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La saga des brouillards (Trilogi... tome 3 sur 4
EAN : 9782070776375
304 pages
Gallimard (09/11/2005)
3.84/5   44 notes
Résumé :
PATRICK Pécherot
Boulevard des Branques
Une nouvelle aventure des héros de Belleville-Barcelone et des Brouillards de la Butte

Juin 1940, en plein chaos, dans un Paris vide par l'exode, Nestor, détective de l'agence Bohman, est chargé de veiller sur un psychiatre dépressif. Le métier d'ange gardien n'est pas une sinécure. Surtout en pleine débâcle, quand les asiles déversent leurs fous sur les routes, et qu'une faune sinistre de truands,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Boulevard des branques, donc, c'est une aventure de Nestor, détective de l'agence Bohman, que le lecteur averti (pas moi, donc) a déjà pu croiser dans Les brouillards de la Butte et Belleville-Barcelone. Dans le chaos de l'Exode de juin 1940, Nestor est chargé de la garde d'un psychiatre suicidaire. Et déterminé, puisque, malgré cette protection rapprochée, le médecin réussit à se tuer. du moins le semble-t-il, puisqu'il s'avère vite que l'on a sans doute aidé le docteur à passer l'arme à gauche. Au même moment, Nestor reçoit un étrange message, un appel à l'aide d'un inconnu évacué à Chartres dans un train transportant des malades mentaux. En ces temps troublés, le détective va tenter de faire la lumière sur une affaire dans laquelle se mêlent truands demi-sel, faux fous, vrais malades, psychiatres eugénistes, flics pourris et résurgences de la guerre d'Espagne.

Une histoire dense, donc, mais contée avec légèreté. Pécherot sait que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Et donc, c'est sous le couvert d'une écriture ironique dans un argot revisité mais qui arrive à sonner vrai, parsemée de métaphores réjouissantes (« Les points noirs lui donnaient un faux air de foie gras truffé »), qu'il nous sert une intrigue complexe placée dans un contexte parfois difficile à appréhender.
Son tour de force est de nous balancer dans la France occupée, de nous en dépeindre l'atmosphère, d'y placer des références historiques et des anecdotes, sans jamais casser le rythme de son récit ou paraître lénifiant. Et l'on imagine, sous l'apparente simplicité du texte, le travail de fond nécessaire à l'auteur pour rendre tout cela ingérable sans problème pour le lecteur.

Pécherot, la plume alerte, met la petite histoire au service de la grande et réussit à écrire un polar historique séduisant. C'est de la bien belle ouvrage.

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Quel plaisir de retrouver l'agence Bohman et Nestor le privé mais sans son patron...mauvais temps pour les juifs, les Allemands sont à Paris, la seconde guerre mondiale est là pour un bon moment.

Notre privé est chargé de la surveillance d'un psychiatre aux tendances suicidaires, ce dernier meurt, pour Nestor c'est un suicide pour Bailly, le flic , un meurtre.Pendant ce temps, Yvette est sur la route avec des milliers d'autres, petites gens, bourgeois, voleurs et malades mentaux.Elle fuit l'arrivée des troupes sur Paris quand elle trouve un papier où l'on appelle à l'aide ce brave Nestor.

Partant à la recherche de cet inconnu interné, on suit le privé sur le chemin des hôpitaux psychiatriques, croisant celui des prisons qui libèrent le grand banditisme, s'initiant aux thèses de la sélection raciale et des rêves de trésor enfoui...

Ce tome est plus nostalgique que les deux autres volumes, les rêves anarchistes du premier tome ont disparu et la guerre d'Espagne du second n'est plus qu'un souvenir. Les Français composent, certains très bien avec l'ennemi, la guerre, ses morts, ses blessés sont de nouveau là alors que l'on avait appelé la précédente "la der des der"!

Un bon troisième tome qui termine parfaitement cette trilogie.

Une trilogie à découvrir si l'on aime le Paris pas carte postale, l'argot parisien, la débrouille, si l'on est intéressé par la période d'entre deux guerres , ses acteurs, ses écrivains, ces artistes et les idéaux politiques qui ont nourri les hommes de cette époque. Trois bon romans qui se lisent facilement et qui sont loin d'être creux, avec des personnages attachants, j'espère que l'on en fera une bonne série télé, je vois déjà les décors
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Dernier volet de la saga des brouillards.

