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EAN : 9782264069931
408 pages
10-18 (19/10/2017)
3.53/5   163 notes
Résumé :
Au sein d’un petit village finlandais prospère, une étrange société littéraire secrète composée de neuf écrivains se réunit autour de la figure tutélaire de Laura Lumikko, auteur à succès d’une série de livres fantastiques pour la jeunesse. En pénétrant peu à peu dans l’intimité de cette société, Ella, une jeune professeur de finlandais aux ovaires déficients, découvre que l'essentiel de l'inspiration des membres semble provenir d'un mystérieux carnet. Pendant ce te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
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Avec un nom pareil, Pasi Ilmari Jääskeläinen, hors sa Finlande natale, n'a vraiment pas de bol, au départ. Il est né en 1966 à Jyväskylä (autre nom simple à retenir), où est pourtant aussi née, 11 ans plus tard. la talentueuse Sofi Oksanen, dont l'excellent ouvrage "Purge", figure, depuis sa parution en 2008, à la toute première place des ventes en Finlande. Malgré le handicap linguistique, ces 2 auteurs se sont fait une réputation mondiale et le premier a été comparé, par le très sérieux "Financial Times" de Londres, à Haruki Murakami. Aux Pays-Bas, les critiques comparent son "Lumikko" à "Le Maître des illusions" de Donna Tartt, tandis qu'en Flandre, ce livre est mis en parallèle avec la série télévisée américaine à succès de David Lynch "Twin Peaks". Elena Balzamo, finalement, dans le Monde, note : "un roman un brin borgésien."

Lumikko signifié belette en français.

Il est vrai que la Finlande occupe une place spéciale en Europe : souvent fautivement assimilée à la Scandinavie, de par sa position géographique. Flanquée à sa frontière orientale de la Russie de Poutine avec ses revendications territoriales. le maître du Kremlin s'est apparemment souvenu que la Finlande a pendant 108 ans fait partie de l'Empire russe jusqu'en 1917 et que la cession de la Carélie méridionale, à la suite de son invasion par Staline, n'estt pas assez suffisante. le pays s'est, toutefois, carrément tourné vers l'Europe occidentale : membre de l'Union européenne depuis 1995, de la zone Euro depuis 1999 et de l'espace Schengen depuis 2001. Un membre d'ailleurs modèle de notre Union.

Le finnois est aussi particulier : une langue d'origine ouralienne, mais utilisant l'alphabet latin. Ensemble avec le hongrois et le basque, une des 3 langues n'appartenant pas à la famille indo-européenne. Je me souviens que lorsque j'avais 15-16 ans d'avoir trouvé un jour un quotidien finlandais, dont les seuls mots que je reconnaissais figuraient à la 6ème page et étaient "James Bond", probablement la critique d'un film avec ce héros en première à Helsinki. Pour le fun, j'avais, le lundi matin en allant au collège, amené ce journal avec moi dans le train, et en faisant semblant d'être plongé attentivement dans sa lecture, j'écoutais mes covoyageurs, penchés en avant, discuter entre eux, de ce que cela pouvait bien être comme langue avec ses très long mots, plein d'accents, dans notre propre alphabet. Personne n'a deviné, mais c'était un lundi matin très tôt !

Sa situation géographique spécifique dans le grand nord avec ses hivers rudes, son histoire et sa culture différentes plus sa langue unique fait que pour nous un ouvrage littéraire en provenance de là-bas offre d'office un caractère à part, que l'on ne trouve même pas dans les oeuvres d'un Arnaldur Indriďason ou Yrsa Sigurdardóttir d'une Islande cependant même plus froide et plus éloignée. le même constat s'applique évidemment à d'autres oeuvres finlandaises, telles "Sang chaud, nerfs d'acier" d'Arto Paasilinna, du thriller "Harjunpää et le Fils du policier" de Matti Yrjänä Joensuu et l'émouvant roman de Riikka Pulkkinen "L'armoire des robes oubliées" ou "Totta".

La spécialité et en même temps l'art de notre Pasi c'est le réalisme magique ou fantastique. Ainsi, l'héroïne de cette oeuvre, la jeune institutrice Ella Amanda Milana est très flattée d'avoir été élue pour participer, comme 10ème membre, aux travaux littéraires de la société très sélecte qui honore la célèbre auteure Laura Witte. Ce n'est qu'après qu'elle découvre qu'il y a déjà eu un 10ème, un jeune et génial auteur qui est mort dans des circonstances bizarres. Encore plus tard, elle apprend que celui-ci a été victime d'un jeu de la vérité. Pour découvrir le fin fond de cette sombre affaire, elle se porte candidate pour jouer ce jeu...... S'il s'agissait d'un film, je dirais : la suite à l'écran !

Pasi a publié un autre ouvrage "Where the Trains Turn" (où les trains tournent), pas encore disponible en version française.

