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EAN : 9782072483424
136 pages
Gallimard (07/02/2013)
3.65/5   67 notes
Résumé :
Elles sont mères et filles, amies d'enfance, amantes..., portées par une ambition animée d'un sauvage esprit de revanche sur la misère et sur la mort, qui ont d'une façon ou d'une autre marque leur enfance. Dans un tempo soutenu, Chantal Pelletier rembobine ces vies violentes et fait tourner à toute vitesse la roue de la fortune et de l'infortune. Xiu, petite gymnaste de la province du Jiangsu, devient gérante de salons de massage à Hongkong. Sa fille, Daxia, qu'ell... >Voir plus
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Portrait de 5 femmes chinoises, de leur parcours de vie. Leurs vies s'entrecroisent.
Dans ce livre, l'auteur ne nous raconte pas 5 histoires, mais 5 portraits de femmes, à des périodes allant du 20ème au 21ème siècle. Leur destin se croise plus ou moins. 5 femmes différentes les unes des autres, liées les unes aux autres par le sang, la famille, l'amitié ou l'amour. 5 femmes chinoises qui veulent sortir du moule dans lequel elles sont nées. 5 femmes chinoises battantes. Ici, pas de pitié, pas d'apitoiements. Rien ne semble les arrêter. L'amour filial semble dur, voire absent parfois, que ce soit envers les parents ou envers les enfants.
Ce sont 5 histoires de batailles, réussies ou non. Avec à chaque fois, cette volonté de faire différemment, et surtout de faire mieux que la génération précédente. Un besoin urgent et impératif de s'échapper et de s'en sortir, coûte que coûte…
En tant que lectrice, j'avoue ne pas avoir aimé ces 5 femmes. Aucune ne m'a touché émotionnellement. Est-ce du à une culture complètement différente de la nôtre ? Est-ce du à l'écriture de Chantal Pelletier, que je découvre ici pour la 1ère fois ?
Ce que je retiens de ces 5 femmes chinoises : des parcours de vie difficiles, une ambition vitale, une volonté de faire toujours mieux ; mais point d'amour, de tendresse, de joie, ni de bonheur.
Un livre intéressant par cette différence. Mais pas une lecture plaisir !
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Xiu, Daxia, Mei, Fang et Baoying sont au coeur de ce roman choral magnifique et bouleversant. Cinq portraits de femmes, de mères ou d'épouses, qui luttent pour briser leurs chaînes et changer leur destin. Cinq femmes qui ont connu le pire et qui combattent pour leur émancipation dans une Chine en pleine mutation, victime du clivage entre les traditions de l'ancien temps et la métamorphose de la « Grande Chine » où tout devient possible. de 1957 aux années 2000, Chantal Pelletier dépeint, à travers ces différents destins liés les uns aux autres, l'histoire d'un peuple et d'un pays fragilisés par des luttes intestines et par une évolution trop rapide. Elle nous émeut à travers les portraits de ces rescapées, ces femmes qui ont survécu aux drames de leur vie, qui se sont endurcies et qui pourtant souffrent de solitude en dépit de leur réussite. La Chine apparaît comme un monde impitoyable, archaïque et hostile aux femmes, peu propice à leur épanouissement. Un gros coup de coeur pour ce roman d'une extrême sensibilité, qui alterne les portraits avec intelligence, dévoilant les différentes femmes par petits bouts, à travers le regard des unes et des autres. Une écriture délicate et percutante qui touchera toute femme (qu'elle soit chinoise ou non !^^) A découvrir !
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Tout d'abord, il ne s'agit pas ici d'un regroupement de récits de femmes chinoises, comme les livres de Xinran, Baguettes chinoises ou Messages de mères inconnues, mais bien d'un roman, d'un réalisme tout à fait saisissant. On rentre dans l'intimité de femmes chinoises, de générations et de milieux différents, cinq femmes dont les chemins se croisent, qu'elles soient mère et fille, belle-soeur, voisines ou amies. Une petite gymnaste part à quatre ans et demi subir un entraînement intense, une jeune fille rêve de devenir architecte, une veuve se retrouve à la tête d'un grand groupe immobilier, une autre sombre dans la dépression, un couple de femmes se forme…
Aucune de ces femmes n'est vraiment attachante, soit que la vie soit trop dure pour qu'elle-même ait le temps d'éprouver des sentiments, soit que son seul moteur soit l'argent, la réussite, l'ascenseur social. Leur destin raconté de façon sèche, relativement accéléré, n'aide pas non plus à s'attacher à ces personnages, mais en savoir plus sur l'émancipation de la chinoise moderne, les moyens de parvenir à une certaine autonomie, les contreparties à accepter, tout cela est vraiment passionnant, et pour cela il ne faut pas rater ce livre si on s'intéresse à la Chine.
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Xiu nait en 1957 et est, très jeune, enrôlée dans une école de gymnastique. Les privations alimentaires, les étirements pour allonger son corps, la discipline quasi militaire de l'école lui forgent le corps et le caractère. Lorsque adulte, elle devra échapper à la violence et à l'ivresse de son mari les compétences acquises enfant l'aideront à conquérir son indépendance et à gagner sa vie.

