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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782714443304
456 pages
Belfond (02/10/2008)
3.59/5   111 notes
Résumé :
1867. Alors qu'un terrible hiver a pris en tenailles le petit village de Dove River, un trappeur est retrouvé mort dans sa cabane, égorgé et scalpé.

Dans cette communauté d'origine écossaise qui s'accroche désespérément aux convenances de la mère patrie, le choc est terrible. Surtout pour Mme Ross qui a découvert le corps et constaté dans la foulée la disparition de Francis, son fils adoptif.
Doit-elle le signaler à Donald Moody, le naïf dépê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Comment il fait le loup mon amour ?

- « Aouuuuuu, aouuuuu, aouuu… »
- Putain je te kif
- Câlin papa…
- Allez en route cocotte
- En route cocotte

♫Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
Même si je dérange, matra même, on s'arrange, j'te connais
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe♫

Allez chante ave papa, Neg'marons qui raisonne ma nostalgie d'enculé, sur le chemin de la crèche, je beat sur les rimes d'un rap qui s'effrite de se marrer en deux feuilles, époque à l'ado qui se jogging, air max aux pieds, le pot de gel qui colle tes cheveux d'une texture cheloue, la touche du branleur de compète qui se démarche en caïd de 1.60 m… ouais gros… après j'ai pris 5cm pour terminer une croissance capricieuse…

« Allez chante bébé… »

♫Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
Time Bomb, Première Classe, pour le nord, sud, est, ouest
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe♫

Ma tête de con qui se dandine de souvenirs aux arômes de rires, la soufflette pleine gueule, inspire à fond, retiens ton souffle, tu vas décoller, attention à la boulette incandescente qui va trouer ton innocence, tes yeux font « s'affesser », ta gorge s'assèche, putain j'ai la dalle, faut que croque un cul, et toi la belle brune, tu ne voudrais pas baiser ton froc, écoutes j'ai la blague pépère, les yeux éclatés, la défonce bon enfant, les yeux qui brillent d'un trip qui s'effluve, faut bien se marrer…
« Allez chante bébé… »

♫Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
Appelle-moi Rohff, un soldat parmi des millions
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe
113 Clan, Mafia K'1 Fry, je représente♫

Les heures s'égrainent sous les vacances pleines de projets à pinces, t'as pas de taf, t'as pas de tunes, t'es trop jeune, 15 piges t'es haut comme trois bites à te branler l'ennui dans un parc avec les potes, un ballon s'invite à la fête, dribles endiablés, courses effrénées, tu gouttes ta fatigue, putain balance le pétard, buttttttttttttttt…

« Allez chante bébé »

♫Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
Appelle-moi Rohff, un soldat parmi des millions
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe
113 Clan, Mafia K'1 Fry, je représente jusqu'à la mort
Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
On revient foutre le darwaw pour les rates et les scarlas
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe
Hey, Ben-J Jacky déchirent pour la illasse-ca♫

Faites tourner, tu tires, tu pompes, tu recraches, t'as pas la pipe à teuchi cochonne, avale putain avale, la fumée tombe sur tes poumons, ça te monte au cerveau, c'est reparti les enculés, le 25 que t'as cotisé depuis des jours diminues sous les coups de briquet, puis fini sa vie dans les feuilles D'OCB, le mélange aux malbacs doit être parfaitement déséquilibré si tu veux planer en douceur, et toi la petit brune, t'as pas encore baiser ton froc…

« Allez chante bébé… »

♫Si je dois te lyncher, j'vais t'lyncher, t'auras beau crier à l'aide
On revient foutre le dawa pour les rates et les scarlas
Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe
Hey, Ben-J Jacky déchirent pour le Secteur Ä♫

- Alors mon ange, c'était bien avec papa ?
- Encore musique, musique

Putain le nombre d'histoires que j'ai à lui raconter, les 3 petites cochonnes version fumeur de chichon, passé révolu à la maturité assumée, bercé par ses souvenirs, faut pas se foutre de leur gueule, surprotéger cette innocence infantile qui s'envolera vers ses propres expériences de vie…

La tendresse c'est surfait mon bébé d'amour, et les loups ça bouffe quoi ?

- Les biquettes
- Non les moutons…
Et les moutons c'est des cons…

Euh j'ai arrêté ces conneries quand j'avais 18 piges hein... pour ceux qui auraient des doutes...

