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Enquêtes de Nicolas Le Floch tome 1 sur 16
EAN : 9782264031778
384 pages
10-18 (28/02/2001)
3.84/5   905 notes
Résumé :
Paris, janvier 1761. Nicolas Le Floch, un jeune homme natif de Guérande, débarque dans la capitale, écarté de sa Bretagne par son tuteur. Après un passage au couvent des Carmes, le jeune Le Floch va apprendre le métier de policier sous la houlette de M. de Sartine, le lieutenant général de police de Louis XV, chargé des affaires spéciales.

Le Floch va devoir faire très vite ses preuves et apprendre le prix du silence et du secret.
Sa première e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 905 notes
Le roman policier est un genre assez récent en littérature. Avec des prémisces au XIXè, il connait son premier âge d'or fin XIXème, début XXème, avec les grandes figures que furent Conan Doyle ou Agatha Christie. Pourtant, il reste classé dans les "mauvais genres", avec la SF, la fantasy, le thriller, déconsidéré par les critiques établies, ne pouvant décemment pas accéder au prestige des prix littéraires reconnus, tels le Goncourt ou le Nobel (attention, ironie inside, pour ceux qui ne pratiqueraient pas le second degré, j'anticipe les commentaires acides !). le roman historique, au contraire, a pignon sur rue. Il a charge de nous cultiver, ne fait évidemment pas appel à nos bas instincts à l'affut du sordide, mais bien à notre curiosité intellectuelle souveraine qui ne demande qu'à être assouvie... et du coup a peut-être aussi tendance à rebuter un lectorat plus jeune en recherche de sensations fortes.

Le duo était donc fait pour s'entendre, ayant chacun besoin des lecteurs de l'autre et pouvant puiser chez son voisin les avantages qui lui faisaient défaut. le roman policier historique est donc fun mais légitime, excitant mais enrichissant... (comme si ces adjectifs devaient être des contraires, non mais je vous jure, pour qui ils se prennent ces critiques amateurs de Babelio...)

Nicolas le Floch est devenu depuis 20 ans un représentant emblématique de ce genre, survivant même à son créateur Jean-François Parot en 2018, puisque Joffrin a repris le flambeau en 2021 (je ne sais pas quel est le sentiment des fans sur cette reprise, je ne suis qu'un petit novice dans la série !). La saga nous plonge dans la France du XVIIIème siècle, au coeur du règne de Louis XV, dans une période de l'histoire de France décisive pour la France moderne, puisqu'elle aboutira finalement à la Révolution Française, mère de notre démocratie (après quelques remous napoléoniens, j'en conviens, mais on ne va pas chipoter, on est là pour le fun je vous ai dit... Je vois bien que vous ne me lisez pas correctement, je le vois...)

Et on sent bien que Jean-François Parot était au courant de la fin de l'histoire quand il a construit son personnage principal. Enfant abandonné, protégé par un parrain noble mais ne pouvant avoir de trop grandes ambitions de par sa naissance obscure, Nicolas est un enfant de son siècle, enclin à remettre en cause certains privilèges, proche des "gens de peu" (domestiques, prostituées...), il est fabriqué sur mesure pour nous faire sentir les récriminations de ce peuple qui gronde. Ce n'est pas encore trop le cas dans cet opus, mais on sent bien que le décor est planté pour que ce soit possible par la suite. On a donc tous les bons ingrédients d'une saga historique, avec un personnage auquel on peut s'identifier facilement, doué mais un peu maladroit, en apprentissage du métier d'enquêteur... qui était d'ailleurs un peu dans ses balbutiements.

La police ne concevait pas encore qu'elle pouvait être scientifique, la médecine n'était que très peu légale, bref, on fait avec les moyens du bord. On parvient tout de même à cocher les cases du roman policier, des cadavres, des suspects tout trouvés trop évidents, des complicités à dévoiler, des indices mystérieux. Rien de trop alambiqué, le final à la Christie avec la confrontation des différents suspects n'aboutira pas à des révélations époustouflantes, on avait à peu près tous compris qui avait fait quoi, mais le côté attachant du personnage principal nous fait apprécier sa réussite au dénouement, l'enquête ne pouvait pas non plus être insoluble puisqu'elle devait être démêlée par un novice. La crédibilité est à peu près sauve.

