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Stéphane Cabel (Antécédent bibliographique)Christophe Gans (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782743607074
381 pages
Payot et Rivages (24/10/2001)
3.4/5   46 notes
Résumé :
1764. Le pays du Gévaudan vit dans la terreur de la bête qui tue et dévore hommes, femmes et enfants. Dépêché sur place pour dresser le portrait et empailler la "sale carne" après capture, le chevalier Grégoire de Fronsac (naturaliste et libertin) – accompagné de Mani (un Indien, son frère de sang)–  se heurte à la rudesse du climat, à l'hostilité des nobles et à l'effro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre, oeuvre éponyme du célèbre film du même nom est un roman d'aventures relativement complexe, combinant avec subtilité des genres littéraires différents, romantisme noir, gothique, suspense, aventures et romance.
Ce récit, peut se décrire comme une sombre lumière au milieu des ténèbres, en plein coeur de la fameuse histoire de la bête du Gévaudan. En effet, ce roman est comme un oxymore énigmatique, troublant, car malgré toutes les enquêtes, les investigations, les suppositions, cette terrible histoire, aujourd'hui encore, oscille toujours entre légende et réalité.
Quelle en est la raison ?
Simple loup enragé, loup extraordinaire, loup-garou, félin, sérial killer, tout ou presque, a été évoqué.
Ici, l'auteur prend le risque d'une hypothèse osée, celle d'un complot machiavélique que je vous laisserai découvrir…
Mené comme une véritable enquête policière, le récit ne manque pas de panache, de rocambolesques coup de théâtre et de duels sanglants.
Mais la véritable star reste la bête, mystérieuse, monstrueuse, imprévisible, l'auteur page après page fait monter la tension, comme si cette entité de terreur, allait sortir du roman et se jeter sur le pauvre lecteur tétanisé.
Un autre aspect du roman est à souligner, en restant très dubitatif sur le fait que la bête soit un loup, l'auteur au travers de l'attitude de certains personnages, d'actes et scènes du récit, montre une réelle empathie envers ce magnifique animal, plus souvent victime des hommes que réellement coupable d'exactions.

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Ce roman n'est ni plus, ni moins que la novélisation du célèbre film de Christophe Gans, sorti en 2001 et inspiré librement de l'étrange histoire de la Bête du Gévaudan, monstre dont on ne sait pas encore actuellement s'il était d'origine animale ou humaine (ou l'alliance des deux) et qui a décimé les populations rurales dans les années 1760 dans ce coin reculé de la Lozère.

Bien sûr, j'avais aimé le film, tout en étant désarçonnée par tant de violence que je préfère lire que voir. Fascinée par les loups et leurs yeux hypnotisants, je n'ai pu qu'apprécier les magnifiques descriptions qu'en a faites Pierre Pelot et je suis tombée sous le charme de Mani, l'Indien, le "Dernier des Mohicans", celui qui parle aux loups, qui accompagne le naturaliste Grégoire de Fronsac. Quelle belle leçon d'humanité que l'amitié qui lie ces deux-là au grand dam des biens-pensants ! La sauvagerie de la nature, des animaux et des hommes donne à ce récit un aspect monstrueux et maléfique totalement révélateur de l'obscurantisme qui pouvait régner encore dans les campagnes pour le plus grand avantage de certains, fermement opposés au "Siècle des Lumières".
le mystère de cette "Bête du Gévaudan" reste passionnant à mes yeux et ce n'est pas la visite, il y a quelques années, du musée qui y est consacré à Saugues, petite commune de Haute-Loire près du Mont Mouchet, qui m'en a apporté la solution. J'ai bien aimé l'exploitation qu'en a faite le réalisateur du film même si elle frôle le surnaturel par certains côtés.
Quant au style de Pierre Pelot (que j'avais découvert et apprécié dans "Méchamment dimanche"), il m'a ici totalement déconcertée. Je ne peux nier qu'il touche parfois à une sublime poésie... pour se complaire l'instant d'après dans une débauche de sang ou de luxure. Mais, sans doute pour plus de réalisme l'auteur a utilisé tant de termes anciens ou de patois, de tournures de phrases alambiquées, qu'il a donné une telle âpreté au récit que j'en ai perdu mon latin et qu'il m'a été parfois difficile d'en comprendre toutes les subtilités d'où ma note finale de 14/20.
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Il y a quelques années, en me baladant chez un bouquiniste, je suis tombée sur ce livre. J'avais beaucoup aimé le film, mais je ne savais pas qu'il y avait un livre. Par la suite, il est resté très longtemps dans ma PAL, que je trouve une occasion de le lire, mais j'avais toujours autre chose à lire. Et puis cette année, j'ai pris le temps de m'y pencher.