A plus les copains

PS : Un très bon roman, bien loin de mes lectures habituelles...Quoi que certaines s'en reprochent quelque peu...J'ai apprécié sans adorer, je suis un rêveur et les romans trop terre à terre m'ennuient...

PS 2 : https://www.youtube.com/watch?v=BbJNNfHk-l4
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Canada, 1867. Dans le village de Caulfield, c'est l'agitation. Un trappeur a été assassiné et, pour résoudre ce meurtre inquiétant, des hommes appartenant à la Compagnie de la baie d'Hudson ont été envoyés sur place. Leur tâche n'est pas facile, entre le manque d'indices, la disparition inexpliquée du fils de Mme Ross, Francis, la venue du mystérieux Sturrock qui s'intéresse de près à l'affaire… sans oublier le climat hostile et impitoyable de cet hiver glacial.
Un aperçu pour le moins prometteur : un roman policier situé dans un paysage qui attire les lecteurs de par les légendes qui l'entourent ; un intrigue qui ouvre de nombreuses portes pour jouer avec le suspense et faire preuve d'originalité ; une période historique intéressante en raison des relations entre les Blancs et les Indiens en particulier.
Et pourtant, la Tendresse des loups ne m'a pas convaincue. Je dirais même qu'il m'a quelque peu déçue, et bien après avoir terminé ma lecture, je suis encore indécise quant aux raisons qui m'ont permis de me forger une opinion.
Le résumé de quatrième de couverture, ainsi que quelques critiques que j'avais lues auparavant, y sont sans aucun doute pour quelque chose. Je me réjouissais de découvrir une autre culture, un paysage qui me passionne, des animaux que je respecte et que j'admire beaucoup, une intrique palpitante… Attentes qui n'ont pas réellement été satisfaites lorsque j'ai tourné la dernière page.
L'idée de l'intrigue, bien que plutôt banale, est particulièrement intéressante en raison du lieu géographique où elle se déroule et de l'époque durant laquelle les évènements se produisent. L'enquête manque toutefois de dynamisme à mon goût. J'ai été captivée par le début, lorsque Mme Ross et son guide indien se mettent à suivre des traces dans ce paysage impitoyable et dangereux. Toutefois, par la suite, lorsque les délégués de la Compagnie se mettent à les suivre et que l'expédition de Francis sur les traces d'un inconnu est narrée, je me suis vite lassée car le tout me semblait très répétitif.
Heureusement, plusieurs épisodes romantiques sont venus ponctuer ces quêtes qui n'étaient guère excitantes. Les personnages principaux sont complexes et bien décrits, et leurs sentiments sont évoqués avec talent de manière qu'on s'attache beaucoup à eux. J'ai personnellement eu un faible pour Donald et Mme Ross, qui sont sans doutes les plus développés, bien qu'une partie de leur caractère reste mystérieuse jusqu'à la fin. Nous faisons également la connaissance de plusieurs autochtones qui sont décrits de manière un peu différente, ce qui nous fait bien ressentir la discrimination qui peut exister entre eux, mais surtout les grandes différences de culture qui existent.
La manière dont l'histoire est contée prête cependant à confusion. Un grand nombre de petites histoires sont entremêlées, avec de fréquents changements de point de vue. Certains chapitres sont des flashbacks alors que d'autres racontent les actions en cours. Une des spécificités du roman est qu'un des narrateurs parle à la première personne – il s'agit de Mme Ross – alors que les autres actions sont soit décrites par un narrateur externe, soit par d'autres personnages s'exprimant à la troisième personne. Cela n'est pas un problème en soi et pourrait être intéressant, mais j'ai à plusieurs reprises été un peu embrouillée car je ne savais pas de qui l'auteur parlait. le grand nombre de personnages et l'emploi un peu abusif du pronom anaphorique « il » ou « elle » – surtout en début de chapitre – entravent la lecture et empêchent parfois de saisir à qui on fait référence. le style d'écriture m'a aussi quelque peu gênée, surtout au début, car il y a un nombre incroyable de parenthèses et de tirets qui alourdissent le texte.
