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EAN : 9782702144633
240 pages
Calmann-Lévy (07/01/2015)
3.48/5   32 notes
Résumé :
Washington D.C., 1972. Le jour où une jeune femme vient le voir pour lui demander de retrouver une bague à laquelle elle dit beaucoup tenir, Derek Strange, ancien flic devenu privé, se retrouve sur le terrain de chasse de Frank Vaughn, son ancien collègue resté policier. La bague a en effet été volée par un petit junkie abattu chez lui à bout portant.
Les deux hommes se retrouvent alors peu à peu à traquer une espèce de tueur fou, un certain «Red Fury» Jones,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Avec Georges Pelecanos, dont je goûte pour la première fois la prose hautement relevée, je visite les dessous peu ragoûtants de la capitale des États-Unis!
Le récit que fait Strange, à la troisième personne s'il vous plaît, se situe quatre années après l'assassinat de Luther King et des émeutes raciales qui s'ensuivirent... L'action se situe, de même, au moment où va éclater l'affaire du Watergate. Voilà pour un contexte historique assez précis pour rendre ce polar noir, dans tous les sens du terme, passionnant et captivant.
Vaughn, le flic blanc vétéran de guerre et Strange le privé noir à pantalons pattes d'eph' et chemises à col pelles à tartes, vont affronter Robert Lee Jones et sa compagne Coco... Sortes de Bonne and Clyde noirs à la sauce barjo: le tueur avide de gloire, fut-elle de courte durée, et la mère maquerelle! du beau monde, bientôt rejoints par deux tueurs de la Mafia venus récupérer leur dû...
Dans la pure tradition des noires séries de chez Gallimard, les personnages boivent sec, fument comme une caserne de pompiers ou se font quelques rails de coke... Tout ça court sur vingt-deux chapitres avec coups de feu et morts violentes et tabassage au passage. Avec, bien sûr, de la bonne musique du début des seventies!
Avec un tel démarrage chez Pelecanos, Horusfonck n'en a pas fini avec une oeuvre qui promet tellement!
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Apparu furtivement, si l'on en croit l'introduction de l'auteur (je n'en ai aucun souvenir) dans un précédent roman de George Pelecanos il y a de cela quelques années (Les jardins de la mort, 2008), Robert Lee Jones, dit Red Fury, est un de ces gangsters poussés autant par le désir de devenir des légendes que par un instinct de mort.
« le lustre de la carrosserie et les plaques personnalisées rendaient facile l'identification du véhicule partout en ville, mais Robert Lee Jones s'en fichait. L'important, pour lui, c'était qu'on se souvienne de lui et que ce qu'il faisait soit fait avec classe. »
Cela commence par le meurtre sur commande d'un junkie testeur de drogue pour remonter vers son fournisseur et le dépouiller, tout cela avec la complicité de sa compagne Coco, tenancière de bordel de son état. Puis, grisé, Jones se lance en ce printemps 1972 dans une fuite en avant semée de sang et de violence avec à ses trousses l'inspecteur Vaughn et un jeune détective privé, Derek Strange.
Auteur depuis quelques années de romans qui, sans être foncièrement mauvais, sont loin du niveau de son D.C. Quartet ou même de la série qu'il a consacrée à Terry Quinn et Derek Strange, Pelecanos semble ici chercher quelque peu à se retrouver en revenant vers un de ses personnages phares. Après avoir raconté, dans Hard Revolution les premières années comme flic de Strange au moment des émeutes de 1968, il revient donc dans ce Washington des années 1970 qui lui est familier. C'est d'ailleurs là ce qui fait l'essentiel de l'intérêt de Red Fury, cette capacité qu'a Pelecanos de faire revivre une ville et une époque avec un luxe de détails, tant matériels que moraux. Si l'on voit défiler toute une galerie de voitures, de fringues et, bien entendu de musiques de ce temps-là, on voit aussi les barrières ethniques qui peinent à se lever ou la recherche de bonne conscience de la petite bourgeoisie blanche qui peine à concilier les idéaux qu'elle voudrait défendre et les préjugés dont elle n'arrive pas à se déparer.
Du côté de l'intrigue elle-même, Pelecanos fait preuve de son savoir faire coutumier sans le forcer. Il place intelligemment ses pions et quatre arcs narratifs différents – l'enquête de Strange à la recherche d'une bague volée, celle de Vaughn à la recherche de Jones, celle de deux mafieux italiens à la recherche du même Jones, et Jones à la recherche de la gloire – amenés bien entendu à se rejoindre. le tout est mené à bon rythme, s'enchaîne sans accrocs et se révèle donc efficace faute d'être original.
Déjà vu, déjà lu, Red Fury que Pelecanos indique avoir « écrit dans la fièvre, pendant l'été 2011 » relève certainement de la récréation pour son auteur tout comme pour le lecteur qui, s'il a déjà lu les précédents romans de Pelecanos, prendra certainement un réel plaisir sans grande surprise toutefois. Pour ceux qui ne connaitraient pas l'auteur, c'est peut-être une bonne manière de se familiariser avec son univers avant de passer à quelque chose de plus abouti comme le fabuleux King Suckerman.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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«Chaque fois que je lis un roman de George Pelecanos, je reste un rien intimidé, un rien envieux, et totalement certain d'avoir vécu le mariage parfait entre art et vérité. Ce mec est un trésor national.»
Cette citation de Dennis Lehane résume parfaitement tout le bien que je pense des romans de George Pelecanos, et ce Red Fury ne fait pas exception à la règle.
Dès sa parution, je me suis empressé de l'acheter et de le lire toutes affaires cessantes, ce qui n'aura pas été sans quelques grincements de dents du côté d'un certain nombre d'ouvrages qui peuplent ma PàL, qui attendent patiemment leur tour.

