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EAN : 9782707157836
364 pages
La Découverte (14/05/2009)
4.33/5   12 notes
Résumé :

En 1795, l'African Association de Londres commandite un jeune écossais de vingt-quatre ans ayant «une formation médicale et des connaissances en histoire naturelle» pour entreprendre un voyage de prospection à l'intérieur des terres africaines.

Ce qu'il voit, en amont du fleuve Gambie, dans les territoires du Sénégal et du Mali actuels, nul autre homme ne le verra du Sénégal et du Mali actuels, nul autre homme ne le verra.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans Water Music, T C Boyle décrit Mungo Park comme un peu demeuré, acceptant tout, pratiquement esclave des rois Maures dont il fut le prisonnier.
En lisant « Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, », l'image de T C Boyle me paraît exagérée dans son horreur, romancée dans ses excès, et pas très crédible finalement. Non seulement Mungo n'est pas un demeuré, mais sa candeur réelle lui permet de faire un voyage jamais fait auparavant.et d'être le premier à en réchapper.

Pourquoi le fait-il?

C'est officiellement une mission géographique (même si pour son deuxième voyage, l'aspect commercial initial est dévoilé) que Sir Banks, de l'African Associacion, de Londres confie à Mungo Park en 1795 : rechercher la source du Niger, étudier son cours, vérifier s'il bifurque vers la mer ou se perd dans le désert du Sahara.
Avec ingénuité, oui, sur le but réel de sa mission, avec un regard vrai sur le monde qu'il découvre, Mungo Park part donc vaillamment en compagnie d'un interprète et d'un domestique. Il est chargé de présents en verroterie, en tissus, en ambre, en armes à feu et quelques autres bagatelles. Et se fait pratiquement dès le début de son expédition taxer, puis piller, puis confisquer tous ses biens.
Au lieu de pleurer sur son sort, il imagine un marchand indien ayant réussi à entrer en Europe, portant sur son dos une boite pleine de pierres précieuses « ce dont il faudrait s'étonner ne serait pas qu'on lui volât une partie de ses bijoux, mais qu'un premier voleur en laissât quelque chose à prendre au second. » Tout le monde en conviendrait.


C'est que les différents royaumes perçoivent chacun des droits de douane, et qu'il est évident pour tous que ce Blanc est un traitant (venu acheter des esclaves pour la traite ou pour l'or). Lorsqu'il n'a plus à distribuer que quelques cheveux, ou ses boutons de veste ou même des petits mots écrits tout s'aggrave : non seulement il n'a plus de quoi acheter des vivres, mais en plus on le prend pour un espion.
Passer par tous les outrages, la faim, les vols, la soif, le manque de sommeil, pour juste voir un fleuve, paraît incompréhensible à tous. Mungo, lui, croit à sa mission, et même devant les plus grandes difficultés, bien qu'il soit presque mourant, et bien qu'il ne peut puisse prétendre se faire entendre, le fait de retourner en Angleterre sans avoir rempli l'objet de sa mission lui paraît un plus grand malheur.
Alors, il se tait, (de toute façon il ne parle pas l'arabe et l'interprète a lâché l'affaire) il supporte, il obéit aux ordres, il essaie de se faire le plus insignifiant possible.
Le problème n'est pas la méchanceté et l'avidité des Maures ou des Nègres, selon ses propres mots, car il sait que le problème, c'est lui, son intrusion de Blanc sans raison dans un monde hiérarchisé, policé, avec sa justice et ses règles, ses douanes et ses conflits.

Lorsqu'il se retrouve seul dans un immense désert, sans son cheval qu'il a dû laisser en route, seul au monde « entouré de bêtes féroces et d'hommes non moins barbares, à 500 milles (plus de 800 kilomètres) de l'établissement européen le plus proche» … une petite mousse en fructification attire son regard : « je cite ce fait, dit il, pour faire voir de combien de petites circonstances notre esprit peut quelquefois tirer de la consolation ». Les lions ont dû comprendre, il en croise deux et chaque fois ils le laissent passer. En le regardant.
Il ne se prend pas pour un héros, ni pour Saint Jérôme, son sort à lui n'a que peu d'importance, ce qui importe, c'est sa mission, c'est le regard sur les autres, et la transmission de ce regard.

