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EAN : 9782848654454
160 pages
Sarbacane (09/03/2011)
3.17/5   41 notes
Résumé :
Une banlieue sans âme de Séoul, fin des années 80... Là vivent Min-Sun, petite écolière de huit ans, et sa soeur aînée. Dans une Corée en pleine expansion économique, Min-Sun et sa soeur, comme beaucoup d'enfants de leur âge, sont poussées par leur mère à devenir "de petites battantes". Bien malgré elles, elles doivent enchaîner les cours de soutien privés... dont le très redouté cours de natation. La soeur de Min-Sun finira par trouver sa place, alors que Min-Sun, ... >Voir plus
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Véritable plongée, en apnée, dans le monde d'une petite fille de huit ans.
L'auteure raconte avec finesse une année cruciale de la vie de cette gamine dans un Séoul en pleine expansion.
Pour le pays, c'est une période charnière : d'une part, parce que la croissance fait rêver à des possibilités d'enrichissement la population la moins nantie et d'autre part parce que les vieux schémas sont bousculés. Pour s'enrichir, il faut travailler dur, saisir toutes les opportunités de faire de l'argent.
Min-sun est "la petite dernière", celle qui passe en second et qui essaie de suivre le rythme.
Son père, est quasiment complètement absent : il apparaît dans deux ou trois fenêtres, ou concentré sur un "travail" comme préparer le petit-dejeuner de sa fille , déjà encravaté ou en train de courir sa malette à la main en lui criant un au-revoir de loin !
Sa mère, passe son temps à boursicoter, à s'informer de bons tuyaux, à marchander tout en "poussant" ses filles, pour leur assurer un bon avenir. C'est une course effrénée !

Les personnages sont silhouettés avec un trait ondoyant, presque à la limite de l'effacement ; ils sont juste identifiés par des détails : une coiffure, un accessoire. le paysage : de gros blocs carrés, imposants, où les fenêtres des appartements sont de minuscules traits, séparés par de larges avenues quasiment aussi vides que les coulois de natation.


Min-Sun, est obligée de nager alors qu'elle a peur et déteste ça ! Sa soeur réussit, est adulée, est bien intégrée dans la classe, alors qu'elle...
Elle nage, essaie de garder la tête hors de l'eau pour ne pas s'asphyxier.

Et là, c'est une réussite cette couleur bleue qui envahit tout, comme un flux qui recouvre la ville, son monde ! le lecteur ressent presque physiquement cet étoufement, quand la respiration manque à cause d'un trop grand effort. Et on lui en demande des efforts à Min-Sun ! Et quand elle essaie de s'exprimer, personne ne l'entend, ne la voit , comme si elle était sous l'eau où le son ne porte pas, et dans le noir.
Le bleu, sauf erreur de ma part, dans l'univers coréen symbolise le féminin, le froid, la nuit, la lune, le négatif, et le blanc est symbole de liberté, de paix. Elle n'a quasiment pas de liberté Min-Sun. Bien obligée de plonger, et dans la froideur des eaux de la piscine, et dans les flux et reflux de la société. Elle trouvera quelques planches de salut comme des amitiés plus ou moins vraies. Mais elle est vraiment toute seule pour s'en tirer.

Et puis les dernières pages s'éclairent : elle intégre un nouveau club de natation et là, force est de constater qu'elle SAIT maintenant nager : "j'ouvre l'eau avec la pointe de mes doigts". Dans l'obscurité de l'eau elle réussit à voir, à trouver ces escarpins de jeune femme qui lui permettons d'avancer dans le flux humain : elle a appris que l'on progresse plus vite si l'on reste sous l'eau le plus longtemps possible. Et la dernière image est celle d'une jeune femme attentive et complètement immergée parmi les humains de son temps : "Et je reste sous l'eau le plus longtemps possible" !
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Seoul, 1980.

Min-sun est une enfant de 8 ans. Élève moyenne de CE2, elle est poussée par sa mère qui voudrait la voir devenir une vraie battante. Pourtant à l'école, comme au cours privés de natation, Min-sun ne prend pas de réel plaisir à se surpasser. L'enfant ne se fait pas beaucoup d'illusions quant à ses chances de réussite et met tout en oeuvre pour se faire la plus discrète possible. Elle complexe de voir sa grande soeur, Min-jin, atteindre les sommets et réussir avec une telle facilité.

-

1980 c'est l'année où débute cette histoire mais c'est aussi l'année de naissance de cette jeune auteure : Yoon-sun Park. le site de la Cité internationale de la BD propose cette biographie :

Yoon-sun Park est née en 1980 à Séoul, où elle a étudié le design graphique. Illustratrice de livres pour la jeunesse, elle est également auteur de bandes dessinées et a publié divers récits courts dans des revues coréennes. En mars 2008, elle publie aux éditions Sai Comics The door of night is openning (La Porte de la nuit s'entrouvre).

