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EAN : 9782875230775
96 pages
Nevicata (12/10/2015)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Que reste-il de l'ex-Yougoslavie ? De tous les peuples de l'ancienne république disloquée par la guerre, les Serbes sont sans doute ceux qui se posent le plus cette question. Sans parvenir à y répondre, tant l'histoire semble, après la mort du Maréchal Tito, leur avoir échappé.
La Serbie est un pays, sans aucun doute. Mais quel pays ! Un territoire enclavé, que ses frontières mal cicatrisées continuent de faire souffrir. La Serbie, surtout, est un condensé d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'opération Masse critique de Babelio, 'c'est comme une boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber'. Avec la couverture aux tons pastels, je m'attendais à une ballade champêtre à travers la Serbie comme un documentaire sur la 5ème.

Et bien pas du tout. C'est un livre sérieux, documenté et très intéressant. Je ne connais rien de la Serbie, même pas de vieux clichés comme on peut en avoir sur des pays inconnus. J'ai beaucoup aimé la partie témoignages du livre, la proximité, le vécu des uns et des autres surtout par rapport à cette jeunesse désoeuvrée dont la seule ambition est de s'en aller. C'est dur, sombre. Mais ce livre a aiguisé ma curiosité et j'ai déjà repéré quelques titres de cette collection 'L'âme des peuples'.
Un grand merci aux éditions Nevicata et à Babelio.
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Merci à Babelio et aux éditions Nevicata de m'avoir envoyé "Serbie : mythologies balkaniques" de Gaëlle Perio Valero.

Le livre est construit comme tous les volumes de la collection "L'âme des peuples". Une première partie où l'auteur part à la rencontre de la population du pays et recueille témoignages et ressentis. Mélange de reportage et de récit de voyage, il s'agit de faire le point sur la situation politique, économique, culturelle du pays de façon vivante. Ensuite l'auteur recueille l'avis de trois spécialistes (historien, sociologue, spécialiste en géopolitique). Carte, index, chronologie et bibliographie complètent l'ouvrage.

Pour la Serbie la conclusion de l'enquête et des interviews parait pessimiste. Traumatisée par les guerres des années 90 et la perte du Kosovo, vivant de puis deux décennies dans une situation économique catastrophique, la population continue de s'en remettre à un nationalisme illusoire et paranoïaque. Une classe politique corrompue et démagogique, liée au crime organisé, bloque toute réforme sérieuse. Et les jeunes ne pensent qu'à partir.

J'ai apprécié comment l'auteur et ses témoins insistent sur le pessimisme profond des Serbes, qui mythifie ses grandes défaites et ses héros malheureux. Par compte quelques passages folkloriques dans le reportage n'ajoutent rien au sérieux de l'enquête.
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Mitigée...
Je n'ai pas trouvé que l'autrice ait réussi à montrer toute la beauté et la complexité de l'âme serbe.
Un texte survolé, ce n'est pas un peuple que l'on peut comprendre, aimer en 100 pages, surtout quand 70% se base surtout sur le contexte de la guerre.
Par contre, elle a au moins eu le mérite d'arriver à me faire replonger dans certains de mes souvenirs. J'ai ressenti, ces sons, ces odeurs... qui me sont tellement familiers.
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Une nouvelle lecture de la collection "L'âme des peuples", en Serbie cette fois-ci : on plonge dans l'histoire et l'imaginaire collectif de ce "vilain petit canard" souvent considéré comme responsable des conflits des années 90 dans les Balkans, ce qui a entre autres eu pour effet de renforcer les Serbes dans une rhétorique de victimisation...Qu'on peut, au fil de la lecture, sinon défendre, du moins mieux comprendre : la rupture des relations internationales avec la Serbie, son démembrement suite à l'indépendance du Monténégro, puis du Kosovo, l'hyperinflation qui sévit dans les années 90, les bombardements des Occidentaux qui achevèrent de détruire l'industrie locale...Une histoire récente faite de frontières mouvantes, de minorités religieuses plutôt qu'ethniques ou linguistiques, et de sanctions qui firent basculer l'économie dans une économie parallèle sous l'emprise de réseaux criminels, et crispèrent la population dans une sorte de patriotisme aveugle.

