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EAN : 9782253031291
312 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.97/5   195 notes
Résumé :
La chronique scandaleuse s'est emparée très tôt du personnage d'Aliénor d'Aquitaine; très tôt, puisqu'au XIIIe siècle déjà le facétieux Ménestrel de Reims lui attribuait des aventures avec Saladin. Les Français ne lui auraient-ils pas gardé rancune d'avoir abandonné la couronne de France pour celle d'Angleterre ? Quoi qu'il en soit, la réputation fâcheuse qu'on lui a faite aura marqué, pour la postérité, une personnalité féminine hors pair, donc l'existence aura eu ... >Voir plus
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Notre Dame d'Aquitaine, Ségolène Royal, n'arrive pas à la cheville d'Aliénor ( 1122- 1204 ), ou Eleanor en anglais.
Elle est duchesse d'Aquitaine, petite fille du duc-troubadour Guillaume, mariée à 15 ans avec le roi de France Louis VII, un curé ; elle fait la deuxième croisade avec lui, lui fait deux enfants, puis se débrouille pour faire annuler son mariage, afin d'épouser un homme de caractère comme elle, Henri Plantagenêt, duc d'Anjou, fils de Mathilde l'emperesse. Mathilde est elle-même la petite fille de Guillaume le Conquérant, et se bat comme une lionne pour que les droits d'Henri en tant que roi d'Angleterre soient reconnus, etc...
.
Superbe ouvrage, qui révèle le caractère fort de cette duchesse, épouse, reine, puis mère et reine mère.
Quand, après 10 ans de bonheur avec Henri qui est fougueux comme elle, elle apprend que Rosemonde l'a remplacée dans le coeur de son homme, elle réagit en Femme et en Reine, et se venge : elle pousse ses fils Henri le Jeune et Richard (futur coeur de Lion ) à se battre contre leur père. Il n'en fallait pas beaucoup plus à Richard, que son père a privé de l'Aquitaine, la région où il a grandi... C'est la guerre civile ( 1174- 1189 ).
Là, elle désunit le royaume sous l'emprise de la jalousie, mais ivre de pouvoir, Henri II est devenu un despote. Il emprisonne sa femme pendant 15 ans !
.
Par la suite, elle agit en Mère et Reine mère : elle aime avoir ses enfants autour d'elle. Elle se rachète, et essaie de préserver la paix et le royaume, le plus puissant d'Europe, l'Angleterre, jusqu'au bout de ses forces, jusqu'au bout de ses 82 ans !
Il y a plein de choses à dire,et je dois laisser le suspense pour vous, amis lecteurs !
.
Je veux juste vous dire trois choses.

1 ) le style de Régine Pernoud est simple, mais L Histoire est tellement compliquée qu'on s'y reprend à deux fois de temps en temps ( voyons voir : c'est qui celui-là ?)

2 ) Quel dommage que les femmes ne manient pas l'épée à cette époque : dès qu'elle n'est plus mariée à Louis, Aliénor, qui n'est plus que duchesse solitaire, même avec quelques chevaliers pour la protéger, a failli se faire enlever deux fois contre rançon, avant de retrouver son Aquitaine chérie : une femme, si forte soit-elle, peut difficilement tenir un royaume à cette époque, et la loi salique ne tardera pas à s'appliquer en France.

3 ) le système des divisons de royaume entre les fils, toujours en vigueur depuis les Mérovingiens, est pourri : combien de fois un fils a guerroyé contre son frère ou pire, pour reconstruire le royaume paternel !
Le système des apanages, des fiefs n'est pas mieux : le duc de Normandie et celui d'Aquitaine, bien que princes anglais, sont obligés de rendre hommage au roi de France. Ces régions sont ballotées au gré des subtilités des mariages princiers. Ainsi, Philippe Auguste est serré de toutes parts par des fiefs anglais appartenant au royaume de France (sorte de location ? ), Normandie, Poitou, Bretagne, Aquitaine, Toulouse, à la fin du XIIè siècle, à l'apogée de la puissance d'Henri II, puis du lion Richard.
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Tel le chat, Philippe Auguste attend son heure pour reconstruire une xè fois la France : )

