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Revoir Paris - BD tome 1 sur 2
EAN : 9782203043275
64 pages
Casterman (05/11/2014)
3.43/5   150 notes
Résumé :
Les créateurs des Cités Obscures nous offrent leur vision de Paris dans le futur.

Février 2156. Kârinh est née dans l’Arche, une colonie spatiale créée par un groupe d’anciens Terriens qui a coupé tout lien avec sa planète d’origine. La jeune femme a toujours rêvé de cette Terre qu’elle n’a jamais vue, et tout particulièrement de Paris, ville découverte dans des livres miraculeusement préservés. Elle a donc sans hésiter accepté de diriger seule le Tub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Avant d'entamer la lecture du second et dernier tome, j'ai voulu relire ce premier opus pour me rafraîchir la mémoire, et par la même occasion partager mon avis.

J'avais découvert cette bande dessinée grâce à l'exposition Revoir Paris que j'étais allée voir en 2015 à la cité de l'architecture & du patrimoine.
J'avais notamment pu admirer les belles planches exposées, réalisées à partir de différentes techniques comme l'encre de Chine, l'acrylique et le crayon de couleur.
Les tons pastels des dessins de cette BD sont plutôt agréables. La représentation de l'architecture est sublime: le détail des bâtiments et les perspectives sont travaillés tout en finesse.

Concernant l'histoire, nous sommes projetés en 2155.
Kârinh, est une jeune femme qui a toujours vécu dans une lointaine colonie spatiale: l'Arche. Elle est plutôt retissante à l'avenir qui s'impose aux femmes de sa colonie, avec l'obligation d'avoir deux enfants minimum pour stabiliser la population et éviter son vieillissement.
Kârinh rêve d'autre chose. Elle est passionnée par la Terre et seul Paris la fait rêver.
Quand un long voyage pour aller sur Terre est proposé à des volontaires, elle saute sur l'occasion pour découvrir la ville lumière qu'elle a toujours imaginé à travers de vieux livres qu'elle possède.
Nommée cheffe de bord, on va la suivre pendant son long voyage avec ses quelques compagnons très âgés.
Elle ne connaît presque rien de son histoire; sa mère est née sur l'Arche mais son père est terrien. Son obsession est alors de découvrir qui sont ses parents et l'espoir de les retrouver.

La première fois que j'avais lu cette histoire j'avoue avoir été un peu dubitative. Même en ayant vu l'exposition, je ne m'attendais pas à être projetée dans un univers si surprenant avec un Paris complètement méconnaissable. La démarche prospective que propose cette BD est assez déstabilisante malgré son graphisme remarquable.
Mais à ma seconde lecture, je savais à quoi m'attendre et cette fois j'ai vraiment apprécié l'histoire. L'alchimie entre les dessins et les dialogues est bien réalisée.
Le caractère volontaire et déterminé de notre héroïne colle bien avec le scénario. La fin nous tient avec du suspense. J'ai hâte de lire la suite!
L'objet livre en lui-même est très joli avec sa belle couverture qui nous fait rêver à un avenir possible de notre cher Paris. Les décors sont vraiment agréables à regarder.
Tout comme l'ont tentés Le Corbusier, Horeau ou Perret, Schuiten et Peeters nous proposent une belle réinvention de la capitale!

D'ailleurs, je vous invite à visiter le magnifique travail de reconstitution 3D des monuments de Paris à différentes époques, réalisé par Dassault Systèmes; visions que l'on pouvait en partie admirer à l'exposition : paris.3ds.com
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Je connais Schuiten depuis un moment déjà quand mon frère m'avait fait découvrir « L'enfant penchée » et son univers très particulier. À l'époque, j'avais 15 ans et j'avais très apprécié leur style et les détails dans leurs graphismes. C'est grâce à une masse critique de l'an dernier que j'ai su qu'ils avaient sorti un nouvel album. Je me suis ruée tout naturellement dans une librairie pour l'acheter et je l'ai enterré dans ma PAL. Merci à Myriam pour l'en avoir sorti même si j'ai moins accroché à ce nouvel univers.