Quand il n'y a plus d'arbres, il n'y a plus de singes

Daxia, fille de Xiu, nait en 1979 près de Shangaï. le fleuve mitoyen est son terrain de jeu, et devient son refuge quand la violence de son père et la peur de sa mère la dégoûtent. Adolescente elle montre des aptitudes pour le calcul et se passionne pour la façon "d'empiler des logements" , elle entreprend des études d'architecte. Elle s'enrichit en travaillant dans un prestigieux groupe immobilier à Pékin.

Dans la boue pousse la jolie fleur

Mei nait en 1981. Elle est l'amie, "la petite larve", de Daxia. Elles sont toutes deux nostalgiques de la rivière de leur enfance mais se révèlent très différentes dans leurs priorités. La mode vestimentaire n'a pas de secret pour Mei qui souhaite en faire son métier. Elle deviendra l'amante de Fang, la patronne de Daxia.

Avec le temps, la feuille du mûrier devient de la soie

Fang nait en 1960. Les morts violentes de son grand-père puis de ses parents vont marquer l'enfant puis la jeune femme qui mettra du temps avant de prendre sa destinée en main. L'héritage qu'elle perçoit au décès de son mari la propulse à la tête d'une entreprise immobilière.

Seuls les oiseaux chantent suspendus dans des cages

Baoying nait en 1980. Enfant, elle se passionne pour la cuisine dans le restaurant que tient son père et note soigneusement les recettes. Elle espère prendre sa suite mais à la mort de son père, elle est chassée. La désolation et la misère deviennent son quotidien avant qu'elle ne rencontre Dewei, un ami de son père qui l'aidera à reprendre le restaurant familial. En épousant Dewei elle devient la belle-soeur de Fang.


Ces cinq destins féminins sont liés entre eux par des liens familiaux, professionnels, d'amitié ou amoureux. Suivre ces femmes équivaut à remonter le fil des cinquante dernières années en Chine. En faisant fi de leur passé misérable et famélique elles saisissent l'opportunité de nouvelles règles économiques et s'érigent chefs d'entreprise.

En écrivant une page sur la Chine et sur la femme chinoise moderne Chantal Pelletier sape nos références culturelles traditionnelles. Elle donne à voir un empire en pleine mutation économique, familiale et sociale.

L'auteure écrit à toute vitesse comme si le destin de ces femmes ne pouvait s'embarrasser de détours, il faut rapidement se délester de ces enfances miteuses, mettre des oeillères, ne pas regarder derrière soi, on risquerait un faux pas, un apitoiement mal venu qui freinerait les ambitions. A l'instar de ces femmes endurcies le lecteur se blinde pour ne pas souffrir d'un trop plein d'empathie.

Un livre instructif pour faire évoluer nos poncifs sur ce pays. L'insensibilité que j'ai ressenti pendant la lecture est dûe au style de l'auteure et sert bien cette histoire très réaliste.

