AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 16 notes
5
3 avis
4
0 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le Moyen-Âge fut-il une période sombre, barbare et misérable de l'Histoire ou quelque chose d'autre et de nettement moins ténébreux ? L'historienne Régine Pernoud est revenue aux sources, s'en est tenue aux textes authentiques sans s'arrêter aux interprétations et aux approximations de certains de ses confrères plus soucieux d'idéologie que de vérité historique. Les « privilèges » de la société médiévale ne sont pas tout à fait ce qu'on imagine. Beaucoup pour ne pas dire presque tout le monde en bénéficie d'une manière ou d'une autre. La société n'est pas divisée en trois classes (noblesse, clergé, tiers-état), mais en beaucoup plus. Elle est en constante évolution et non pas figée comme aux XVIIè ou au XVIIIè. Tout repose sur la famille et non sur l'individu (paterfamilias) comme dans l'antiquité. La royauté elle-même se fonde sur une famille et une lignée, préférée, car la plus vaillante, la plus courageuse et la plus valeureuse. La famille coutumière formait des pionniers et des hommes d'affaires et la famille de droit romain des fonctionnaires et des militaires. le droit coutumier, adapté au monde agricole, avait remplacé le droit romain plus favorable au monde urbain. La révolution française puis le code Napoléon firent rebasculer de l'un dans l'autre. Ainsi, le « manant », (celui qui reste, qui maintient l'exploitation agricole) devint le « citoyen » (l'habitant de la cité). le principe médiéval fondamental était basé sur la fidélité et la protection et non sur l'argent, le salariat et l'état central qui décide de tout. Au Moyen-Âge, tout dépendait des familles, des clans et à tous les niveaux. de vassal à suzerain, d'échelon en échelon, on arrivait ainsi jusqu'au monarque qui ne disposait que d'un pouvoir limité, car lui-même dépendait de ses féodaux.
« Lumière du Moyen-Âge » est un essai historique de première importance dans la mesure où il apporte un éclairage nouveau sur un chapitre injustement décrié de notre histoire. le lecteur apprendra quantité de choses sur la société médiévale. Ainsi, quand on parle du serf « attaché » à la terre, on s'imagine une sorte d'esclave misérable, alors que la réalité est un brin différente. C'est un paysan à qui un seigneur a alloué une terre à cultiver en échange d'une part de la récolte. L'important, c'est que cette terre ne peut pas lui être reprise et même pas à sa famille s'il meurt. Une sorte d'assurance familiale contre le chômage. de même, on a raconté que les rues des villes n'étaient que des cloaques où les pauvres pataugeaient dans les excréments alors que les riches tenaient le haut du pavé (parties surélevées au-dessus d'une rigole centrale). Image fausse. Dans la plupart des grandes villes, les rues étaient pavées et dotées d'égouts très semblables aux nôtres. On a dit aussi que les gens mouraient de faim, car ils ne trouvaient à manger que des « herbes et des racines ». Au Moyen-Âge, on appelait « herbes » tous les légumes dont on mangeait la partie hors sol (salades, choux, bettes, etc.) et « racines » tous ceux dont on mangeait la partie souterraine, (raves, navets, betteraves, carottes). Les gens mangeaient des légumes et des fruits (ils avaient déjà accès aux oranges, citrons, figues, abricots et amandes venus d'Orient), mais aussi beaucoup de viandes de toutes sortes. On a dit aussi que les gens travaillaient de 9 heures par jour (en hiver) à plus de 15 heures (en été), donc comme des forçats, sans préciser que grâce aux nombreuses fêtes religieuses et patronales, ils disposaient de 80 jours totalement fériés plus 70 jours de chômage partiel soit environ trois mois de vacances par an. Cet ouvrage majeur représente un très beau travail de réhabilitation tout à fait passionnant et mené avec style et brio. Un livre essentiel pour en finir avec certaines falsifications.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          60
La vie quotidienne portait la marque d'une civilisation plus raffinée : l'hygiène était plus développée qu'au XVIIe siècle. La hiérarchie sociale reposait essentiellement sur des liens familiaux et il était beaucoup plus facile d'approcher Saint Louis que Louis XIV. Si les hommes avaient généralement l'autorité dans la famille, les femmes avaient des droits qu'elles n'avaient pas dans la société romaine et qu'elles ont reperdus dès le XVIe siècle.
Commenter  J’apprécie          30
Je sais que Régine Pernoud est une grande spécialiste de ces siècles obscurs qui ont précédé la Renaissance et découvrir son approche dans son essai : "Lumière du Moyen Age" a été un véritable plaisir et un enrichissement personnel.
J'ai apprécié tout particulièrement son chapitre destiné aux Lettres où elle dit elle-même que "malgré le grand nombre de travaux modernes consacrés à la littérature médiévale, nous ne sommes pas encore parvenus à nous en faire une idée juste, et à l'apprécier comme elle le mériterait. Elle reste une curiosité d'érudit, ou, ce qui est plus dangereux, sert de prétexte à des évocations assez artificielles".
Heureusement Régine Pernoud est là qui, avec beaucoup de citations et de références historiques, nous fait aimer "ces temps qu'on appelle obscurs" (une citation de Miguel de Unamuno).
Commenter  J’apprécie          10
Une autre vision du Moyen-Age.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3168 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}