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EAN : 9782070363155
160 pages
Gallimard (25/01/1973)
3.84/5   221 notes
Résumé :
L'avocat Pierre Delhomeau est parti de Paris un matin au volant de sa MG pour aller plaider à Rennes. Tout en conduisant, il pense à son amie Hélène mais aussi à vingt autres choses appelées par une association d'idées, un air de musique, un parfum d'herbe mouillée. Sa voiture roule à 140 quand elle aborde le grand virage du lieu?dit La Providence. Au même moment, un poids lourd survient en sens inverse tandis qu'une bétaillère s'apprête à traverser la nationale, en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Pierre Delhomeau est avocat. Il a un rendez-vous à Rennes et, installé au volant de sa MG, il file à toute allure. Il est pressé, un peu stressé, pense à des tas de petites choses, à Hélène avec qui il veut rompre, à ce qui sera servi au repas, à son fils.... à des petites choses qui font la vie.
Au détour d'un virage, une bétaillère en panne. Pierre tente de la dépasser. Un poids lourd arrive en face. L'accident est inévitable et fatal... Deux petites secondes de perdues et l'accident n'aurait jamais eu lieu.
Entre le début du virage et le champ où la vieille MG finit sa course, il ne s'est pas écoulé plus de dix secondes. Dix longues secondes de presque cent pages, pendant lesquelles Pierre a largement le temps de penser à ce qui lui arrive. Il a le temps de penser à des choses utiles ou futiles, de penser à l'essentiel, à Hélène à qui il a encore beaucoup de choses à dire, le temps de penser à ce qu'il est... et le temps de se voir mourir.

Paul Guimard signe ici un roman réellement atypique sur le temps qui passe, sur la fatalité, la renaissance et la mort.
Un roman d'une grande force et d'une rare intensité, intemporel.
Un roman poignant où se mêlent tragédie et humour, futilités et priorités, espoir et désespoir...
Un roman très bien adapté au cinéma par Claude Sautet, avec Piccoli et Schneider.
Un roman haletant, passionnant et troublant où les petites choses de la vie prennent une place importante.
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C'est une réflexion sur la vie, la mort, sur l'existence. Un homme, après un accident de voiture, se trouve dans le coma, et pendant quelques instants, se souvient de certains passages de sa vie, de sa maîtresse, de sa femme, de son fils. Il aimerait changer les choses. Il ne se rend pas compte qu'il est sur le point de mourir. Il s'étonne du mouvement autour de lui, des gendarmes, du médecin, du prêtre, du chauffeur de la bétaillère qui lui a coupé la route… Difficile de se détacher des personnages du film de Claude Sautet, Michel Piccoli et Romy Schneider dans les rôles principaux.
Guimard resserre plus l'action autour de l'accident et des conséquences directes. Ce qui donne une impression étrange, un décalage entre les pensées de cette homme et la réalité de la mort.
Une heure de lecture qui représente presque une unité d'action, de temps et de lieu.Une écriture fluide. Une interrogation salutaire sur l'existence humaine.
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C'est l'excellente adaptation au cinéma de Claude Sautet qui m'a donné envie de lire le roman "Les choses de la vie".
Pourtant, un livre qui commence par une scène de chasse me fait hésiter à poursuivre ma lecture.
Eh bien, je suis tombée sous le charme, non pas de la chasse mais de l'écriture de Paul Guimard dont le livre m'a profondément touchée.
C'est un roman introspectif d'un homme qui a un accident de voiture.
Nous suivons la route empruntée par l'avocat Pierre Delhomeau qui part de Paris au volant de sa MG 1100 pour aller retrouver un confrère à Rennes.
La situation est propice à laisser divaguer ses pensées dont certains souvenirs de jeunesse (ce qui explique la scène de chasse).
Pourtant, sur la N13 au lieu-dit La Providence (on n'aurait pas pu trouver mieux) l'accident est inévitable. C'est Pierre qui raconte de façon très précise cet accident dont il est victime. C'est assez époustouflant et je suis restée haletante. Comme dans le film, on vit la scène au ralenti alors qu'elle n'a duré que quelques secondes.
Alors que l'avocat est allongé dans l'herbe, inerte, il continue à raconter ce qu'il ressent. Il ne souffre pas mais n'est pas capable d'ouvrir les yeux. Ce qui l'inquiète c'est la lettre de rupture pour Hélène qu'il a laissé dans sa poche alors qu'il ne comptait plus lui donner.
Alors que l'ambulance l'emmène à l'hôpital de Laval, il prend conscience qu'il est en train de mourir sans pouvoir communiquer.
C'est le premier roman de Paul Guimard que je lis et je comprends pourquoi le hasard dans les relations humaines et un de ses thèmes de prédilection.
Alors que le film laisse une place importante à la relation amoureuse entre Pierre et Hélène, le roman reste centré sur ce que ressent le quadragénaire dans le coma.
Très impressionnant !


