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EAN : 9782081338395
141 pages
Flammarion (05/03/2014)
3.73/5   20 notes
Résumé :
« Voici son dernier jour à la Xenon. Fin du charivari de biberons et de rapports, de trains de banlieue, de fêtes d'école, de mots d'excuse, de contrôles techniques et de vaccins en retard, et les gros chagrins à six ans et six heures du soir quand le frigo est vide et que le téléphone sonne. Désormais, elle prendra la mesure des choses. L'une après l'autre. Elle vivra une seconde enfance auprès des petites, goûtant à nouveau la naïve plénitude des choses minuscule... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ca y est, c'est enfin le dernier jour à la Xenon pour Délia. Elle va pouvoir profiter de son congé parental pour prendre soin de ses filles, partager plus de temps avec elles et chasser cette fatigue extrême qui l'empêche de faire tout ce qu'elle voudrait. Elle va enfin pouvoir être une mère modèle et s'occuper pleinement de sa petite dernière, son bébé, son amour.


Mais ce jour-là, rien ne va se passer comme prévu pour Délia. Les filles sont en retard à l'école, elle a oublié de s'occuper du goûter, Jérôme rechigne à lui laisser la voiture et en profite pour la rabaisser et lui montrer tout le mépris qu'il a pour elle. le siège auto de la petite a changé de place, elle va être en retard chez la nounou, puis au boulot. Et quelle chaleur, mon dieu, quelle chaleur ! Délia se laisse complètement débordée par ses angoisses, ses contrariétés, sans se rendre compte du drame qui se joue sous ses yeux…


« le reste de sa vie » est un court roman qui se lit d'une traite et que j'ai refermé les larmes aux yeux tant j'ai été bouleversée ! Isabelle Marrier nous raconte vingt-quatre heures de la vie d'une femme ordinaire, qui doit jongler entre les biberons, les couches, la nounou, les activités des petites, les reproches d'un mari frustré et son boulot. Une journée dans la peau d'une mère épuisée, d'une femme à bout de forces qui tient le coup car elle sait que tout va changer, que la libération est proche. Une femme dont la vie va basculer parce qu'elle n'aura pas vu les signes qui étaient juste sous ses yeux.


Au fur et à mesure que le récit avance, l'auteur sème des indices qui pourraient faire que le drame soit évité mais qui restent sans cesse ignorés. Les chapitres sont courts, le rythme rapide et la tension monte de plus en plus jusqu'à se libérer dans un final qui laisse le lecteur sans voix. Un roman parfaitement maîtrisé, écrit dans une langue riche et percutante, qui heurte, bouleverse et n'épargne personne…
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Un peu de bla bla pour commencer.
Si vous voyez les livres aux éditions Flammarion, vous savez qu'il y a un important bandeau autour de l'ouvrage qui prend quasi la moitié de la couverture. Je lis le premier paragraphe du résumé et le début du second et je m'arrête là. Au fond j'avais lu ce que je voulais savoir, je n'avais pas besoin de retirer le bandeau pour connaître la suite. Je suis persuadée que ce petit roman va être une très bonne tranche de rigolade. J'imagine déjà l'auteur qui est entrain de lire cette phrase: "une bonne tranche de rigolade."

Platement je n'ai pas du tout rigolé pendant ce roman. J'ai même cru l'abandonner. Je trouve la première partie du roman plate, sans grand intérêt. On ressasse son quotidien, on se plaint un peu tout en gardant le sourire. Delia est fatiguée de sa vie mais elle mord sur sa chique. Ce n'est pas facile dans son couple, ni dans son travail mais allais demain ça ira mieux...
C'est gnan gnan et je n'aime pas.

Et puis il y a ce moment dans le roman. le temps s'arrête et la seule chose que l'on se dit: "Oh non, pas ça, c'est horrible." Et je dévore le livre. Les phrases niaises prennent un tout autre sens. L'horreur me prend au ventre à chaque mot qu'elle pense ou qu'elle dit. Ses journées, son train train passent sous ses yeux et je commence à crier pour elle: Oh je t'en supplie réagit. Souviens toi! Mais rien jusqu'au tout dernier moment il ne se souvient de rien et puis elle sait, elle se souvient.

