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EAN : 9782070376131
352 pages
Gallimard (02/01/1985)
3.98/5   30 notes
Résumé :
Il n'est pas donné à tout le monde de grandir libre de conseils, de reproches et d'entraves, et de passer son enfance à courir les prés et les bois au bord de la Loire tel un petit dieu Pan solognot, inculte et ivre de vie. Charles Desperrin a cette chance par la grâce du sort qui le fait naître à Gien d'une mère peu loquace: Adèle se contente de le remettre d'une taloche dans le droit chemin et ne se préoccupe pas du reste pour autant qu'il mange bien et grandisse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un païen ? Un cul terreux ? Un homme, un vrai ?
Ce roman a reçu le prix des libraires en 1966. Ca ne veut rien dire. Mais en général, les libraires ont bon goût. Et là dès l'entrée en matière, on s'indigne que cette pépite n'ai pas été exposé sous plus de lumières.
Hesse avait déjà évoqué, dans “ Narcisse et Goldmund” la recherche du beau, d'une certaine philosophie de la vie (il avait confronté deux protagonistes à ces fins)… le personnage principal, Charles Desperrins est un peu un frère jumeaux du « Goldmund » d'Herman Hesse. Mais son talent, sa vie est racontée avec la gouaille campagnarde qui caractérise les hommes en ce temps là… Quel temps ? le début du XX siècle.
Qu'on déroule le tapis rouge à tant d'écrivains et qu'on en oublie Jacques Perry, du moins, ce roman en particulier est une injustice criante.
Il s'agit de chair, de couleur, d'émotions en recherche, d'Art le tout sous la caillasse qui cri, sous l'épaisseur végétale de la campagne. Il s'agit de regards, d'attentions. Il s'agit d'hommes qui triment, trinquent, boivent, transpirent. Il s'agit de foi aussi, il y a du Pagnol là dedans, du Giono, de l'Audiard. C'est intense puis subtil, avant de dériver vers une sorte quintessence qui mari l'époque avec l'homme.
Que ce livre ne revienne pas régulièrement sur le devant de la scène est une hérésie, une erreur qui sera un jour ou l'autre réparé. Comme avec Upton Sinclair qui n'a été abordable au public français qu'à la grâce d'une adaptation cinématographique de son « pétrole »… On peut comprendre que ce Zola Américain ait mit du temps à traversé l'Atlantique, mais là… Perry est là, à notre portée….. Juste dans l'arrière salle du café du commerce, au bout de la plage du village. Et il suffit qu'on ouvre la porte, qu'on s'accoude au comptoir et qu'on écoute la tenancière pour que tout revienne. Perry pourrait même être là, à une table, jouant au tarot.
J'imagine qu'il me raconte lui-même la légende de Charles Desmoulins, ce païen qui se mit à peindre en lieu est place du langage. Qui se découvrit en lueur, en nuance…
Bouleversant !
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Ce roman est une pépite, un concentré de force vitale, animale, qui ébouriffe nos petites vies (trop) bien rangées.
Une preuve que parfois, les livres qui prennent la poussière dans les bibliothèques délaissées des maisons de famille, ces volumes qui sentent le renfermé de n'avoir pas été ouverts depuis des lustres, réservent de bonnes surprises.
Alors oui, on peut lire la rentrée littéraire, mais on peut aussi piocher des nouveautés dans les éditions du siècle dernier.
C'est comme dénicher un meuble ancien dans un vide-grenier : on se sent une âme de chasseur de trésor. A cela s'ajoute de redonner une vie à ce petit meuble qui avait été abandonné au fond d'un grenier pendant des dizaines d'années.
Eh bien voici mon petit meuble littéraire, millésime 1966. Non pas trouvé chez un brocanteur, mais hautement recommandé par un autre lecteur. Et j'ai lutté pour retrouver ce volume, même plus édité.
Mais une fois découvert, quelle souffle !! On se retrouve à grandir avec le petit païen qui deviendra grand, très grand. Grand par la taille, par le coeur, par le talent.
Il est païen car il a composé ses propres règles, ses propres lois, ses codes.
Il prend de la société ce dont il a besoin et/ou envie, pas ce qu'elle lui ordonne de prendre.
Il est son propre guide.
Il aime les femmes, sa mère en premier, la peinture, la nature, le Berry, la Bretagne et l'Italie.
Il est instinctif toujours, naïf parfois, manuel, sensuel et sensible.
Il est aussi libre qu'un homme puisse réussir à l'être. Et c'est ce qui est le plus fascinant.
Il a presque un côté picaresque.