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Un coup de poing dans la gueule des morts en sursis qui lisent ce court roman choc, comme l'est l'accident routier qui en fait la trame.
Un récit envoutant des quelques secondes précédant la collision puis le résumé de la vie de la victime, un avocat grièvement blessé mais conscient, et qui s'accroche à l'espoir en fantasmant une résurrection possible et un nouveau départ, avec une vérité en main, la préciosité de chaque instant qui s'annonce et la jouissance des modestes plaisirs du quotidien pour en faire de grands bonheurs.
Mais la résolution de vivre n'est qu'une idée devant l'absolue nécessité que le corps exprime de mourir.
Et même ce que l'on a voulu taire, n'échappe pas à la précipitation du temps soustrait....

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(attention : spoil)
Je ne connaissais pas le film, je viens de découvrir le livre et me demande de plus en plus comment un tel récit a pu être réalisé au cinéma : tout se passe dans la tête du personnage principal et narrateur de sa propre mort, lorsque ce dernier prend un virage trop rapide et qu'un agriculteur lui cause un accident.
Il ne s'est pas écoulé dix secondes entre le moment où la voiture est entrée (trop) rapidement dans le virage, qu'elle a tenté d'éviter la camionnette d'un agriculteur crétin qui s'est engagé sur la voie sans réfléchir, et celui où la voiture, après avoir tourné sur elle-même, s'être aplatie, écrasée, encastrée, a pratiquement tué son conducteur. Il ne survivra pas mais ne le sait pas encore. En dix secondes, toutes ses pensées sont tournées vers l'agriculteur, sa propre conduite, l'amour qu'il porte à sa femme et du testament qu'il n'a toujours pas écrit. A terre, incapable de bouger, il pense se reposer, se tient prêt à engueuler l'agriculteur, ne comprend pas immédiatement les remarques de la petite foule qui grandit autour de lui. Jusqu'à ce que la vérité se fasse jour et qu'il s'accroche désespérément à la vie.
Ce roman est extrêmement dur puisque l'on sait, nous, compte tenu de la description de l'accident, que le protagoniste ne peut en réchapper. L'inutilité de sa colère, celle que l'on peut ressentir pour l'agriculteur qui profite de la mort certaine du personnage pour lui faire endosser la responsabilité de l'accident pour ensuite se payer un petit verre, et enfin la certitude du médecin qui affirme qu'il n'a jamais pris conscience de ce qui lui arrivait, tous ces éléments font de ce roman un texte poignant, avec un récit qui semble parfaitement injuste.
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
A deux ou trois secondes près, je passais, je n'aurais même jamais imaginé que je frôlais une catastrophe. Je roulerais tranquillement vers Rennes. Mon costume et la MG seraient intacts. J'aurais mangé du faisan chez Mortreux. Ces trois secondes, je les ai perdues quelque part." "[...] une idée volette, bourdonne comme une mouche verte, se pose, je la chasse, elle revient, s'entête, hideuse, et je ne peux l'écraser. Une idée et une image: je suis dans ma voiture, quai Voltaire, je vais partir pour Rennes, le moteur tourne, je viens de passer ma première, je commence à manoeuvrer pour déboîter, Hélène est debout sur le trottoir, elle me dit quelque chose, je baisse ma glace pour entendre, elle dit:
- Sois prudent, ne roule pas trop vite...
Je souris, je démarre, je viens de perdre quelques secondes. A deux cent cinquante kilomètres de moi le marchand de cochons se tape un verre de calva. Je viens de perdre.
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Cet acharnement à me connaître et à connaître, j'aurais dû l'avoir plus tôt. Si je m'y étais pris à temps, peut-être serais-je arrivé à quelque chose. (...) Quel temps perdu, quel gaspillage, je croyais que j'avais tout mon temps. Maintenant, cela presse, ce sont les derniers moments, et cette hâte n'est pas favorable à la recherche.
Ionesco
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J'ai commencé à m'occuper de la mort. Aussitôt, la mort s'est occupée de moi. J'ai eu la faiblesse d'envisager, d'admettre et c'est le commencement de la fin. Je vais payer cette lâcheté inévitable, tant pis pour moi. On ne meurt que par fatigue et par résignation.
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J'aurais dû, tout à l'heure sur la route, prendre le temps de regarder avec intensité l'eau et le vent, les arbres et cet enfant minuscule qui courait à la lisière d'un bois et les roses devant la ferme. L'inattention des vivants est confondante. En fait, on ne voit que ce qui s'inscrit dans le champ des œillères de nos préoccupations du moment.

p.131
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L’inattention des vivants est confondante. En fait, on ne voit que ce qui s’inscrit dans le champ des œillères de nos préoccupations du moment. L’as-tu remarqué? Lorsqu’on possède une voiture neuve, fût-elle d’un modèle rare, on ne voit plus que les voitures de cette marque. Après mon accident de Tripoli, quand je marchais avec des cannes, Paris était peuplé d’infirmes. Il y a cent fois plus de barbus si l’on se laisse pousser la barbe. On ne fait que projeter autour de soi son petit cinéma intime.
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