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Aliénor d'Aquitaine: ce nom flottait depuis longtemps autour de moi, ayant grandi dans cette région, sans que je n'aie le moindre soupçon de la vie extraordinaire qu'elle a pu mener.
C'est à la suite de la lecture d'un beau livre sur les reines du Moyen-Age que le destin, brièvement résumé, d'Aliénor m'a intriguée. Et me voilà, moi qui ai renâclé à suivre ces cours soporifiques d'Histoire à l'école, ce livre à la main.
Régine Pernoud précise bien que cette biographie n'est pas un roman, que rien n'a été inventé et que c'est bien la vie même de cette femme hors-norme qui a permis cet essai romanesque.
Hors-norme, car elle a épousé, de son plein gré et tour à tour, celui qui deviendra roi de France, Louis VII, puis son adversaire, celui qui sera couronné roi d'Angleterre, Henri II, devenant elle-même reine de deux pays.
Avec le premier, elle n'aura que deux filles mais l'accompagnera en croisade jusqu'à Jérusalem, en 1150.
Avec le deuxième, elle étendra leur royaume en France et en Irlande, aura huit enfants, dont le roi Henri III, puis le célèbre Richard Coeur de Lion et l'infâme Jean sans Terre - que l'on reconnaît très bien dans Robin des bois! -.
Non seulement, donc, elle choisit ses futurs rois, mais elle contrôle sa progéniture avec l'habileté d'une marionnettiste, montant ses fils contre son mari volage, mariant stratégiquement ses enfants, mais développant également le système métrique et baissant les impôts de l'Angleterre, après avoir eu le loisir de réfléchir à toutes ces nécessités pendant ses années de captivité.
Aliénor, femme belle et intelligente, est également une force de la nature; alors qu'autour d'elle les jeunes femmes meurent en couches, elle voyagera à cheval, le ventre rond, d'un pays à l'autre, et continuera à veiller sur ses enfants, les accompagnant ainsi jusqu'à soixante-dix ans passés.
L'histoire de cette femme, telle qu'elle est racontée par la plume intelligente et agréable de Régine Pernoud, qui au passage nous en apprend un bon bout sur le douzième siècle, est tout simplement un véritable roman d'aventure!
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Au-delà des clichés : Sirène pour Louis VII le Jeune et Henry II Plantagenêt et mère-Louve pour ses jeunes louveteaux, Aliénor ou Eléonore d'Aquitaine (1122-1204) est la fille d'un grand seigneur du sud-ouest, attachée profondément à une terre, l'adepte et l'héritière d'une culture, mais aussi une femme qui se bat, parfois de manière désordonnée et sans le moindre scrupule, pour les causes qu'elle veut défendre et qui n'a de cesse de se faire connaître, pour le meilleur et pour le pire. Est-elle pour quelque chose dans l'horrible méfait commis à Vitry-en-Perthois en 1143, où une partie des habitants furent passés au fil de l'épée et où le reste de la population périt dans les flammes en croyant pouvoir trouver refuge dans une église que l'armee du roi de France n'hésita pas à incendier, tout cela pour faire un exemple dans la guerre que le Capétien dut livrer au belliqueux Thibaud de Champagne ? Des indices le laissent croire. Elle va suivre Louis VII dans la désastreuse croisade qui échouera en 1148 devant Damas. Puis en 1152, après avoir été répudiée par son époux, elle passera dans les bras d'Henry Plantagenêt qui deviendra roi d'Angleterre en 1154, et elle accroîtra ainsi les territoires contrôlés par ce dernier par le Poitou, la Guyenne et la Gascogne. Mais ce ne fut que pour se venger de Louis VII. Car l'harmonie ne régna pas dans le couple Aliénor-Henry, et la mère prit parti dans les différends que ses fils eurent avec leur père et qui se muèrent en révolte ouverte en 1173 et 1183. Jean Sans Terre fut l'un des plus turbulents, mais Richard, futur Richard Ier Coeur de Lion, ne fut pas en reste et battit son père en 1188 en s'alliant avec le roi de France, Philippe II Auguste.