Accueillie à la Maison des Auteurs, elle a tout d'abord réalisé la bande dessinée Sous l'eau, l'obscurité paru en mars 2011 aux éditions Sarbacane dans laquelle elle raconte avec sensibilité et drôlerie, la vie d'une enfant à Séoul, une mégapole en pleine expansion économique, où l'éducation traditionnelle se voit supplantée par une frénésie de consommation. Elle travaille actuellement sur un nouveau projet, L'Homme-chien qui relate l'histoire d'un garçon qui décide d'exercer le métier de… chien policier.

J'ai eu du mal à me plonger dans ce récit mi-construit mi-confus. Son rythme est saccadé et la découpe en chapitre y contribue beaucoup. Cela m'a donné l'impression de découvrir une succession d'anecdotes où les éléments du scénario manquent de temps et d'espace pour s'étoffer. J'ai donc plus ou moins survolé le récit qui comporte cependant quelques passages intéressants. L'album se repose entièrement sur le personnage de Min-sun ce qui, je trouve, est une faiblesse. On voit passer ça et là la mère et la soeur qui sont des personnages assez caricaturaux. Min-sun est recluse dans sa solitude, quelques portes s'ouvrent ponctuellement sur une amitié, mais dans l'ensemble, les sentiments sont très peu présents dans cet ouvrage. Difficile pour moi d'investir ce récit.

Le scénario est illustré à l'aide d'une bichromie de bleu. Ici aussi, j'ai eu du mal à apprécier ce choix car je trouve que ce coloris contraste trop avec les thématiques de l'album (jeunesse, ambition). le bleu me ferait plus penser à un état serein voire contemplatif. Il donne une ambiance inattendue à cet univers, je m'y suis sentie mal à l'aise et extérieure. Jeunesse dit jaune, ocre… quelque chose de pétillant !! Étrange contraste en tout cas, curieuse auteure ^^ Et détrompez-vous, toutes les scènes de cet album ne se passent pas autour d'une piscine. Si parmi vous il y a des amateurs nostalgiques du Goût du Chlore, je vous déconseille de prendre cet album. En effet, ici vous ne retrouverez pas les apnées de lecture que vous auriez pu vivre aux côtés de Vivès. On ne ressent pas grand-chose ici, juste l'esprit de compétition que le personnage principal rejette. Enfin, le dessin de Yoon-sun Park est assez minimaliste. Les décors sont secondaires et les personnages principaux tout juste identifiables. le pire étant les passages où Min-sun est assaillie par ses angoisses, et que l'auteure retranscrit par des portraits tout juste brossés d'un coup de crayon.

Mitigée quant à cette lecture car, s'agissant d'un Manwha, je m'attendais à un récit plus lent… et je ne suis pas une adepte du contemplatif. Ce constat m'a étonnée, ce qui me plait.

Je suis prête à lire cette auteure sur un autre sujet. Pour l'heure, j'ai trouvé cette petite fille trop fuyante pour pouvoir m'émouvoir et la trouver crédible.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Corée, années 80. Min-Sun, huit ans, habite en banlieue de Séoul avec sa grande soeur Min-Jin et ses parents. Comme tous les autres enfants du quartier, elle fréquente les cours de natation. Cependant, Min-Sun végète dans la section "canard" des débutants. C'est que la piscine, elle n'aime pas ça. Petite fille solitaire qui souffre de la comparaison avec sa grande soeur qui réussit tout, elle se sent transparente et inférieure aux autres et ses façons de se faire remarquer sont souvent maladroites et malvenues. Son père est quasiment absent et sa mère est bien trop accaparée par ses histoires d'argent et de bourse pour s'occuper d'elle, si ce n'est pour l'encourager à devenir une meilleure nageuse.
La petite Min-Sun se sent donc bien seule et son enfance se déroule dans un contexte bien triste que viendra finalement égayer une autre gamine rejetée.

A travers la tranche d'enfance de Min-sun, on découvre une Corée du Sud contemporaine sous un jour des moins heureux. Les bâtiments et les logements sont des parallélépipèdes froids et austères. La société coréenne valorise avant tout l'argent et la réussite. Les enfants sont incités constamment à devenir les meilleurs et la notion de compétition pèse dès le plus jeune âge. Les relations entre parents et enfants sont rigides et exempt de toute chaleur.
C'est dans cette environnement que grandit Min-Sun, qui porte aussi les soucis et les interrogations de son âge. L'album est centrée sur cette petite fille et ses sentiments. Elle est d'ailleurs le narrateur de cette histoire et nous fait partager la moindre de ses impressions : tristesse, déception, colère, et surtout la solitude. Rabrouée par sa grande soeur, oubliée par sa mère, évitée par ses camarades de classe, Min-Sun peine à trouver sa place dans un monde qui ne valorise que les gagnants.
Se dresse ainsi un portrait très touchant d'une petite fille émouvante qui se débat dans ses problèmes.
On y retrouve ici une enfance universelle avec ses jalousies, ses disputes, ses questions, le besoin d'affection et d'exister pour les autres, son envie de faire partie du groupe comme de s'en distinguer.