Déjà, je me suis aperçue qu'en fait, le roman n'était pas à l'origine du film mais l'inverse. Il s'agit d'une novélisation du film. Partant de là, il ne pouvait donc pas y avoir de grosses différences entre ce que j'avais pu voir à l'écran et ce que j'allais être amenée à lire. Il n'y avait donc pas de surprises à attendre de l'histoire. Et, de fait, elle est bien la même que dans le film. Il me semble même que certains des dialogues sont assez proches voir identiques. L'histoire m'ayant déjà beaucoup plu dans le film, rien d'étonnant à ce que je l'apprécie pareillement ici.

La découverte pour moi fut l'écriture de Pierre Pelot. C'était un auteur que je ne connaissais pas du tout. J'ai été pas mal déconcertée dans les premiers chapitres. L'auteur a un style assez lourd, avec énormément de vocabulaire que je ne connaissais pas (je ne sais pas si c'étaient des mots de patois ou d'une ancienne forme de français qui n'est plus utilisé). Certaines phrases avaient une tellement alambiquée qu'il fallait que je les relise plusieurs fois pour les comprendre. D'autres me semblaient grammaticalement incorrectes ce qui ne m'aidait pas non plus. Il m'a fallu plusieurs chapitres pour m'habituer au style et arrêter de me poser des questions à tous les paragraphes.

