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EAN : 9782803634408
168 pages
Le Lombard (16/01/2015)
4.12/5   84 notes
Résumé :
Comme tous les étés, Mustapha emmène sa famille dans son pays d’origine, le Liban. Retrouvailles amicales et soleil au programme. Mais nous sommes en 2006, à Tyr, dans le Sud du pays, et les bombes lâchées par Israël, au nom de la lutte contre le Hezbollah, ont tôt fait de transformer ces vacances en cauchemar… 24 ans plus tôt, dans une situation similaire, Mustapha s’était exilé en France. Que fera-t-il, cette fois-ci, entre impuissance et culpabilité… ?
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Juillet 2006. La famille El Chatawi se rend à l'aéroport Charles de Gaulle. Direction, le pays natal de Mustapha, le papa: le Liban. Seul Gabriel, l'aîné, reste. Il les rejoindra dans 2 semaines. Il compte bien profiter un peu de l'absence de ses parents pour inviter ses amis à la maison...
À Tyr, au sud du pays, Mustapha, Anna et les deux enfants, Denis et Mélodie, sont accueillis par Farès, un ami de la famille. Denis va aussitôt faire un tour aux souks et retrouve là-bas son ami, Ali. Ils espèrent tous que le pays ne va pas fermer les frontières étant donné qu'un accrochage a eu lieu le matin-même avec les Israëliens. Mustapha n'est pas inquiet du tout à l'opposé d'Anna que le papa de Mustapha tentera d'apaiser. Mais, le soir, une fois installés dans leur appartement, des explosions retentissent au loin. Israël continue de bombarder le pays. Elle s'inquiète aussitôt pour Denis, resté avec quelques amis, et préconise de se rendre à Beyrouth, là où ils pourront repartir sans problème pour la France. Encore une fois, Mustapha tente de la rassurer, lui certifiant que cela ne va pas durer et qu'il a l'habitude. Malheureusement, les heures et les jours qui suivent vont lui donner tort...

Joseph Safieddine raconte l'histoire de la famille El Chatawi. En juillet 2006, alors que la guerre israëlo-libanaise commençait, cette famille décide de se rendre au Liban, pays d'origine de Mustapha. Dès lors, ce qui devait être un voyage dépaysant au soleil virera au cauchemar. Dès leur arrivée, les bombardements retentissent au loin. Suivront les coupures d'électricité et d'eau, la pénurie de nourriture, l'évacuation du personnel de l'ONU et les attaques qui s'intensifient. Dans ce récit autobiographique, l'auteur nous plonge au coeur de ce conflit vu par des civils, apeurés, angoissés mais aussi solidaires. L'on comprend le comportement de Mustapha qui ne veut pas laisser les siens et fuir un pays en guerre. L'on comprend un peu moins le fait qu'il mette en danger la vie de sa famille. L'auteur alterne habilement le récit en se penchant sur ce qui se passe au Liban et ce qui se passe en France, information qui sera d'ailleurs bien vite reléguée au faits divers, sans jamais juger la légitimité du conflit. le dessin de Kyung-Eun Park sert à merveille cet album dense: un trait semi-réaliste très expressif et des couleurs ensoleillées.
À la fin de l'album, des explications, des photos et les témoignages de Joseph Safieddine et de Kyung-Eun Park qui sont les bienvenus.
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Juillet 2006: les vacances d'une famille franco libanaise se terminent sous les bombes.

Partie pour quelques jours de détente, comme chaque année, elle se retrouve piégée au Sud Liban en plein conflit israelo-Hezbollah et vit sous tension extrême, reliée épisodiquement au fils ainé resté en métropole, qui se fait un sang d'encre avec des nouvelles directes délivrées au compte-gouttes.

Une gros roman graphique pour une guerre au plus prêt du réel, dans le quotidien bouleversé et dramatique des civils, sous coupures d'eau et d'électricité, changeant de quartiers au gré des tirs de position, dormant pendant les trêves des armes, faisant face avec courage et persévérance aux mauvaises nouvelles, au ravitaillement difficile, au stress et à la peur.
L'évacuation des ressortissants français, tant attendue, arrivera après des jours d'angoisse, laissant sur place les habitants autochtones dans l'horreur du conflit.

Une guerre parmi d'autres que subit le Liban depuis si longtemps, induisant un fatalisme parfois humoristique chez les habitants, mis en perspective par le ressenti d'une famille de métropole dans un contexte qui lui parait ubuesque.

Le dessin est hyper réaliste, les situations sentent le vécu, on est immergé par procuration avec des dialogues qui sonnent juste. Un beau travail de narration, de graphisme et de mise en couleurs.
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Yallah Bye est une bande dessinée-témoignage qui, si l'histoire se déroule pendant le conflit israélo-libanais de 2006, met beaucoup plus l'accent sur les relations humaines que sur le conflit politico-religieux. Et heureusement car il n'est pas toujours facile de comprendre les motivations et les conséquences des guerres au Moyen-Orient (en ce qui me concerne en tous cas).