L'atmosphère de ce volume est vraiment particulière, on ne comprend pas tout de suite dans quoi s'est embarqué Kârinh ni ce qu'elle fait dans ces immersions. Pour moi, je ne sais pas pourquoi, j'étais persuadée qu'il s'agissait d'immersions dans le présent de Paris, vu que les personnes rencontrées réagissaient à la présence de Kârinh. Au vu des informations qu'on a sur l'Arche, le pourquoi de la mission et le passé de Kârinh, l'histoire est assez difficile à cerner. Elle passe finalement plus de temps à être en immersion dans son « étrange » Paris que les 2 pieds dans la vie réelle. C'est donc, pour mon cas, un peu dur de m'intéresser à l'histoire et à ce personnage principal. À voir donc si je me procure le second tome à sa sortie.

Pour ce qui est des graphismes, ils sont toujours aussi beaux. Les bâtiments sont très bien détaillés, comme toujours chez Schuiten. Comme d'habitude, l'imagination est au rendez-vous même si je n'ai pas du tout adhéré à ce nouvel univers. Je n'ai pas souvenir que cela soit aussi obscur dans leurs précédentes BD, même si elles appartenaient à la série des « Cités Obscures ». Les graphismes étaient essentiellement en noir et blanc alors que dans celle-ci, il y a des couleurs. Cela change et en même temps, je pense que cela m'a un peu perturbé...

Comme vous l'aurez compris, cette nouvelle BD du célèbre duo Schuiten/Peteers m'a beaucoup moins séduite que leurs précédentes réalisations. L'histoire m'a semblé brouillonne, comme leur personnage principal, et n'a pas un réel but. le passé nous est inconnu et le présent n'est guère mieux, nous naviguons le plus souvent dans les rêves de Kârinh. Je verrais bien à la sortie du 2 si je l'achète ou non. Je vous conseille néanmoins de lire cette BD pour vous en faire une idée même si en mon sens, ce n'est pas la meilleure qu'ils ont produites. Merci néanmoins à Myriam, -1 dans ma PAL !

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Quel étrange voyage ! Cette première partie est entièrement placée sous le signe du voyage. Elle commence alors que le vaisseau spatial dont Kârinh est la cheffe de bord vient de partir et elle se termine avec un arrêt dans ce voyage. Durant la première moitié de ce tome, Kârinh est seule consciente à bord du vaisseau. Elle tient un journal de bord auquel le lecteur a accès régulièrement. Elle se parle à elle-même à haute voix. Il y a de rares dialogues avec Silvio, l'intelligence artificielle du vaisseau (une vague réminiscence d'HAL 9000, en moins menaçant et moins philosophe). Elle est interpellée par les individus qui peuplent les lieux parisiens qu'elle visite en rêve.

Dans la deuxième partie de ce voyage, Mikhaïl Winckelmann (l'un des passagers) a été réveillé depuis l'Arche et il fournit un interlocuteur à Kârinh, puis par la suite un jeune adolescent s'appelant Coy servira de guide à Kârinh. le journal intime de l'héroïne permet au lecteur de se faire une idée sur ses motivations et ses objectifs, ainsi que sa façon de penser. Les interventions de Mikhaïl puis Coy apportent un autre regard sur ses actes, d'un individu plus vieux (plus responsable), et d'un autre plus jeune (plus pragmatique).

Dans la première partie, le lecteur découvre l'obsession de Kârinh pour la ville de Paris, son savoir lacunaire et l'origine de cette obsession. Par la suite il se rend compte que Kârinh est plus un personnage principal qu'une héroïne, certaines de ses actions étant sujette à critique. du coup le lecteur est un peu déstabilisé dans la mesure où il prend conscience qu'il ne s'agit pas d'un simple récit d'aventure, d'une expédition à la recherche d'un trésor avec un héros au coeur pur. Au voyage de Kârinh répond celui du lecteur qui avance sans certitude sur ce que lui réservent les pages à venir. Verra-t-il Paris dans ce tome ou non ? Faudra-t-il attendre le tome suivant ? Y aura-t-il un voyage de retour ?

Comme dans le cycle des Cités Obscures (à commencer par "Les murailles de Samaris"), le lecteur sait qu'une grande partie de la narration est portée par les dessins de François Schuiten. le début offre une séquence fantasmagorique pendant laquelle Kârinh vole entre les poutrelles de la Tour Eiffel, comme un corps astral, perceptible par les touristes. Elle s'achève par une grande case évoquant une gravure de Gustave Doré (page 8). Par la suite, le lecteur observe également un hommage à l'oeuvre d'Albert Robida (1848 - 1926).

