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EAN : 9782266241328
96 pages
Pocket (04/07/2013)
3.65/5   13 notes
Résumé :
« Elle l’a trafiqué toute sa vie la vérité, elle ne peut pas parler pour elle. C’est pour ça que je suis là.
Depuis des mois, sans autre forme de protocole, je viens quand elle peut, pas quand elle veut, je force doucement la porte de ses souvenirs, je m’immisce entre elle et son personnage, c’est là que je l’attends, là qu’est notre livre… Il est temps de dire son secret, d’expliquer ce qui l’empêche, pourquoi elle tremble et se cache. » J.P.
Sonia R... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A enfance particulière, destin singulier.
L'origine, le commandement, l'ordre de mise en marche se trame dans l'enfance.
Pour Sonia Rykiel ce sera les mots de sa mère.
L'enfant rouge, l'inclassable, l'intranquille, l'enfant qui porte sa marque.
La première née annonce la couleur !
Elle n'est pas conforme, elle le sait, elle le vit, elle n'en souffre pas, elle ne se soumettra jamais. Alors cette différence, née dans le regrard de sa mère rédigera sa feuille de route.
«  Je sentais qu'il y avait quelque chose à tuer à la maison, mais je ne savais pas quoi.. ».
L'enfance sera sa blessure, ce sera sa force, ce sera sa source.
Qui connaît un peu le monde de la mode connaît ses codes, son langage.
La futilité n'est qu'un artifice qui cache de profondes et très belles vérités.
Qui dit mode, dit façon.
La mode...cette danse de la séduction. Et ce n'est pas un hasard si la mode courtise le parfum et si l'art imprègne ses fibres.
Sublimation, rêve, spectacle, lumières, matières, volumes, lignes et expressions.
Exigence toujours.
A nouvelle saison, nouvelles pièces. Premiers rôles, mise en scène, musique, chorégraphie.
La mode est un spectacle qui cache toujours son jeu.
On joue !
On entre en scène.
Des centaines d'heures de travail, de cris, d'exaltation, d'emportement, de passion non pas pour créer l'illusion mais la fascination !
La mode est un mouvement.
Transgression, révolution, libération, déclaration, revendication, exclamation, séduction.
Avant de vendre du rêve, la mode l'invente, l'imagine, le met au monde, le crée.
« Tout est luxe calme et volupté... » disait Baudelaire.Tout est travail acharné qu'il convient de faire oublier.
On joue !
On se reflète dans l'imaginaire , on n'est jamais le reflet de la réalité.
Haute couture, haute voltige.
Tout est mouvement dans la mode.
Plis, drapés, jetés, tombées,. La maille de ce labyrinthe de courbes entrelace, enveloppe, marque, souligne, flotte, enserre, embrasse, suggère, répond.
On ment, on enjolive ; on maquille, on grime, on envoûte, on conte et on se raconte.
La rampe s'allume, la salle est pleine, et le spectacle commence !
A chaque fois, c'est la vie qui se joue dans ces minutes là.
On joue dans la plus profonde vérité de son enfance. L'enfance de l'art.
On joue : et puis parfois surviennent les tragédies.
Ce "P de P" qui se met à souffler sur votre flamme. Qui fait trembler les ombres, qui voudrait étouffer les lumières.
Ce "P de P" qui n'a rien à foutre de votre destin.
Ce "P de P" qui vous prend par la main, par les jambes, à bras le corps .
On joue pour de vrai mais on ne souffre jamais pour de faux.
L'élégance réside dans l'équilibre. Quel qu'en soit le prix.
On lui concède la douleur mais on refuse de lui laisser sa vie.
On joue toujours et en corps pour gagner la partie, jamais la sortie.
"P de P" : le malheur d'une injuste déchirure, cruelle malfaçon de l'être.
On joue. Mais on n'oublie pas.

( à N., à la vie !, pour son intelligence de la forme et toute la beauté de son fond).

Astrid Shriqui Garain.
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Un étrange livre écrit à quatre mains par Sonia Rykiel, grande dame de la mode et Judith Perrignon écrivain qui a co-écrit « L'Intranquille » avec le peintre Gérard Garouste. A mi-chemin entre la biographie et le journal, ce livre explore les différentes facettes d'une femme bien de son temps (et même un peu en avance). Pas besoin de s'intéresser à la mode pour se laisser captiver par ces pages sensibles et ciselées qui nous dévoile une grande amoureuse, amoureuse des hommes, amoureuse des mots, amoureuse de l'art, bref de la vie. C'est le portrait tout en nuance d'une petite fille rousse, première née d'une famille qui voulait un garçon, vilain petit canard en somme, devenue femme libre et déterminée évoluant dans le milieu de la mode, puis vieille dame qui veut rester debout malgré la maladie de Parkinson.
Un beau livre, assurément.



