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Mireille Robin (Traducteur)
EAN : 9782748900446
92 pages
Agone (01/09/2005)
3.92/5   13 notes
Résumé :
De sa main droite, Popier enregistrait les condamnations, de la gauche, il arrachait de petits morceaux de celle qu'il avait volée, les portait à sa bouche en faisant attention à ce qu'on ne le voie pas et les avalait après les avoir humectés sous sa langue. Puis sa main se glissait à nouveau sous son vêtement, à la recherche d'une autre bouchée. C'est ainsi que Jean-Louis Popier, greffier du tribunal institué par la grande Révolution française, mangea sa deuxième m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"L'homme qui mangeait la mort " de Borislav Pekic (96p)
Ed. Manufacture de prose.
Bonjour les fous de lectures...
Nous voici partis à la découverte d'un auteur monténégrin.
Voici l'histoire de Jean-Louis Popier.
Est-elle vraie ou n'est-elle que fiction ?
Rien ne prouve son existence, mais rien non plus ne prouve qu'il n'a pas existé.
Vous ne trouverez sa trace dans aucun manuel d'histoire, ni archives. Seule la transmission orale a "survécu".
Il fait partie de ces petite gens entrés dans l'oubli.
Le rôle de Borislav Pekic est de mettre en avant ce mangeur de mort .. pour autant qu'il ait existé !
Cela se passe dans les premières années de la révolution française. Jean-Louis Popier greffier du tribunal enregistre les condamnations mais, suite à un malentendu, il en choisit une et avale discrètement… d'autres suivront.
Sa volonté d'épargner les petites gens grandit mais qui épargner ? pourquoi l'un et pas l'autre ?
Est-il devenu juge en cette période sanglante ?
Où le mènera cette expérience désespérée ?
Réflexion sur la justice, l'art difficile de juger, de condamner et d'épargner.
Etrange histoire ( peut-être vraie ) mais belle découverte.
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Je viens de terminer une nouvelle que je n'ai pas trop aimé. Il s'agit de 'L'homme qui mangeait la mort' écrit par Borislav Pekic , publié par AGONE.

Pendant ma lecture, j'ai observé que l'originalité de cette histoire frappe le lecteur. Néanmoins, je n'ai pas du tout trouvé la lecture fluide. Il utilise énormément de dates qui rendent la lecture éprouvante et qui donne un fond politique et monotone.

Notre auteur a décidé de mettre le protagoniste , Popier, un greffier au bureau de greffe de Tribunal révolutionnaire , sur un piédestal. Popier avait sauvé des vies en avalant les condamnations pendant la Terreur .

Ce récit inventé reste toujours en surface, même si pour une nouvelle , il aurait pu creuser davantage.

J'ai apprécié que le narrateur soit omniprésent ,cependant, le style à mon goût était fade et manquait d'énergie.
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Histoire & Fiction : L'auteur nous entraîne en plein coeur des rouages de la Terreur en nous propulsant derrière l'épaule de Jean-Louis Popier, greffier au Tribunal révolutionnaire. Cette nouvelle relate l'état de tension et de peur d'une époque sombre et carnassière. On se sent étouffer sous les nombreux condamnés et prêt à se cacher pour sauver notre tête. Notre Révolution française écrite par un serbo-croate se veut cruelle et impassible face à la mort, mais aussi romanesque…
En effet, Pekić nous propose de partir de l'idée que ce héros caché de Popier – voleur et mangeur de condamnation – a existé. Il fait donc vivre à travers son personnage, une légende orale ; sans oublier de se gausser un peu des hagiographes et autres enquêteurs de l'histoire pas toujours neutres. Ainsi, ce héros de l'ombre prend vie et on entre dans cette mise en scène entre fiction, fable et vérité sans parachute et en en dévorant les pages.