Néanmoins, malgré les difficultés que cette lecture présentait, je ne l'en ai pas moins trouvée agréable grâce une histoire intéressante. J'ai toujours été attirée par les histoires comme celle-ci, puisant un fond de réalité et où l'Histoire finit par se mélanger à la légende. Voilà qui me donne envie de revoir le film !
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Copie conforme du film le Pacte des Loups de Christophe Gans à quelques exceptions près que j'ai adoré, que je connais par coeur après maint visionnages. Ma critique n'en est peut-être pas une et ne sera pas longue car je pense que seuls ceux qui auront vu le film auront lu le livre si tant est qu'il leur ait plu. Alors... beaucoup de descriptions pour plus de réalisme, pour nous transporter en Gevaudan où la plus célèbres des bêtes a semé la terreur et la mort pendant des années sans que personne n'ait pu mettre fin à son règne. Un roman fascinant, fictif (bien sûr!) mais basé sur des faits réels, un mystère jamais élucidé.
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Roman d'horreur empreint de fantastique qui est extrêmement ressemblant avec l'adaptation cinématographique, mais avec une accentuation de l'univers onirique et presque poétique.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
D'une voix monocorde presque basse, comme s'il ne voulait pas fissurer le cocon douillet tressé de musique cristalline, de rires roucoulants et des gratteries vaines du vent au carreau, le plus succinctement, le plus clairement possible, il raconta à Sylvia la "détestable soirée".
Qui avait pris vulgaire tournure au moment des hâtilles servies en milieu de repas, quand tomba de la bouche du comte maître des lieux, avec un fragment de toilette frite, la réflexion pas moins graisseuse :
- Tout de même, chevalier, comment avez-vous pu mêler votre sang à celui de ce sauvage ?
Ce qui augurait bien des finesses à venir...
Grégoire s'était cramponné à tout son savoir-vivre pour garder un semblant d'équilibre sur la corde tendue au milieu de la fosse. Il avait tenté d'expliquer, sous le regard imperturbable de Mani - qui bien sûr avait entendu et compris, contrairement à ce que supposait le comte -, comme il est simple de ne pas "regarder en sauvage" celui qui partage votre malheur, et comment, dans quel contexte, Mani lui avait sauvé la vie en le tirant de sous le feu des Anglais, à la bataille de Trois-Rivières... L'intendant Laffont, de l'autre bout de la table, avait lancé comme si l'aveu lui faisait grâce de son insolence :
- Par Dieu, croyez-moi si vous le voulez, je les croyais cannibales, ces animaux-là !
(...)
- Pourrait-il se reproduire avec une femme de notre race ?
Mani avait répondu lui-même, provoquant son effet, dans la langue de ses moqueurs, que la chandelle éteinte donnait à toutes les femmes et tous les hommes une même couleur.
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C'était un loup de forte taille, qu'à première vue les mois secs d'enfer n'avaient pas trop méchamment damné. La boue gantait de crottes baveuses ses pattes antérieures, jusques aux coudes. Son pelage épais, gris sur les flancs, fauve et sombre de l'échine au râble, lui faisait comme une cote d'écailles épaisses et lisses qui s'ajustaient à ses muscles raidis quand passait la bourrasque. La crinière drue qui lui pendait du garrot au poitrail en un collier de mèches filiformes découvrait, s'il tournait légèrement le cou vers la gauche, une estafilade sombre qui pouvait aussi bien avoir été ouverte par la griffe, le croc ou l'épine. Une égratignure, rien de grave, qui ne lui avait même pas fait tomber le poil et datait d'avant le retour des pluies.
Il regardait la brume écorchée par l'averse. Parfois, clignait d'un œil si une goutte s'écrasait proche des noires pupilles fendues sur son âme de loup ou becquait un peu fort une partie sensible de son museau.
Assis-là, sur le bord d'une trace depuis longtemps sans odeur, gardien et surveillant attentif des ombres camouflées dont le calvaire de granit rongé et déserté ne soupçonnait même plus la possible existence.
Ce n'était pas un loup solitaire, il n'en avait ni l'allure ni le peu de patience, à rester là comme sa propre dépouille pendue au-dessus de sa présence pétrifiée sous les coups en écharpe des ébrouements diluviens. Ce n'était pas un banni, rogue et abandonné. La marque de sa solitude n'avait pas imprimé son regard, ni son attitude. C'était un loup de meute, sans aucun doute un des meneurs. Probablement le mâle du couple meneur.
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Sur les forêts vibrantes de septembre et sur les landes recuites par trois mois de sécheresse et sur les plaies croûteuses des ruisseaux, les pluies revenues déferlaient brusquement, cohortes safres surgies des brumes en ululant.

Les gens qui vivent sous le ciel de ce pays de pierres soiffeuses disent qu'il faut deux saisons, pas mieux, pour franchir l'année : neuf mois d'hiver et trois mois d'enfer. L'enfer consumé s'éteignait.

Seul un regard de bête, ou de spectre, ne se serait pas enlisé à plus de vingt pas dans la brouillasse qui faisait de la terre et du ciel une même sagne grise fourragée par le vent.

Le loup ne bronchait pas, son regard d'ambre étréci scrutant sans siller la grisaille.

Immobile, de pierre, comme le granit usé du calvaire à quelques pas duquel il se tenait assis dans la boue ruisselante de la sente, taillé dans un semblable bloc, pareil au crucifié et, comme lui, adressant aux deux courants du temps un même signe de souvenance et d'avertissement, il fixait par quelque entrebâillement de lui seul remarqué dans les rideaux de pluie, l'approche de quelqu'un, de quelque chose, l'apparition, sans doute, de chairs et de sang ou de ce que les loups savent seuls voir et entendre, qui proclamerait par des cris ou du silence à sa mesure la venue annoncée de l'eivar.