Une histoire de fous !

Nestor est dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. L'exode de juin 1940 l'oblige à répondre à l'appel à l'aide d'Yvette, à cette occasion il va croiser Jean Moulin à Chartres. L'Histoire, toujours l'Histoire qui sert de trame aux récits de Patrick Pécherot … de retour à Paris, Nestor va connaître les premiers mois de l'occupation de la capitale française par l'armée allemande et ses conséquences tragiques pour la population française. Mais il y a encore du travail pour un détective privé même si le patron de l'Agence Bohman a fui prévoyant la traque des juifs. Nestor doit veiller sur l'éminent neuropsychiatre Antoine Griffart mais ne peut empêcher son suicide.

Une histoire de fous !

L'auteur sait utiliser les hasards de l'Histoire. Durant l'offensive allemande de mai 1940, l'hôpital psychiatrique de Clermont de l'Oise fut bombardée, obligeant l'évacuation des malades. « Deux mille dingues en chemin de fer. Ça devait valoir le jus. Un express rempli de Napoléon en pyjama et de baveux à camisole ». le style fait sourire mais Patrick Pécherot en profite pour dénoncer les adeptes français des théories nazies eugénistes.

Il n'y a rien de mieux qu'un enquêteur pour fouiller dans la société de son époque. En fait Griffart a été assassiné, meurtre déguisé en suicide, la police est formelle. Pour une fois la police officielle en apprend à un privé ! Nestor enquête et dans ses pas le lecteur voit arriver la Wehrmacht, s'installer le rationnement et les privations au quotidien, les premières alertes des bombardements alliés et la course vers les abris et les premiers contrôles « des flics à pèlerine et des soldats allemands, le fusil à l'épaule et la grosse plaque au cou ».

Une histoire de fous !

Nestor et la belle secrétaire sur les traces d'un fabuleux trésor ! En 1937 l'or de la République espagnole a été mis en sécurité à Moscou. Cinq cents tonnes. Mille cinq cent quatre-vingt-six millions de pesetas-or. Cinq cent dix-huit millions de dollars. Selon la rumeur, selon la légende, une partie de cette fortune aurait été détournée. de quoi attiser bien des convoitises.

J'ai adoré cette trilogie et les dernières lignes sur le destin de Nestor : « Envoyé au stalag, il s'en évada en mai 1941, mais cela est une autre histoire ». Place aux récits de Léo Malet

Patrick PÉCHEROT - Boulevard des Branques. Parution en novembre 2005, Éditions Gallimard, collection Série Noire. ISBN 9782070776375. Réédition en 2008, Folio policier n° 531. ISBN 9782070359554.

