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Georges Poisson (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253088851
288 pages
Le Livre de Poche (01/09/2010)
3.94/5   17 notes
Résumé :
La princesse Pauline de Metternich (1836-1921), femme de l'ambassadeur d'Autriche en France, sut faire oublier sa laideur ("un nez en trompette et des lèvres en rebord de pot de chambre") par son intelligence, son élégance et ses extravagances. Elle fut la vedette de la cour impériale et de la vie mondaine du Paris du second Empire. Ses souvenirs permettent d'observer ses contemporains et de dresser un portrait de cette période dont elle fut l'une des étoiles.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Connue de son temps pour ses fantaisies et son attitude parfois scandaleuse, la princesse de Metternich fut ambassadrice à la cour de Napoléon III de 1859 à 1870 : ce sont ces années – les plus belles de sa vie, affirme-t-elle – qu'elle relate dans la première partie du second cahier de ses Souvenirs, édité ici par Georges Poisson. Fidèle à l'image qu'elle donnait d'elle-même, elle n'aborde jamais le travail d'ambassadeur de son mari ou le moindre sujet politique et leur préfère le récit des dîners et soirées à la Cour ou quelques anecdotes sur le couple impérial et leurs invités. Cela donne à ses Mémoires l'aspect d'une chronique mondaine, qui aurait pu être plaisante, mais m'a personnellement déçue. En effet, malgré les notes très complètes de l'éditeur (placées en fin d'ouvrage, ce qui rend leur consultation peu commode), il est peu passionnant de lire pendant une bonne centaine de pages comment était habillée Madame Unetelle à tel dîner et quel impair vestimentaire a commis telle autre en présence de l'Impératrice, lorsqu'on ne connaît aucune de ces personnes. de plus, le ton piquant et impertinent annoncé dans le titre* et la présentation de cette princesse m'ont semblé bien absent de ses Souvenirs : sans doute est-ce en partie dû au changement d'époque. N'étant plus accoutumé à l'étiquette de Cour et à ses usages, certaines réparties choquantes au 19e siècle ne le sont plus aujourd'hui et passent tout à fait inaperçues. Néanmoins, malgré l'ennui qui dominait trop souvent ma lecture, j'ai été amusée par certaines anecdotes et ai beaucoup apprécié découvrir l'ambiance historique du Second Empire : la Cour de Napoléon III était brillante et pleine de fêtes, comme le fut celle des derniers rois de France notamment. le couple impérial apparaît également comme très humain dans ce texte, puisque Pauline de Metternich en était assez proche et recueillait certaines confidences.

Dans la seconde partie de ces Souvenirs, beaucoup plus courte, l'ambiance change du tout au tout : c'est le début de la guerre avec la Prusse et la chute de l'Empire. L'ambassadrice fuit en Angleterre, ainsi qu'une autre dame de la Cour et, plus tard, l'Impératrice elle-même. Les évènements historiques, parce qu'ils la touchent directement, interviennent davantage dans le récit de la première : c'est la raison pour laquelle j'ai préféré cette partie des Mémoires, moins répétitive et « hors du temps ».

En conclusion, ces Souvenirs sont selon moi un témoignage intéressant pour qui s'intéresse à la Cour de Napoléon III et à l'ambiance festive qui y régnait, mais sont un peu fades pour qui y cherche le ton piquant de la citation du titre.

* C'est un reproche que j'adresserais à la collection dans son ensemble plutôt qu'à cet ouvrage seul : à force d'isoler une citation accrocheuse et percutante, les éditeurs dénaturent le texte même en le faisant passer pour ce qu'il n'est pas.

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J'adore véritablement la collection du Livre de Poche La lettre et la plume. J'ai tous les titres, même si je n'en ai lu que trois, en comptant celui-ci. « Je ne suis pas jolie, je suis pire » est un recueil de souvenirs de la princesse de Metternich, pendant la période où son mari était ambassadeur d'Autriche à Paris, de 1859 à 1871. Nous la suivons donc depuis sa rencontre avec le couple impérial jusqu'à la démission de son époux, après l'établissement d'un gouvernement républicain.

