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EAN : 9782070144761
720 pages
Gallimard (20/08/2015)
3.91/5   547 notes
Résumé :
Par une froide nuit d’octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l’enquête conclut à un suicide, le journaliste d’investigation Scott McGrath ne voit pas les choses du même œil.
Alors qu’il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, McGrath se retrouve confronté à l’héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d’horreur Stanislas Cordova – qui n’est pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (126) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 547 notes
New-York, octobre 2011. Dans un entrepôt désaffecté de Chinatown, l'on a découvert le corps sans vie d'Ashley Cordova, la fille du célèbre réalisateur, Stanislas Cordova, maintes fois primé aux Oscars. A 24 ans, la jeune femme s'est, semble-t-il, donné la mort en sautant dans la cage d'un ascenseur vide. Internée dans une clinique très privée, elle s'était enfuie 10 jours auparavant.
Le journaliste d'investigation, Scott McGrath, ne croit pas trop à ce suicide. En effet, il y a 5 ans de cela, il avait enquêté sur Stanislas Cordova dont les films, maintenant devenus cultes, furent interdits du fait de leur violence. Accusant sans preuve le réalisateur de pédophilie et de meurtres d'enfants, le journaliste fut contraint de verser une somme rondelette à la famille Cordova et fut viré de son poste à Insider. Mais aujourd'hui, suite à ce soi-disant suicide, il décide de ré-ouvrir le dossier, s'intéressant au cas Ashley. Il fouille dans son passé de pianiste virtuose ayant abandonné sa carrière très jeune et aux derniers jours précédent sa mort. Il rencontre ainsi un jeune dealer un peu paumé croisé dans l'entrepôt peu de temps après le suicide d'Ashley et une apprentie comédienne, employée de vestiaire et dernière personne à avoir vu la jeune femme vivante. Un trio improbable qui va tenter de percer les nombreux mystères entourant la famille Cordova...

Avec Intérieur nuit, Marisha Pessl nous offre un roman tout à fait original et remarquable dans lequel sont insérés des articles de journaux, des photos, des interviews ou encore des pages internet. Procédé qui, d'une part, nous démontre toute l'étendue du travail et l'imagination de l'auteur, et, d'autre part, nous implique directement dans cette enquête. Une enquête qui commence par un suicide auquel un journaliste ne croit guère et qui nous emmène dans un monde empli de magie noire, presque irrationnel. Les personnages sont fouillés, de Stanislas Cordova, personnage énigmatique, angoissant, dont on doute de l'existence à Scott, ce journaliste déterminé et entêté en passant par Ashley Cordova, jeune femme talentueuse, envoûtante et mystérieuse. L'on est plongé dans une ambiance parfois oppressante, étrange, poisseuse. La tension est palpable au fil des pages et à l'instar de Scott, l'on a du mal à démêler le vrai du faux. Ce roman remarquable, tant sur le fond que sur la forme, nous happe dès les premières lignes et, malgré ses 700 pages, ne souffre d'aucune longueur.

Une seule question subsiste : "Pourquoi tous ces mots en italique ?"
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Diable! Marissa Pessl s’était déjà fait remarquer avec la sortie de La physique des catastrophes, son premier roman, il y a 8 ans, et elle récidive avec un récit qui allie le polar et la magie noire, à un rythme …endiablé!

L’histoire commence banalement avec le suicide de la fille de Cordova, un cinéaste sulfureux qui a tout d’un gourou : ses films au contenu sulfureux, circulent sous le manteau, ses fans échangent sur le darknet, il suscite autant de haine que d’admiration.

Si le journaliste d’investigation Scott McGrath s’intéresse de près à ce fait divers, c’est que Cordova est à l’origine de sa déchéance professionnelle puisque quelques années plus tôt, sans vérifier ses sources, McGrath s’était lancé dans une diatribe accusant Cordova de pratiques inavouables sur des enfants….Le piège s’était refermé sur le journaliste dont la disgrâce a tout emporté sur son passage : vie privée et professionnelle ont volé en éclats.

