Je suis tout simplement étonnée que les livres d'Henri Perruchot ne soient pas constamment réédités et figurant en bonne place dans les librairies tellement ses biographies sont passionnantes. A l'instar de la biographie de Van Gogh le texte est soigné, lyrique sans être ampoulé et chaque détail provient d'une source identifiée. Ce n'est pas ici une biographie romancée et pourtant ce livre se lit très aisément. Il faut dire que Gauguin a eu une vie qui à elle seule mérite un roman. J'ai lu auparavant la biographie de Van Gogh avec qui il a passé quelques semaines à Arles avec la fin tragique que l'on connaît. Je vais lire prochainement la biographie de Toulouse Lautrec et probablement Cézanne dans la foulée puisque j'ai eu la chance de tomber sur ces livres de poche que mon ami m'a fait découvrir. A noter que c'est dans les livres d'Henri Perruchot que je trouve le plus de mots de vocabulaire à chercher ensuite dans le dictionnaire ! Et pourtant, je le redis, nulle lecture fastidieuse, bien au contraire, je suis emportée par le récit. Encore une info : une exposition consacrée au centenaire de la naissance (et le cinquantenaire du décès) de l'auteur aura lieu prochainement en Bourgogne en 2017. Un auteur à (re)découvrir vraiment !
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Lorsque Aline a demandé à son fils quelle carrière il lui plairait d'embrasser, un mot est spontanément monté aux lèvres de Paul : celui de "marin". Sous son regard, les grandes étendues bleues des atlas frissonnent de la lumière des tropiques. Pas un instant, certainement, il ne pense au métier de marin. Pour lui, devenir marin, c'est partir ; et partir, c'est revivre : s'en aller, hors du temps et de l'espace, à la recherche du paradis, de l'enfance.
Le jour du vernissage, Degas avait amené chez Durand-Ruel l'un des fils Rouart, et comme ce dernier le questionnait au sujet de Gauguin, il lui avait récité la fable « le Loup et le Chien » de La Fontaine : « Gauguin, lui avait-il dit, c'est le loup maigre sans collier. »
Loup maigre, Gauguin se demande s'il ne serait pas bien inspiré de repartir, loin des maisons des hommes, pour ses îles solitaires.
[...] la vérité du mot de Gauguin :« Le laid peut être beau ; le joli, jamais. »