Compte à rebours est une série qui a maintenant plus de quinze ans. A l'époque, soit en 1999 (oui, cela remonte, je vous l'avez dit), le concept m'avait tout de suite beaucoup plu. Nous étions un an avant l'an 2000, soit peut-être un an avant la fin du monde pour certains, et même si je n'y ai jamais cru, j'avoue que voguer sur le phénomène était une brillante idée. Avec une parution d'un tome tous les mois, c'était bien à compte à rebours jusqu'à la date fatidique.
Les tomes sont très courts, une centaine de pages (environ 120 pour être précise), et nous font suivre durant tout le mois auquel il est consacré différents narrateurs : Julia, Sarah, Ariel, John et Harold. Cinq personnages très différents, avec des personnalités qui je l'avoue ne sont pas forcément faciles à apprécier. Julia et John sortant du lot cependant. Ils sont tous américains, même si Sarah et son frère Josh sont au Moyen Orient dans ce premier tome, et ont entre quinze et vingt-et-un. Aucun d'eux ne se connait, ils vivent tous des situations différentes mais doivent faire face à la même chose : un étrange phénomène a, au 1er janvier 1999, éradiqué pratiquement toute la population. Les enfants comme les adultes sont morts ne laissant que des adolescents livrés à eux-mêmes. Certains, à l'époque, ont descendu les romans, reprochant à Daniel Parker d'avoir créer un synopsis très proche du Fléau de
Stephen King. Personnellement, je ne l'ai pas lu, je ne peux pas juger.
Vient ensuite les critiques, parfois violentes, concernant les actions déplorables de nos survivants… Et je me souviens encore à l'époque être tombée des nues devant autant d'incrédulité (j'avais quinze et visiblement j'étais beaucoup plus réaliste que mes aînés). Je pense qu'aujourd'hui, cela ne surprendrait pas autant. Quand on voit des films comme American Nightmare, imaginer que des adolescents puissent agir de la sorte face à la destruction de leur monde, de leurs repères, de la perte d'être chers… Rien de très difficile à imaginer. Je ne dis pas que tous agiraient de la sorte, mais ce que dépeint Daniel Parker n'est pas inimaginable.
Ce premier tome met donc en place la situation globale, nous présente nos cinq personnages principaux, et nous laisse quelques indices pour comprendre ce qu'il se passe et même entrevoir une solution, bien que très infime. Il y a une bonne dynamique car les chapitres sont courts et l'on change de protagoniste à chaque fois. Pas de violence pure et dure, même si on sent l'ambiance dérangeante qu'a causé le phénomène et qu'une simple étincelle pourrait faire exploser le reste de l'humanité. C'est un peu aussi du chacun pour soi, de l'arrivisme à gogo, du profit à qui mieux mieux. Pas un roman à lire si vous avez le bourdon ou si vous cherchez foi en l'humanité. Mais cela reste très plaisant, et surtout ce premier tome donne déjà de quoi réfléchir.
Il y a de plus une touche fantastico-religieux qui n'est pas pour me déplaire et colle parfaitement au récit. J'en garde un très bon souvenir et j'espère que la relecture des tomes suivants sera aussi plaisante.