Le suicide de la jeune femmes un bon prétexte pour relancer les investigations. Les hasards des rencontres (qui dans les polars sont très pratiques) font qu’il est contre son gré affublé de deux acolytes qui n’ont pas sur leur CV les éléments qui les feraient embauchés pour ce job. Le trio atypique se lance sans réserve dans l’enquête, au risque d’y perdre leurs âmes.

Si l’affaire démarre doucement, le temps que les éléments de cette histoire complexe se mettent en place, le rythme va crescendo avec un suspens de plus en plus fort, avec un dénouement assez inattendu (malheureusement pour moi, une ouverture intempestive sur une page ultérieure m’a dévoilé par un simple mot une issue possible….).

L’un des mérites de ce roman est l’insertion de fragments de mail, d’articles de journaux, de pages web, plus vraies que des vraies, qui donne une crédibilité à l’histoire. Cette tendance se répand dans l’édition, on avait le même procédé dans Juste avant l’oubli d’Alice Zeniter. On ne s’en plaindra pas.

Quand au fond de commerce de l’intrigue, il fait appel aux sciences occultes, à la magie noire et aux pratiques sataniques, une base idéale pour distiller l’angoisse au fil des pages.

C’est un roman qui se parcourt avec frénésie et impatience ( de comprendre ce qui a pu se passer et de découvrir les conséquences des prises de risque de nos intrépides enquêteurs).

L’ écriture est à la hauteur, particulièrement pour les dialogues et saluons aussi le travail de la traductrice qui a su très adroitement adapter des jeux de mots et expressions idiomatiques.

C’est donc une excellente récidive pour cette auteure dont on aimerait qu’elle se fasse moins rare, pour profiter plus souvent de son talent de faiseuse d’histoire.

Challenge pavés 2015-2016
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Enfin arrivée au bout de cette interminable histoire !
Je ne dirai pas que j'en suis soulagée, car l'intrigue, bien que d'intensité inégale, est suffisamment rythmée pour qu'on ne s'ennuie pas – mais que diable ressort-il de cet improbable thriller ? Beaucoup de perplexité, pour ma part.
Passons sur la forme avec ces incrustations d'articles web, notes manuscrites et autres mails : ce n'est pas parce que c'est à la mode que ç'en est plus convainquant ; passons aussi sur les innombrables mots en italique, tellement nombreux que ça en devient horripilant, car après tout, c'est assez bien écrit.
Après un démarrage accrocheur ancré dans une atmosphère new-yorkaise plutôt réussie, le récit se met à rebondir de scènes d'enquêtes en scènes d'actions de moins en moins crédibles, pour finir par s'enliser dans un délire machiavélico-sorcelliqueux (pardon pour le néologisme) entre ficion et réalité, que je me suis donnée toutes les peines du monde à essayer de croire.
J'ai failli décrocher dans l'interminable scène, climax du récit, qui voit le narrateur se débattre dans les décors cauchemardesques des films de Cordova, le mystérieux et soi-disant sépulcral réalisateur dont il poursuit la vérité jusque dans les méandres obscurs de son propre cerveau. Enfin, si j'ai bien compris le propos de l'auteur , parce qu'ayant tout de même poursuivi ma lecture jusqu'au bout, j'ai eu le sentiment d'être revenue au point de départ, pas vraiment éclairée sur le sens du pitch brumeux de départ… Tout ça pour ça.
Apparemment ce bouquin est encensé partout : j'ai encore raté quelque chose !
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Il y a plusieurs années, Scott McGrath, journaliste au long cours, a tenté de percer le halo de mystère dans lequel évolue Stanislas Cordova, cinéaste mythique. Mal lui en prit : frustré de ne pas parvenir à cerner le personnage, McGrath en vint à lancer contre Cordova une lourde accusation basée sur un témoignage anonyme, qui se révéla impossible à vérifier. Cette faute professionnelle monumentale coûta à McGrath un procès ruineux, sa carrière et son mariage.
Mais qui est donc ce Stan Cordova ? Un réalisateur de films horrifiques et angoissants insoutenables, un homme tellement secret et inaccessible que certains doutent de son existence même. Depuis toujours ses admirateurs lui vouent un véritable culte, qui n'a fait que grandir lorsque ses films ont été interdits de diffusion en raison de leur violence terrifiante, et qu'ils ne circulent désormais plus que dans le plus grand secret du Darknet.
Aujourd'hui, on vient de retrouver le corps de sa fille Ashley, 24 ans, dans un entrepôt de New York. La police conclut au suicide, mais McGrath veut débusquer la réalité derrière les apparences, faire éclater la vérité sur la famille Cordova. Deux acolytes lui tombent du ciel à point nommé : Hopper, petit voyou qui a connu Ashley à l'adolescence, et Nora, jeune femme aussi jolie que paumée, venue à Manhattan pour réaliser son rêve d'être comédienne. L'improbable trio avance lentement dans son enquête, les bâtons dans les roues sont nombreux, comme si le suicide d'Ashley risquait de révéler des choses effroyables sur elle, sur son père, sur la famille. Chaque nouvel indice ouvre des pistes et des questions multiples. Pourquoi Ashley, pianiste prodige pendant son enfance, a-t-elle soudainement mis fin à sa carrière à 17 ans et a disparu de la circulation ? Quelle était sa relation avec son père ? Proie, complice, disciple, objet, rejet ? Pourquoi Cordova vit-il coupé du monde ? Pure excentricité, moeurs inavouables, agissements maléfiques, retraite d'un homme blessé par la vie ? Magie noire, paranoïa, malédiction, manipulation, crimes pervers, autant de conjectures qui emmènent McGrath davantage dans les ténèbres que vers la lumière, au risque de se perdre lui-même dans son obsession de la vérité.