C'était un loup de forte taille, qu'à première vue les mois secs d'enfer n'avaient pas trop méchamment damné. La boue gantait de crottes baveuses ses pattes antérieures, jusques aux coudes. Son pelage épais, gris sur les flancs, fauve et sombre de l'échine au râble, lui faisait comme une cotte d'écailles épaisses et lisses qui s'ajustaient à ses muscles raidis quand passait la bourrasque. La crinière drue qui lui pendait du garrot au poitrail en un collier de mèches filiformes découvrait, s'il tournait légèrement le cou vers la gauche, une estafilade sombre qui pouvait aussi bien avoir été ouverte par la griffe, le croc ou l'épine. Une égratignure, rien de grave, qui ne lui avait même pas fait tomber le poil et datait d'avant le retour des pluies.

Il regardait la brume écorchée par l'averse. Parfois clignait d'un œil si une goutte s'écrasait proche des noires pupilles fendues sur son âme de loup ou becquait un peu fort une partie sensible de son museau.

Assis là, sur le bord d'une trace depuis longtemps sans odeur, gardien et surveillant attentif des ombres camouflées dont le calvaire de granit rongé et déserté ne soupçonnait même plus la possible existence.

Ce n'était pas un loup solitaire, il n'en avait ni l'allure ni le peu de patience, à rester là comme sa propre dépouille pendue au-dessus de sa présence pétrifiée sous les coup en écharpe des ébrouements diluviens. Ce n'était pas un banni, rogue et abandonné. La marque de la solitude n'avait pas imprimé son regard, ni son attitude. C'était un loup de meute, sans aucun doute un des meneurs. Probablement le mâle du couple meneur.

Les autres, ceux dont il savait l'odeur depuis l'instant de leur venue au monde, étaient ailleurs. Les femelles, les mâles, les anciens d'avant lui, les jeunes de longtemps après, les siens, qui étaient la harde, et, dans la harde, la femelle qui d'entre toutes portait à la fois son odeur à elle et la sienne de mâle aussi, sa compagne de tant de jour et de nuits et de saisons, de froidures à fendre les pierres et de chaleurs à les faire suer. Du ventre de cette femelle, les petits qui avaient pris leur taille et leur force, et qui avaient marché au centre puis à la traîne, puis à l'écart de la harde, ceux qui étaient encore là et ceux qui étaient partis - mais dont l'odeur était restée dans les marques du vent, parfois revenue au bord d'une trace et d'un moment.

Les autres.
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Le grand loup gris et la louve se tinrent ainsi un moment, côte à côte, sur la levée de terre et de caillasse, tandis que les flammes de la lumière débordant par-dessus les lointaines montagnes brûlaient insensiblement leurs pupilles et tiraient du pied des choses de longues ombres filiformes qui rampaient dans leur direction.
Les oreilles bougées avec une parfaite simultanéité, comme si deux paires n'en étaient qu'une, les narines palpitantes, ils attrapaient les bruits et les effluves et les odeurs de tout ce qui tissait l'alentour perceptible.
Ils sursautèrent en même temps et tournèrent la tête vers le bruit feutré que fit le mulot sous les herbes, suffisamment proche pour que sa présence s'identifie à eux sur un souffle du vent. Le loup eut un mouvement esquissé en direction de la fuite sonore de la petite bête, et puis se figea.
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La bonne moitié de cette cavalerie ne s'était probablement pas retrouvée en selle depuis des lustres et Grégoire aurait facilement parié un louis (c'était pour lui un jour de chance à ces jeux-là...) en les voyant prendre le départ du campement, deux louis après les avoir suivis au petit trot à travers prés et landes, trois louis maintenant, après une petite demi-heure au pas de promenade sur le chemin de charroi dans la forêt, que le quart de l’équipage finirait la journée dans le silence et les sourires crispés qui signifient indiscutablement, dans le langage caractéristiques des cavaliers de fortune, un profond mal de cul. Il en souriait, percevant les jacasseries qui flottaient derrière lui, par-dessus les frappements sourds des sabots sur la terre noire de la passée.
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Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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