J'ai adoré sa mère aussi, qui avec un certain instinct animal et son bon sens paysan, traverse la vie en courbant le dos parfois, mais sans jamais courber l'échine.

Alors, faut-il le lire ? Oui à lire et faire lire. Il me reste quant à moi à me mettre à la recherche des 2 autres volumes...Je vous raconterai.


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J'ai lu ce livre (et les deux qui font suite) il-y-a 40 ans. Je n'avais jamais oublié la forte impression qu'il me fît; problème, disparu de ma bibliothèque, ne me souvenant ni du nom de l'auteur, ni du titre des livres je croyais à jamais avoir perdu l'opportunité de le relire...mais, la couverture (celle de l'édition du livre de poche 1970) était elle, par ses vives couleurs, restée enfoui dans ma mémoire, et ce matin passant devant une des ces anciennes cabines téléphonique transformées en bibliothèque ouverte, il était là, offert à ma sagacité de bibliophile. Si ce n'est pas une belle histoire ça ! Allez, je me replonge de suite dans sa lecture,...et il me reste à commander les 2 tomes suivant.
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Le païen c'est Charles Desperrin. Sa vie est une aventure. Charles un diamant brut de spontanéité auto-éduqué dans les bois et les ruelles. Il se laisse porté par la vie et les rencontres sans aucun calcul pour le lendemain. La peinture croise sa route, il devient peintre. Il fait un enfant à une fille de paysan, il devient paysan. Les péripéties cocasses de cet adolescent atypique sont vivifiantes, on est parfois touché, on se marre et on est finalement déçu de perdre la trace de Charles à la fin de cette lecture.
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un livre qui donne envie de peindre de façon irrépressible, un livre plein de couleurs, de gourmandise, débordant de vie, de sensualité...
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
On « autorisait » le fils d'une femme de peine, d'une Marie-couche-toi-là à pénétrer une fois dans l'intimité de la première famille bourgeoise de la ville. Honneur tellement extraordinaire qu'il ne pouvait être dû qu'à la faiblesse des parents, à leur désir de céder à leur fils pour le délivrer d'un remords ridicule mais mal commode.
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La lumière toscane ne s'arrête pas, ne se réfléchit pas. Elle traverse, baigne, imprègne, saupoudre. On dirait que chaque particule irradie, que le soleil a éclaté en milliards de soleils sourds.
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La seule chose qu'il faut donner aux enfants, c'est la liberté et les laisser fureter à leur aise.
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Chez mes camarades, la science des « lettres » infusait lentement mais sûrement. Ces bons enfants seraient bientôt capables de lire, d'écrire et de compter; compter leurs sous, lire les bandes dessinées.... Les ruses et les mesquineries familiales, les propos venimeux qu'ils entendaient chez eux éveillaient leur esprit.
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Votre grande chance, me dit-il un jour, c'est de n'avoir aucun sens moral. On ne vous a pas farci l'esprit avec toutes ces règles stupides qui ligotent les êtres pour la vie. Vous êtes libre. Restez-le.
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Video de Jacques Perry (5) Voir plusAjouter une vidéo

Ah vous écrivez : émission du 12 août 1977
Au sommaire de ce magazine littéraire de Bernard PIVOT, trois écrivains:Jacques BRENNER pour "La rentrée des classes"Jacques PERRY pour "Les fruits de la passion"Geneviève DORMANN pour "Mickey l'ange"
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