La couverture est très belle : une photographie qui illustre le récit du début de l'histoire à la fin. le titre apparait en relief, mais n'est pas révélateur de l'histoire à venir....
C'est l'histoire de Willie, qui arrive sur l'île de Nauru, colonie australienne dans le Pacifique, encore enfant.
C'est l'histoire de cette île (fictive), qui entre les années Trente et aujourd'hui, voit se succéder des maîtres, selon les aléas de l'histoire du XXème siècle (Guerre, après-guerre et indépendance).
C'est l'histoire d'un jeune homme (Willie) ambitieux et fasciné par la domination des Blancs, leur culture, qu'il essaie de s'approprier par ses relations avec une femme (Flore) et un dirigeant économique (Erland).
Willie est le seul narrateur de l'histoire de cette île, sur 50 ans. Il n'appartient ni aux indigènes, ni aux colonisateurs, ce qui en fait un personnage en dehors; par son mariage, et son emploi, il reste entre les deux communautés, l'une qu'il considère comme inférieure, attardée, et l'autre qui lui donne des complexes d'infériorité.
Cette double acculturation apparaît dans le style, froid, sans empathie, ni pour lui, ni pour d'autres, mais pas de rejet non plus.
Ce récit est aussi, de manière romancée et fictive, une critique des sociétés occidentales qui ont exploité d'autres terres (ici pour le phosphate) jusqu'à la perte d'intérêt économique. Puis l' indépendance et une autre forme de domination qui se met en place.
Cette lecture n'est pas celle d'un roman, et le texte détaché permet de semer des interrogations pour le lecteur après la lecture. Cette froideur m'a parfois gênée même si j'en saisis le parti pris!
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Ce récit, qui s'inspire de faits réels similaires sur des îles d'Océanie, se lit sans déplaisir, mais sans passion non plus. Assez froid et détaché, il nous livre des évènements de manière quasi-documentaire, décrits par un personnage plutôt déplaisant, auquel on a du mal à s'attacher, même si on comprend son ambition démesurée comme "vengeance" par rapport aux Blancs. Critique de la colonisation, mais sans virulence non plus, et des dérives que cela a entraînées chez les indigènes, le livre ne trouve jamais complètement sa place et c'est pour cela qu'il ne nous convainc pas totalement. J'ai trouvé cependant la chute finale plutôt intéressante, mais je regrette que certains aspects (comme le poids des traditions et des croyances ancestrales) ne soient pas approfondies. Bref, une demi-déception...
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Le titre même joue en sa défaveur, qui fait attendre l’histoire d’une catastrophe ; or, cette catastrophe n’arrive qu’à la fin, ce qui fait que les deux premiers tiers du livre ressemblent à une scène d’exposition. [...] J’ai entraîné mon peuple dans cette aventure n’en a pas moins pour lui son ambition, l’originalité de son sujet, l’épaisseur de certains personnages.
Lire la critique sur le site : Chro
"Nous avions gagné en influence (...), et nous gardions tous nos droits. (...) Mais nous perdions nos devoirs, et cela suffisait à nous isoler."
"J'espérais que dans ce mouvement général vers un niveau de vie à l'occidentale, l'indécence de ma propre fortune s'apercevrait à peine."
Suite 3/3 des portraits et de l'interview des Vies enchantées et suite sur les Petits Blancs.