Les petits épisodes appartenant chacun à une histoire différente ne facilitent pas non plus la compréhension. C'est pourtant dommage, car l'idée d'explorer la communauté écossaise, les postes de la Compagnie et les camps d'autochtones est intéressante et permet de donner de la profondeur au roman. J'au toutefois ressenti une impression d'inachevé, comme si l'auteur s'était contentée d'esquisser ces passages plutôt que de les développer de manière suffisante. L'histoire de Line, par exemple, n'apporte par réellement d'éléments importants à l'histoire. En ce qui concerne la famille Knox, c'est un peu le contraire : très présente au départ et directement liée au meurtre, elle disparaît soudainement tout à fait, nous laissant avec de nombreuses questions la concernant.
Ces épisodes, mêlés à l'enquête, sont un peu déstabilisants car ils suscitent de nombreuses questions qui resteront sans réponse, comme si elles avaient été oubliées en chemin. Elles ajoutent à l'enquête des éléments qui ne sont pas indispensables et qui m'ont perturbée pour comprendre la fin. En effet, si le début est plutôt lent et répétitif, la fin surgit comme un éclair et on termine le livre sans qu'on n'ait réellement le temps de comprendre ce qui se passe.
Toutefois, il n'y a pas de coup de théâtre, contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre. le suspense a disparu depuis longtemps et même les relations des personnages restent suspendues, comme s'il manquait quelque chose. Une fin ouverte ne me dérangerait pas – bien au contraire – mais l'auteur a ici fait un choix qui limite considérablement l'interprétation.
La dernière critique que j'ai à formuler concerne le titre, que je ne trouve pas réellement adapté. Bien que les loups soient évoqués à plusieurs reprises, ils n'apparaissent réellement qu'une fois – voire deux – dans tout le roman et je dois avouer que je m'attendais à plus.
Les passages concernant les Indiens m'ont particulièrement plu car je ne connais pas bien leur culture et que leur manière de vivre dans la nature avec des conditions climatiques si difficiles m'impressionne beaucoup. La cohabitation avec les Blancs est également traitée de manière complète et plusieurs points de vue nous sont donnés.
La tendresse des loups est donc une histoire divertissante, mais qui se penche plutôt sur des histoires d'amour et les relations entre les personnages, sur le paysage canadien du Grand Nord et sur la cohabitation entre les autochtones et les Blancs. Vien que les personnages soient pour la plupart attachant – ou haïssables, selon l'intention de l'auteur – je conserve un arrière-goût d'inachevé car certaines petites histoires ne me paraissent pas suffisamment développées pour prendre sens dans le roman. le suspense n'est pas non plus gardé suffisamment longtemps à mon goût et j'ai trouvé la fin plutôt décevante. Si vous vous intéressez aux trappeurs et à l'organisation de la population blanche et indienne au Canada dans les années 1860, vous trouverez cependant sans doute votre bonheur dans ce roman.
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Un achat coup de coeur... le titre d'abord puis, l'attrait du Grand Nord, les trappeurs, les Indiens...
La lecture fut agréable mais pas à la hauteur de mes attentes.
L'intrigue est solide certes, mais je n'ai jamais réussi à complètement m'immerger dans le récit. J'ai sans vraiment pouvoir l'expliquer, un sentiment d'inachevé, d'être restée au bord de la route.
Les différents personnages d'abord : on découvre tout à tour leur passé, leur destin, leurs doutes, leurs motivations grâce à des retours en arrière judicieux, leur force et leurs faiblesses... Chaque protagoniste est une histoire... Et les destinées des uns et des autres, se croisent et donnent de l'épaisseur au roman...
Pourtant, mis à part le jeune Francis, le seul à aller au bout de ses désirs et convictions, les autres m'ont agacée par leur côté fataliste
ou plutôt par le parti pris de l'auteur de conclure son roman sans développer les conséquences que l'histoire aura eue sur chacun d'eux...
Ainsi, Me Ross et Parker, tous deux intriguant, voire fascinants se révèlent à la fin d'une platitude consternante et sont le germe de ma déception.
Mais, peut-être, sûrement même, ai-je eu du mal à adhérer aux intentions de l'auteur qui, en nous laissant dans le flou quand au devenir des personnages, a choisi de mettre à contribution notre imagination... Ça n'a pas fonctionné avec moi..
Côté émotions, le cadre se prêtait à de belles envolées lyriques, à de belles introspections et là encore, je suis restée sur ma faim... Les descriptions des paysages sont succinctes, les chapitres courts et donc peu à même de nous permettre une pause sur la beauté d'un paysage ou la profondeur d'un personnage....