Après « La physique des catastrophes », qui m'avait épatée il y plusieurs années, je suis à nouveau en admiration devant le talent de Marisha Pessl. Elle livre cette fois un thriller virtuose, remarquablement construit, entremêlé d'articles de presse, de pages internet et d'extraits de carnets de bord. Les personnages sont complexes, Ashley en particulier est fascinante, la tension monte progressivement jusqu'à l'angoisse (il y avait longtemps que je n'avais pas flippé autant), l'ambiance est d'une noirceur oppressante. Tout au long du livre on doute avec les personnages, comme eux on se demande ce qui relève de la fiction, de la réalité, de la croyance ou de la mystification, on s'attend à n'importe quel coup de théâtre. Avec une grande intelligence d'écriture (et une intelligence tout court), Marisha Pessl nous fait un film troublant qui bouscule les perceptions, nous invite à interroger les limites (les nôtres, celles de la société) et à « oser déranger l'univers » pour vivre plus intensément. Ce roman sur le pouvoir de l'imagination est lui-même une fiction puissante qui envoûte le lecteur. Impressionnant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Intérieur nuit n'est pas le genre de roman qui invite à la rêverie ou à la ballade, on progresse dans la lecture plutôt avec l'idée qu'il vaut mieux fuir certaines histoires. Surtout lorsqu'elles sont à l'image du «lintwurm», «un ver solitaire qui a mangé sa propre queue. Çà ne sert à rien d'aller le chercher. Parce qu'il est sans fin. Tout ce qu'il fera, c'est s'enrouler autour de ton coeur et le vider de son sang en le serrant».
C'est avec cette allégorie que l'auteure met en garde son personnage Scott McGrath, ancienne gloire du journalisme d'investigation, qui voit, avec la mort de la fille de Cordova, l'opportunité d'enquêter à nouveau sur ce cinéaste mystérieux et excentrique enfermé dans une maison coupée du monde et à l'origine de sa déchéance professionnelle. Loin d'y prendre garde, McGrath se lance dans une enquête qu'il lui ouvre les portes d'un monde alors bien sombre, le drame ayant une source se révélant peu à peu inquiétante...
Marisha Pessl est assurément une auteure brillante. Malgré des coïncidences un peu outrancières et un affaissement de la narration dans le dernier tiers du bouquin, des éléments qui m'auraient normalement poussée à rouler des yeux, je n'ai pas pu lâcher le bouquin. Envoûtée par la construction du récit qui a façonné un personnage fantasmagorique, Cordova, invisible pendant tout le roman. L'auteure américaine ne laisse voir habilement que les ombres de ce personnage énigmatique à qui, tel un fantôme, on prête une force puissante, des pouvoirs réels ou imaginaires de nature à entraver l'enquête et à propager la peur autour de lui. Si bien qu'au fil de l'enquête, j'ai eu la sensation de voir la réalité du roman se confondre avec celle des films de Cordova décrits comme cauchemardesques.
Mais comment Pessl parvient-elle à jouer du mystère avec talent, associant au réel une dimension alternative, une réalité mystique d'une grande noirceur ? Il y a cette progression lente, sans trop en dire, sans trop en garder non plus, permettant au lecteur de sentir l'épaisseur tragique ou sordide autour de la famille Cordova. Mais il y a surtout un récit qui se nourrit du pouvoir de l'imagination, cette petite voix de l'esprit qui guide notre compréhension du monde lorsque la vérité nous échappe.Tous les ingrédients narratifs concourent à l'idée qu'on «ne sait pas où s'arrêtent les croyances des gens et où commence le réel». C'est peut-être cela qui m'a captivé, la sensation d'un monde à deux faces, un territoire avec deux paysages. Même si le dénouement de cet élément est un peu psychédélique.
Cette dimension anxiogène est d'autant plus réussie que l'intrigue se concentre sur un héros ou anti-héros qui réunit tous les canons du polar avant de le faire vaciller. Vous savez, cette convention littéraire qui veut que celui qui enquête est un solitaire sceptique, un professionnel aguerri mais tombé en disgrâce, un buveur de whisky à l'humour désabusé. Pessl le bouscule, le désarçonne, en le projetant méticuleusement dans un processus psychologique proche de l'obsession. Car ce dont McGrath s'acquitte, finit par devenir une idée fixe, presque une mission dans laquelle il s'engage avec un zèle fanatique. Jusqu'au bout, même après, lorsque l'histoire est finie, devenue caduque, on suit McGrath jusqu'à sa libération ou sa perte.