Comme Pasi Ilmari Jääskeläinen n'est pas un auteur PLM (Paris, Lyon, Marseille), mais un exotique nordique, j'avoue qu'il m'a fallu un moment d'acclimatation, mais, une fois ce cap franchi, j'ai été émerveillé par cet ouvrage et captivé par son récit.
Soyez audacieux, ne vous laissez pas décourager par ces mots et noms finnois et c'est Jääskeläinen qui vous récompensera !

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Ella est une jeune professeur de finlandais qui effectue un remplacement dans l'école de son petit village Jäniksenselkä. À vingt-six ans, célibataire aux lèvres bien dessinées, elle vit toujours chez ses parents après des fiançailles rompues à cause de ses ovaires déficients. Dans ce village, demeure Laura Lumikko, auteur à succès de livres fantastiques pour la jeunesse. Celle-ci a formé une société littéraire composée à l'époque de neuf enfants qui sont devenus des écrivains célèbres. Cette société qui devait compter dix membres atteint enfin le nombre prévu avec l'arrivée de Ella choisie par Laura Lumikko.
Pasi Ilmari Jääskeläinen réussit à plonger le lecteur dans un monde étrange et mystérieux.
Belle écriture.
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Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre mais j'étais vraiment intriguée par la dernière phrase de la 4ème page de couverture : « Pendant ce temps, Laura Lumikko disparaît, tandis qu'une étrange peste semble s'être abattue sur les livres de la bibliothèque, qui voient leur fin subitement altérée... »

Laura Lumikko est un personnage important mais c'est Ella Milana qui nous accompagne tout au long de l'histoire. Elle est attachante et son enquête sur les secrets de la Société littéraire de Jäniksenselkä est passionnante. Je me trompe peut-être, mais à mon avis, on nage en plein réalisme magique et donc que tout ne s'explique pas est dans l'ordre des choses. Cela n'empêche pas que c'est un peu déstabilisant de rester sur des incertitudes…

Ce n’est pas vraiment un spoil mais j’ai pensé à ...



J'ai beaucoup aimé l'écriture, l'histoire, les personnages et donc j'ai passé un très bon moment de lecture. Vers la fin impossible de lâcher le bouquin avant de l'avoir refermé.



