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Critique de MassLunar


Le Bossu de Montfaucon possède d'abord l'avantage de bénéficier d'une agréable première de couverture avec ce regard encapuchonné qui renvoie inévitablement à ce mystérieux bossu de cette bd qui n'est autre qu'un certain personnage inventé par Mr Victor Hugo... Mais loin de se focaliser sur le bossu, cette bd scénarisé par Philippe Pelaez et dessiné par Eric Stalner avec à la couleur Florence Fantini est avant tout un sympathique titre historique, un peu indigeste dans un premier temps, mais qui dispose de bons moments forts suffisant à attirer l'attention de son lecteur.

Comme la plupart des bd historiques de courte durée ( ce titre est prévu en deux volumes), il faut d'abord savoir appréhender le contexte historique. Ce qui peut nécessiter une petite relecture, d'autant plus au milieu de tous ces personnages d'abord résumé par le contexte historique de l'époque. L'intrigue de cette bd n'est pas simple à appréhender et nous jette un peu brutalement dans cette fosse de l'Histoire durant laquelle se côtoie diverses guerres intestines et querelles de pouvoirs. En l'occurrence, ici, en cette fin de XVème siècle, c'est le duel qui oppose Anne de Beaujeu, fille ainée du précédent roi décédé et actuelle régente du royaume face au capricieux Louis d'Orléans. Chacun d'eux a ses cartes en mains. D'un côté, Anne de Beaujeu peut compter sur l'aide d'un impitoyable homme de main tandis que Louis d'Orléans bénéficie de l'aide innatendu d'un chevalier bâtard et de son ami bossu.

On le comprend vite, Ce dernier n'est autre que notre cher Quasimodo relégué un peu au rang d'homme de main mais dont la présence demeure bien marquante à chacune de ses apparitions. En somme, les personnages sont plutôt réussis avec quelques surprises comme Jeanne la Boiteuse , une femme touchante méprisée par son mari et qui s'attache à Quasimodo. Ainsi, il y a un mélange réussi de personnages historiques et fictifs emmené par le dessin tout en gueule d'Eric Stalner qui dessine aussi bien des femmes gracieuses que d'infâmes salopards. Les décors sont à la hauteur et on remerciera Florence Fantini à la couleur pour quelques remarquables passages comme une vue tout en profondeur de Nantes ou un massacre hivernal aux allures de western.

Ainsi, ce premier volume du Bossu de Montfaucon combine quelques bons ingrédients mais dommage qu'il soit alourdit par un contexte historique mal emmené et quelques répliques indigestes. C'est peut-être un point un peu rebutant de ce titre : des dialogues qui manquent de force et sont calqués sur un ton romanesque et soutenu comme si les auteurs avaient voulu rester sur de la prose plutôt que de donner encore plus de force et de rythme au dessin. C'est notamment le cas avec un Quasimodo au final peu présent dans ce premier tome et qui est cantonné à un rôle de sbire un peu simplet tandis que les nobles nous assomment avec leurs discours et complots. C'est dommage mais on va attendre le second volume pour se faire un avis définitif quand à ce Bossu de Montfaucon.

En somme, nous avons une bd historique dont les bons ingrédients se mélangent dans un ragoût un peu lourd au premier abord à cause notamment d'un contexte historique un peu déboussolant et des répliques parfois ronflantes. Malgré tout, ce premier volume combine tant bien que mal, action, complot et personnages attrayants pour nous faire passer un bon moment de lecture. En espérant que le tome 2 soit plus relevé et digeste.
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