Introduction : Derek Strange et son nouvel associé Nick Stefanos, détectives privés prennent un verre dans un bar, lorsqu'une chanson des années 70 qui passe au juke-box amène Strange à évoquer une histoire qui s'est passée à cette époque.
C'est l'histoire de Robert Lee Jones, surnommé Red Fury Jones, criminel notoire et ultra violent. Avec sa compagne Coco, tenancière de bordel, ils forment une sorte de Bonnie and Clyde noirs américains.
« C'était une Plymouth Fury, version GT Sport, un coupé deux portes à phares escamotables, propulsée par un V8 de 7,2 litres et un carbu à quatre corps. Elle était bicolore, rouge sur blanc, et les plaques minéralogiques personnalisées disaient : »Coco. »…
Le lustre de la carrosserie et les plaques personnalisées rendaient facile l'identification du véhicule partout en ville, mais Robert Lee Jones s'en fichait. L'important pour lui, c'était qu'on se souvienne de lui et que ce qu'il faisait soit fait avec classe. »
Pour ce personnage l'auteur s'est inspiré de la vie de Raymond « Cadillac » Smith.

Strange est engagé pour retrouver une bague volée, ce qui le met sur la piste de Red Fury Jones, alors que l'inspecteur Frank Vaugh, son ex-coéquipier recherche ce même Jones pour meurtre. C'est l'occasion pour nous de retrouver Strange à ses débuts de détective privé, après qu'il ait quitté la police.

Comme dans tous les romans de Pelecanos, « Red Fury » nous propose un tableau saisissant de ce qu'était la vie dans le Washington DC du milieu des années 1970. Il fait évoluer ses personnages dans les quartiers de Washington ou vivent des gens ordinaires, noirs et blancs, dans un environnement dominé par la pauvreté, la drogue et la violence. le roman traite bien sûr du crime, mais en fin de compte c'est davantage une réflexion sur le bien et le mal.

Le Mc Guffin(1) de l'histoire, cette bague que Strange a été engagé pour retrouver, est présente tout au long du livre, et elle change de mains plusieurs fois. Elle n'a en définitive pas trop d'importance, elle sert en fait de fil conducteur et de lien entre les différents évènements La seule histoire qui importe est celle de Strange, Vaughn et Red Fury, qui désire avant tout que l'on se souvienne de son nom.