Les thèmes abordés sont nombreux : la condition des Indiens dans le Grand Nord Canadien à la fin du 19ième, la vie difficile des colons, la honte, la culpabilité, l'adoption, l'homosexualité, le couple, le poids des préjugés... Des amorces de réflexion, à nous de trouver nos réponses. Et pourquoi pas ?

Bref, un avis mitigé... Entre fascination pour un univers et une époque qui me tiennent à coeur et un sentiment de frustration pour ne pas être allée au fond des choses. Mais, en même temps, c'est un thriller pas un roman historique...
Quelques beaux moments dans les immensités neigeuses et menaçantes du Grand Nord... Mais trop rares à mon goûts...

Finalement, et au vu des critiques très élogieuses que j'ai pu lire, il semble que le problème vienne de moi... Jack London, souvent évoqué lorsqu'on parle de ce roman
m'a bien plus bouleversée... Et, sans doute mes précédentes lectures d'ouvrages abordant le même contexte et la même époque, ont influencé mon jugement...



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Un moment fort de lecture ! On frissonne autant de froid que de crainte.
Ce livre avec son énigme m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Renouant avec la tradidition du roman naturaliste amèricain (London, Cooper...), S.Penney nous transporte dans le Canada de la fin du XIX° siècle. Elle aborde des thèmes souvent oubliés dans le roman d'aventure comme la politique, les enjeux économiques ou les rapports linguistiques. Les nombreux personnages sont attachants. Stef Penney nous fait littéralement vivre cette aventure.
Par contre, les loups sont vraiment juste dans le titre, ou une vague pensée omniprésente...
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Ce livre a été couronné par le Costa Book Award, ce qui est mérité!
En plus d'être une intrigue policière haletante, et "une aventure à la Jack London" (Le Figaro), ce roman est d'une grande finesse. L'écriture est belle, sensible, et sait magistralement retranscrire la splendeur du Grand Nord, au XIX e siècle. Et ce froid, omniprésent et obsédant, nous fouette le visage pendant toute la lecture. Sans jamais tomber dans des clichés, les personnages, indiens, trappeurs, colons, sont consistants et bien modelés, certainement grâce à la narration. Elle se partage entre le point de vue de la narratrice attitrée, Mme Ross et celui des autres personnages. On s'attache à chacun, avec leurs caractères et leurs drames, si bien que j'ai eu l'impression de les abandonner à la fin. Cette dernière est laissée en suspens, ouverte à nos bons soins, à notre imagination.
Ce premier roman de l'écossaise Stef Penney, scénariste et réalisatrice, est une réussite.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Canada, 1867. Dans le village de Caulfield, c’est l’agitation. Un trappeur a été assassiné et, pour résoudre ce meurtre inquiétant, des hommes appartenant à la Compagnie de la baie d’Hudson ont été envoyés sur place. Leur tâche n’est pas facile, entre le manque d’indices, la disparition inexpliquée du fils de Mme Ross, Francis, la venue du mystérieux Sturrock qui s’intéresse de près à l’affaire… sans oublier le climat hostile et impitoyable de cet hiver glacial.
Un aperçu pour le moins prometteur : un roman policier situé dans un paysage qui attire les lecteurs de par les légendes qui l’entourent ; un intrigue qui ouvre de nombreuses portes pour jouer avec le suspense et faire preuve d’originalité ; une période historique intéressante en raison des relations entre les Blancs et les Indiens en particulier.
Et pourtant, la Tendresse des loups ne m’a pas convaincue. Je dirais même qu’il m’a quelque peu déçue, et bien après avoir terminé ma lecture, je suis encore indécise quant aux raisons qui m’ont permis de me forger une opinion.
Le résumé de quatrième de couverture, ainsi que quelques critiques que j’avais lues auparavant, y sont sans aucun doute pour quelque chose. Je me réjouissais de découvrir une autre culture, un paysage qui me passionne, des animaux que je respecte et que j’admire beaucoup, une intrique palpitante… Attentes qui n’ont pas réellement été satisfaites lorsque j’ai tourné la dernière page.
L’idée de l’intrigue, bien que plutôt banale, est particulièrement intéressante en raison du lieu géographique où elle se déroule et de l’époque durant laquelle les évènements se produisent. L’enquête manque toutefois de dynamisme à mon goût. J’ai été captivée par le début, lorsque Mme Ross et son guide indien se mettent à suivre des traces dans ce paysage impitoyable et dangereux. Toutefois, par la suite, lorsque les délégués de la Compagnie se mettent à les suivre et que l’expédition de Francis sur les traces d’un inconnu est narrée, je me suis vite lassée car le tout me semblait très répétitif.
