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EAN : 9782221133743
234 pages
Robert Laffont (21/03/2013)
3.56/5   185 notes
Résumé :
Dis-moi comment tu meurs,
je te dirai qui tu es...
et à quoi ressemblait ton temps.

Délaissant momentanément nos maux, contemporains, qui forment son quotidien de médecin urgentiste, Patrick Pelloux se penche ici sur de curieux patients : quasi morts, et tous illustres. Et si leur agonie en disait plus sur l'époque que l'époque elle-même ? Partant de cette intuition, Patrick Pelloux s'est lancé dans une recherche inédite, à la fois médic... >Voir plus
Que lire après On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 185 notes
Un volume qui est arrivé par hasard dans ma PAL , puisqu'offert pour l'achat de deux livres de poche ...Et dans le choix , peu de titres pour vraiment retenir mon attention ... Il faut dire que j'y puise souvent dans la boîte " des offerts ", j'y passe souvent , à la caisse . Bon , un nom , Pelloux ,un titre , " On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps " . Un titre " engageant " , vous en conviendrez , un titre à vous faire fuir , oui , car la mort , ça fait pas trop envie quand même, non ? Par contre , Pelloux , j'avoue que je l'aime bien ce type , il semble avoir une bonne vision de la réalité du monde , et puis , il faut bien le dire , un médecin urgentiste jouit , je crois , d'une très bonne estime dans la population ... Et puis Charlie , ses larmes...Bon , je prends...Un cadeau , c'est un cadeau et quand le cadeau c'est un livre....
La préface du bouquin est extrêmement intéressante, Patrick Pelloux nous explique l'origine de ses choix : une vieille habitude prise lors de certains cours de médecine et puis , une bibliographie dense en fin de volume nous renseigne sur le sérieux de ce travail , alors , il faut les découvrir " ces derniers jours des grands hommes et grandes femmes ".
J'ai adoré lire toutes " ces agonies " , un véritable reflet des moeurs à différentes époques de notre histoire , avec , du reste , un " balayage " temporel assez large , la description des travers des personnages , des travers souvent liés à la méconnaissance des dangers de l'alcool , de la drogue , de la bonne chère , des malades qui s'ignorent , une médecine balbutiante .....Et puis , Pelloux est médecin et le fil rouge de ces " fins de vie " sera bel et bien une description de la médecine à travers les époques et l'on appréciera, au passage , la chance qui est la nôtre de bénéficier, aujourd'hui , de soins de grande qualité. ....
Je vous l'assure , on " vit " la fin de ces personnages célèbres ( rassurez - vous on n'en meurt pas , faut pas "pousser le bouchon trop loin" quand même... ) et l'on apprend énormément de choses de la " petite et la grande " histoire .Patrick Pelloux se montre un excellent conteur , les textes sont relativement courts , plaisants à lire , bien rythmés et il ne manque ni humour , ni petites " remarques personnelles " bien senties et pleines de bon sens.
C'est un livre qui ne manque pas d'intérêt et présente une sacrée originalité, celle de montrer " des épisodes de vie " ou " plutôt de mort " de personnages connus sous un angle rarement abordé.
Est - ce que ça fait peur ? Ben oui , tiens , mais pour l'instant , ni vous ni moi sommes " le héros ou l'héroïne de la fête " , alors....Et puis la peur n'évite pas le danger....Allez , à bientôt, j'espère....( de toute façon, vu le nombre de livres de ma PAL , pas le temps de gamberger...)
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De Jésus et Charles IX, à Staline et Winston Churchill, en passant par les chevaux de films qu'on fait tomber, P.Pelloux décortique les souffrances atroces par lesquelles sont passés les grands de ce monde lors de leur agonie.
STYLE :
Très bon, clair, et même parfois humoristique : le chirurgien dentaire de Louis XIV, au lieu d'arracher quelques chicots a perforé "le palais royal" !
MES IMPRESSIONS :
On voit les progrès de la médecine, car l'auteur nous décrit les symptômes perçus par les témoins de l'époque, avec les réactions inadaptées des médecins ignorants jadis.
Des choses dures à lire, par exemple pour Charles IX, emporté par la tuberculose à 24 ans, l'agonie est longue, avec du sang craché. On aurait pu le soigner actuellement. Pour Henri IV :"Ravaillac plante encore sa lame sous la clavicule, la mort va prendre le roi en quelques minutes." Et pour la sculptrice Camille Claudel : "La république a enfermé pendant trente ans une femme lucide".
Plein de détails truculents, comme la baguette de Lully qui est en partie cause de sa mort...Et l'amiral Nelson, qui, agonisant dans sa cabine, donna des ordres jusqu'à la victoire finale contre les Français....
Le plus beau détail est un cortège de médecins refusant plus ou moins d'essayer de sauver Staline agonisant, car il a fait tuer ses 9 médecins précédents, par peur d'un traitement médical empoisonné.
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Le point de vue médical sur ces décès des grands et (aussi) des moins grands est passionnant... Et ce, à toute les époques!
Trente-et une morts, dont certaines abominablement multiples et... animales pour la dernière!
Chapeau (ou stéthoscope...) l' artiste!
Après un préambule bienvenu, et à tout seigneur tout honneur; Patrick Pelloux commence par l'atroce agonie de Jésus sur la croix, avec tous les détails du corps supplicié
Ensuite, c'est le défilés des rois, artistes,dictateurs, dans le contexte politique et médical de l'époque... Sans oublier les agonies collectives de Waterloo et du débarquement de juin 1944. Et sans omettre nos amies les bêtes-artistes dans un poignant chapitre final dont Saturnin est le héros emblématique!
Et tout est sourcé et documenté.
Bien sûr, tout ce livre se lit agréablement, clairement et limpidement grâce à la belle plume de l'auteur.
Je n'ai pas finit de lire Pelloux!
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Dans cette trentaine de chroniques, le médecin urgentiste Patrick Pelloux revient sur les décès de célébrités ou sur des morts collectives (batailles). En quatre ou cinq pages, on a ainsi un petit rappel d'Histoire, de géo-politique et de sociologie, et un cours d'anatomie. Les défunts humains évoqués vont de Jésus à Churchill, via quelques rois de France et artistes.