A découvrir pour la femme et pour la Chine.
Lien : http://bevanhalennebzh.over-..
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Ce court roman nous propose cinq portraits de femmes chinoises. Elles s'appellent Xiu, Daxia, Mei, Fang et Baoying et leurs destins se croisent et se mêlent, des années cinquante à nos jours. Mère et fille, amantes ou amies, elles en ont bavé pour gravir l'échelle sociale dans une Chine en constante évolution. Chaque portrait présente, en condensé, la vie de chacune d'elle.
L'écriture est lapidaire. On n'a pas vraiment le temps de s'attacher à ces femmes, qui de toute façon ne le voudraient pas. Elles regardent droit devant elles, sans se retourner, sans états d'âme, sauf peut-être la dernière, Baoying, plus vulnérable que les autres. Elles ont toutes été élevées à la dure, évoluant dans un environnement sans pitié. Ambitieuses et déterminées, ces femmes ont tout misé sur leur carrière professionnelle, mettant au second plan leur vie sentimentale et sacrifiant parfois leurs enfants pour s'en sortir (difficile de leur jeter la pierre en lisant leur histoire).
Chantal Pelletier nous présente une Chine au développement économique vertigineux, dans laquelle les femmes tentent de tirer leur épingle du jeu. Les cinq portraits de femmes, très réussis, se lisent d'une traite.
Un ouvrage original et captivant.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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critiques presse (1)
Telerama
10 avril 2013
L'auteur compose ainsi un livre en accéléré, une œuvre rude et puissante comme le destin de ces héroïnes acharnées à s'en sortir. La poésie et l'émotion naissent justement de ce goût du maintien, car derrière la rigueur imposée se niche une solitude infinie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les années filent, son estomac réduit ne réclame plus, Xiu apprend à avoir de moins en moins faim. Elle reste petite, peut-être trop de muscles qui tirent sur ses os, les retiennent de pousser. À sept ans, on lui en donne cinq, et on augmente ses rations, pas à volonté, bien sûr, mais elle mange comme les autres.

Elle a neuf ans, dix. Les jeunes sont dans la rue pour la grande révolution, la plupart des écoles sont fermées, pas la sienne qui compte seulement moins d’élèves, moins de professeurs. Mesure ta chance, lui répète sa mère, et elle redouble d’efforts. Des pyramides que composent quinze, vingt élèves, elle est un des piliers. Solide, pieds ancrés dans le sol, ventre serré, elle vibre à peine alors qu’elle porte deux filles, trois filles superposées sur ses épaules.

Queue de cheval bien lissée, biceps crampés, elle bande ses poignets douloureux, elle aime ces bracelets blancs : Mes bijoux, dit-elle. Son corps a une dureté ligneuse. Parfois, une articulation se luxe, un muscle se déchire, elle contient la douleur, elle a l’habitude. La souffrance est un noyau qui la sécrète et la constitue.
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La mère et la fille s'approchent sans s'apprivoiser, se découvrent sans s'apprécier. Elles s'agacent de trop se ressembler, se reprochent d'être trop différentes.
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Il faut oser. Les femmes sont plus rusées, plus solides, plus déterminées que les hommes qui restent toujours des enfants.
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Un sentiment d'inquiétude la traverse parfois quand un smog épais et sale longe la baie, que les pollutions des usines et des centrales des nouveaux territoires enveloppent l'archipel d'une odeur âcre, font tousser les vieux et les personnes fragiles. Ces jours-là, les oiseaux désertent le ciel. Elle s'indigne pour eux et croit ressentir leur hargne contre le genre humain.
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La solitude est un repos.
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Videos de Chantal Pelletier (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chantal Pelletier
Dans son nouveau roman, Sens interdits, Chantal Pelletier projette le lecteur en 2046. L'enquête criminelle se déploie sur fond de drames environnementaux dans un pays régi par des permis de table, des contrôles de temps d'écran, des maisons de redressement alimentaire et des sessions de télécoaching punitif. Olivier Bordaçarre, dans Appartement 816, met en scène l'an 2030 dans un pays aux libertés et aux comportements modifiés par une épidémie. Dans un huis-clos hypnotique, un homme enfermé chez lui avec sa femme et son fils témoigne d'une époque et de ses effets sur la psychologie et les corps. Dystopie, anticipation, roman noir et réel : autant de liens à explorer qui montrent comment la littérature pense les enjeux de demain.
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