J'ai beaucoup aimé, mais certaines choses m'ont tout de même un peu chagrinée. D'abord, contrairement à « Je meurs d'amour pour toi... », la biographie au début du livre, qui est ici plutôt une simple mise en contexte, est très succincte. J'aurais eu besoin de plus de détails, parce que la période Second Empire est longue et il s'y est passé beaucoup de choses, tant en France qu'ailleurs en Europe et dans le monde. Au final, j'ai réussi à suivre, mais non sans un peu de mal par moments. Ensuite, une fois que les souvenirs commencent, on est littéralement débordés de notes. Il y en a 70 pages à la fin du livre, il faut donc sans cesse faire des allers-retours. Ça ne facilite pas la lecture. Je ne pouvais pas lire dans le métro par exemple, ayant besoin de mes deux mais pour tenir le livre, et il me fallait deux marque-pages, sinon je perdais beaucoup de temps à rechercher où j'en étais dans les notes. Et je dois dire que leur utilité est parfois discutable… La plupart du temps, elles servent à nous détailler un personnage mentionné par Pauline von Metternich. Certaines sont très intéressantes et j'ai appris des choses, mais beaucoup ne font que nous embrouiller et nous noyer sous le nombre incroyable des familiers de la cour impériale.

La lecture a été assez ardue jusqu'à la moitié, surtout que les souvenirs de la princesse ne sont pas toujours passionnants et que j'attendais de voir son fameux esprit vendu en quatrième de couverture. Ses récits des nombreuses fêtes et soirées – les lundis de l'impératrice, les séries à Compiègne et à Fontainebleau – m'ont un peu ennuyée. Elle en vient ensuite à raconter des anecdotes plus précises, et là elle a vraiment commencé à me plaire et à me faire rire. Par contre, j'ai été très étonnée de ne pas trouver la phrase qui sert de titre dans ces souvenirs, à moins que je l'ai ratée, ce qui n'est pas impossible vu l'état de fatigue ans lequel j'étais pendant les deux semaines qu'a duré ma lecture, ou alors peut-être se trouve-t-elle dans une autre partie des souvenirs non jointe dans ce recueil. En tout cas, j'ai vraiment adoré la partie consacrée à Louis Ier de Bavière, quel phénomène celui-là ! Je ne le connaissais pas du tout, j'ai plutôt entendu parler de son très fantasque petit-fils, Louis II de Bavière. J'ai aussi beaucoup apprécié le récit de la visite de l'empereur François-Joseph (l'époux de Sissi) et le passage consacré aux Dumas, j'ai appris beaucoup de choses sur eux et ça me motive bien à enfin les découvrir vraiment, l'un comme l'autre.


Hormis à la toute fin, les sujets ne sont pas sérieux, car Pauline n'était pas sérieuse, elle aimait plaisanter et rire et ne se prenait pas elle-même au sérieux, même s'il ne fallait pas abuser avec le rang, mais par exemple elle n'a pas hésité à remettre à sa place le prince impérial qui faisait des bêtises. C'est léger, on ne parle quasiment pas de politique, sauf à la fin où la guerre et la chute de l'Empire assombrissent le tableau tout à coup. Mais c'était vraiment intéressant, l'ambassadrice fait vraiment passer de l'émotion dans ses souvenirs, surtout qu'elle était véritablement attachée au régime, à l'empereur Napoléon III et à son épouse l'impératrice Eugénie. de ce point de vue, j'ai trouvé le livre très abordable, il n'y a pas vraiment besoin de connaître tout l'échiquier politique de l'époque pour apprécier les souvenirs de Pauline, ce qui est paradoxal avec ce que je soulevais plus haut. Pauline était autrichienne mais sa maîtrise du français est vraiment admirable, elle est très agréable à lire.