Malgré ses défauts, ce thriller qui ondule entre classicisme et psychédélisme a été pour moi la révélation d'une auteure dont je ne manquerai pas les prochaines parutions.
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critiques presse (8)
LaLibreBelgique
10 juillet 2017
"Intérieur nuit" ("Night Film") s’articule autour de la figure énigmatique et mythique de Stan Cordova, génial réalisateur de films d’horreur qui aimantent tels "des opiacés addictifs".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Actualitte
15 juin 2017
Quel livre ! Quelle expérience de lecture ! Une impression de démesure, de fascination, de manipulation ; un envoûtement, une tension haletante et époustouflante.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Chro
08 octobre 2015
Intérieur Nuit est lancé, et difficile à lâcher. Pessl trouve une voix originale, transformant l’enquête en traque plus profonde, usant d’artifices qui n’en sont presque plus tant les codes font corps avec le texte.
Lire la critique sur le site : Chro
LeFigaro
17 septembre 2015
La surdouée Marisha Pessl fait son cinéma.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
16 septembre 2015
Impossible de quitter ce livre « fusion », qui mélange allégrement thriller, roman fantastique et philosophique, avant d'en connaître la fin. Une fin forcément surprenante et ambiguë.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
14 septembre 2015
Un brio qui évoque à la fois Lynch et Hitchcock.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeJournaldeQuebec
14 septembre 2015
Ce deuxième roman de l’Américaine Marisha Pessl est carrément ensorcelant.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Telerama
02 septembre 2015
Addictif et vertigineux, ce thriller brouille brillamment les cartes entre fiction et réalité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
Réveiller le féroce - le site comportait beaucoup de pages consacrées à la soi-disant philosophie existentielle de Cordova, d'après laquelle en un mot comme en cent, être terrorisé, mort de trouille, était le début de la liberté, le moyen d'ouvrir les yeux face à ce qui, dans la vie, était cru, sombre et sublime, et par conséquent d'apprivoiser nos monstres. En jargon cordoviste, il fallait tuer l'agneau, se débarrasser de son moi faible et craintif, donc se libérer des contraintes que nous imposaient les amis, la famille, la société dans son ensemble.
Une fois que vous aurez tué l'agneau, vous serez capable de tout et de n'importe quoi, et le monde vous appartiendra, proclamait le site.
Souverain. Implacable. Parfait.
Ces trois mots, que Cordova avait employés dans sa célèbre interview à Rolling Stone pour décrire le plan qu'il préférait dans tous ses films - un gros plan sur son oeil -, formaient une devise pour les Blackboards et pour sa vie même. Souverain : le caractère sacré de l'individu, se considérer comme un être d'élite, puissant, autonome, arracher son autorité des mains de la société. Implacable : ne jamais oublier que sa propre mort est inéluctable, ce qui signifie qu'il n'y a aucune raison de ne pas être féroce, aujourd'hui dans sa vie. Parfait : comprendre que la vie et l'instant présent constituent un idéal absolue. Pas de regret, pas de culpabilité, car même si vous vous retrouvez coincés, ce n'est qu'un cocon dont il faut s'extirper - et libérer sa vie.