Les trois titres de la saga des brouillards ou Trilogie parisienne sont réunis en un seul volume paru en octobre 2014, Éditions Gallimard, collection Folio policier, n° 744. ISBN 9782070461431 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Troisième tome d'une trilogie, Boulevard des Branques se situe en 1940 en plein exode. Nestor, le détective, est chargé de veiller sur un psychiatre. Celui-ci est retrouvé mort, apparemment suicidé. C'est le début d'un scénario complexe, prétexte pour parler du marché noir, de la médecine psychiatrique, du sort réservé aux malades mentaux durant cette période, de l'eugénisme ambiant, des liens entre les voyous, la police et les occupants allemands, de l'or espagnol envoyé à Staline.
Le ton est ironique, genre dialogue à la Audiard. Mais on sent une profonde empathie avec le Paris populaire.
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"Boulevard des Branques" constitue l'ultime volet de la trilogie de Patrick Pécherot dédiée aux débuts de Nestor Burma, le héros conçu par Léo Malet, et c'est celui que je préfère : à mon avis c'est le plus original des trois. On y retrouve avec bonheur des personnages rencontrés dans les épisodes précédents, surtout le deuxième puisque deux ou trois ans seulement se sont écoulés. Nous sommes en juin 1940, au moment du grand exode des Français et des Parisiens en particulier vers le sud du pays. le patron de l'agence Bohman, juif, a laissé les clés à Nestor, secondé, ô combien !, par l'irremplaçable Yvette, secrétaire, amante, infirmière, répondant du tac au tac aux propos parfois condescendants de Nestor et lui suggérant des pistes auxquelles il n'avait pas pensé.
Les "branques", ce sont tous ceux qui sont internés dans les hôpitaux psychiatriques, et que les nazis avaient prévu d'éliminer comme beaucoup d'autres catégories de "sous-hommes". Dans cette sombre affaire, Nestor est amené à fréquenter des "fous", vrais ou simulateurs, mais aussi les médecins qui les soignent ou des grands pontes qui les étudient et écrivent des articles sur leurs maladies dans les revues scientifiques. C'est d'ailleurs à la sécurité de l'un de ces mandarins, opposé aux théories eugénistes en faveur chez les dirigeants hitlériens, que Nestor est chargé de veiller alors que les troupes allemandes entrent dans Paris. Mais le professeur se suicide pendant que son gardien dort. Suicide ou meurtre ? Nestor, qui se sent coupable d'avoir failli à sa mission, tente de répondre à cette question. Son enquête, sans jamais l'éloigner vraiment de la sphère psychiatrique, le ramène aussi à des à-côtés peu reluisants de la guerre d'Espagne dont il avait déjà eu vent dans "Belleville-Barcelone".
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'avais pu vérifier que si un kilo de plume vaut un kilo de plomb, la ferraille garde l'avantage sur ceux qu'elle est censée protéger.
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Le restau s'était rempli. Ça faisait de la vie ordinaire, toute bourdonnante de conversations, du cliquetis des couverts et du bruit des mandibules. Avec de la chaleur qui montait des plats et des corps emmitouflés. Au fil du repas, on avait dénoué les écharpes de laine et tombé les manteaux. Pour oublier son assiette morose, on se racontait les bœufs gros sel et les civets d'avant. Des boustifailles à desserrer sa ceinture. C'était du gigot qui fondait sus la langue, de l'entrecôte marchand de vin. Des sauces et des petits oignons. On se calait l'estomac aux souvenirs. Et on passait l'eau avec l'air de ne pas remarquer les places vides. Celles des habitués qu'étaient pas revenus d'exode.
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L'hiver avait tout engourdi. On se caillait de Passy à Jaurès. Derrière les façades en meulière comme dans les garnis, c'était le même frigo. La grande égalité sous les glaces. Le charbon à l'occupant, les engelures aux vaincus. Subir, c'était dans la logique. La chute du thermomètre le rappelait comme un signe du ciel. La défaite, on l'avait méritée. On l'avait pas assez payée. Alors, ça y allait crescendo. Emmitouflés, calfeutrés, on jouait le concerto des dents qui claquent. La danse devant le buffet. Marché noir et système D. Le rôti de rutabagas et la soupe à la grimace. La queue aux boutiques et l'étal vide à l'arrivée. La grande cure d'ascèse allait guérir nos relâchements passés. Endurcir nos volontés ramollies. Mens sana in corpore sano. Se purifier le corps et l'esprit. Le Maréchal nous y encourageait. Il veillait sur nous. Bon papa souffreteux de nos misères.
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p84
Boulevard de l'Hôpital, face à la Salpétrière, les pompes funèbres tenaient commerce. Deux belles agences, bien noires, qui attendaient le chaland. Avec devanture à couronnes, cercueils et angelots de plâtre.

Au début, le voisinage avait trouvé raide, puis il s'était habitué. C'était pratique finalement. Tout le monde y passe, alors, pour le grand voyage, autant n'avoir qu'une rue à traverser.
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P 16
J'en avais visité, des chambres mortuaires, crèche de pauvre ou carrée huppée. Tourtes, elles dégageaient la même impression. Dans le sillage de la crève, les objets prennent de la gravité. Même les plus tartes.

En un temps normal, personne s'attarderait sur une loupiote ou un verre à dents. Il suffit d'un maccabée pour qu'on leur trouve de la dignité.
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Vidéo de Patrick Pécherot
Rencontre avec Patrick Pécherot au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : Hével. La Série Noire/Gallimard
Médiation : Tara Lennart Captation : Colères du Présent
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