J'ai trouvé au final qu'elle se mettait très peu en avant dans ses souvenirs, et c'est remarquable, même si ça signifie qu'on n'a pas autant de ses traits d'esprit qu'on aimerait en avoir ! Elle est arrivée très jeune en France et ne se montre pas intimidée du tout par les grandes personnalités qui l'entourent, elle a vraiment de la répartie et se fichait pas mal de savoir qu'on disait d'elle qu'elle était moche (selon les critères de l'époque, et malheureusement, selon ceux d'aujourd'hui aussi). Il est vrai qu'elle n'a pas été gâtée par la nature, mais les portraitistes de l'époque, Winterhalter le premier, ont su la peindre sous un beau jour. Je me demande si ce n'est as dû en partie à son hérédité. Quand on sait qu'elle a épousé son oncle (ils n'avaient que sept ans d'écart), on peut se demander si elle-même n'est pas issue d'une longue tradition de consanguinité qui généralement n'aide pas le physique (il n'y a qu'à voir les rois d'Espagne ou les rois de France à une certaine époque), même si pour le coup ça n'aurait pas du tout affecté son intelligence.

En conclusion de cet assez long article, je dirais que j'ai vraiment aimé découvrir cette femme dont j'ignorais jusqu'à l'existence avant d'acheter ce livre. Elle est très intéressante, amatrice d'arts et de bons mots, l'époque où elle a vécu également (même si c'est loin d'être ma période préférée de l'Histoire de France !) et je ne regrette pas du tout ma lecture, malgré les quelques désagréments de lecture surtout dus à la forme.
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La Princesse de Metternich, épouse de son oncle Ambassadeur d'Autriche en France pendant le Second Empire et belle-fille du fameux adversaire de Napoléon 1er au Congrès de Vienne, tenait le salon le plus couru de Paris.

Elle était jeune et spirituelle, pleine de talents et de vivacité, et faisait de sa laideur – toute relative si on en croit les portraits qu'en firent Winterhalter ou Degas – un atout. Ses souvenirs couvrent la période 1859 – 1871, celle de l'Empire libéral, et s'achèvent sur la fuite éperdue de l'Impératrice Eugénie en Angleterre après le désastre de Sedan.

Avec un culot monstre, mais de grands talents d'animatrice, chanteuse, comédienne, mécène des arts – elle permettra à Richard Wagner de donner en France la première représentation de Tannhäuser – Pauline ne se met que rarement en valeur personnellement mais décrit la Cour de Napoléon III avec une rouerie sans pareille. Nous sommes de petites souris dans la poche de ses incroyables toilettes de gala au bal des Tuileries, aux fêtes à Versailles, dans les salons de l'Ambassade, aux séries de Compiègne à l'automne ou de Fontainebleau en juillet, à Biarritz...
Nous y rencontrons les « people » de l'époque : la célèbre Comtesse de Castiglione, la sévère Princesse Mathilde,les généraux qui s'illustreront si catastrophiquement pendant la guerre Franco-Prussienne, les têtes couronnées qui sont reçues fastueusement lors de l'Exposition Universelle de 1867.
Nous entrons dans l'intimité du couple impérial, nous participons à la dictée de Mérimée, pour laquelle le mari de la Princesse remporta la victoire avec seulement trois fautes d'orthographe…
Des scènes à se rouler par terre aussi, bien éloignées des images de l'Impératrice plongée dans ses vaporeuses crinolines et entourée de ses Dames de compagnie : l'excursion sur l'aviso « La Mouette » où tout le monde est terrassé par le mal de mer, l'ascension de la montagne de la Rune, l'arrivée des caisses de vêtements dans la cour du château de Compiègne, la visite de l'Empereur d'Autriche, ou celle du roi Louis 1er de Bavière sourd comme un pot et qui hurle ses réminiscences des moments passés avec sa maîtresse espagnole Lola Montez à l'oreille de ses interlocuteurs.

Feux d'artifice, toilettes, bons mots, vacheries….Tout nous est donné enveloppé dans du papier de soie, comme les joyaux de l'Impératrice qui doivent à tout prix passer la frontière pour lui permettre de vivre en exil.

En somme, les souvenirs de cette Princesse intelligente, fidèle en amitié et généreuse de coeur nous donnent le contrepoint parfaitement complémentaire à l'histoire de la Guerre de 1870, l'ouvrage si pertinent de François Roth. A lire avec gourmandise, en ne manquant surtout pas les avant propos et notes explicatives de Georges Poisson.
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Un petit bijou que ce livre de mémoires écrit directement en français par cette comtesse autrichienne devenue princesse de Metternich après avoir épousé son oncle. C'est le deuxième tome des mémoires.
le premier tome, écrit en allemand, narre son enfance jusqu'à son mariage.

