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Michelle Perrot (Narrateur)
EAN : 9782020866668
245 pages
Seuil (16/03/2006)
3.85/5   20 notes
Résumé :

Mon histoire des femmes. " Mon " histoire des femmes est en réalité " notre " histoire des femmes, et des relations entre les hommes et les femmes. Comment changent les apparences, la sexualité, la maternité ? Quand est né le désir d'enfant ? Les histoires d'amour ont-elles une histoire? Quel rôle ont joué les religions dans la vie des femmes ? Pourquoi l'accès au savoir, à la lecture et à l'écriture, au travail et au métier, a-t-il été si difficile ? P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans son Histoire des femmes, Michelle Perrot aborde plusieurs aspects de la condition féminine à travers les âges, retraçant le combat des femmes pour conquérir une égalité avec les hommes encore bien fragile…

Peu de sources, les femmes n'écrivent pas ou très peu, on parle peu d'elles, leur rôle dans la cité reste très longtemps limité. Quand elles possèdent un savoir, elles sont dangereuses, vite traitées de sorcières…
Leur destinée c'est la famille, le mariage et assurer une descendance, de préférence mâle. Et la séduction mais qui elle aussi peut mettre en péril la société. Leur travail consiste dans les tâches ménagères ou leur organisation, la cuisine, les enfants à élever, la religion à conserver. Bien que la religion, dans les couvents, ait parfois été une possibilité d'émancipation. Dans les classes sociales supérieures, elles ont un rôle de représentation.

Pourtant les femmes ont toujours travaillé dur, à la maison, dans les champs, à la ferme, à l'usine, elles ont été artistes, écrivains parfois, peu à peu enseignantes, soignantes, employées de bureau. La première guerre mondiale, privant le pays des hommes, leur a permis d'accéder à des métiers qui r étaient réservés à ces derniers. de plus en plus elles se sont engagées dans la lutte syndicale, voir politique, mais n'ont conquis le droit de vote que tardivement.
Féministes pour défendre leurs droits et le libre usage de leur corps, leur grande conquête a été la contraception. Mais aujourd'hui encore, toutes n'ont pas acquis cette liberté, et la libération des femmes demeure une histoire à poursuivre…

