AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782370210135
78 pages
Raconter la vie (16/10/2014)
3.42/5   6 notes
Résumé :
A l’ancien Mont-de-Piété, le besoin n’a plus le visage de la pauvreté, mais celui de la débrouillardise – féminine, immigrée. Les clientes y utilisent leurs bijoux comme source du desserrement des contraintes qui pèsent sur elles, comme ressort de leur émancipation. Le Crédit Municipal de Paris est en effet un lieu où l’or octroie un type de pouvoir qui vient relativiser celui de l’argent. Dans la mise en gage, se jouent l’affirmation d’une indépendance - financière... >Voir plus
Que lire après Au prêt sur gageVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le prêt sur gage, dépassé ? Pas au Crédit Municipal de Paris, où tous les jours, dès 8h45, une quarantaine de personnes attendent pour mettre en dépôt des objets de valeur en échange d'un prêt à faible taux.

C'est sur cet univers un peu particulier, souvent objet de clichés, que l'historienne Pauline Peretz lève le voile dans cet essai. Un lieu où se mélangent aussi bien des personnes aisées en mal de liquidités que des personnes traversant une passe difficile et ayant besoin d'un prêt à bas coût. Elle nous raconte l'histoire de cette institution, puis nous présente ces clients (souvent des femmes) et leurs parcours, nous décrit leurs démarches, depuis le dépôt de l'objet jusqu'à son dégagement ou sa revente par le Crédit Municipal, si le propriétaire ne vient pas le récupérer.

Un essai très intéressant, documenté, qui nous permet de (re)découvrir une institution finalement mal connue.
Commenter  J’apprécie          60
Un document très intéressant sur le "prêt sur gage", c'est-à-dire le Crédit municipal de Paris, qu'on appelait autrefois le "Mont-de-Piété".
Ce livre analyse le fonctionnement de cette institution. L'auteur y a observé les usages et recueilli les témoignages. Nous y découvrons le rôle émancipateur que le Crédit peut avoir pour certaines femmes (d'ailleurs le personnel semble veiller à ce que cela soit un lieu d'expression de leur indépendance, dans la mesure du possible), les stratégies qui sont déployées pour récupérer l'argent, la forme de solidarité qui peut s'y déployer. Ainsi nous rencontrons les différentes clientes (car ce sont surtout des femmes), françaises ou étrangères, qui ont toutes de bonnes raisons de fréquenter ce lieu (au lieu des banques par exemple), et d'engager leurs objets (surtout leur or, leurs bijoux).
Un livre étonnant sur un sujet peu traité : pour les lecteurs de Zola qui comme moi avaient une image littéraire du Mont-de-Piété, cette lecture est assez passionnante car elle révèle toute la modernité d'un lieu fascinant qu'on pourrait croire oublié, où se croisent aujourd'hui encore toutes sortes de personnes, pas forcément toutes "pauvres"...
Cette lecture, semble-t-il, donne à voir une peinture assez sensible, entre force et faiblesse, pauvreté et débrouillardise, de l'humanité de ce lieu.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
LeMonde
02 janvier 2015
Pourvu qu’elles aient quelques bijoux en or, le mont-de-piété, aujourd’hui le Crédit municipal de Paris, sis au cœur du Marais, offre aux femmes, les principales clientes, une petite marge de manœuvre, une liberté prise à l’insu des banques et des maris. Le reportage de l’historienne Pauline Peretz ouvre les portes d’une institution loin d’être désuète.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nécessairement, il existe un décalage – qui peut être grand - entre la valeur subjective accordée à l’objet par son propriétaire et la valeur estimée par les commissaires-priseurs. […] Le passage par les mains des professionnels peut faire l’effet d’un douloureux moment de vérité : une existence est revue à la baisse.
(p. 65-66)
Commenter  J’apprécie          30
Pour celles et ceux qui ne peuvent demander d'argent à leur banquier, le Crédit municipal est là. Ici, personne ne vérifie si le client est ou non inscrit au fichier des incidents de paiement, s'il a ou non une histoire de mauvais payeur. (p.46).
Commenter  J’apprécie          10
Plus simplement encore que les Européennes, les femmes d'origine immigrées voient comme une réserve l'or de leurs bijoux. (p.30).
Commenter  J’apprécie          20
En général, les clients acceptent d'immobiliser au prêt sur gage le bien auquel ils tiennent parce qu'ils n'en ont pas un besoin vital au quotidien, mais ils sont absolument convaincus qu'il est irremplaçable. (pp.50-51).
Commenter  J’apprécie          00
Les immigrées ne sont pas au CMP [Crédit Municipal de Paris] les démunies dont l"image est trop communément véhiculée. Elles sont des détentrices de bijoux , ressorts d'une forme de contrôle sur leur vie. (p.30).
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Pauline Peretz (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pauline Peretz
Avec Philippe ARTIÈRES, François-Guillaume LORRAIN, Pauline PERETZ, Pierre SINGARAVÉLOU
A l'occasion de la publication de l'ouvrage : Pierre Singaravélou & Sylvain Venayre (dir.), L'épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours (Fayard) Nous surveillons ce qui arrive dans nos assiettes, mais connaissons-nous les origines de ce que nous mangeons et buvons ? Parmesan, curry, sardines, barbecue, yaourt, thé, porto, mayonnaise, sushi… Dans la lignée du « Magasin du Monde », Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre retracent avec un collectif d'historiens le fabuleux destin de 88 produits. Entre origines nationales et mondialisation, l'occasion de raconter une histoire des modes alimentaires et du goût des autres, dans le contexte d'une standardisation et d'une industrialisation croissantes. François-Guillaume Lorrain
+ Lire la suite
autres livres classés : argentVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}