Rousseau disait, à la même époque : « Il n'y a guère que quatre sortes d'hommes qui fassent des voyages au long cours, les marins, les marchands, les soldats et les missionnaires. Mungo n'est rien de tout cela, ce n'est pas non plus un aventurier, ni un explorateur dressant des cartes, et surtout pas un missionnaire, lui qui voit les deux religions : mahométisme, comme il dit, qui a apporté la justice, l'éducation, l'écriture, tellement importante, ainsi qu'une certaine culture. Et la religion des Nègres, assez proche De Voltaire, un Dieu créateur, horloger mais qui n'a pas le temps de s'occuper des affaires des hommes. Les Nègres vivent dans le présent, avec peu d'intérêt pour l'avenir, le bonheur c'est ici et maintenant.

Il nous décrit aussi leurs travaux, et détruit le mythe de la paresse, leurs rares maladies, mais maladies, les enterrements souvent la nuit, et ce qu'il voit : la polygamie, avec l'entente relative des co –épouses, et l'intervention d'un « sorcier » désignant la plus rebelle et la fustigeant publiquement. Les femmes allaitant pendant parfois 3 ans leurs bébés, l'homme prend d'autres femmes, l'amour paternel doit donc se partager et l'amour , la tendresse jalouse des femmes pour leurs enfants s'en trouve renforcé.

Tendres sont les Nègres, surtout les plus démunis d'entre eux, les femmes, les vieilles femmes qui lui donnent une poignée de pistaches grâce à laquelle il survit, et les esclaves, qui lui donnent de l'eau alors qu'il va mourir de soif. Mungo se sent en fraternité avec eux, lui qui est un homme simple.

Et puis il décrit l'esclavage, et ses différents tenants. A quelque degré de civilisation que l'on soit, dit il, nulle société ne peut se passer d'une subordination quelconque et d'une certaine inégalité mais lorsqu'une partie de la société dispose arbitrairement et des services et des personnes…. Voilà la servitude.

Les esclaves le sont soit de naissance, soit prisonniers de guerre, car ces royaumes se font continuellement la guerre entre eux, soit réduits par la famine, l'insolvabilité, les délits. En fait, cet esclavage est domestique, tout le monde travaille ensemble sans hiérarchie.
Mungo fera les derniers 800 kilomètres avec une caravane d'esclaves, mis aux fers car destinés à la traite, il partage leur marche, il les entend chanter, heureux malgré leur horrible sort, il choisira de monter dans un bateau négrier américain, et leurs adieux seront déchirants, comme s'il ne se réjouissait même pas de rentrer en Ecosse.
Sa seule joie durant cette longue errance de voyageur ? Lorsqu'il aperçoit le Niger « Large comme la Tamise l'est à Westminster, il étincelait des feux du soleil et coulait lentement ».
En ai-je assez dit pour vous donner envie de lire ce témoignage passionnant qui mine de rien, avec simplicité, donne du Soudan( actuel Mali) du XVIII siècle , ses habitants, leurs moeurs, la botanique ( le karité) ses richesses, son organisation sociale et politique, Ségou la ville construite, une image qui plus jamais ne sera la même.
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Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que l'Europe, alors aux dernières marches de son hégémonie technologique, s'aventure enfin au coeur de l'Afrique occidentale, où s'étendaient alors bien plus de Terra Incognita que sur n'importe quelle carte du nouveau monde.
Comme il sied à ce genre d'entreprises, c'est la bouche d'un grand fleuve qui fournit une perspective d'exploration crédible à l'African Association de Londres, qui entend cartographier les régions intérieures pour en tirer des bénéfices géographiques et ethnologiques sans doute, mais surtout économiques et géo-politiques, puisqu'il faut attendre 1807 pour que le commerce triangulaire soit aboli.
Par ailleurs, nous le savons à plusieurs titres, remonter un fleuve inconnu n'a rien d'innocent.