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Vous verrez que les grands artistes n'aiment pas, ne vivent pas, ne baisent pas, et même ne meurent pas comme les gens normaux. Parce qu'ils ont toujours leur art, qui les nourrit plus que n'importe quelle relation humaine. Quelle que soit la tragédie humaine qui les frappe, ils ne sont jamais trop terrassés, car il leur suffit de verser ce drame dans leur chaudron, d'y incorporer d'autres ingrédients répugnants et de faire chauffer le tout à feu vif. Ce qui en ressortira sera même encore plus sublime que si la tragédie n'avait pas eu lieu.
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Une fois le diner terminé, Ashley a proposé que l'on se livre à un jeu japonais. Le jeu des Cent Bougies.
C'est un ancien jeu de société japonais. Il remonte à l'époque d'Edo. Dix-septième, dix-huitième siècles. On allume cent bougies, puis chaque bougie est soufflée après que quelqu'un a raconté un court kaidan. Un kaidan, en japonais, c'est une histoire de fantômes. Ainsi la pièce devient de plus en plus sombre, jusqu'à ce que la dernière bougie soit soufflée. C'est à ce moment-là qu'un être surnaturel finit par entrer dans la pièce. En général, c'est un onryō - un fantôme japonais assoiffé de vengeance.
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Alors que l'autoroute battait la cadence sous les pneus, la matinée semblait avoir du mal à éponger le ciel, jetant sur les panneaux routiers et les pare-brise une lumière terne, couleur eau de bain.
Moi non plus je n'avais pas envie de parler. Je n'en revenais pas de ma situation : deux parfaits inconnus à mes côtés, un méli-mélo d'histoires derrière nous et Dieu sait quoi devant. En attendant, nos vies formaient trois lignes ténues courant côte à côte.
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PROLOGUE
New-York, 2h32 du matin
Que cela nous plaise ou non, nous avons tous une histoire avec Cordova.
C’est peut-être une voisine de palier qui a trouvé un de ses films dans un vieux carton au fond de sa cave et, depuis, n’est jamais entrée seule dans une pièce obscure. Ou un petit ami qui s’est vanté d’avoir récupéré sur internet une copie pirate de la nuit tous les oiseaux sont noirs et après l’avoir regardée, a refusé d’en parler, comme s’il avait miraculeusement survécu à une épreuve atroce.
Quoique vous pensiez de Cordova, que vous soyez obsédé par son œuvre ou que vous y soyez indifférent, il provoque toujours une réaction. Il est une fissure, un trou noir, un danger indéterminé, une irruption permanente de l’inconnu dans notre monde surexposé. Il est caché, il rode, invisible, dans les recoins les plus sombres. Il gît au fond de la rivière, sous le viaduc du chemin de fer, avec tous les indices manquants et les réponses qui ne verront jamais la lumière du jour.
C’est un mythe, un monstre, un mortel.
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