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D'un côté, il y avait 'L'intranquille', que Judith Perrignon avait coécrit avec Gérard Garouste et qui reste un des livres qui m'a le plus touchée.
De l'autre, il me restait un souvenir très fort d'une rétrospective Sonia Rykiel au musée des Arts Décoratifs exposant son talent, sa créativité, sa vision de la féminité.
Alors, oui! J'étais impatiente de découvrir ce livre écrit à quatre mains sur la styliste.
Ensuite, il m'a fallu plusieurs jours pour accepter que, plutôt qu'une biographie, j'avais eu à faire à une biographie impossible qui n'avait pas pu être écrite, la faute à la maladie, aux secrets, à la légende... Je me suis sentie bernée, frustrée, dépitée, amuïe... peut-être parce que je n'avais pas été touchée par les voix entrecroisées. Ma déception est sûrement à la hauteur de mes attentes irraisonnées, indépendamment des qualités de l'oeuvre en elle-même.
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Je ne m'étais jamais intéressée à Sonia Rykiel avant de tomber sur ce petit, tout petit livre. Mais quel livre ! Une biographie écrite à quatre mains, où se mêlent entretiens et écrits personnels de la créatrice et qui nous révèle une femme complexe mais aussi fascinante. J'ai tout de suite accroché à la plume de Judith Perrignon, souvent directe et poétique à la fois, parfois tranchante, toujours juste. C'est donc un court livre dont on apprécie chaque phrase, et auquel on repense même refermé !
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Parce que j'ai beaucoup apprécié le livre de Judith Perrignon sur le peintre Garouste: "L'Intranquille", je n'ai pas hésité à choisir celui qu'elle vient d'écrire avec et sur Sonia Rykiel. N'oubliez pas que je joue. Il y est question de la maladie de Parkinson que la couturière a choisi de cacher pendant une dizaine d'années pendant lesquelles elle se tient droite et fait mine de rien mais vient le moment où il lui est de plus en plus difficile de cacher ses tremblements (P. de P. devient son juron favori). Elle évoque alors sa dernière grave maladie, une pyélonéphrite suivie d'une septicémie .
Pourquoi ce livre? Pour vivre, accepter, faire accepter, comprendre.
Les souvenirs sont racontés par Judith Perrignon et les interventions de Sonia Rykiel sont en italique et au présent.
Une incontestable envie de se raconter. J'ai porté quelques vêtements à sa griffe dans mes années de grande minceur et je me sentais bien dedans. Pour tout cela respect et merci.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Ma vie pourrait s'arrêter, ce qui me fait hurler de peur.
Je suis hallucinée, j'ai mal au corps, j'ai des migraines ébouriffantes qui sont là comme un malentendu.
Je suis une non dormeuse, une qui ne dort presque pas. Je vis avec ce non-dormir.
Pourquoi suis-je devenue cette femme interdite de faire ce qui lui plaît?
Le vrai m'épuise.
Ne pas avoir peur, c'est ça le bonheur. Je suis le contraire de ça.
Mentir faisait partie de ma vie mais ça ne va plus.
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Elle n'était pas sur le point de me confier quelque chose, de me dire : voilà ce qui s'est passé. Si, d'une phrase, elle frôle un souvenir douloureux, elle s'en éloigne rapidement, comme on recule sur le trottoir au passage d'un semi-remorque à vive allure. Ouvrir les vannes, cesser de mentir, d'embellir, serait admettre que le combat est terminé, il ne l'est pas. Et je ne sais pas insister.
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Un miroir est posé sur la table, il est ovale avec un manche en bois, comme dans les contes de fées. Il est toujours avec elle, à portée de main pour ne pas se perdre de vue. Un manche à son miroir, c'est décider quand il parle et quand il se tait.
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Hier, alors que j'allais partir, j'étais debout, j'avais remis ma veste, elle a soupiré : "Il y a des milliers de choses que je ne pourrai pas te raconter. Je suis passée par des moments graves et difficiles, ne pas en parler me permet de vivre. C'est pour ça que parfois j'ai l'air ailleurs, hautain, comme si ça ne m'intéressait pas."
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Elle a couru après milles fragments de deux, ainsi jamais la température ne retombe, jamais le regard s'habitue, jamais le corps ne se relâche, jamais elle ne fut seule. Pas de blanc, de vide. Pas cette béance que nul n'a mieux dite que Camille Claudel : "Il y a toujours quelque chose d'absent qui me persécute."
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Videos de Judith Perrignon (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Judith Perrignon
Judith Perrignon vous présente son ouvrage "Notre guerre civile" aux éditions Grasset.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2821193/judith-perrignon-notre-guerre-civile
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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