Le dosage est vraiment réussi entre visites d'un Paris aux rues ayant parfois disparues de nos jours, recettes de cuisine d'époque et cours de mode sous Louis XV, scènes d'action pas du tout ridicules (vous me direz des nouvelles d'un affrontement à l'épée dans le noir). On ne s'ennuie pas, on bénéficie d'un bain historique dans une période que je ne connaissais que peu, l'école m'ayant appris plus de chose sur la saison 14 et la saison 16 des Louis et ayant passé sous silence pas mal d'épisodes de la saison 15. le mixage des genres est donc réussi et la saga mérite son succès, bien accompagné par l'adaptation en série télé qui lui aura amené des lecteurs. Je pense que je continuerais un peu à lire la version papier avant d'aller jeter un oeil à l'adaptation... ne serait-ce que parce que l'épisode un est l'adaptation du deuxième roman !
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Si je ne suis pas hostile au côté ludique des whodunit, ce n'est malgré tout pas ce que je préfère. Ce à quoi je suis la plus sensible dans un roman policier, c'est l'ambiance. C'est pour cela que je préfère de loin le roman noir au roman policier à énigme. C'est aussi pour ça que, lorsqu'il est réussi, un roman policier historique peut me séduire. Mission accomplie pour « l'énigme des Blancs-Manteaux », le roman de Parot m'a comblée.

Si l'intrigue est solide et plutôt bien ficelée, on sent bien tout au long du roman que ce qui intéresse l'auteur avant tout c'est la peinture du Paris pré-révolution de Louis XV. Et cette peinture est vraiment saisissante, l'immersion est totale, c'est un véritable voyage dans le temps que nous offre cette lecture. Parot a une formation d'historien et cela se voit. Son roman est très bien documenté et on découvre avec grand intérêt le fonctionnement judiciaire de l'époque. Cette véracité historique participe pleinement à l'ambiance prenante du récit mais cette immersion est également permise par l'écriture très séduisante de l'auteur. La plume de Parot est fluide et sautillante. Les descriptions sont très vivantes, et atteignent tout particulièrement des sommets dans les savoureuses descriptions culinaires. Lors de ces passages, on a l'impression de sentir le fumet des plats, on en a l'eau à la bouche et les papilles qui frémissent.

Par ailleurs, la galerie de personnages est aussi très réussie. Quelle que soit son importance, chacun des protagonistes est caractérisé avec soin. Les personnages sont vivants et pour certains très attachants.

Je me suis vraiment régalée avec cette « énigme des Blancs-Manteaux » et il n'est pas impossible que d'autres romans de la série viennent rejoindre ma PAL.

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Enfant trouvé né à Guérande, Nicolas le Floch a bénéficié de la meilleure éducation grâce à son tuteur, le chanoine le Floch, et son parrain, le marquis de Ranreuil. Mais en 1761, il est envoyé à Paris par le marquis qui veut éviter tout rapprochement amoureux entre son filleul et sa fille Isabelle. le voilà donc débarquant à Paris pour apprendre le métier de policier sous la protection de M. de Sartine, le lieutenant général très proche du roi Louis XV. Logé chez son supérieur, le commissaire Lardin, Nicolas est très vite plongé dans le grand bain lorsque son hôte disparaît. Sartine lui confie cette enquête difficile mais aussi sensible puisque les intérêts du roi sont en jeu.

