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EAN : 9782843377570
245 pages
Anne Carrière (08/01/2015)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Quand le jeune Willie débarque sur l’île de Nauru, en Océanie, dans les années trente, il est loin de se douter que la petite colonie britannique deviendra bientôt la république la plus prospère du monde, et qu’il en sera le maître. Pour l’instant, fuyant la misère qui a tué son père aux Philippines, il compte bien s’intégrer au système de production occidental, entreprise prométhéenne d’extraction du phosphate qui, tout en enrichissant l’île, la ravage.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Aymeric Patricot s'empare de la véritable histoire de l'île de petite île Nauru en Océanie Colonie allemande à partir de 1886 car elle avait échappé jusqu'alors à d'autres présences européennes, elle est passée officiellement dans les mains de l'Australie quelques années après le Traité de Versailles, a été occupée par le Japon jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale puis a acquis son indépendance en 1968. Nauru compte environ 10 000 habitants, d'origine micronésienne, et mesure 21 km2. Un prêtre catholique Alois Kayser, avec la nationalité allemande puis la nationalité française joue un rôle important dans la christianisation de Nauru.

Le gisement de minerai de phosphate de l'île est exploité par différentes compagnies coloniales à partir de 1906. Ce minerai de phosphate constitue quasiment la seule source de revenus de l'île jusqu'à la fin des années 1980, il assure aux habitants un niveau de vie très élevé pendant plusieurs décennies. L'état de Nauru est déclaré en faillite totale au début du XXIe siècle et ses habitants tombent dans la pauvreté.

L'exploitation du phosphate a entraîné la déforestation et en conséquence la disparition des oiseaux ; les trois-quarts de l'île ressemblent à une gigantesque carrière abandonnée. Les îliens décèdent du diabète et d'obésité, bref des excès d'une société de consommation à laquelle ils n'ont plus accès.

Aymeric Patricot choisit un narrateur, venu à Nauru depuis les Philippines dans son enfance, il a seize ans lorsqu'en 1941 les Japonais occupent l'île. Employé à la Nauru Phosphate Corporation, il deviendra président de la république de Nauru. On suit sa prise de conscience des difficultés qui pointent.
« Mais ce n'étaient pas les problèmes en eux-mêmes qui provoquaient ma tristesse, c'était le fait qu'ils ma paraissaient inépuisables » (page 193)
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La couverture est très belle : une photographie qui illustre le récit du début de l'histoire à la fin. le titre apparait en relief, mais n'est pas révélateur de l'histoire à venir....
C'est l'histoire de Willie, qui arrive sur l'île de Nauru, colonie australienne dans le Pacifique, encore enfant.
C'est l'histoire de cette île (fictive), qui entre les années Trente et aujourd'hui, voit se succéder des maîtres, selon les aléas de l'histoire du XXème siècle (Guerre, après-guerre et indépendance).
C'est l'histoire d'un jeune homme (Willie) ambitieux et fasciné par la domination des Blancs, leur culture, qu'il essaie de s'approprier par ses relations avec une femme (Flore) et un dirigeant économique (Erland).
Willie est le seul narrateur de l'histoire de cette île, sur 50 ans. Il n'appartient ni aux indigènes, ni aux colonisateurs, ce qui en fait un personnage en dehors; par son mariage, et son emploi, il reste entre les deux communautés, l'une qu'il considère comme inférieure, attardée, et l'autre qui lui donne des complexes d'infériorité.
Cette double acculturation apparaît dans le style, froid, sans empathie, ni pour lui, ni pour d'autres, mais pas de rejet non plus.
Ce récit est aussi, de manière romancée et fictive, une critique des sociétés occidentales qui ont exploité d'autres terres (ici pour le phosphate) jusqu'à la perte d'intérêt économique. Puis l' indépendance et une autre forme de domination qui se met en place.
Cette lecture n'est pas celle d'un roman, et le texte détaché permet de semer des interrogations pour le lecteur après la lecture. Cette froideur m'a parfois gênée même si j'en saisis le parti pris!
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Le résumé et la couverture de ce livre m'ont indéniablement donné envie de me plonger dans ses pages : une histoire atypique et originale traitant de la colonisation, de l'acculturation mais aussi d'une vie : celle de Willie.

Le point fort de ce livre, c'est son personnage principal : sa vie est extrêmement intéressante notamment parce qu'il vit de grands extrêmes : un jeune être débarquant sur une île sans rien, pour ensuite devenir progressivement une figure emblématique et enfin entraîner, amener tout son monde dans la ruine et la misère.

J'ai particulièrement aimé les leçons implicites de ce roman qui n'en est pas entièrement un, s'inspirant de faits réels, l'auteur nous plonge dans un monde a priori révolu : celui de la colonisation et de l'acculturation. le fait que tout le récit se déroule en l'espace d'une vie, celle de Willie : narrateur et héros de cette histoire; nous permet de nous attacher à ce protagoniste mais nous empêche de réellement découvrir tous les autres aspects et approfondissements voulus.

En effet si j'ai aimé l'idée principale de ce livre, l'écriture qui est certes intéressante, belle peut paraitre un peu distante et froide à certains moments. Dès lors j'aurais voulu ressentir plus d'émotions avec ce livre, c'est ce qui manquait le plus : une sorte de lien entre le lecteur et ce qui était conté.

En définitive, une bonne lecture qui aurait gagné en créant un rapprochement entre le lecteur et le récit, entre les émotions et les idées retranscrites.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Ce récit, qui s'inspire de faits réels similaires sur des îles d'Océanie, se lit sans déplaisir, mais sans passion non plus. Assez froid et détaché, il nous livre des évènements de manière quasi-documentaire, décrits par un personnage plutôt déplaisant, auquel on a du mal à s'attacher, même si on comprend son ambition démesurée comme "vengeance" par rapport aux Blancs. Critique de la colonisation, mais sans virulence non plus, et des dérives que cela a entraînées chez les indigènes, le livre ne trouve jamais complètement sa place et c'est pour cela qu'il ne nous convainc pas totalement. J'ai trouvé cependant la chute finale plutôt intéressante, mais je regrette que certains aspects (comme le poids des traditions et des croyances ancestrales) ne soient pas approfondies. Bref, une demi-déception...
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Autour de l'histoire vraie de l'île de Nauru, sa grandeur et son déclin, Patricot dresse le portrait d'un homme attiré par les sirènes occidentales, la richesse, le pouvoir, l'ambition. Mais aussi, par l'attrait de ce qui représente à ses yeux, une véritable aventure, une revanche de Vendredi sur Robinson, une victoire sur l'ennui. La quête d'identité aussi de celui qui n'est nulle part chez lui.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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critiques presse (1)
Chro
20 janvier 2015
Le titre même joue en sa défaveur, qui fait attendre l’histoire d’une catastrophe ; or, cette catastrophe n’arrive qu’à la fin, ce qui fait que les deux premiers tiers du livre ressemblent à une scène d’exposition. [...] J’ai entraîné mon peuple dans cette aventure n’en a pas moins pour lui son ambition, l’originalité de son sujet, l’épaisseur de certains personnages.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Nous avions gagné en influence (...), et nous gardions tous nos droits. (...) Mais nous perdions nos devoirs, et cela suffisait à nous isoler."

"J'espérais que dans ce mouvement général vers un niveau de vie à l'occidentale, l'indécence de ma propre fortune s'apercevrait à peine."
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