Heureusement, plusieurs épisodes romantiques sont venus ponctuer ces quêtes qui n’étaient guère excitantes. Les personnages principaux sont complexes et bien décrits, et leurs sentiments sont évoqués avec talent de manière qu’on s’attache beaucoup à eux. J’ai personnellement eu un faible pour Donald et Mme Ross, qui sont sans doutes les plus développés, bien qu’une partie de leur caractère reste mystérieuse jusqu’à la fin. Nous faisons également la connaissance de plusieurs autochtones qui sont décrits de manière un peu différente, ce qui nous fait bien ressentir la discrimination qui peut exister entre eux, mais surtout les grandes différences de culture qui existent.
La manière dont l’histoire est contée prête cependant à confusion. Un grand nombre de petites histoires sont entremêlées, avec de fréquents changements de point de vue. Certains chapitres sont des flashbacks alors que d’autres racontent les actions en cours. Une des spécificités du roman est qu’un des narrateurs parle à la première personne – il s’agit de Mme Ross – alors que les autres actions sont soit décrites par un narrateur externe, soit par d’autres personnages s’exprimant à la troisième personne. Cela n’est pas un problème en soi et pourrait être intéressant, mais j’ai à plusieurs reprises été un peu embrouillée car je ne savais pas de qui l’auteur parlait. Le grand nombre de personnages et l’emploi un peu abusif du pronom anaphorique « il » ou « elle » – surtout en début de chapitre – entravent la lecture et empêchent parfois de saisir à qui on fait référence. Le style d’écriture m’a aussi quelque peu gênée, surtout au début, car il y a un nombre incroyable de parenthèses et de tirets qui alourdissent le texte.
Les petits épisodes appartenant chacun à une histoire différente ne facilitent pas non plus la compréhension. C’est pourtant dommage, car l’idée d’explorer la communauté écossaise, les postes de la Compagnie et les camps d’autochtones est intéressante et permet de donner de la profondeur au roman. J’au toutefois ressenti une impression d’inachevé, comme si l’auteur s’était contentée d’esquisser ces passages plutôt que de les développer de manière suffisante. L’histoire de Line, par exemple, n’apporte par réellement d’éléments importants à l’histoire. En ce qui concerne la famille Knox, c’est un peu le contraire : très présente au départ et directement liée au meurtre, elle disparaît soudainement tout à fait, nous laissant avec de nombreuses questions la concernant.
Ces épisodes, mêlés à l’enquête, sont un peu déstabilisants car ils suscitent de nombreuses questions qui resteront sans réponse, comme si elles avaient été oubliées en chemin. Elles ajoutent à l’enquête des éléments qui ne sont pas indispensables et qui m’ont perturbée pour comprendre la fin. En effet, si le début est plutôt lent et répétitif, la fin surgit comme un éclair et on termine le livre sans qu’on n’ait réellement le temps de comprendre ce qui se passe.
Toutefois, il n’y a pas de coup de théâtre, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre. Le suspense a disparu depuis longtemps et même les relations des personnages restent suspendues, comme s’il manquait quelque chose. Une fin ouverte ne me dérangerait pas – bien au contraire – mais l’auteur a ici fait un choix qui limite considérablement l’interprétation.
La dernière critique que j’ai à formuler concerne le titre, que je ne trouve pas réellement adapté. Bien que les loups soient évoqués à plusieurs reprises, ils n’apparaissent réellement qu’une fois – voire deux – dans tout le roman et je dois avouer que je m’attendais à plus.
Les passages concernant les Indiens m’ont particulièrement plu car je ne connais pas bien leur culture et que leur manière de vivre dans la nature avec des conditions climatiques si difficiles m’impressionne beaucoup. La cohabitation avec les Blancs est également traitée de manière complète et plusieurs points de vue nous sont donnés.