Meurtres ignobles, complot contre le roi, dangers à chaque coin de rue…Belle entrée en matière pour Jean-François Parot et son héros, Nicolas le Floch. Un polar certes, mais tellement documenté et érudit qu'on le déguste comme une leçon d'Histoire de France. le Paris du XVIIIè siècle dévoile tous ses mystères et l'auteur nous y immerge totalement en faisant appel à tous nos sens. On sent les remugles des abattoirs, on goûte à la cuisine des fins gourmets de la capitale, on touche les soieries ou les costumes râpés, on entend les cris des vendeurs de rue et on voit les rues de Paris grouillantes de monde, les voyous tapis dans les coins sombres, les nobles perruqués, les voitures à cheval qui se fraient un passage dans la foule.
Les personnages sont bien travaillés, du plus veule au plus généreux et l'on s'attache à Nicolas, naïf breton qui se frotte aux turpitudes de la vie parisienne, mais aussi l'expérimenté Pierre Bourdeau qu'il prend pour adjoint ou encore le bourreau Samson qui s'improvise médecin légiste. On aura plaisir à les retrouver au fil de leurs enquêtes dans cette capitale si bien rendue par Parot. du sang, de la fange, de la poudre et des ors, le fossé entre les miséreux et les nantis mais aussi les complots politiques, la corruption et les violences policières…le XVIIIè siècle sous la plume aiguisée de l'auteur a finalement nombre de points communs avec la société du XXIè siècle. A méditer.
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Quelle lecture plaisante et rafraîchissante que ce premier tome des aventures de Nicolas le Floch, jeune Breton malin mais naïf, promu enquêteur dans la police parisienne de 1761 !

Pourtant, la ville et ses faubourgs ne sont pas vraiment ragoûtants, entre l'équarrissage, la boue, les odeurs, l'obscurité, les sangliers faisandés et autres délices à base de tripes... Sans parler des crapules qui entourent notre héros, assassins sans vergogne, femmes de toute petite vertu, âmes damnées ou simples excités du Carnaval... Et évidemment des intrigues, des secrets, des assassinats, des ombres menaçants et des combats à l'épée...

Au milieu de toute cette fange, Nicolas mène l'enquête avec sagacité (parfois), bonne volonté (toujours), appétit (souvent), et surtout avec l'aide de personnages plus pittoresques les uns que les autres : le 'tire-pot' qui gagne sa vie en permettant aux hommes de se soulager dans deux seaux cachés sous son manteau, le bourreau Sanson, génial médecin légiste avant l'heure, toute une ribambelle de 'mouches' qui jouent les informateurs, l'expérimenté et bonhomme Bourdeau qui compense les erreurs de jeunesse de son chef, la 'prave' et 'ponne' cuisinière Catherine, le vieux procureur et son affolant cabinet des curiosités, la ville elle-même dont on visite de nombreux endroits qui existent encore aujourd'hui...

Bref, c'est un joyeux voyage dans le temps et une enquête sympathique et pleine de rebondissements qui nous sont offerts. Que demander de plus ? La suite, peut-être...
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L'énigme des blancs manteaux est le premier tome des aventures de Nicolas le Floch, commissaire au Chatelet.
Dans ce premier tome, qui plante un peu le décor de l'univers de ce héros récurrent de Jean-François Parot, nous allons vraiment assister aux débuts de la carrière de Nicolas le Floch. Jeune breton à l'ascendance inconnue (c'est un enfant abandonné), le Floch arrive à Paris en 1761 avec une lettre de recommandation l'introduisant chez monsieur de Sartine qui est à l'époque le lieutenant général de police. Ce dernier va lui permettre de faire ses débuts dans ce milieu. Et notre jeune breton va mettre toute sa bonne volonté pour progresser dans une police qui est encore loin de ressembler à ce qu'elle va devenir de nos jours. Il va aussi apprendre à évoluer dans un Paris grouillant de monde, un Paris hétéroclite ou il va devoir prendre sa place.
Jean-François Parot est un merveilleux raconteur d'histoire et ses descriptions de cette période sont tout simplement géniales. On entend, on voit, on hume (important l'odorat à cette période) grâce à ses talents de conteur. Et je ne parle même pas des pauses gastronomiques qu'il sait décrire à merveille. On sent aussi qu'il maitrise parfaitement le contexte historique et qu'il s'est fort bien documenté sur cette période.
C'est dans cet univers-là qu'il fait évoluer son héros. Nicolas va bientôt être chargé par Sartine d'enquêter sur la récente disparition de son supérieur, le commissaire Lardin. Son enquête va le mener bien plus loin qu'il ne l'imaginait avec des répercussions qui risquent d'être inquiétantes pour la bonne marche du royaume.
C'est aussi dans ce tome que l'on fait la connaissance d'une galerie de personnages tous plus intéressants et attachants que les autres. Certains vont d'ailleurs devenir des proches de le Floch et on aura plaisir à les retrouver tout au long de ses aventures dans les tomes suivants…