Le style de Pelecanos est fluide, les dialogues vifs et l'histoire menée à un bon rythme, avec des rebondissements à chaque chapitre. Outre quelques références à l'histoire(Watergate), c'est le temps des pantalons pattes d'éléphants, des chemises voyantes et des coupes afro. Les références automobiles sont nombreuses et participent pleinement au côté « vintage » de ce roman (lecteurs 8 pistes en série!). Les cinéphiles se souviendront que la Plymouth Fury est l'héroïne du film « Christine », de John Carpenter.
La bande-son, entre soul et funk, bien dans le tempo des années 70, est en particulier d'une grande richesse, avec des morceaux marquants de cette époque dont je vous propose quelques extraits :

« No name Bar », tiré de la B.O du film Shaft
https://www.youtube.com/watch?v=Vk6c9r4Zb0w
« If loving you is wrong » de Luther Ingram
https://www.youtube.com/watch?v=FvJj7SN9EWI
ou bien « Where is the love » de Roberta Flack et Donny Hathaway
https://www.youtube.com/watch?v=6Sl-MHhEJxI

J'ai aimé ce roman qui dégage un agréable parfum de nostalgie. On a l'impression de retrouver des amis longtemps perdus de vue. Les connaisseurs de l'oeuvre de Pelecanos apprécieront les clins d'oeil et références à d'autres bouquins, notamment la présence de Nick Stefanos, alors jeune adolescent magasinier au magasin de disques et radios Nutty Nathan, et Johnny Mc Guiness le vendeur, et dans le chapitre final la référence à l'avocate Elaine Clay que l'on retrouve dans « Funky guns ».

(1)Mc Guffin : Un McGuffin est un néologisme hitchcockien. C'est un objet qui ne sert qu'à faire agir l'acteur : la recherche de documents, un verre de lait, tout ce qui fait bouger, réagir, vivre le personnage et qui n'a aucune autre utilité que d'accroître le suspens (éventuellement).
Il déclare à Truffaut : « C'est extrêmement important pour les personnages du film, mais sans aucune importance pour moi, le narrateur. »
Le McGuffin ne veut rien dire, ne représente rien. le nom même est créé pour faire parler les bavards, et imaginer les plus folles théories. Il a une consonance écossaise, et pourrait être n'importe quoi, tant que c'est absurde.
(Source :www.ecrannoir.fr)
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Après avoir découvert George Pelecanos lors d'une master-class l'an passée aux Quais du Polar, j'avais eu très envie de découvrir un peu plus son travail. Si je n'ai pas encore regardé Treme ou The Wire, j'avais néanmoins lu un autre de ses romans, que je n'avais pas spécialement aimé ou détesté: je l'avais trouvé sympa, mais avec des longueurs. J'avais tout de même très envie de continuer à découvrir cet auteur, alors autant vous dire que j'avais hâte de lire Red Fury! Bilan des courses: et bien j'ai adoré ma lecture, on est pas loin d'un coup de coeur!

Le roman comprend plusieurs points forts. le premier, selon moi, est le style de George Pelecanos: sa plume est fluide, agréable, ça se lit vite et bien. Il n'est pas avare en détails et nous fait visualiser son univers sans aucun problème. Il sait installer une ambiance très particulière, passe d'un personnage à l'autre sans difficulté. On sent, je trouve, le côté scénariste de séries télévisées dans les dialogues et dans le soin apporté aux descriptions, les personnages... Les pages se tournent toutes seules et c'est vraiment agréable! Simple, précis, efficace, bref, rien à redire!


Quant à l'histoire, j'avoue avoir eu un peu peur au début. J'ai trouvé que la quatrième de couverture révélait beaucoup de choses, et du coup j'avais peur de ne pas avoir beaucoup de surprises. Mais au final, j'ai vraiment apprécié l'histoire: si elle s'avère un peu prévisible, elle reste néanmoins pleine de suspens, notamment grâce à l'ambiance instaurée par l'auteur. Il se passe beaucoup de choses, et on ne s'ennuie pas. J'ai aimé la fin, que là par contre je n'ai pas vu venir.

En ce qui concerne les personnages, je n'ai rien de négatif à dire à leur sujet. Derek Strange et Frank Vaughn forment une équipe dynamique et intéressante. J'ai particulièrement apprécié Derek et ses méthodes, son attitude, ainsi que le côté plus "molosse" de Frank. le couple formé par Red Fury et sa copine Coco est aussi intéressant: Red Fury est assez impressionnant, on n'a pas envie de le croiser sur son chemin! Les personnages sont un peu stéréotypés, mais efficaces. La sauce prend bien!