Beaucoup de lecteurs n'ont pas su s'attacher à Min-Sun à cause d'une froideur, d'une absence de sentiments que j'ai dû mal à comprendre. Pour ma part, j'ai été extrêmement touchée par cette petite coréenne dans laquelle je m'identifie pleinement. J'ai trouvé au contraire qu'on ressentait parfaitement la moindre de ses émotions, présentées avec pudeur et parfois non-dits. Suis-je plus sensible que d'autres justement à ces fameux non-dits ? Dans tous les cas, j'ai vibré avec elle, j'ai détesté, je me suis accroché en sa compagnie et j'ai refermé cet album gardant toute la tristesse que cet album contenait.

Le graphisme est plus déstabilisant. La très belle couverture annonce des dessins dans une palette de bleus et de blancs exclusifs qui rappelle l'élément centrale de l'eau et de la piscine. Si les couleurs sont très agréables, la physionomie des personnages m'a semblé moins heureuse. Réduits à leur plus simple expression, les détails de leur corps sont souvent absents ou juste suggérés. Les mains et les pieds sont esquissés ou laissés blancs, les visages sont réduit à quelques traits symbolisant les différents orifices. Malgré tout, les personnages ne sont pas dénués d'expression.

Au final, si le dessin ne m'a pas complètement convaincue, j'ai trouvé le scénario plus qu'intéressant et touchant. Pour moi, Sous l'eau, l'obscurité est un bel album intimiste qui, au-delà du portrait sans concession d'une Corée en pleine poussée économique, se révèle être la chronique d'une enfance blessée par la solitude.
A vous de vous faire votre propre avis !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Une BD qui retrace l'enfance qu'une jeune coréenne.

On se concentre principalement sur des questions universelle comme grandir et s'intégrer, avec dans le fond la culture coréenne et sa vie de famille. Tout comme la piscine, finalement.

Au début l'héroïne est un petite fille un peu étrange, pas très bien intégrée que personne ne remarque. Elle n'a ni ami ni talent apparent.
J'ai trouvé touchante et dure - mais plus façon cynique que dramatique - cette vision de l'enfance et de la maturité dénudée du calque moral qu'on essaye généralement d'y apposer.

A part ça, je n'ai pas été très marquée par le dessin, simple original et plutôt agréable mais qui pour moi manque un peu d'un ambiance. Je m'attendais également à un oeuvre plus "coréenne" alors que celle-ci est plus intime et universelle. Un petit manque de rythme ou de quelque chose de plus font que cette lecture qui a pourtant de grands points positifs ne sera pas aussi marquante qu'elle aurait pu l'être pour moi.
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Il est difficile de rentrer dans l'intrigue parce que l'atmosphère oppressante est poussée à son maximum. L'univers est froid avec ses teintes de bleu, de blanc et de noir. le trait de la dessinatrice est élastique et déstabilise un peu. Ceci dit, j'ai tout de même réussi un peu à m'identifier au personnage : sa haine de la piscine, son sentiment d'être perdue et rejetée par les adultes, la volonté de s'intégrer dans un groupe. Malheureusement pour elle, on comprend à la fin qu'elle n'a pas réussi à se forger une personnalité propre.

Sous l'eau, l'obscurité est une dénonciation de la société coréenne de l'époque tout en gardant une portée universelle. le passage où Min-Sun jette les chaussures de femmes volées est très fort. Certes, l'ambiance reste un peu malsaine mais c'est ce qui permet de se détacher aussi de la situation. Si on doit résumer en quelques mots cette BD, on pourrait dire qu'il s'agit des angoisses de l'enfant qui n'arrive pas à grandir par lui-même et qui se rebelle face à la figure maternelle... en vain.
Lien : http://anassete.blogspot.com..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'eau arrivait aux genoux des adultes. Pour nous non plus, ce n'était pas très profond. J'avais voulu me mettre en boule pour jouer... mais le poids de ma tête m'avait tout de suite entraînée vers le fond. C'est logique, car contrairement aux adultes, la tête des enfants est plus lourde que leur corps. Personne ne s'aperçut de rien. En réalité, ce genre d'accident, assez fréquent, peut être fatal.
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Il y a de fortes chances que tien n'est changé. Les préjugés ont la vie dure. Il y a en a toujours pour colporter des âneries. Ainsi se perpétuent toutes les habitudes, bonnes ou mauvaises sans qu'on songe à séparer les mauvaises des bonnes.
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J'ai au moins retenu une chose : c'est quand on s'y attend le moins, qu'on risque de noyer. Sous l'eau, personne ne sait ce qui se passe.
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Elle ne voulait plus me lâcher. Je lui ai demandé de m'appeler "maître". Elle a dit oui sans hésiter. On a continué comme ça jusqu'à la fin des vacances.
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