Ces chroniques ont été publiées initialement dans Charlie Hebdo, et ça se voit : le ton est résolument irrévérencieux - notamment sur la religion - et cru. Façon Jean Teulé, sans le souffle narratif.

On y voit que nos chances de survie en cas de maladie dépendent des croyances et de la médecine en vigueur, et que dans certains cas, il est préférable d'être pauvre et pas soigné. Si j'ai bien compris, les saignées et lavements à répétition pratiqués sur les rois leur ont souvent été fatals…

J'ai aimé la dernière chronique, qui nous apprend que les animaux peuvent mourir plusieurs fois, non pas en vertu du principe de réincarnation, mais pour les exigences de séries TV ou ciné :
« Combien d'enfants ont regardé le petit canard Saturnin ! Oh, qu'il était beau et drôle ! Un caneton sans dents ni défense, pas de griffes, juste de ridicules palmes, pas de piquants, que des plumes jaunes. Un caneton n'a aucune exigence, jamais bourré, pas de cocaïne, toujours à l'heure, pas de pute à mettre sur sa paille ! Un acteur idéal en somme, pour 78 épisodes dont le tournage débute en 1964. On verra Saturnin le canard dans toutes les situations, dans toutes les positions, déguisé, dans l'eau, dans le sable, à moto, à vélo ou en voiture... Seulement voilà, le caneton n'a pas la parole. Devant les projecteurs chauffants comme un four, le caneton cuit et meurt. D'arrêt cardiaque, de peur, d'épuisement, de déshydratation, de diarrhée. (...) Plusieurs centaines de canetons sont ainsi morts pour faire rire les petits enfants. Coût ? Nul. Combien ça a rapporté ? Des millions ! »

Livre lu grâce à l'opération 'Offert pour l'achat de 2 Pocket' - le choix était restreint dans le bac.
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De Jésus à Marie Curie en passant par Louis XV et Beethoven, Patrick Pelloux nous retrace les dernières heures d'une trentaine de grandes figures historiques.
Le principe fait penser à Complètement malades de Michel Cymes. Si les deux ouvrages donnent une vue intéressante des moyens de l'époque, ce qui les différencie est que celui de Pelloux se concentre plus sur la souffrance qu'ont enduré ces hommes et femmes plutôt que sur la maladie.
Bien que l'auteur n'ai pas oublié d'ajouter quelques pinçées d'humour, je vous déconseille ce livre si vous êtes déprimé ou si vous voulez lire quelque-chose de léger ! J'ai encore en mémoire l'atroce agonie de Molière dont le sang sortait à flot de sa bouche...
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Les révolutionnaires voulaient réformer la peine de mort, non pas pour être agréables à la victime mais parce que la décapitation était, elle aussi, appliquée en fonction de la richesse du condamné. Un noble était décapité à l'épée bien aiguisée, les roturiers à la hache, les pauvres perdaient lentement la tête avec une lame émoussée. Le 1er décembre 1789, devant l'Assemblée constituante, le docteur Guillotin, médecin, explique devant les députés, au nom du principe de l'égalité même dans le geste du bourreau : « Le couperet tombe comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'est plus. »
(p. 88)
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A vingt ans, [Fréhel*] entre dans une dépression sévère, avec une anxiété chronique qui s'entend dans ses chansons. A l'époque, il n'y a aucun médicament ni accès aux psychiatres, alors elle assomme ses angoisses à coups de champagne et de vin blanc. Elle chante les misères physiques, morales, sociales, avec des tonalités en mineur et bémol : l'amour, les michetons et les gigolos, les filles de rue, les cocus, les bals musettes… Et ça colle à l'air du temps, ravagé par la crise de 1929. Elle n'hésite pas à chanter : 'Je prends de la coco, ça trouble mon cerveau. L'esprit s'envole, je deviens folle.' Ode à la cocaïne et à la folie qu'elle engendre. La chnouf est déjà présente dans Paris et fait des ravages.

