les épreuves des Palestiniens n’ont pas pris fin pour autant. Environ 8 000 d’entre eux ont passé toute l’année 1949 dans les camps de prisonniers, d’autres ont subi des agressions physiques dans les villes, et beaucoup ont été harcelés de bien des façons sous l’administration militaire qu’Israël leur appliquait désormais. Leurs maisons ont continué à être pillées, leurs champs confisqués, leurs lieux saints profanés. Et Israël a violé des droits fondamentaux comme leur liberté de circulation, d’expression et d’égalité devant la loi.
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Les historiens israéliens, dont des révisionnistes comme Benny Morris, n’en ont pas moins interprété ces traditionnelles sorties temporaires du territoire comme une « fuite volontaire », pour signifier qu’Israël n’en était pas responsable. Mais ces citadins sont partis dans la ferme intention de revenir plus tard, et les Israéliens les en ont empêchés : l’interdiction faite à des gens de regagner leur domicile après un bref séjour à l’étranger est une expulsion, au même titre que toutes les autres mesures prises contre les habitants du pays dans le but de le dépeupler.
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Orde Wingate a réussi à faire pleinement comprendre aux dirigeants sionistes que l’idée d’un État juif devait être étroitement liée au militarisme et à une armée, d’abord pour protéger les enclaves et colonies juives qui se multipliaient dans la Palestine intérieure, mais aussi – c’est le point crucial – parce que les actes d’agression armée étaient un moyen de dissuasion efficace contre une possible résistance des Palestiniens locaux. À partir de là, le cheminement vers le projet de transfert forcé de toute la population indigène allait se révéler très court.
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La première de ces opérations a eu lieu à Haïfa, quelques semaines après l’occupation de la ville. Les unités du renseignement israélien cherchaient des « retournés » – des réfugiés qui, après l’arrêt des combats et le retour apparent au calme et à la normalité dans les villes de Palestine, tentaient, par une réaction bien compréhensible, de rentrer chez eux. Mais d’autres aussi étaient visés : ceux qui appartenaient à la catégorie des « Arabes suspects ».
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Paradoxalement, cette partie des terres prises par la force en 1948 est restée inhabitée pendant des décennies, et a même été cultivée par des Palestiniens du voisinage, puis, au cours des années 1970, elle a été reconfisquée dans le cadre de ce qu’Israël appelle la 'judaïsation de la Galilée', effort brutal de l’État pour désarabiser cette région qui était encore démographiquement, dans certaines zones, divisée à égalité entre Juifs et Arabes.
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