La tendresse des loups est donc une histoire divertissante, mais qui se penche plutôt sur des histoires d’amour et les relations entre les personnages, sur le paysage canadien du Grand Nord et sur la cohabitation entre les autochtones et les Blancs. Vien que les personnages soient pour la plupart attachant – ou haïssables, selon l’intention de l’auteur – je conserve un arrière-goût d’inachevé car certaines petites histoires ne me paraissent pas suffisamment développées pour prendre sens dans le roman. Le suspense n’est pas non plus gardé suffisamment longtemps à mon goût et j’ai trouvé la fin plutôt décevante. Si vous vous intéressez aux trappeurs et à l’organisation de la population blanche et indienne au Canada dans les années 1860, vous trouverez cependant sans doute votre bonheur dans ce roman.
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Plus tard, alors que je suis allongée dans la tente comme une saucisse, quelque chose me réveille. Je sens une légère ombre grise traverser la toile de la tente ; L'aube doit donc être proche, ou alors c'est la lune qui brille. A ce moment-là, la voix de Parker surgit à côté de moi, et je sursaute.
"Madame Ross. Vous êtes réveillée ?"
Je parviens à chuchoter un oui, mais je suis morte d'angoisse, m'imaginant toutes sortes d'horreurs au-delà de ces parois de toile.
"Si vous le pouvez, avancez votre tête vers l'ouverture et regardez dehors. N'ayez pas peur. Il n'y a rien à craindre. Ca pourrait vous intéresser."
J'arrive facilement à manoeuvrer mon corps de façon à regarder dehors, car, après la première nuit, j'ai dormi en gardant la tête du côté de l'ouverture. Je constate que Parker a ouvert un bout de rideau de mon côté, et je regarde.
L'aube n'est pas encore là, mais une lumière froide et grise, qui vient peut-être de la lune invisible et se reflète sur la neige, permet une certaine visibilité. Entre les arbres, les choses restent cependant sombres et indistinctes. Devant moi, les restes de notre feu forment une tache noire et, au-delà, les deux chiens sont debout, en alerte, le corps tendu vers quelque chose sous les arbres. L'un des deux gémit ; c'est peut-être ce qui m'a réveillée.
Au début, je ne distingue rien d'autre, puis, au bout d'une minute ou deux, je discerne un léger mouvement dans l'ombre. Je tressaille en me rendant compte qu'il y a une autre silhouette semblable à celle d'un chien qui se détache en gris contre le fond plus clair de la neige. Ce troisième animal qui surveille les chiens a des yeux et un museau légèrement plus foncés que sa fourrure. Ils s'observent avec un intérêt intense, sans agressivité manifeste, mais aucun ne veut tourner le dos. Un nouveau gémissement s'élève, peut-être vient-il du loup. Il me paraît plus petit que Sisco. Et seul. Je le regarde s'approcher d'un mètre ou deux, puis reculer, comme un enfant timide qui veu
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Tout en m'accrochant au traîneau qui cahote et plonge par-dessus les monticules de neige, je me rends compte que cette plaine est magnifique. La luminosité est si forte que j'en ai les yeux qui pleurent ; je suis éblouie, et pas seulement physiquement, mais aussi frappée de respect pour cette pureté gigantesque et vide. Nous passons devant des buissons dont le branches portent des toiles tissées par la neige et des nodules de glace qui, recevant la lumière du soleil, la réfractent en arcs-en-ciel. Le ciel est d'un bleu métallique luisant ; il n'y a pas un souffle de vent, et aucun bruit d'aucune sorte. Le silence est écrasant. Contrairement à certaine personnes, les contrées sauvages ne m'ont jamais donné une sensation de liberté. Le vide me suffoque. Je reconnais les symptômes de l'hystérie et je m'efforce de les combattre. Je m'oblige à penser à l'obscurité de la nuit, ce qui me soulage de cette visibilité aveuglante. Je me force à considérer que je suis totalement minuscule, dénuée d'importance, sans absolument rien de remarquable. Contempler mon insignifiance m' a toujours réconfortée, car si je suis négligeable, pourquoi me persécuterait-on?
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C'est terrible de voir ses parents vieillir et de savoir que leurs douleurs et leur fragilité corporelle ne vont aller qu'en croissant, jusqu'à l'effondrement de l'organisme.

Ce qui montre simplement qu'on ne quitte jamais rien. On emporte tout avec soi, qu'on le veuille ou non.
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Je n'ai pas beaucoup pleuré au cours de ma vie, tout compte fait. Chaque vie a sa part d'épreuves (...) et pourtant j'ai toujours pensé qu'il était inutile de verser des larmes, comme si en pleurant nous supposions que quelqu'un nous verrait et aurait pitié de nous, ce qui implique également que ce quelqu'un puisse quelque chose pour nous. Or, j'ai découvert très tôt que personne ne peut rien pour nous.
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