Le récit se concentre sur la famille El Chatawi, venue en vacances au Liban (le père étant d'origine libanaise) et qui se trouve prise dans une guerre entre Israël et le Hezbollah. Parviendront-ils à retourner en France sains et saufs?

Sur le bandeau du livre est écrit "Juillet 2006. Les bombes déchirent le Liban et soudent une famille". Pour moi, il s'agit là d'un mensonge, ou bien j'ai tout compris à côté de la plaque...
La famille est bien loin d'être soudée et c'est d'ailleurs le point négatif du récit. Difficile de s'attacher aux personnages masculins : ils sont complètement amorphes! Denis, le fils hémophile, vit sur sa planète et joue aux jeux vidéos comme si de rien n'était. A aucun moment il n'a l'air de s'inquiéter, ce qui est vraiment inquiétant! Les amis libanais de la famille ne s'inquiètent pas beaucoup plus, ou du moins tentent de cacher leur peur. Mais le pire de tous est sans conteste le père, Mustapha, qui passe son temps à dire que tout va bien et à fustiger sa femme à cause de l'inquiétude, ma foi légitime, qu'elle ressent.

Les points positifs, car il y en a bien-sûr, sont les descriptions d'un quotidien que l'on a du mal à imaginer, nous les Occidentaux. Tout me paraît réaliste, surtout lorsque l'on sait que le scénariste est franco-libanais et que l'histoire qu'il raconte puise directement dans les mésaventures familiales. Le manque d'eau et de nourriture, les bombes qui tombent au hasard et tuent les amis et la famille, les coupures de courant, la chaleur, les conflits, les communautés religieuses, la peur, la solidarité aussi... Bref, un quotidien difficile.

On ressent une grande sympathie pour le fils Gabriel, resté en France, qui a peu d'informations sur ce qui se passe au Liban. On angoisse à ses côtés, à l'affût de la moindre information sur un retour hypothétique de la famille. Ce que l'on vit à ses côtés est aussi fort que ce que l'on vit au Liban, sa souffrance étant bien décrite et dépeinte.

La part belle est faite aux sentiments qui habitent les exilés : l'impression d'abandonner les siens, de fuir un pays aimé. La douleur de laisser ceux que l'on aime dans le chaos et de se sentir impuissant. Si je comprends bien la douleur et le dilemme que peut ressentir le père, j'ai tout de même eu du mal à comprendre qu'il mette sa femme et ses enfants au second plan. Les flash-back qui donnent à voir la première fuite de Mustapha adolescent, n'apportent pas grand'chose de plus à la narration.

Enfin, le dessin, expressif, et la mise en couleurs sont de sérieux atouts. De même que les explications finales sur le conflit de 2006, les photos et les témoignages de Joseph Safieddine (qui a vécu les mêmes événements que la famille El Chatawi) et de Kyungeun Park (qui a fait le déplacement jusqu'au Liban afin d'être le plus réaliste possible).

Un album fort donc, soutenu par Amnesty International pour sa dimension humaine. Et c'est sans aucun doute ce qui restera à la fin, ce sentiment d'impuissance et d'incompréhension face aux conflits du Moyen-Orient, conflits qui tuent tant de personnes innocentes au nom de la religion.

*Challenge Variétés 2015 : "un roman graphique (ou bande dessinée)"*
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J'ai été plutôt convaincu par ce récit tiré de l'histoire vraie d'une famille franco-libanaise sur fond d'histoire à savoir le bombardement du Liban par l'armée israélienne. On vit ces bombardements du point de vue du peuple libanais qui subit véritablement. Bravo pour leur courage et leur générosité !

En ce moment, je lis beaucoup d'oeuvres sur ce qui se passe au Moyen-Orient et cela tranche singulièrement avec la vision qu'on pouvait en avoir il y a encore 15 ans. Bien sûr, les médias français traitent cela avec légèreté comme cet épisode avec le journal de Claire Chazal qui minimise la portée de cette agression sans nom et qui enchaîne allègrement avec le coup de tête de Zidane lors de la coupe du monde. On se rend compte que les priorités ne sont pas les mêmes. Pour en revenir à mon idée de départ, ces oeuvres ont pour point commun de dénoncer les exactions israéliennes. Rien n'est proportionné dans leurs ripostes et on le voit encore avec l'exemple libanais. le pire étant ces tracts balancés qui indiquent qu'ils ne bombarderont pas la population et qui le font quand même au nom de la protection de leur population. J'en suis ressorti dégoûté. Et dire que les auteurs ont pris soin de ne pas diaboliser ou angeliser !

Dans cette famille, le père serait à claquer car il est gagné par la haine de se battre au détriment de la protection de sa famille. le combat est de toute façon perdu d'avance. La mère ne fait que geindre. Certes, il y a de quoi mais quand même. Il est vrai que l'angoisse nous prend au fil des pages avec ces bombardements aveugles qui se rapprochent. A vrai dire, j'avais totalement zappé cet épisode de l'été 2006. Cette bd fait bien de témoigner ce qui s'est passé et qui demeure inacceptable.