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critiques presse (1)
BDGest
24 septembre 2018
Voilà un lancement digne d’intérêt et il reste à souhaiter que le succès soit au rendez-vous afin de profiter de nouvelles aventures de ce « flic » breton.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
Détaché de toute chose, il considérait l'agitation des rues. Tous ces passants anonymes disparaîtraient un jour, tous ceux qui se mouvaient sans un regard pour leur voiture et dont lui même observait les mouvements sans distinguer les visages. L'avenir n'était que l'approche progressive d'une fin énigmatique qui viendrait à son heure. Qu'importait alors le jeu d'une existence consacrée à regretter le passé et à redouter la suite sans fin des chagrins et des deuils ?
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Puis Bourdeau mystérieux, les quitta pour aller préparer un apozème (décoction ou infusion d'un ou plusieurs substances végétales) de son cru, qui constituerait un excellent remontant et qui remettrait Nicolas de toutes ses fatigues. Il cassa, tout d'abord, du sucre qu'il mélangea avec du poivre, de la cannelle, des clous de girofle, du miel et deux bouteilles de vin rouge, fit chauffer le tout dans un coquemar, en versa le contenu bouillant dans un grand bol où il versa encore une demi-bouteille d'eau-de-vie. Il enflamma le tout et le rapporta triomphant à la table de ses deux compères.
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- Je dois vous prévenir d'une autre disparition, dit-il (Nicolas). Le commissaire Lardin n'a pas été revu depuis vendredi soir. Vous êtes, apparemment, la dernière personne à l'avoir vu.
La réponse de Secmagus fut simple et surprenante.
- Cela devait arriver.
La plume de Bourdeau se mit à crisser de plus belle.
- Que voulez-vous dire ?
- Que Lardin, à force de mépriser le genre humain, devait s'attirer des ennuis.
- C'est votre ami...
- L'amitié n'empêche pas la lucidité.
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- à ce régime-là, mon distingué confrère, vous n'aurez bientôt plus de malades vivants.
Nicolas avait aussitôt reconnu la voix de Semacgus.
- Il ne manquait plus que le diable s'y mit ! s'écria Descart, en poussant la femme hors de la pièce.
- Cher confrère, j'ai quelques mots à vous dire.
- Vous aussi ! Mais "confrère" est vite dit. Vous vous parez des plumes du paon, monsieur le garçon chirurgien ! Je finirai par vous faire interdire. Un homme qui rejette la saignée, qui s'en remet à la nature et qui soigne sans titres !
- Laissez mes titres qui valent bien les vôtres. Quant à la saignée, vous êtes, en ce siècle éclairé, le fruit sec des vieilles doctrines.
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Il aperçut un ragoût d'un légume étrange - une racine que Catherine avait découverte lors de ses campagnes en Italie et en Allemagne et dont elle cultivait un carré dans le jardin derrière la maison. Ces « pommes de terre 1) » en civet Embaumaient l'office. Il s'attabla, se versa à boire et emplit son assiette. L'eau lui venait à la bouche à la vue des légumes noyés dans une sauce brillante que rehaussaient les pelures de persil et de ciboulette. Catherine (lui avait donné la recette de ce plat succulent. Il fallait choisir des pommes de terre de bonne taille, puis procéder avec une extrême lenteur, laisser le temps transformer les divers éléments et surtout ne manifester aucune Impatience si on voulait aboutir aux résultats espérés.


1)1. Mentionné la première fois en Europe en 1533, ce tubercule fut introduit en Espagne en 1570 ; plus tard en Italie, en Allemagne et en Irlande. Présente en France dès 1616, la pomme de terre déclenche des polémiques. On l'accuse de donner la lèpre. C'est Parmentier (1737 -1813) qui vulgarisera ce légume sous le règne de Louis XVI. Le monarque, dit-on, en mangeait à tous ses repas.
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