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EAN : 9782710331056
144 pages
La Table ronde (22/01/2009)
3.28/5   16 notes
Résumé :

" J'incarne à ma façon le rêve des femmes qui écrivent des petites annonces : je suis un homme qui peut offrir à une femme la nature la plus perdue, la plus odorante et la plus mouillée. Je peux offrir ces bouffées de bonheur inexplicable qui vous saisissent en croisant le regard d'une vache. On dit que des hommes se sont convertis en croisant ces regards-là. " Agriculteur en Corrèze, Michel a sacrifié sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
20 avril 2007- Actualisé le 4 avril 2024

« La Foire aux célibataires » est un roman sur le dévouement et la solitude, sur les relations d'un fils et d' une mère possessive, ainsi que sur l'Amour impossible…dans le monde des " gens de la terre"...

Un agriculteur de 43 ans, happé par son travail, et les soins prodigués à une mère exclusive, souffre de ne pas avoir une vie sentimentale. Sa mère le freine pour se marier, et surtout veut choisir à sa place…

« Je n'arrive pas à oublier (…) que je n'intéresse aucune créature, sauf maman qui me dévore vivant. Je ne suis précieux à personne. J'ai 43 ans et demi, mais pour moi il ne s'est rien passé depuis que j'en avais 18. »

« La vérité, c'est que je suis malheureux. Je sais à quoi m'en tenir : parce que je suis trop gros, je sais que l'harmonie des corps n'est pas vaine, je sais que Dieu créa les corps pour l'amour et pour la beauté, et aussi que j'ai une âme, et c'est mon âme qui souffre de l'infirmité de mon corps »

« L'amour n'est point mentionné dans les petites annonces(…) non, rien n'est dit de ces immenses amours inaccomplies qui nous crucifient en secret, non plus que le foi, non plus que la détresse où nous vivons. On s'appelle au secours, mais sans vouloir en donner l'impression »

« (…) A quoi pouvons-nous aspirer en écrivant une annonce ? Nous aspirons très précisément à une suite qui surpasse nos responsabilités. Nous aspirons à vivre »

« Pour moi, je commençais à me dire que j'allais mourir avant d'avoir aimé. »

« La vie à la campagne est difficile. Les agriculteurs sont isolés, certains ne sont pas mariables. Ce sont des cas désespérés. Ils ne font aucun effort. Timides, habitués à être assisté. Il faudrait leur apporter une femme sur le plateau. Souvent, ce sont les mères qui font la démarche à leur place. «

La municipalité en constatant ce problème se met à organiser une foire aux célibataires.
« Au vrai, Angèle savait tout. Elle savait que maman ne l'accepterait jamais pour belle-fille et qu'elle ferait tout pour me détourner d'un mariage. Elle savait que maman ne supporterait pas pour son fils un bonheur qui ne dépendrait plus d'elle seule »

Cet agriculteur, après avoir tenté de trouver une compagne par annonce, et essayé de se libérer de l'emprise maternelle, verra sa mère mourir ; il poursuivra seul son chemin, résigné, comme sous le poids d'une fatalité…

Avril 2024 : Un roman bouleversant, qui m'avait d'autant plus touchée, en 2007, que je connaissais encore parmi des camarades de mon enfance bretonne, des femmes et hommes de mon âge, seuls, » célibataires contraints », obligés de rester travailler sur l'exploitation familiale… fortement empêchés , faute de temps et aussi de confiance en eux , de faire des rencontres et de construire leur vie personnelle et amoureuse….
De l'autre côté familial, en Auvergne, un cousin très apprécié, isolé dans un minuscule village du Cantal ; qui, heureusement, était très engagé syndicalement, et se déplaçait souvent à Paris, pour défendre ses « camarades », éleveurs et agriculteurs…
Ces obligations syndicales et de représentation lui ont permis de rencontrer sa future femme… dans un aéroport…

Belle rencontre certes, qui fut tardive, mais inimaginable si il était resté dans sa seule exploitation ; surtout que ma tante, sa mère était aussi une « fieffée « mère-vampire …qui le dévorait littéralement , ne pouvant imaginer de ne plus l'avoir à elle toute seule...
!
Toutes mes excuses pour cette longue parenthèse…L'actualité a vu tout récemment, à juste titre, les revendications légitimes de nos agriculteurs… mais, il y a aussi, tout l'arrière-décor personnel, intime de chaque paysan, opposant d'autres difficultés d'isolement, de solitude, de non-reconnaissance « généralisée » !