Une vie mouvementée donc que celle de la duchesse d'Aquitaine et reine d'Angleterre Aliénor. Elle est peinte merveilleusement dans la biographie que lui consacra Régine Pernoud, qui n'oublie pas de nous parler de cette femme qui sut aussi se cultiver, s'intéresser à la poésie de son temps et à la langue d'oc, dans laquelle divers auteurs s'exprimerent d'une manière de plus en plus raffinée dans la seconde moitié du XIIe siècle. Cette biographie d'Aliénor se lit facilement et avec plaisir. Elle n'a pas d'autre prétention.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Bien avant la romance imaginée par Mireille Calmel, cette sérieuse biographie datant de 1965 réhabilitait déjà Aliénor d'Aquitaine. Et quel ahurissant destin que celui de cette femme, deux fois reine - de France pendant quinze ans aux côtés de Louis VII, puis d'Angleterre pendant plus de trente ans à la suite de son remariage avec Henri Plantagenêt - et mère de dix enfants, dont les fameux Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre...

« Aliénor d'Aquitaine a été comparée tantôt à Messaline et tantôt à Mélusine. Inutile de s'appesantir sur Messaline, mais l'assimilation à Mélusine n'est guère plus sympathique : il s'agit de la femme-fée des légendes poitevines, que son époux, inquiet de ses disparitions mystérieuses, suit une nuit, et qu'il a la pénible surprise de retrouver changée en serpent » explique Régine Pernoud dans sa préface.

Cette éminente médiéviste, connue pour ses recherches sur la condition féminine de l'époque, reconstitue la longue existence d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) en s'attachant à déminer la réputation sulfureuse de celle-ci, tout en battant en brèche de nombreuses idées reçues sur le Moyen Âge.

Ici, pas de sensualité ni de détails scabreux, mais un ouvrage historique de référence pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette figure exceptionnelle du XIIe siècle, injustement vilipendée par l'Histoire de France.
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Loin d'une certaine historiographie, prompte à dresser des portraits selon la rumeur accumulée au fil des siècles, Régine Pernoud, médiéviste émérite décédée en 1998, nous propose une étude sur l'un des personnages les plus fameux et importants du Moyen Âge, hommes et femmes confondus : Aliénor d'Aquitaine.
Deux fois reine – épouse du roi de France Louis VII (avec qui elle prendra la croix, c'est-à-dire qu'elle partira en croisade) puis, une fois ce mariage cassé, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre – ; mère et grand-mère elle-même de rois et reines, dont les noms sont entrés dans l'imaginaire collectif, même chez ceux que l'Histoire n'intéresse pas.
Qui, en effet, ne connaît pas le bon roi Richard – Coeur de Lion – dont il est question dans Robin des Bois, ainsi que son frère Jean sans Terre, dont la cruauté est devenue légendaire mais qui n'en était pas moins avérée de son vivant ? Il y a aussi cette petite-fille, qu'Aliénor ira chercher en Castille pour la marier au dauphin de France, futur Louis VIII : Blanche de Castille, mère du roi de France sans doute le plus mythique : Louis IX, devenu saint Louis après sa canonisation.
Car la descendance d'Aliénor, par le jeu des mariages, va essaimer dans toute l'Europe. Descendance qui faillit même « coloniser » la famille de Saladin – le tombeur du royaume de Jérusalem, en 1187 –, à travers son frère Al-Adel, à qui il fut un temps question de lui donner pour épouse Jeanne, soeur de Richard Coeur de Lion.
Régine Pernoud nous fait ainsi découvrir une femme déterminée, volontaire, vengeresse – son second mari, Henri II d'Angleterre, en la trompant, en fera les frais – et non moins raffinée : chantée par les troubadours, les poètes, les écrivains de son époque, qui verront en elle une source intarissable d'inspiration et ce, jusqu'à un âge avancé de l'intéressée.
Une femme qui retiendra les enseignements des épreuves plus ou moins terribles ayant jalonné sa vie. Une femme, enfin, dont l'esprit moderne concourra à asseoir son aura : « En général un certain recul est nécessaire pour pouvoir juger clairement d'une époque. Or, il est extraordinaire de constater ici combien cette femme fut présente à son propre temps et de quel oeil critique elle a su en discerner les lignes de force. »
Fin politique, Aliénor, jusqu'à la fin de son existence, tandis qu'elle désirait se retirer pour ses vieux jours dans son abbaye favorite, à Fontevraud – où elle reposera après sa mort –, bataillera pour assurer la stabilité d'un royaume qu'elle aura contribué à façonner aux côtés de son second époux.
Quel destin ! se dit-on en refermant cette rigoureuse et dynamique biographie, dont l'auteur nous rappelle en fin de volume, non sans une certaine ironie, que son sujet n'appartenait pas à une époque obscure, comme on a trop souvent tendance à qualifier le Moyen Âge, « une habitude consacrée par l'usage ». Et d'ajouter : « Lorsqu'on traite, par exemple, de l'Antiquité ou du Grand Siècle, on rapporte sans sourciller les orgies impériales ou les scandales de cour. »
Aliénor, femme de ce Moyen Âge, en fut une des lumières…