LC imaginaire
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (26)
Challenge multi-défis 2018 (74)
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Quel livre étrange !
Même en étant plongé dedans on ne sait pas si l'histoire qu'on suit est bien réelle, si elle va s'orienter vers un polar ou si elle va finalement flirter avec l'univers fantastique et mythologique.
On trouve un peu de tout dedans, mais sans que cela soit embrouillé ni compliqué à lire.
On y rencontre Ella une jeune femme professeur de finlandais, les membres d'une sorte de société littéraire très fermée, une femme charismatique et mystérieuse, la fameuse Laura Lumikko, qui écrit des romans pour enfants fortement inspirés par la mythologie nordique, des événements inexpliqués, des secrets, un jeu malsain….
J'ai beaucoup aimé cette histoire complètement farfelue, dans un cadre original, la Finlande, où les créatures de folklore semblent pouvoir prendre vie n'importe où.
L'intrigue est unique, d'ailleurs, au cours de la lecture, je me suis demandé à plusieurs reprises quel était le vrai sujet de ce roman, j'ai beaucoup aimé être déboussolée par cette histoire, par tous les aspects étranges et mystérieux et par la fin qui apporte un éclairage nouveau sur toute une partie du récit.
Une très belle découverte pour tous ceux qui aiment les contes et les romans un peu décalés.
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Etrange ce livre qui commence en parlant d'Ella Milana en la décrivant d'abord par ses ovaires puis par ses lèvres (ou est-ce l'inverse ?). Il n'y a pas vraiment un déroulement linéaire, il y a ce curieux problème avec le classique russe puis l'attitude d'Ingrid Kissala, l'auteur et bibliothécaire... Ce n'est qu'au moment de la disparition de Laura Lumikko que ça commence à devenir prenant, bien que la première partie soit intéressante à suivre. Avec le Jeu, Ella va faire connaissance plus amplement avec les autres membres. J'ai aimé cette façon de se piéger celui avec qui on va Jouer, les questions aussi... Quand chacun déverse, ça donne une côté un peu voyeur mais ça permet de comprendre un peu plus cette Société littéraire de Jäniksenselkä, comment elle est devenue ce qu'elle est ainsi que le mystère qui plane... Pas de tabous, on lâche tout, on l'a vu dès le début, ne bouchez pas vos chastes oreilles. J'ai aimé la toute façon, qui donne une belle douceur à l'ensemble même s'il y a plusieurs points qui restent flous pour moi. Peut-être il y a-t-il des références à d'autres oeuvres... ? Ca ne m'a pas empêche d'apprécier ce roman fantastique, cette écriture particulière, ce style décalé ! Je suivrai les autres livres de l'auteur (mais pas sûre de réussir à me rappeler son nom sans le noter quelque part !).
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Ella Milana fut d’abord étonnée, puis franchement indignée, quand Raskolnikov se fit soudainement assassiner devant ses yeux, en pleine rue. La prostituée au grand coeur, Sonia, l’avait abattu à bout portant. Cela se passait au beau milieu d’une dissertation littéraire sur le classique de Dostoïevski.
Ella Amanda Milana avait vingt-six ans et, entre autres, des lèvres bien dessinées et des ovaires déficients.
Le jugement sur les lèvres avait été prononcé ce jeudi même, cinq minutes avant la fin de la pause déjeuner, par un professeur de biologie. Pour ce qui est des ovaires déficients, elle l’avait appris quatorze mois plus tôt de la bouche d’un médecin. En quittant le cabinet de celui-ci, elle était devenue une femme qui au plus profond d’elle-même avait quelque chose de froid et de déficient. Dehors pourtant, il faisait toujours beau et ensoleillé.
Trois mois après le diagnostic, deux jours après que les fiançailles d’Ella Milana eurent été rompues, les choses s’étaient arrangées.
Elle avait, en pensée, fait un inventaire.
Par exemple, ses lèvres étaient bien. Ses doigts étaient, à ce qu’on lui avait dit, beaux et gracieux. Son visage en revanche n’était pas spécialement beau, ainsi qu’on le lui avait jadis affirmé, mais il était agréable et doux, voire mignon. Ce qu’elle pouvait elle-même constater dans le miroir.
Et un certain amant avait aussi remarqué, une fois, que ses tétons, de par leur couleur, étaient très picturaux – et sans plus attendre, il était allé chercher ses peintures à l’huile dans un coin de l’appartement et les avait mélangées pendant trois heures avant d’obtenir précisément la bonne nuance.
Ella Amanda Milana fixait le papier quadrillé.
Devant elle étaient assis trente-sept lycéens dont elle était censée corriger les dissertations, et elle réfléchissait à la couleur de ses tétons. Ce meurtre littéraire inattendu lui avait fait perdre sa faculté de concentration. Elle n’arriverait plus à s’abstraire suffisamment pour faire son travail de lectrice – pas aujourd’hui, pas dans cette classe.
Elle détourna son regard de la dissertation comme si elle avait vu un insecte ramper dessus et regarda la classe, mais la classe ne lui rendit pas son regard. Les élèves écrivaient et regardaient leurs copies, les stylos grattaient comme des rongeurs s’adonnant à une activité occulte.
La dissertation avait été écrite par un garçon assis au troisième rang, du côté de la fenêtre.
Elle était un peu vexée, mais n’arrivait pas à lui en vouloir. Elle se demanda si l’on attendait d’elle, en tant que remplaçante, qu’elle prît au sérieux ce genre de tentative de fraude.
Elle avait longtemps été un peu en colère, et elle l’était encore, non pas après le garçon mais après ses ovaires. Le garçon et sa dissertation étaient un événement accessoire et fugace. Alors que ses ovaires étaient durablement liés à elle, et elle à eux. Elle aurait préféré qu’ils n’eussent pas participé à la composition de la personne répondant au nom d’Ella Amanda Milana, cette personne assise là devant la classe et qui tenait dans sa main une dissertation mensongère.
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Des années plus tôt, une fête avait été organisée dans cette maison pour tout le voisinage. Les hôtes étaient une famille qui, venant d'emménager, voulait faire bonne impression. Comme le voulait la coutume à Jäniksenselkä, on leur avait offert des statues mythologiques - des lutins, des sylvaines, des gnomes, et un troll à taille humaine dans lequel l'artiste avait cristallisé ses émotions les plus noires. Les hôtes, ravis, avaient placés les statues dans la maison et dans le jardin ; mais la sinistre physionomie du troll avait tant effrayé les enfants de la famille qu'il avait discrètement été laissé dans la maison de campagne. Depuis lors, le troll avait fait de la maison un lieu très apprécié des enfants, qui se défiaient mutuellement de s'y aventurer.
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- J'aurais le plus grand plaisir à m'arroger le mérite de toutes ces expériences extraordinaires que je décris dans mes livres. Mais à parler franchement, ma vie n'est pas tout à faire aussi riche. C'est triste à dire, mais nous autres, écrivains, sommes parfois obligés de nous servir d'autres gens.
- Ca fait un peu charognard, ricana le journaliste. Ou peut-être que les écrivains sont des vautours, un peu comme les journalistes si l'on en croit certains.
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Elle avait lu plus qu'il n'était raisonnable, des centaines de livres par an. Elle avait lu certains livres deux fois ou même davantage avant de les rendre. Elle en réempruntait bon nombre après une peu te pause digestive. Elle était déjà encline à penser que les livres sont à leur plus haut degré de perfection quand on les lit pour la deuxième ou la troisième fois.
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Ses forces, cependant, étaient consacrées à empêcher la bibliothèque de sombrer dans le chaos. Sans cesse, des livres étaient perdus. Certains étaient volés. Des oeuvres falsifiées se retrouvaient sur les rayonnages. Le budget subissait chaque année des coupes claires, on avait encore dû remercier un bibliothécaire à temps partiel pour prendre à la place de la main-d'oeuvre gratuite, une stagiaire qui lâchait de délicats petits pets quand elle se croyait en sécurité entre les rayonnages.
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