Mungo Park est un explorateur précoce et accidentel, loin des figures romanesques que sont Livingston, Burton ou Stanley, il s'engouffre avec la conviction et l'optimisme forcené de sa jeunesse dans une aventure trop vaste pour lui, mais à laquelle il survivra pour cette fois, au terme d'intenses péripéties et d'infinies souffrances.
Ce qu'il découvre au-delà des comptoirs commerciaux de la côte n'est ni vide ni sauvage: C'est au contraire une mosaïque de peuples, de cultures et de gouvernements industrieux plus ou moins antagonistes qui s'affairent sur les ruines de l'ancien empire Songhaï et prospèrent sur le commerce trans-saharien. Un réseau dense de frontières et de routes commerciales qui contraignent ce territoire horizontal aussi sûrement que les affluents d'un fleuve ou le rythme implacable des saisons. Des gens de toutes sortes, puissants, marchands, pèlerins, pillards ou répudiés, en compagnie desquels il tentera désespérément de survivre.
"Il est des moments de passivité héroïque auxquels parfois même les plus vaillants se résignent" résume Conrad dans Typhon.
Nul ne verra jamais en lui l'ambassadeur courtois et profitable que fut Marco Polo, ni même un potentiel métisse comme Gonzalo Guerrero. Ses interlocuteurs se servent de lui, le manipulent, l'aident parfois, et Park s'échine à garder un cap dans cette tourmente qu'il traverse dans la plus totale improvisation, mais qu'il consigne avec un souci naturaliste aussi laborieux qu'intéressant.

Le 15 novembre 1884 débutait la conférence de Berlin, qui allait solder le destin de l'Afrique sous la tutelle des grands empires coloniaux. Ce que découvrit Mungo Park en 1795 n'existait déjà plus, et le continent prenait le train de l'Histoire comme partout ailleurs.
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le fleuve Niger a longtemps plongé dans la perplexité les géographes. Partant de l'Ouest africain dans les monts Loma, il fait mine de traverser le continent, à travers le désert par Tombouctou, vers l'est et l'Océan Indien. Mais il change d'idée et de cours et revient par surprise, après un boucle vers le sud, en direction de l'Océan atlantique et du golfe de Guinée.
A la fin du 18e siècle, un jeune écossais, Mungo Park (24 ans), est assez hardi et aventureux pour répondre à la sollicitation de l'African association, société de géographie londonienne qui vient d'envoyer à un funeste destin le major Daniel Houghton parti pour la même mission. Il s'agit de tirer cette affaire au clair en suivant le cours du fleuve, pour vérifier s'il s'agit d'un affluent du Congo, comme on le croyait à l'époque.
Cette aventure, depuis la Gambie jusqu'à Ségo(u) dans le royaume de Bambara (Mali actuel), va profondément changer ce médecin à l'esprit curieux d'un monde qu'il découvre au point d'en apprendre les langues. Il relève systématiquement la consonance des mots utilisés pour désigner les chiffres dans chaque dialecte. Il adopte cette démarche méthodique pour recenser les cultures, les industries, les coutumes. Il décrit la flore et la faune, s'interroge sur les systèmes de gouvernement, les relie au système fiscal, analyse les causes de l'esclavage. En somme, c'est un voyage d'anthropologue autant que d'explorateur.
Les périls traversés ne le détournent pas de sa mission, qu'il remplit scrupuleusement au mépris de tous les dangers, avec une tranquille confiance en la protection divine et une bonne dose de fatalisme, même dans les moments les plus critiques, comme celui où il vient d'être dépouillé par des bandits.
Seule la crainte de la perte de toutes ses découvertes, soigneusement consignées et serrées dans son chapeau, le convainquent de faire demi tour, d'abandonner la mission et de tenter de revenir au pays pour faire connaitre les résultats de son exploration.
Son retour est un calvaire. Dépouillé de tous ses biens il est réduit à accompagner une caravane d'esclaves. Mungo Park doit voyager avec les «African association», marchand d'esclaves eux-mêmes noirs. Son regard est plein de compassion pour les misérables avec lesquels il chemine, et qui seront les seuls à lui venir en aide lorsqu'il se trouvera démuni.
Le parcours de l'explorateur conquérant devient le cheminement d'un sage, dont la vie dépend de la charité publique, à la manière orientale de Gandhi ou Vinoba, dans une sorte de Pélerinage aux sources. Il lit la bible et la comparant au Coran. Lorsqu'il fait admirer au musulmans la grammaire arabe de Richardson aux élégants caractères arabes imprimés, il rêve des bénéfices de la diffusion de la culture chrétienne par le livre, mais aussi celle du partage de la culture locale et des bienfaits de sa connaissance .
La fin du récit est un un parcours de souffrance, au bord de l'épuisement, toujours en pleine lucidité.
Son récit fascine encore le lecteur d'aujourd'hui, qui sait le halo tragique qui entoure la suite : Revenu au pays sur un transport négrier, il publie son récit, fonde une famille, devient l'ami de l'écrivain Walter Scott.
Le démon de l'aventure le reprend. Il repart pour une expédition officielle, militaire et conquérante, vite décimée par la maladie. Il finit massacré ou noyé, on ne sait. Son fils, qui partira à sa recherche connaitra le même sort.