Puis le lecteur découvre quelques coursives et salles du vaisseau spatial, environnement géométrique et stérile, dépourvu de la poésie de l'enchevêtrement des poutrelles. La séquence dans le jardin botanique du vaisseau offre une bouffée d'air frais au milieu de cet environnement végétal et fruitier, à la fois à Kârinh et au lecteur. La séquence d'après replonge le lecteur dans un rêve de Kârinh et dans la galerie Vivienne à Paris. le lecteur peut enfin se repaître de cette architecture parisienne et fouiner dans les cases pour y déceler un détail (en l'occurrence des titres de livres faisant références à Pâhry, une ébauche d'histoire des Cités Obscures, ou à Grandville).

Le lecteur apprécie donc que Kârinh quitte enfin le vaisseau au deux tiers du récit pour pouvoir bénéficier de dessins débarrassés de l'environnement limité du vaisseau. Ce changement de lieu s'accompagne d'un changement radical du traitement de la lumière, passant de la lumière douce et chaude du vaisseau, à la morne grisaille de la réalité.

Cette première partie de "Revoir Paris" déconcerte de prime abord par sa linéarité, son mouvement de balancier entre un présent stérile et des séquences oniriques magnifiques aux règles peu claires (Comment y a-t-il une interaction avec les badauds ? Pourquoi Kârinh garde-t-elle la même tenue ?).

En dehors du voyage, le lecteur ne décèle qu'une seule autre thématique forte : l'absence parentale qui conditionne les aspirations de Kârinh. Dans le dernier tiers, il détecte également une forme de commentaire sur Paris (ville et mythe), et sur même sur le Grand Paris (ou Paris métropole).

À l'évidence, le lecteur assidu des autres collaborations de Schuiten et Peeters (le cycle des Cités Obscures) repère également d'autres signes. Cela commence avec une phrase du journal de Kârinh : "Karl et Irina ont longuement essayé de me dissuader". Cette phrase fait écho au comportement identique des amis de Franz Bauer dans "Les murailles de Samaris". Il y a également la mention furtive de Pâhry.

Il regarde également d'un autre oeil le personnage principal. Dans le vaisseau, elle ne porte qu'une culotte et un chaste maillot de corps. Les auteurs remercient leur modèle en début d'ouvrage ; ils ont choisi une femme à la morphologie longiligne. La situation justifie que Kârinh soit dans une tenue décontractée et informelle, et les dessins ne réduisent pas le personnage à un objet sexuel, ni n'induisent une forme d'érotisme. Toutefois ce choix reste déconcertant, et sans vraiment être porteur de sens, autre que Kârinh serait une femme enfant (le lecteur est mesure de calculer son âge grâce aux informations éparpillées dans le récit), inconsciente ou refusant son caractère sexué (hypothèse vraisemblable du fait de son refus de se plier à son obligation de procréer sur l'Arche). Il devient encore plus incompréhensible au regard du rôle des femmes dans les tomes des Cités Obscures.