* interprète de 'La Java bleue'
https://www.youtube.com/watch?v=ajNXqo-zZDY
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■ Jean de La Fontaine.
(…)
Depuis trois ans que son agonie dure, la porte de l'imaginaire du maître a été close par l'abbé Pouget. Cet intégriste a saisi l'opportunité de la maladie de l'académicien pour le convertir à la religion. Torture psychologique et morale, afin de lui faire expier son œuvre.
(…)
La Fontaine est terrorisé par la mort, d'autant plus que sa douce amie, Mme de La Sablière, s'éteint le 6 février 1693. (…) L'état d'esprit de Jean change alors et il demande un prêtre, lui qui s'est toujours tant moqué de la religion ! Comme il est un auteur impie, l'Eglise s'empresse d'envoyer une sorte de laveur de cerveau afin de ramener le conteur pécheur à la chrétienté.

(p. 55-57)
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1940. Pétain fait le dictateur paillasson des nazis, et ses premiers décrets contre les malades psychiatriques sont radicaux : les restrictions font qu'ils recevront moins de 500 kilocalories par jour.
En 6 ans, près de 50 000 aliénés seront exterminés par la faim. Les asiles commencent par ne plus recevoir d'argent pour nourrir les malades. Puis les rationnements ne donnent pas aux établissements ce qui leur est dû. Les Français de la collaboration vont laisser mourir ces malades psychiatriques, comme le recommandaient les nazis. (…)
Les malades se battent pour bouffer et le personnel leur vole leur maigre pitance pour leur propre famille.

(p. 152-153, chapitre sur Camille Claudel)
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Versailles, 1687. […] La cour se promène au Louvre, mais passe aussi par les châteaux et jardins de Fontainebleau, Saint-Germain, Chambord et Versailles. Vue d'en haut, elle ressemble à un élevage de cockers en rut, qui cavalent après des perruches en chaleur. Vue d'en bas, sous les perruques, il y a des poux, et sous les fringues, c'est la foire à la crasse, aux mycoses, aux infections avec petite vérole, gonocoque, chlamadya, tuberculose… […] L'odeur de la cour est un mélange de sueur, de pisse et de merde, car tout ce petit monde fait ses besoins n'importe où, parfois dans des seaux qui sont baladés par des laquais. Il n'y a aucune hygiène, et Molière décrit très bien la médecine de l'époque.
(p. 49-50)
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Vidéo de Patrick Pelloux
« C'est votre mère qui vous inquiète ?… Elle a les yeux ouverts ?… Vous pensez qu'elle respire, monsieur ?… Vous pouvez approcher le téléphone de sa bouche pour que j'entende, s'il vous plaît ?… » Toutes sirènes hurlantes, un camion blanc traverse alors la ville. le SAMU, c'est l'hôpital qui se déplace. Qui intervient lorsque la vie soudainement s'échappe. D'avril 2015 à février 2016, Maud Santini a suivi les équipes d'urgence. Avec ce récit, l'autrice décrypte les trames intimes qui se nouent entre urgentistes et patients. Elle explore ces grands espaces traversés par des femmes et des hommes qui travaillent sans cesse à repousser les limites de la mort et de la solitude.
«Dans les pages qui suivent, j'ai reconnu ce qui fait que ce métier est pour moi un engagement et une passion, à l'opposé d'une médecine virtuelle, une médecine réellement imbriquée dans le monde, travaillée par lui.» Préface de Patrick Pelloux, médecin urgentiste au SAMU de Paris.
Actuellement en librairie
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