Une bd à lire sur un sujet grave que celui de l'horreur de la guerre. Une belle partition graphique couronne le tout.
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Yallah Bye...j'ai presque entendu la voix de ma belle-mère rien qu'en lisant ce titre. Cette bande dessinée reportage, soutenue par Amnesty, apporte un témoignage assez inédit, à mon sens, sur le conflit israëlo-libanais . La famille El Chatawi, famille franco_libanaise, est partie en vacances au sud Liban en laissant un France l'aîné de la famille, Gabriel. On est à l'été 2006, été qui verra naître un des conflits les plus violents entre Israël et le Liban après l'attaque d'un char israélien par le Hezbollah.

Ici, pas de politique, pas d'explication du conflit, juste un témoignage qui s'attache à dépeindre l'état d'esprit de cette famille, de son entourage. On vit avec Gabriel sa peur de ne jamais revoir sa famille, son impuissance face à la situation, les appels à l'aide qu'il lancent et qui ne sont pas toujours entendus par les autorités compétentes. On vit son stress au quotidien, mais aussi la solidarité qui se tisse autour de lui et puis les réactions insensées qui font que quand on a la famille en danger au bout du fil, on ne craque pas, on montre que tout va bien et quand ça s'arrête...on craque. de l'autre côté du fil, on suit aussi la vie de sa famille sous les bombardements, les coupures d'électricité incessantes, les bâtiments détruits, la solidarité qui se tisse là aussi, les morts parmi les proches et les réactions que tout ça engendre. C'est de ce point de vue là que j'ai trouvé l'album très intéressant. On a le ressenti de Gabriel en France, celui de sa mère française qui découvre le Liban sous les bombes, celui de son père libanais qui voit son pays en guerre, qui nie la gravité des faits à tel point que s'en est inquiétant et qui revit le même tiraillement que dans sa jeunesse : partir pour sauver sa peau et sa famille ou rester et prendre les armes ? Tout cela est décrit avec beaucoup de justesse, un bon reportage sur les conflits intimes des expat (dixit mon compagnon libanais). J'ai trouvé très intéressant aussi le dossier à la fin, la mise en contexte est rapide mais très claire, les grandes lignes du conflit y sont bien expliquées.

Le seul petit bémol que j'y mettrais, tout petit, c'est le peu d'explications sur les souvenirs du père, lorsqu'il a été forcé par son père à lui de quitter le Liban en pleine période de querre alors qu'il souhaitait s'engager dans le conflit.
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critiques presse (5)
BoDoi
23 mars 2015
Le pathos n’est jamais loin, mais Yallah Bye ne tombe jamais dedans, conservant une vraie pudeur grâce à son ton réaliste et empathique, et un scénario bien construit qui laisse entendre différents point de vue.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Lexpress
02 mars 2015
Autobiographique, cet album fascine par son réalisme -le dessin et la couleur y sont pour beaucoup- sans verser dans le dogmatisme. Une grande claque.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Sceneario
23 février 2015
Documentée de facto pour ce qui est du fond par l’expérience du scénariste et documentée graphiquement par le voyage que Kyung-eun Park a fait au Liban, cette histoire forte est complétée en fin d’ouvrage par un cahier revenant sur le "fait divers" déclencheur de cette guerre israélo-libanaise de 2006 et sur ses conséquences. Les témoignages des auteurs sont à y lire, également.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
03 février 2015
Documentaire particulièrement édifiant, ce pavé de cent soixante pages évite l'écueil du sujet politiquement sensible en restant objectif et à hauteur humaine. Une réussite d'une belle maturité pour un jeune auteur.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
27 janvier 2015
Puisant dans les souvenirs du scénariste et ceux de sa famille, le dessinateur coréen parvient à nous emporter dans la tourmente des El Chatawi et, au-delà, de toutes les victimes de guerre, où qu'elle se déclare : civils pris au piège, sans autre choix que de survivre et protéger les leurs. Avec son style réaliste expressif et cohérent, Kyungeun Park est proche de Will Eisner.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
S'il le faut, je dors par terre ! Mais je ne laisse pas un seul de mes amis derrière moi ! Musulman, chrétien, peu importe ! Nous sommes tous des libanais, tu comprends ?
Notre force, notre arme à nous, c'est notre solidarité ! On doit se soutenir, tous !
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Ah Ah Mustapha ! Tu as les coupures 3 semaines par an !! Nous on est habitués ! Et puis on aime les bougies ! C'est pas vous les frenchies qui êtes les romantiques, c'est nous les libanais ! Ah AH !
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Je me calmerai pas, faut bien que je passe mes nerfs sur quelqu'un !
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J'espère qu'ils ne vont pas fermer le port, avec l'accroche de ce matin à la frontière ...
pfff c'est rien ça! comme d'habitude!
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Que le coq chante ou non, le jour se lève.
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Vidéo de Kyung-Eun Park
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