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EAN : 9782080683939
338 pages
Flammarion (01/08/2004)
3.5/5   4 notes
Résumé :

A travers le destin de six familles italiennes qui, au cours du xxe siècle, ont rejoint l'Argentine dans l'espoir d'une vie meilleure, Laura Pariani reconstitue la petite et la grande histoire de l'émigration vers le Nouveau Monde. En seize chapitres, autant de femmes témoignent de ce que fut leur vie. Elles parlent des hommes qui les ont aimées mais qui les ont aussi souvent trompées, battues, quittées, déçues ou a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Elles s'appellent Venturina, Catterina, Raquel, Corazon, Mafalda, Socorro… elles sont seize, seize femmes, épouses, mères, amantes ou filles d'italiens émigrés en Argentine ; en seize chapitres, leurs récits tissent une toile qui tend ses fils depuis la Lombardie de la fin du XIXe siècle, « c'était en 1898, et ici on mourait de fin » jusqu'en Argentine, terre de tous les espoirs pour des paysans pauvres et opprimés. Une Argentine où s' achevait l'anéantissement des indiens, où les terre, immenses s'étendaient immenses depuis le Brésil jusqu'à la Tierra del Fuego, où la Mafia pouvait trouver de nouveaux terrains de jeux lucratifs et où les hommes étaient maîtres : et elles témoignent, Encarnada, Regalada, Amabilina ou Provisoria Paz, elles parlent des hommes qui les ont aimées mais qui, plus souvent, les ont battues, trompées, humiliées, quittées ou simplement déçues et à travers ces récits, c'est l'histoire de l'Argentine du XXe siècle qu'on entrevoit, la difficile intégration des italiens, les Péron, la dictature militaire, les disparitions, la crise financière et en fil d'Ariane, l'histoire de Corazon, qui au premier chapitre rencontre pour la première fois sa grand-mère Venturina restée en Italie, abandonnée par son père, le Togn, en 1898. Et avec ses va-et-vient entre la Lombardie et l'Argentine, s'élabore une langue métissée de patois et d'espagnol (bravo à la traductrice qui a su retranscrire des subtilités linguistiques !), une langue où se reconnait l'incertitude des immigrés qui ne sont déjà plus de là-bas et jamais vraiment d'ici et qui véhicule la nostalgie d'un pays oublié, rêvé ou magnifié.
Un beau roman original, puissant et plein d'émotions.
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Un grand coup de coeur, pour ce roman de Laura Pariani qui nous embarque pour l'Argentine considérée par de nombreux italiens comme une terre pleine d'espérance. L'on suit tout au long du vingtième siécle, plusieurs familles qui ont choisit l'exil. Et notamment à travers la parole de seize femmes qui se font les témoins de leur rêve utopique. Magnifiques et passionnants portraits de femmes qui connaitront la misère, le déracinemment, la loi et parfois la trahison des hommes. Mais aussi la dictature que connaitra l'Argentine.Des femmes fortes et volontaires malgré les coups du destin, toutes sont attachantes et pleines humanité. Pariani dans une langue pleine de richesse et d'émotion, à travers plusieurs générations, réussit un roman plein de nostalgie et d'espoir. Un très grand roman dont la petite musique résonne longtemps dans nos têtes.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Que pouvait-il savoir Pepa, de sa femme, de ce que Dalgisa avait dû supporter seule pendant des années, à élever trois fillettes ? Les hommes, ils croient qu'il n'y a qu'eux qui souffrent : ils se servent à la fiasque posée sur la table tandis que la fame et les filles vont à l'étable pour l'ouvrajhe de tous les soirs. Eux sont libres de courir le monde, car il n'y a que les montagnes pour rester à la même place. Les montagnes et nous, les femmes, ; toujours ici à attendre, à ne pas demander, à ne pas prétendre, à ne pas déranger ; il faut en passer par là ou par la fenêtre...
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Elle s'évente : c'est une heure de feu, le ciel blanc à quarante degrés et un soleil jaune sans rayons. La forêt, les rochers de basalte, le sable rouge, tout réverbère de façon aveuglante ; l'air vibre de tous les côtés, damnant la vie. La terre des yerbales exhale des vapeurs de four et toute chose sous le soleil à pic semble se déformer en une ferveur tremblante qui engourdit les yeux.
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C'était l'époque où le massacre des indios touchait à sa fin, les ingénieurs payaient tant par scalp aux "chasseurs" qui éliminaient ces Mapuches entêtés, qui refusaient de quitter la vallée des barrages. Au début, tant par paire d'oreilles ; plus tard, ils avaient réclamé les yeux, pour être sûrs que la région serait complètement débarrassée des indios. "Matanza"... la carte de géographie est pleine de villages et de rivières auxquels ce nom terrible est resté.
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En un éclair, elle imagina les gifles, les coups de pied, les insultes -parle putain, où est Emilio ? où est cachée Cora ? qui les a aidés à s'enfuir ? -, la maison dévastée, les menaces, les livres jetés par terre, la frayeur de son père... Mais pourquoi devraient-ils l'arrêter ? Pour chercher quoi ? Elle ne possédait rien à part ses livres, elle n'avait rien fait. Et alors ? Les autres, ceux qui avaient été arrêtés, les morts, les desaparecidos avaient fait quelque chose peut-être, étaient coupables de quelque chose ?
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Nous habitions un petit bourg dans la pampa. Une atmosphère effrayante, les rues silencieuses : partout où on se tournait, on voyait des individus armés, venus du chef-lieu de province pour empêcher les opposants d'aller voter ; et en revanche, des estancias les plus éloignées, des camions de pauvres bougres embarqués de force pour cocher le nom d'un certain candidat en échange d'une demi-litre de vin et dix cigarettes.
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