Humanité & Hasard : Notre Popier est un héros de l'ombre. Spécimen d'un groupe de rebelle charitable prêt à se mettre en péril pour sauver des vies de la machine révolutionnaire qui s'emballe, il se construit sous nos yeux cet homme qui se veut être une possibilité de ces légendes de sauveurs parmi les greffiers et autres personnels du Tribunal – de la mort. Ainsi, Popier part – un jour pas fait comme un autre – avec une condamnation. Transi de peur lors de la découverte de sa faute, il décide de manger la condamnation pour s'éviter de très graves problèmes. C'est, par cette heureux hasard, que Popier va commencer sa révolte et ses sauvetages quotidiens.
Le héros fait donc preuve d'une humanité dangereuse pour lui-même et dirigée par le hasard. Non seulement, il découvre le pouvoir entre ses mains par hasard, mais ensuite sauvera des condamnés par hasard… Vous le devinez : des cas de conscience – que je vous laisse découvrir – se présenteront à notre bon Popier ! Cette légende est d'une beauté attendrissante par sa simplicité et son envie de bien faire. J'ai été chamboulé par la bonté de cette âme qui se questionne encore malgré son action en oeuvre et se torture de ne pas pouvoir faire mieux, ou plus.

En une phrase… Cette nouvelle très courte – à peine 70 pages – fait du lecteur un dévoreur de livre sans remords ; à l'instar de notre Popier narré, dévoreur de condamnation sans regrets.
Lien : https://leslecturesdeninablo..
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Un roman court, presque une Nouvelle, très bien écrit, bien imaginé et déconcertant. Une belle découverte inattendue, de cet auteur que je ne connaissais pas, né au Monténégro.

C'est l'histoire (romancée) de Jean-Louis Popier qui est greffier au Tribunal révolutionnaire durant la Révolution française. En suivant une certaine logique et une certaine moralité qui n'appartiennent qu'à lui, il va sauver un condamné à mort par jour, en "mangeant" leur acte de condamnation.

"Potier avait une écriture qui répondait tout à fait aux exigences de la Révolution : d'une angulosité puritaine, d'une clarté romaine, d'une lisibilité patriotique, sans aucune de ces fioritures susceptibles de rappeler les chartes royalistes. "

J'ai trouvé cette histoire très moderne et bien imaginée : pourquoi sauver un tel et pas un autre ? Quelle logique utiliser ? Est-ce que les critères personnels entrent en jeu ?

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En ce temps-là, il était à la mode, à Paris, de collectionner des objets ayant trait aux exécutions. La vie s’insurgeait contre la mort et l’échafaud en les présentant comme des amusements anodins. Dans les bureaux du tribunal, parmi les greffiers qui avaient le privilège de pouvoir approcher le bourreau Samson et les autres servants de la guillotine, on s’échangeait des pièces rares. Son voisin, l’archiviste Chaudet, possédait une mèche provenant de la perruque de Louis XVI et, tandis que Popier mâchait lentement son déjeuner, il était justement en train de négocier avec le greffier Vernet l’échange de quelques cheveux du roi contre une bouclette de la fille Corday. Plus tard, on se disputerait les morceaux de la dernière chemise de Danton, le pansement ensanglanté que Robespierre avait porté sur sa mâchoire blessée et autres raretés, parmi lesquelles d’habiles contrefaçons. Un scandale éclaterait quand on découvrirait, rien que dans le greffe, trois balles prétendument tirées sur l’Incorruptible, alors qu’une seule pouvait être authentique.

Popier n’avait jamais pris part à ce commerce, ni parié un seul sou au jeu consistant à deviner combien de personnes seraient tel jour exécutées. Sa réserve, en ces temps où la Raison dévorait jusqu’à soixante vies par jour et où les Parisiens étaient devenus totalement indifférents à la mort, ne peut signifier qu’une chose : que lui y pensait, et qu’il compatissait avec ceux qui mouraient. (pp. 29-30)
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Il vivait enfermé dans le palais de justice comme dans une morgue, inscrivant des noms morts dans un registre sans vie, et il s'imaginait que tout Paris était aussi mort que lui, que dans ses rues on n'entendait que le grincement des roues des charrettes transportant les condamnés, le roulement des tambours de la garde nationale et le sifflement du couperet.
Mais Paris vivait ! Paris s'amusait ! Paris riait !
Il éprouva de l'amertume et un certain agacement en voyant tous ces gens qui le laissaient, lui, Jean-Louis Popier, se soucier de la guillotine alors qu'eux-mêmes vivaient comme si elle n'existait pas et qu'ils avaient l'éternité devant eux.
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