Pour terminer, un mot sur les thématiques. L'auteur se focalise surtout sur la course-poursuite entre Strange, Vaughn et Red Fury, mais il y a quelques éléments intéressants: on peut mentionner le sujet délicat des mentalités concernant la couleur de peau, sujet auquel se confrontent plusieurs fois les différents personnages et notamment Strange. Il y a aussi la difficulté de la police à faire régner l'ordre, devant faire face à des malfrats bien organisés ou à la loi du silence. le mensonge et les apparences sont également développés, à travers les personnages. On peut également mentionner les voitures, mais encore une fois c'est un domaine dans lequel je ne m'y connais pas (mais rassurez-vous, il n'est pas nécessaire d'être un expert automobile pour comprendre le livre!).

En bref, Red Fury a été une bonne lecture, que j'ai adorée! Maintenant je me dis qu'il faut vraiment que je me mette à The Wire et à Treme et que je lise plus de romans de George Pelecanos!
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Il y a des auteurs qui sont liés indissociablement à une ville, et dont celle-ci est comme un personnage à part entière de leur oeuvre. Il y a par exemple Los Angeles pour Michael Conelly et James Elroy. Et pour Washington DC, on a George Pelecanos. L'histoire de ce livre se passe donc à Washington, au début des années 70. Derek Strange, ancien flic noir devenu détective privé, reçoit la visite d'une femme qui lui demande de retrouver sa bague. Ladite bague a en effet été volée par un petit dealer de drogue abattu chez lui à bout portant au cours d'un règlement de comptes par Robert "Red" Lee Jones. Ce dernier est un métis à la coupe afro rousse et une grosse Chevrolet rouge (qui serait un hommage de Pelecanos à Stephen King et son classique Christine) qui est en cavale avec sa copine Coco (une mère maquerelle) mais ne fait tout pour faire parler de lui. Derek Strange et son ancien collègue flic Franck Vaughn vont se lancer à sa poursuite.
L'histoire en elle-même est assez classique. Mais c'est très bien ficelé. Il y a de l'action, du suspense, des répliques bien senties et peu de temps morts. On ne s'ennuie jamais, d'autant qu'en plus le livre est assez court. Les personnages sont bien décrits et hauts en couleur. En plus, même si je connais mal la soul, la funk et le blues, c'est truffé de références musicales bien agréables. Et en plus de ça, on est bien plongé dans l'ambiance du Washington des années 70 avec ses inégalités sociales et raciales (et l'on s'aperçoit que la capitale fédérale vaut très largement New York ou Los Angeles dans ce domaine). Bref, une très bonne lecture !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’était une Plymouth Fury, version GT sport, un coupé deux portes à phares escamotables, propulsée par un V8 de 7,2 litres et un carbu à quatre corps. Elle était bicolore, rouge sur blanc, et ses plaques minéralogiques personnalisées disaient : « Coco. » L’intérieur blanc en faisait une voiture de femme. Le lustre de la carrosserie et les plaques personnalisées rendaient facile l’identification du véhicule partout en ville, mais Robert Lee Jones s’en fichait. L’important pour lui, c’était qu’on se souvienne de lui et que ce qu’il faisait soit fait avec classe.
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Vidéo de George P. Pelecanos
Violences, bavures, corruption au sein de la police de Baltimore : comme souvent chez David Simon et George Pelecanos, l'histoire est authentique. Avec “We Own This City”, les créateurs de la culte “The Wire” reviennent ausculter, de l'intérieur, les arcanes des forces de l'ordre d'une des plus grandes villes du Maryland.
Construite sur deux temporalités, la mini-série HBO, diffusée sur OCS en France, est adaptée de l'enquête au long court de Justin Fenson, journaliste d'investigation au “Baltimore Sun”, où David Simon a aussi travaillé. Ces six épisodes à la réalisation très nerveuse prennent à bras le corps la thématique du racisme systémique dans la police en retraçant les méfaits d'une équipe en roue libre, galvanisée par une hiérarchie qui n'a d'yeux que pour la politique du chiffre.
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