Au-delà de ces considérations historiques et géopolitiques, l'auteur offre une présentation affectueuse et touchante d'un pays qui a cependant à coeur de s'ouvrir et de partager sa culture à ceux qui ne le jugent pas : une belle découverte !
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Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique, grâce auxquels j'ai reçu cet ouvrage. Je m'excuse par avance du retard que j'ai pris dans la publication de la critique. Je ne connaissais ni la maison d'édition ni la collection mais je la trouve extrêmement bien faite. Parfaitement rédigé par une journaliste qui y a vécu, l'ouvrage fourmille de faits historiques, d'anecdotes qui permettent de cerner au plus près la personnalité des Serbes, des entretiens avec des spécialistes, un glossaire et des repères chronologiques. Honnêtement, je suis très agréablement surprise et étonnée. C'est une sorte de Serbie pour les Nuls en version condensée et archi bien faite. Personnellement, je trouve que les anecdotes ont leur place ici, c'est une journaliste qui écrit et qui doit rendre vivant son récit. Ayant côtoyé pas mal de Serbes, je me suis retrouvée dans l'ouvrage. Et finalement la Serbie c'est aussi bien Arkan avec ses Tigres que Tito, le ajvar avec les cevapcici que Ceca et Tsar Lazar... Les 3 entretiens avec les spécialistes apportent un éclairage historique et sociologique très intéressant. A noter que l'Eglise en Serbie a joué le même rôle pendant le joug ottoman que l'Eglise en Russie au Moyen Age pendant le joug tataro-mongol en préservant la culture et la religion.
A lire pour tous ceux qui veulent avoir un aperçu de ce qu'est la Serbie.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis né en Yougoslavie et j’y ai vécu. Je me sens toujours Yougoslave. Pourtant, au moment où l’on reconnaît les droits aux minorités, la minorité yougoslave est considérée comme une simple nostalgie qui ne correspond à aucune réalité. Comme si les autres identités – serbe, croate, slovène, albanaise, bosniaque, monténégrine, macédonienne – étaient, elles, naturelles. Les « ethnocrates », ceux qui veulent le pouvoir pour un seul peuple, ont peur de la Yougoslavie qui – monarchie ou république communiste – était un état multiethnique et multiculturel. Cela représente, pour les ethnocraties, un fatras insoutenable.
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On le sait, mais cela choque toujours lorsque l'on est sur place. La Serbie accepte difficilement de regarder en face ses responsabilités dans les conflits des années 1990. Les gouvernements successifs ont beau faire peu à peu leur mea culpa, ceux qui y adhèrent restent peu nombreux. Peu, trop peu de Serbes reconnaissent leur responsabilité dans ce conflit qui ensanglanta la région. Les yeux se durcissent, les mâchoires se crispent, parfois les poings se serrent et la colère explose à l'évocation des crimes de guerre? Honte ? Indignation ? Non. Vos interlocuteurs sont au contraire ulcérés de se voir placés sur le banc des accusés. Les Serbes s'estiment victimes. Ils relaient, pour s'en convaincre, les pires théories du complot. Leur mémoire est très sélective. L'amnésie vaut pour eux amnistie.
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En ce qui concerne l’Union européenne, je suis assez amère. Tant que l’on ne s’entre-tue pas et que la question du Kosovo est apaisée, Bruxelles est indifférente à notre sort. Pourtant, le Kosovo c’est l’arbre qui cache la forêt de tous les dysfonctionnements de ce pays ! Du moment qu’il n’y a pas de conflit, l’Union européenne s’en moque ou proteste mollement en publiant des rapports qui disent « ce n’est pas bien, peut mieux faire ». De toute façon, je ne crois pas que l’Union européenne soit une solution pour la Serbie.
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Cette solidarité est le sel de la vie. Les proches restés à la campagne approvisionnent les citadins en produits frais ou en jambon et mettent du beurre dans les épinards, tandis que ces derniers, en retour, jouent des coudes pour faciliter l'inscription à l'université ou décrocher un rendez-vous chez un médecin spécialiste. Pas vraiment besoin de demander. Nécessité fait loi.
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