Un livre passionnant, accompagné d'un CD des émissions de France Culture dont il est issu, très agréables à écouter également. Michelle Perrot évoque également quelques grandes figures de femmes qui ont permis à leur cause d'avancer. Et nous livre de nombreuses pistes pour nous permettre d'aller plus loin.
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Un ouvrage très riche difficile à résumer qui couvre l'histoire des femmes en Occident et du XVIIIème siècle à nos jours en différents thèmes : les sources, le corps (sexualité, maternité, séduction, apparence), l'âme (mysticisme, religion, accès au savoir), le travail, les femmes dans l'espace (ville, voyages..).
Il est accompagné d'un CD de l'auteure, très agréable à écouter car elle se veut pédagogue.
Les femmes ont été longtemps absentes de l'Histoire pour plusieurs raisons : elles ont laissé peu de traces ou celles-ci ont été effacées, elles étaient confinées à la sphère privée, ont été les gardiennes de la transmission mais orale, L'Histoire a longtemps évoqué les grands hommes et les hauts faits avant de s'intéresser aux mentalités (Ecole des Annales), au privé (Georges Duby, Philippe Arès). Enfin, et on n'y pense pas, la grammaire. Sans être partisan de l'écriture inclusive, reconnaissons qu'elle empêche de déceler la présence de femmes dans des manifestations par exemple.
Aujourd'hui, les lois ont considérablement évolué et en théorie l'égalité est là (Michelle Perrot retrace la longue évolution en matière d'accès au savoir, travail, contraception et les causes des blocages) mais les mentalités sont plus dures à changer.
On apprend beaucoup et on découvre des personnalités hautes en couleur.
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De fin février à début avril 2005, Michelle Perrot a participé à une série d'émissions diffusées sur France Culture, où elle faisait le point sur l'histoire des femmes en 5 axes : écrire l'histoire des femmes, le corps, l'âme, le travail et femmes dans la cité. Cet ouvrage est la retranscription de ces émissions, synthèse des avancées réalisées sur ces thèmes depuis une trentaine d'années, avec ses défauts (vu le format du livre, aucun des sujets abordés n'est approfondi) et ses indéniables qualités (sans être exhaustif, l'essai propose un balayage assez complet, notamment pour le XIXe siècle). le style de l'auteure est assez vif pour susciter la curiosité et donner envie au lecteur de compléter cette lecture par celle de quelques-uns des nombreux ouvrages cités en note ou dans la bibliographie. Donc attention ! Essai dangereux qui donne envie de lire des dizaines d'autres livres pour en savoir plus !
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Un livre éclairant, qui nous permet de suivre l'évolution des femmes et de leurs conditions.... Il est incroyable de se rendre compte que cette évolution est ancrée dans notre culture et continue d'habiter certaines de nos habitudes...J'ai particulièrement apprécié le travail de recherche de Mme Perrot qui est complet et nous donne envie de creuser davantage.
Et petite synchronicité en prime, elle évoque Olympe de Gouge avec laquelle j'ai fait connaissance récemment par hasard, lors de mon entretien d'embauche et sur laquelle j'ai acheté le livre "Femme réveille toi" que je vais donc lire prochainement.
Une amie m'avait parlé des oeuvres de Michelle Perrot que je conseille maintenant que j'ai lu "Mon histoire des femmes", car c'est bien écrit et documenté et j'en ressors avec un éclairage plus concret.
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C'est au départ passionnant mais finalement, cela ne devienne plus qu'une sorte de catalogue des combats féminins.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les formes d'enfermement, de clôture des femmes sont innombrables : le gynécée, le harem, la chambre des dames du château féodal dont Jeanne Bourin a fait un roman à succès, le couvent, la maison victorienne, la maison close. Il faut protéger les femmes, cacher leur séduction. Les voiler. "Une femme en public est toujours déplacée", dit Pythagore. "Toute femme qui se montre se déshonore", écrit Rousseau à d'Alembert. Ce que l'on redoute : les femmes en public, les femmes en mouvement.
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Cette médicalisation croissante de l ' accouchement revêtait parfois des aspects ambigus; elle recouvrait des conflits de savoir et de pouvoir qui opposaient médecins et sages femmes. Celles - ci se sentirent exclues par le développement de savoirs plus formalisés qui aboutirent à de nouvelles branches de la médecine : l ' obstétrique et la gynécologie, en attendant la pédiatrie et la puériculture. Les femmes durent s ' y faire une place, par l ' étude et le diplôme, mais il reste quelque chose de ces rivalités dans les difficultés éprouvées récemment par la gynécologie pour se faire reconnaître comme une véritable discipline médicale.
D ' abord acte de femme, pratiqué chez soi, par une matrone ou une sage femme, entre femmes, en dehors des hommes, quasiment extérieurs à l ' événement et à la scène, l ' accouchement s ' est médicalisé, masculinisé, hospitalisé. L ' accouchement à l ' hôpital a d ' abord concerné les femmes pauvres, ou seules, trop démunies pour faire appel à un accoucheur ou à une sage femme. Puis l ' hôpital est devenu le haut lieu de la médicalisation et de la sécurité, et le rapport s ' est totalement inversé. Les femmes aisées ont pris le chemin de la clinique, puis de l ' hôpital maternisé dès l ' entre deux guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, la pratique se généralise et la naissance à domicile devient l ' exception.
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Que leur reproche-t-on au juste? Beaucoup de choses, mêlées.
D ' abord elles offensent la raison, et la médecine moderne, par leurs pratiques magiques. Elles prétendent guérir les corps non seulement par les simples, mais par des élixirs de leur composition et des formules ésotériques.
Elles manifestent une sexualité débridée : elles ont le "vagin insatiable", selon Le Marteau de la sorcière. Elles pratiquent une sexualité subversive. Subversivité des âges : beaucoup de vieilles sorcières font l ' amour à un âge où on ne le fait plus, après la menaupose. Et des gestes : elles attrapent les hommes par derrière, ou les chevauchent inversant la position que l ' église estime la seule possible: femme sur le dos, homme sur elle.
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Dans le concert de ceux qui " n ' aiment pas les femmes qui écrivent" voisinent des hommes des Lumières, comme Necker, conservateur comme Joseph de Maistre, libéraux comme Tocqueville,républicains comme Michelet ou Zola. Les dandys ou les poètes, tels que Barbey d ' Aurevilly, Baudelaire, les frères Goncourt, grands prêtres des lettres vont plus loin encore. Ces derniers disaient, pour expliquer l ' exception George Sand, qu' elle avait sans doute " un clitoris gros comme nos verges". Il est vrai qu'ils cultivaient la misogynie graveleuse.
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Après la Seconde Guerre et l ' Occupation, ce fut, en France, une pratique massivement appliquée à l ' encontre des femmes suspectes de " collaboration horizontale". C'est un des aspects les plus sinistres de la libération : un carnaval moche, comme dit Alain Brossat, un des premiers à l ' avoir étudié. Fabrice Virgili lui a consacré sa thèse. Il a montré l ' ampleur, voire la généralité, d ' une pratique étendue à toute la France et qui a touché peut être vingt mille femmes, aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes. La " tonte" commence dès le printemps 1944, avec une deuxième vague en mai - juin 1945 et le retour des prisonniers, des gens du STO ( Service du travail obligatoire), et la découverte des camps. Le rituel est partout le même : promenades accompagnant les tontes publiques, pratiquées souvent sur une estrade, occasion de dérision, de rigolade, de défoulement sur des femmes prises comme exutoire des lâchetés de tous.
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Videos de Michelle Perrot (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michelle Perrot
Michelle Perrot vous présente son ouvrage " le temps des féminismes" aux éditions Grasset. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2673464/michelle-perrot-le-temps-des-feminismes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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