Alors il reste à faire comme Kârinh, à se plonger dans ses recherches sur Paris et sur ses métamorphoses, sur les traces qu'elles ont laissées et qui sont perceptibles par Kârinh dans ses voyages. le lecteur regarde Kârinh se confronter à la réalité, éprouver les visions de son obsession pour Paris, à l'aune de ce qu'elle découvre, comme le lecteur confronte ses attentes à la réalité des pages qu'il découvre, charmé par une poésie vénéneuse.
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2155, l'Arche. Kârinh fait partie de la petite équipe chargée de retourner sur Terre, la terre de leurs ancêtres. Presque tous ont plus de 90 ans, sans doute nostalgiques du passé de leurs parents.
Lors du voyage en vaisseau, chargée de la mission, elle se drogue régulièrement pour pénétrer le Paris qu'elle connaît à travers de vieux livres rescapés, et ne se préoccupe pas vraiment de la mission en elle-même. Son objectif: retrouver ses parents, sa mère originaire de l'Arche et son père terrien. Ses origines sont la raison de son exclusion, enfant, et de la méfiance qu'elle provoquait. Maintenant, elle se fiche de ne sans doute jamais retourner à l'Arche. Son rêve, c'est Revoir Paris.
Comme je pense tous les récits de science-fiction, la vision de l'avenir est angoissante. Les Humains s'entre-déchirent, la Terre n'est plus qu'un champ de guerre, dévasté, intoxiqué; heureusement, les représentation d'un Paris du vingt-et-unième siècle sont suffisamment décalées, Jules Verniennes, pour qu'on puisse se détacher du propos réaliste.
Le livre, dans son ensemble, est très beau, mais rien de surprenant de la part de ces artistes bien assis sur leur art. Belle couverture, pages épaisses et sentant bon, illustrations riches, fines, oniriques, magnifiques, et scénario envoûtant, entraînant. Dur de ce dire qu'il va falloir attendre une année au moins avant de connaître la suite de l'histoire...
Revoir Paris nous transporte à la limite du rêve et du cauchemar, tout doucement mais sûrement, dans un Paris méconnaissable. Une bande dessinée très attendue et enfin publiée!
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2051 Devant l'aggravation de la situation terrestre un groupe de pionners construisent des vaisseaux et partent dans l'espace fonder l'Arche. Cent ans plus tard un groupe est envoyé sur terre pour voir ce que leur planète originelle est devenue. Kârinh est la chef d'équipe mais son rêve et sa drogue lui fait oublier ses responsabilités.

C'est un voyage onirique de science fiction que nous livrent Schuiten et Peeters. On reconnait dans chaque case leur griffe. Et j'avoue avoir eu autant de mal à rentrer dans leur univers que lors de mes précédentes lectures. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, surement une histoire d'affinité.
On met pas mal de temps à définir la situation, et bon nombre de choses restent tout simplement bizarres et inexpliquées. Bien sur l'histoire n'est pas finie, un deuxième tome devrait conclure Revoir Paris.
Je trouve un certain manque de dynamisme avec trop peu d'intéraction entre les personnages, peu de dialogue.

L'objet livre en lui même est attrayant. Une belle couverture, des pages épaisses et des dessins soignés. On pourrait repprocher la fadeur des couleurs mais celles-ci sont typique de l'auteur et donnent un aspect nostalgique qui collent plutot bien à l'oeuvre je pense.
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critiques presse (3)
Sceneario
22 mai 2018
Le graphisme de Schuiten retient toujours autant notre attention. C'est magnifique, les architectures sont incroyables, ces visions de Paris, que ce soit le "passé" ou le future, sont incroyables. De même que les intérieurs du Tube sont étonnantes.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
01 décembre 2014
Une fois de plus, Schuiten et Peeters nous emmènent de façon convaincante dans leur futur vintage. Partant des images des grands illustrateurs de l’utopie, ils laissent vagabonder leur imagination, égrenant leurs images splendides dans un conte philosophique, étrange et fascinant entre angoisse et beauté.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
12 novembre 2014
La sortie d'un album de François Schuiten et Benoît Peeters est toujours un événement. Revoir Paris se décline comme un concept, entre plongées dans le passé et perspectives futures de la ville lumière.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il était temps que j'échappe à cette vie immobile, à la commémoration sans fin de "notre" glorieuse épopée: celle de nos arrière-grands-parents qui, il y a un siècle, ont préparé le Grand Départ dans un secret absolu.
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Peut-être suis-je simplement tombée au mauvais moment... je ne peux pas croire que les parisiens soient tous aussi agressifs.
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C'est pas à moi que tu vas expliquer à quoi ressemble Paris. Je suis né sur la Seine moi... Ici c'est Paris-Tancarville.
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Les livres étaient devenus rarissimes au moment où nos communications avec la Terre ont été rompues. Qui aurait imaginé que ces papiers "obsolètes", comme on disait, ces vieilleries que l'on "désherbait" dans les dernières bibliothèques, redeviendraient un jour notre seule mémoire, notre unique accès à la connaissance ?
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Quant aux Terriens, à ceux des Terriens qui ont survécu, on dit qu'ils ont rapidement sombré dans la plus abominable barbarie. On ne peut même pas parler d'un retour à l'animalité. Les animaux ne dévorent pas leur propre espèce comme l'auraient fait les derniers humains...
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