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Cette époque, que nous avons toujours tendance à nous imaginer comme statique, est au contraire un temps où les départs sont faciles : il suffit de constater le nombre immense des pèlerins sur les routes et les relations qui se nouent d'un bout à l'autre de l'Europe, pour en être convaincu. Rappelons que, dès le XIe siècle, le petit-fils d'Hugues Capet épousait une princesse russe. Enfin, disons-le aussi, les transports par eau sont considérés comme plus accessibles que les transports par terre ; aussi ne trouve-t-on pas extraordinaire de prendre le bateau pour traverser cette Manche qui, pour tous, n'est qu'un « canal » : une voie de transport et non une barrière. On peut dire que l'Angleterre n'a commencé à être une « île » que beaucoup plus tard, passés les temps féodaux et même la période médiévale.
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Aliénor avait pris la croix en même temps que son époux. Contrairement à ce qu'on croit quelquefois, il n'y avait rien là de très extraordinaire. Dès la première expédition, au contraire, nombreux avaient été les seigneurs qui emmenaient leur femme avec eux. [...] La femme méprisée, étrangère à la vie de son époux et recluse derrière les murailles d'un sombre château en attendant le retour de celui-ci reste une image solidement ancrée dans bien des esprits, mais qui n'offre guère plus de vérité que celle du serf battant les étangs pour faire taire les grenouilles, et autres sornettes héritées des temps classiques pour lesquels la barbarie du Moyen Âge était un dogme indiscuté.
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Il est frappant de voir que les historiens qui auront connu Aliénor dans sa vieillesse font d'elle un éloge sans réserve ; entre autres, Richard de Devizes, ce moine de Winchester, qui s'écrie, en parlant d'elle : « Cette femme belle et chaste, imposante et modeste à la fois, humble et éloquente. » Tous, en revanche, montrent Henri sous un jour lamentable dans ses dernières années : celui qui, jadis, avait été un chevalier de si belle prestance, n'est plus, passé la cinquantaine, qu'un vieillard presque obèse, traînant une jambe blessée par un coup de pied de cheval et atteint, au dire de l'entourage, de la pire des maladies : celle qui consiste à ne pouvoir trouver le repos ; il ne peut tenir en place, agite fiévreusement les mains ; il avait toujours été négligé dans sa mise, et cette négligence, en vieillissant, est devenue désordre, reflétant le désordre intérieur d'un homme qui n'a pas su se maîtriser lui-même.
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Et l'on ne pourrait pas comprendre Aliénor si l'on omettait cet arrière-plan essentiel à sa personnalité comme à son époque : le goût de la splendeur qui s'exprime en toutes choses, dans les églises entièrement peintes où resplendissent les grands luminaires en couronne et les croix d'orfèvrerie, comme dans ces romans de chevalerie où les héros aux armes étincelantes livreront d'étourdissants combats et seront visités de songes lumineux. Trait d'époque qui s'exprime sous toutes les formes, depuis cette mystique de la lumière qui plus tard, s'épanouira aussi bien dans l'architecture gothique que dans les plus graves traités de philosophie [...], jusqu'à ce goût du "gold and glitter", de tout ce qui luit et brille, qui caractérise la mentalité du temps...
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L'époque s'est exprimée dans le roman de chevalerie comme elle s'exprime sur les prestigieux tympans, sur les fresques et les chapiteaux des cathédrales romanes. Or, toutes les fois que l'on cherche à s'expliquer d'où est venue, comment s'est opérée cette fusion entre courtoisie, thèmes chevaleresques et mythes celtiques, on se trouve infailliblement ramené vers la cour d'Aliénor. Dans son sillage apparaissent les poètes qui rendront familiers non seulement Tristan et Iseut, mais Perceval et Lancelot, le roi Arthur et la fée Morgane, et la reine Genièvre, et l'enchanteur Merlin.
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