Depuis, cette lecture de 2007, j'ai lu d'autres textes sur ces sujets, dont les très beaux romans de Marie-Hélène Lafon…., décryptant excellemment ces très douloureuses « Solitudes des Champs »…

On comprend d'autant le succès phénoménal de l'émission « L'Amour est dans le pré », débuté vers 2011… qui a dû rendre le sourire et l'Espoir à bon nombre d'agriculteurs…en peine d'une « âme-soeur » !

Ayant travaillé en 2007 sur ce sujet dramatique, et plus particulièrement sur les suicides trop nombreux parmi « les ouvriers agricoles »… (***en sachant déjà le taux sensible dans cette partie de la population : les « gens de la terre », ceux qui nous nourrissent, et qui galèrent, par ailleurs, 7 jours sur 7, sur leurs exploitations ), je me décide finalement à intégrer ces notes de lecture , anciennes…
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Avec le titre et la couverture de ce livre, je m'attendais à quelque chose de drôle. J'ai bien souri à certains moments mais ces sourires sont loin de ces rires retenus auxquels je m'attendais. du coup, j'ai dû m'adapter et changer mon regard sur l'ouvrage. Est-ce la longueur de celui-ci (140 pages à peine) qui a fait que je n'y suis pas parvenu ? Est-ce le thème évoqué avec tristesse et désolation ? Est-ce la relation du personnage central avec sa mère plutôt pathétique ? Je ne sais pas mais je ne suis pas rentré dans le livre. le style d'écriture agréable et fluide m'ont permis d'en venir vite à bout mais l'histoire ne m'a pas plus emballé.
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Tout comme dans «Poison», l'atmosphère est oppressante. Les personnages ne savent pas toujours communiquer. Par exemple, la mère pense qu'elle a besoin de Christian comme intermédiaire entre Michel et elle. Il aurait mieux valu que mère et fils se parlassent à coeur ouvert... ou du moins, la mère n'aurait pas dû se cacher derrière un intermédiaire.
Au long de sa vie, Michel se laisse guider, voire infantiliser par sa mère, et c'est pourtant lui qui la materne... Quand il se révolte, il le fait mal, et pas au bon moment. Cependant, tout ceci semble logique étant donnés le caractère de chacun.

La mère semble étouffante, alors qu'elle veut le bien de son fils. Elle s'y prend très mal, voilà tout. En outre, entre sûrement une part de culpabilité dans ses actes, car c'est bien par sa faute que Michel n'a pu connaître une autre vie, n'a pu se marier. Je pense quand même qu'elle n'est pas uniquement une femme égoïste et un peu tyrannique.
[...]
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Le personnage est très touchant. L'histoire est très touchante.
Le livre est court, mais beaucoup de choses sont dîtes.
J'ai eu l'impression de connaître ce Michel.
J'ai aimé ce livre.
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Très drôle et plein de bon sens.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est à moi que les gendarmes de Bugeat ont annoncé l'accident, et ils étaient si ennuyés en arrivant que je m'en suis voulu de ne pas savoir les consoler. Ils étaient descendus de l'estafette, képi à la main, dans la cour. Ils ont dit : "condoléances" . J'ai balbutié : " ce n'est pas grave" pour les mettre à l'aise . La phrase était mal choisie, ils m'ont pris pour un mauvais fils.
( p 11)
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J'étais furieux : Une foire aux célibataires ! Une foire aux bestiaux plutôt. C'est d'ailleurs ce qu'ils disent dans le journal. Popurquoi ils s'organisent pas ça à La Guierle, à Brive ? Je ne suis pas un veau ! Pour qui me prends-tu ?
( p 71)
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Un vieux seul, ça choque moins qu'un solitaire entre deux âges. Il n'y a que la vieillesse pour remettre les ratés dans le peloton. Le nivellement par la décrépitude...
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Ma seule raison de vivre, c'est que tu sois encore là, comme mon petit garçon, à ton âge, à quarante-trois ans. Tu te rends compte ! je ne veux pas partir avant que tu sois un homme.
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Je n'arrive pas à oublier (…) que je n'intéresse aucune créature, sauf maman qui me dévore vivant. Je ne suis précieux à personne. J'ai 43 ans et demi, mais pour moi il ne s'est rien passé depuis que j'en avais 18.

(Table Ronde, 1998)
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Video de Xavier Patier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Xavier Patier
Xavier Patier - Chaux vive .Xavier Patier vous présente son ouvrage "Chaux vive" aux éditions de la Table ronde. Rentrée littéraire automne 2012.http://www.mollat.com/livres/xavier-patier-chaux-vive-9782710369639.htmlNotes de Musique : Miles Davis - Ascenseur pour l'e?chafaud
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