Rhaaa lovely : c'est parti pour un coup de coeur !
Un peu décontenancé au départ par les changements graphiques, mais ensuite j'ai grave kiffé ma race d'amateur fantasy. Je gage que tout le monde ne partagera pas mon enthousiasme pour cette BD là, mais au fil des pages des mélodies se sont imposé dans mon esprit tel le chant des sirènes, et à partir de là impossible de ne pas être emporté leur charmes…
http://www.youtube.com/watch?v=Um6kepSbrLI&list=RDUm6kepSbrLI#t=4
Les dessins de
Stéphane Bileau sont de bonne facture sinon qualité, et bien mis en valeurs par les couleurs de Merli. Ah ça, c'est beau à voir… Un tome très dense pour un tome indépendant, avec une galerie de personnages très fourni, et le scénariste
Olivier Péru offre à chacun un peu de profondeur et son moment de bonheur et/ou de malheur !
L'univers se structure enfin puisqu'on précise que ce tome 8 se déroule 500 ans avant le tome 1. On retrouve ici Fall, l'elfe blanc au coeur noir destructeurs des siens, qui parcourt avec son dragon les jeunes royaumes humains… ^^ Oui, difficile de ne pas songer à Elric de Melniboné, mais
Olivier Péru ne puise pas que chez l'incontournable
Michael Moorcock, non il puise aussi aux sources du shonen classique et de ses valeurs : action, émotion, amitié, loyauté, solidarité, courage, honneur…
Fall joue le rôle d'un éco guerrier qui châtie sans pitié les braconniers, mais aussi celui d'un garde forestier du jardin d'éden qu'il a façonné au Pôle nord (une version écologique de la Forteresse de Solitude ou la version Green Peace de la Terre Sauvage de Marvel ? Péru connaît ses classiques)
Quels sont les personnages qui évoluent aux côté de "la dernière ombre" dans ce tome 8 ?
- 3 enfants gobelins qui partent à l'aventure pour réaliser une quête comme les « Grands » (comprenez les humains ^^)
- la chasseresse Halleran, qui la rage au coeur ne vit que pour détruire depuis qu'elle a été défigurée par une meute de harpies
- le colosse affranchi Alish qui suit jusqu'au bout celle qui l'a libéré la servitude (cela ressemble à la relation Thol / Hilda de Polaris dans "Saint Seiya Asgard" : Péru connaît ses classiques)
- l''acariâtre nain Moyeu qui souhaite laisser une trace dans l'histoire avant de casser sa pipe
- l'elfe renégat Lukren qui veut par-dessus tout ressusciter son défunt amour, quel qu'en soit le coût…
- la tigresse à dents de sabre albinos Khira, le centaure érudit et le dragon banc domestique, qui sont les gardiens d'un parc mythologique…
Beaucoup de pathos dans ce tome, comme tout bon shonen classique qui se respecte : préparez vos mouchoirs !
- l'apocalypse du Jardin d'Edén
- le sacrifice de Kromer, le jeune gobelin qui voulait devenir un héros
- le sort de ceux qui protégeront la vie ou le souvenir de celles qu'ils aiment et/ou admirent jusque dans la mort
- Fall qui en défendant ses valeurs jusqu'au bout marche dans les pas du Shiryu de "Saint Seiya" (Péru connaît ses classiques)
Et quelle fin ! Les survivants du drame trouvant une rédemption qu'ils n'auraient jamais pensé mérité dans cette vie ou dans une autre dans un dénouement plein d'humanité après tant de pages pleine de bruit et de fureur : « Nous nous élevons et nous tombons tous ensemble ; rejeter les autres, c'est se rejeter soi-même… »
Retrouverons-nous Fall dans une éventuelle 3e saison ? Que nous réserve le tome 4 intitulé "Le Siège de Cadanla" ?
Tout n'est pas parfait évidemment, car tout va vite, trop vite… L'histoire aurait mérité 2 tomes pour prendre sa réelle ampleur (notamment pour expliciter le power up des pouvoir empathiques de Fall, ou la source de magie protégeant la vallée perdue polaire). Il y aussi cette manière pour Fall de passer d'ange vengeur à ange rédempteur, de la rage absolue à la sérénité absolue en 1 seul image. Et puis l'arrivée des tuniques bleues elfiques qui fait vraiment Deus ex machina… (Mais bon cela fait partie du truc.) Et graphiquement quelques personnages secondaires présentes un charadesign un peu protéiformes (rien de bien mécahnt quand même hein). Je voulais mettre 4 étoiles. Mais franchement, en offrir autant en si peu, ce n'était pas un pari pas gagné d'avance.
Chapeau pour l'exercice de style de marier la fantasy classique au shonen classique. Très peu y sont arrivés ! ^^
En plus
Olivier Péru fait partie du cercle restreint des conteurs arrivant à mettre de belles valeurs humaines à la portée du plus grand nombre…
Finies les thorgaleries, finies les lanfeusteries. Avec "Elric", "Elfes", "Wollodrïn", et quelques autres, la BD fantasy tourne une page de son histoire, chaque série apportant sa pierre à l'édifice de la fantasy française. Amis/amies amateurs de fantasy, nous vivons peut-être une époque formidable ! ^^
Après si les oeuvres de genre vous dérangent voire vous insupportent, si vous n'aimez ni fantasy ni la bande dessinée, et bien passez votre chemin car absolument personne ne vous retient…