Elle tint un salon littéraire et mondain pendant dix années à Paris, très prisé et très copié puisque toute l'aristocratie européenne voulut faire pareil.
Le prince de Metternich fut l'ambassadeur d'Autriche à Paris pendant le Second Empire; le couple de Metternich fut vraiment très proche de l'impératrice Eugènie de Montijo et de Napoleon III; ils ont pu fréquenter le couple impérial de très près et presque tous les jours; et dans ce cas, les observations de Pauline de Metternich sont de première main.

Elle n'était pas jolie, mais elle était bien mieux que cela : fine, spirituelle, cultivée, musicienne, fine politicienne. Elle était très potinière, ayant une langue féroce et bien pendue, ce que lui a valu en son temps le sobriquet de "Mauline Petternich", emprunt du mot allemand "maul" qui veut dire "gueule".

Le livre fourmille d'anecdotes, mais aussi il dépeint le contexte socio-politique, analysé finement par cette femme de tête sous des aspects faussement frivoles.
Les mémoires se terminent avec la défaite de Sedan et la fuite de l'impératrice Eugènie en Angleterre où elle vécut plutôt chichement compte tenu de la splendeur déployée par le couple impérial pendant ce régime libéral qui fut le Second Empire.
C'est à la princesse de Metternich que l'empereur confia l'insigne tâche de sortir de France les bijoux de l'impératrice afin de les vendre pour permettre un train de vie conforme à son rang. Cela montre bien le degré de confiance dont bénéficiait Mme de Metternich.

Lecture agréable, par moments franchement très drôle, intéressante, riche en enseignements sur l'époque et les gens. La princesse était présente à Fontainebleau lorsque Prosper Mérimée proposa à l'illustre assemblée sa dictée de l'Académie. Ils la refusèrent tous, ayant peur du ridicule. le vainqueur fut le prince de Metternich avec trois fautes ! L'empereur en fit 45, l'impératrice 62, la princesse de Metternich 42, un académicien 19...
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Plus qu'un roman ou une auto-biographie, la Princesse (et Ambassadrice) de Metternich nous offre un recueil de ses souvenirs sous le règne de de Napoléon III sur la période de 1859-1871.

Outre passé le coté extatique voire exubérant de la Princesse, qui est tout même très présent, s'il fallait transposer son attitude et son tempérament face à l'Empereur et l'Impératrice, je pense que l'on pourrait la qualifier de groupie ; elle était en totale admiration du couple impérial.

La Princesse excelle dans l'art de présenter les scènes et de décrire les personnage, ce qui permet au lecteur de plonger dans l'univers de l'Ambassadrice et de passer un bon moment.

Je n'ai pas été totalement séduite par ce livre, sans doute est-ce du au fait du grand nombre d'annotations qui hachent la lecture. Cependant, je conseille cette lecture à celles et ceux qui aiment les histoires méconnues de l'Histoire présentées sous forme de confidences et non pas peur du nombre assez impressionnant d'intervenants.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(C'est la princesse de Metternich qui lança à Paris le couturier anglais Worth qui fit rapidement fortune)
(page 136)...autant Worth avait de goût pour tout ce qui touchait à la toilette, autant il en manquait pour le reste. La villa de Suresnes qu'il a agrandie et augmentée en y ajoutant une aile par-ci, une aile par-là, et des pavillons et des chalets, fait l'effet d'un fouillis de constructions qui, se trouvant sur un espace beaucoup trop restreint, se nuisent réciproquement. Les appartements sont meublés avec une grande richesse et j'avoue que je préférerais habiter une chambre blanchie à la chaux que certain salon dont le pauvre Worth se montrait extrêmement fier, et qui était ruisselant d'or, de satins, de peluches, de broderies, de meubles dorés sur toutes les tranches et de bibelots.
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(page 42) L'impératrice tenait la tête du cortège avec la princesse Anna Murat...Quant à moi, qui étais mince à désespérer une allumette, j'eus pour compagne la comtesse de la Poëze, dame du palais de l'impératrice, dont la maigreur la faisait comparer à un rideau flottant placé près d'une fenêtre ouverte, vu qu'il n'y avait pas de corps.
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