Il faut lire ce Voyage à l'intérieur de l'Afrique, avec la même ferveur que le jeune Joseph Conrad, qui pointait d'un doigt rêveur une tache blanche au coeur de la carte de l'Afrique, où il imaginera sa célèbre nouvelle Au coeur des ténébres.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Véritable voyageur, Mungo Park s'attache à décrire les hommes et leurs modes de vie sans préjugé racial puisqu'il a bien à l'esprit qu'il n'y a qu'une race humaine. Il est dur dans ses propos avec les mahométans qui lui ont causé d'innombrables soucis de par leur fanatisme, intolérance et violence. L'ouvrage se lit facilement mais il est dommage que tous les noms de villes ou villages qui, depuis, ont changé d'appellation ne figurent pas sur une carte pour mieux suivre les pérégrinations du voyageur. En revanche, l'introduction d'Adrian Adams n'apporte rien, selon moi.
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Ce récit de voyage écrit en 1799 est celui d'un écossais de 24 ans Mungo Park qui revient d'un expédition épique de plus de deux ans à la recherche du cours du fleuve Niger alors encore inexploré par les européens. On ne sait qu'admirer le plus : le courage ( ou l'inconscience ) de l'explorateur qui s'aventure seul dans des régions inconnues et des peuples dont il ignore en grande partie la langue et les moeurs . La résistance de l'homme à travers les épreuves physiques et morales incroyables qu'il vit dans son parcours. La pertinence de son regard sur les populations et les paysages malgré les péripéties qu'il connait. Très impressionnant ! Et un témoignage finalement assez objectif malgré les préjugés de l'époque sur l'Afrique pré-coloniale.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La ville de Jarra est très grande (...). Cette ville est située dans le royaume maure de Ludamar, mais la plupart de ses habitants sont des Nègres qui sortent des Etats du Midi et préfèrent payer un tribut aux Maures pour obtenir une certaine protection que de rester exposés chez eux à leurs agressions et à leurs rapines. (...) Le 1er mars nous nous rendîmes à Deena, grande ville, bâtie, comme Jarra, de pierre et d'argile. On y trouve beaucoup plus de Maures et moins de Nègres qu'à Jarra. Ils se rassemblèrent autour de la chaumière du Nègre chez qui je logeais et me traitèrent avec la plus grande insolence. (...) Ils dirent que j'étais un chrétien, et que par conséquent tous les enfants de Mahomet avaient droit de piller ce qui m'appartenait. En conséquence, ils ouvrirent mes paquets et prirent tout ce qui était à leur gré.
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Quand l’âme humaine a été quelque temps flottante entre l’espérance et la crainte, en proie au tourment de l’incertitude, passant sans cesse d’une anxiété à l’autre, elle éprouve une sorte de soulagement en connaissant enfin tout le mal qui doit lui arriver.
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Cette scène touchante me convainquit pleinement que, quelle que soit la différence qui existe entre le Nègre et l'Européen dans la conformation de leurs traits et dans la couleur de leur peau, il n'y en a pas dans les douces affections et les sentiments que la nature leur inspire à l'un et à l'autre.
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Aussitôt qu’il se fut assis sur une natte près du seuil de la porte, une jeune personne, sa future épouse, lui apporta dans une calebasse un peu d’eau et, se mettant à genoux devant lui, le pria de s’en laver les mains. Lorsqu’il eut fini, la fille, dans les yeux de qui roulait une larme de joie, avala l’eau ; cette action était considérée comme la plus grande preuve qu’elle pût donner à son amant de son attachement et de sa fidélité.
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je ne peux oublier la charité désintéressée, la tendre sollicitude avec laquelle ces bons Nègres depuis le roi de Sego jusqu’aux pauvres femmes qui, en divers temps, me reçurent mourant de besoin dans leurs chaumières, compatirent à mes malheurs, et contribuèrent à me sauver la vie. Je dois au reste plus particulièrement ce témoignage aux femmes qu’aux hommes. Ceux-ci, comme le lecteur a pu le voir, m’ont quelquefois bien accueilli, mais quelquefois très mal : cela variait suivant le caractère particulier de ceux à qui je m’adressais. Dans quelques-uns, l’endurcissement produit par l’avarice ; dans d’autres, l’aveuglement du fanatisme avaient fermé tout accès à la pitié. Je ne me rappelle pas un seul exemple de dureté de cœur dans les femmes.
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