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EAN : 9782213012285
248 pages
Fayard (30/11/-1)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Un soir, dans un bal de village, Bernard Abadie, jeune ingénieur des Travaux publics, aperçoit une fille d'une beauté fascinante, qui tourne inlassablement sur un manège de chevaux de bois. Il l'invite à danser, la reconduit sous forage jusque chez elle, lui arrache un rendez-vous auquel elle ne viendra pas.
Obsédé par cette rencontre, Bernard retourne sonner à la porte de sa maison. Une vieille dame lui ouvre, qui reconnaît dans la description de la jeune fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai ressorti de derrière les fagots de ma bibliothèque, Périls en la demeure de Maurice Périsset, le prix du Quai des Orfèvres 1983, un livre qui fleure bon les années 1980 et montre à quel point le degré d'exigence des auteurs,des lecteurs et des jurés de ce prix a connu une progression hallucinante.
Le dernier prix a en effet été attribué à Lionel Olivier pour son roman le crime était signé.
Mais revenons à Périsset (1922-1999), drôle de bonhomme ce Périsset, touche à tout de génie : des essais sur les vies de Gérard Philippe, Jean Gabin et Simone Signoret, ou encore le Curé d'Ars (je n'invente pas) ; des polars aux titres ciselés dans un humour potache de bon aloi (le Banc des veuves, Nuits sanglantes, le foulard d'acier, les Statues d'algues, les Noces de haine, le Cel s'est habillé en deuil - ça aussi ça ne s'invente pas -) ; au total plus d'une trentaine d'ouvrages dont 1 prix du Quai des Orfèvres.
Une écriture simple et efficace qui ne s'embarasse pas de style :
«Une main en auvent sur le front parce que les rayons du soleil couchant l'aveuglaient, Bertrand Abadie suivait un épervier qui planait dans l'air immobile.»
Belle entrée en matière pour présenter cet ingénieur des travaux publics, séducteur impénitent «...il aimait voir des gens, parler avec eux, courir les filles, mais ne s'attachait à aucune, convaincu que le meilleur moyen de bine vivre était encore de rester libre.» ; coincé avec son collègue Vincent Lardier dans «...la petite maison mise à leur disposition par la Compagnie Générale de Construction - la C.G.C - pendant la durée des travaux qu'ils dirigeaient dans la vallée du Verpeau...»
Les deux collègues devenus amis, coulent une vie paisible, malgré les délais contraints de leur chantier. Mais dans sa chasse aux filles, Bertrand rencontre une énigmatique jeune fille le soir du bal du 14 juillet à la Crau :
«...tout bascula quand il la vit. Assise en amazone sur un cheval blanc, les mains crispées sur la crinière, la fille à qui il eût été incapable de donner un âge - vingt, vingt-cinq ans ? Plus ? était vêtue d'une ample robe d'un bleu très pâle, dont la jupe flottait autour d'elle, les pieds nus et le visage d'une telle gravité qu'elle le plongea aussitôt dans une sorte de malaise.»
A partir de ce moment, Bertrand n'aura qu'une idée en tête retrouver cette fille qui le fuit et qu'un orage l'a empêché de séduire.
Cette obsession lui sera fatale. Un des ouvriers du chantier le trouve mort étendu dans un trou d'eau à proximité du chantier.
Périsset ne nous fait pas lanterner autour de l'hypothèse de la culpabilité éventuelle de son ami Vincent Lardier. Il va tout de suite plus loin et plus vite.
Le commissaire Jardet et l'inspecteur Bacconier ne s'y attardent guère plus. Avec une perspicacité et une sagacité à tout épreuve, peu soucieux des avertissements de leur hiérarchie frileuse, ils mettent en évidence un réseau complexe de relations autour de la jeune fille, Angéline, et de son oncle Pierre Alain Delacourt, un pied-noir, riche colon en Algérie qui a racheté plusieurs domaines dans la région de la Crau et s'est attiré les inimitiés de la plupart des paysans de cette région.
Un deuxième meurtre, celui de Julien Combret, garçon de manège, qui, en 1956 a travaillé en Algérie sur le domaine de Delacourt et a connu Angéline.
Le roman qui semblait manquer de consistance, s'épaissit autour de cette trame, lorsqu'une information inattendue sur Angéline conduit le lecteur à redouter le pire, un fantôme, des vampires, que sais-je encore, une invention à la Périsset, mais non, le bougre est habile, il s'en tient aux faits et nous mystifie jusqu'à la fin du récit en retombant sur ses pattes sans faire appel à des artifices que d'aucuns auraient sortis sans vergogne de leur besace.
Car après avoir souri en exhumant ce roman, en m'attendant au prie, j'ai reconnu la force du style Périsset, que je vous invite à découvrir, un récit réaliste, sans esbroufe, bien ancrée dans la réalité de son époque « Certes, il manquait encore à Jardet bien des éléments de ce puzzle, mais il savait qu'il aurait bientôt une vue d'ensemble logique des faits. Au bout du compte, il ne doutait plus maintenant d'apprendre pourquoi et comment Bertrand Abadie et Julien Combret avaient été assassinés, et pourquoi ces deux hommes, qui ne se connaissaient pas et n'étaient pas d'évidence destinés à se rencontrer, avaient connu le même sort.»

Je vous laisse le soin de découvrir comment Jardet va résoudre cette énigme avec brio.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les deux policiers se dirigèrent vers un homme de haute taille, le visage marqué de profondes rides d'expression sous une épaisse crinière grise. Oeil impérieux, d'un gris-vert pénétrant, peau tannée, il était vêtu avec désinvolture de jeans délavés et d'une chemise écossaise blanche et bleue, largement ouverte sur la poitrine également très bronzée. "Il porte très bien ses soixante-cinq ans !" pensa Jardet.
- Messieurs ?
- Je suis le commissaire Jardet et voici mon collègue l'inspecteur Bacconier. Nous souhaitons avoir un entretien avec M. Pierre Alain Delacourt.
S'il était surpris, l'homme n'en laissa rien paraître et dit simplement :
- C'est moi. Si vous voulez bien me suivre...
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