Rien qu'en écrivant la critique l'émotion me prend à nouveau à la gorge.
Là je suis excessivement bluffée par l'écriture de l'auteur. Je ne peux rien dire et pourtant je voudrai vous expliquer ce que l'auteur a réussi à faire.
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Elle oublierait le vie intense et pure, l'être amoureux, la lumière juste. Ferait comme si cela n'existait pas. Peut-être que cela n'existe pas. Elle dirait oui au quotidien.Elle serait gentille. Elle donnerait ce qu'elle n'a pas : "celui qui donne ne veut pas encore mourir". La douleur du vide, elle la supporterait, parce qu'elle aimerait, voilà le mot qui dirait tout-rien. Son mariage serait un désert où elle avancerait toute seule. Au bout, elle le retrouverait lui, miroir où viendrait se refléter son entêtement. Elle le sauverait à la fin, non tant pour lui que pour un salut obscur, le règne d'un ordre de paix et de patience.
A peu près content, il se montrerait tranquille, les jours passeraient, elle serait flétrie, pourrie, crevée, mais la vie obstinée continuerait, vaille que vaille.
Les enfants seraient là pour tout justifier. Au bout du compte, la durée se suffirait à elle-même, saupoudrant d'or poussiéreux et nostalgique le triste temps écoulé.
Mais une bille dure et sombre luit dans les yeux de Jérôme quand il va lui faire mal. Elle la distingue, la réfute.
Elle cille, elle plie. Il regarde. Intense est sa curiosité pour la douleur de cette femme. Sans doute pour la seule souffrance. de la même façon, il penche la tête pour ne rien perdre des supplices et des agonies de cinéma. Il toucherait la blessure infligée et goûterait le sang au bout du doigt.
Elle nie la violence crue, crachée, qu'il réclame pour se sentir exister, tout empêtré dans l'inertie de sa douceur. sans un mot elle proteste, s'arc-boute. Il faut que l'amour gagne, que la lumière croisse, il le faut. sinon tout est inutile, le mal justifié. Elle tient comme la petite chèvre, à force de feintes, d'esquives, parfois un coup de corne, pétarade de sabots.
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A la naissance de sa troisième fille, Délia décide de prendre un congé parental. Souffler, se consacrer uniquement à ses enfants. Mais aujourd'hui, elle doit retourner à Xénon, l'entreprise basée à Paris où elle travaille. Son mari Jérôme lui reproche que tout désormais financièrement repose sur ses épaules. Délia souvent maladroite qui s'occupe au mieux et avec amour de ses enfants mais ce n'est jamais assez bien pour Jérôme. Comme pour tout le reste d'ailleurs. Ce matin, Délia doit déposer les deux grandes à l'école et la petite chez la nourrice pour se rendre à Xénon. Jérôme a une réunion importante à son travail. Alors déjà elle s'active, se presse, lutte pour ne pas pleurer et cherche du réconfort dans l'idée que ce soir enfin, elle s'occupera pleinement de ses enfants.

Sauf que cette journée ne va pas se dérouler comme prévu. Bien sûr, ses collègues lui ont acheté un cadeau. Elle les entend sans les écouter : les remarques sur ses vacances, sur ce temps qu'elle va passer hors de ces murs. Elle a rangé son bureau et fait ses cartons. Pendant ce temps, Jérôme ne pense qu'à sa réunion et qu'à épater la galerie de ses supérieurs et de ses collègues. Des vies tristement modernes et un couple dont les chemins se sont séparés au fil des années. Isabelle Marrier esquisse les tensions, les remords avec une écriture belle, sensible qui vrille le coeur. Et ce avec une économie des mots.
On se prend, impuissant, en plein figure la détresse de Délia Et plus on avance dans ce roman, plus on a la gorge qui se serre d'émotions face au drame inéluctable qui se prépare.
Ce livre m'a touchée-coulée…
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Wouah, wouah, wouah!
Coup de coeur pour ce court roman qu'on ne lâche pas de la première à la dernière page!
L'écriture est rapide, courte et incisive. Certes, il y a quelques coquilles: quelques fautes de vocabulaire, des mots manquants dans certaines phrases dont on saisit, néanmoins, le sens... à ce niveau-là, l'éditeur aurait pu faire un petit effort.
Quant à l'histoire, elle prend aux tripes. L'auteur plante lentement le décor et l'on saisit directement, qu'à un moment donné, l'histoire va partir en vrille et que les conséquences de ce grain de sable seront dramatiques.
Le récit est écrit au féminin - le mari n'ayant que le second rôle, pas toujours beau d'ailleurs - mais, pour moi, les rôles auraient très bien pu être inversés, cela n'aurait changé que peu de choses à l'histoire.
Par contre, impossible de vous "parler" du fond de l'histoire sans spoiler... ce que je m'abstiendrai de faire.
Conclusion: nous ne sommes pas des superhéros... et lisez ce petit bijou!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle oublierait le vie intense et pure, l'être amoureux, la lumière juste. Ferait comme si cela n'existait pas. Peut-être que cela n'existe pas. Elle dirait oui au quotidien.Elle serait gentille. Elle donnerait ce qu'elle n'a pas : "celui qui donne ne veut pas encore mourir". La douleur du vide, elle la supporterait, parce qu'elle aimerait, voilà le mot qui dirait tout-rien. Son mariage serait un désert où elle avancerait toute seule. Au bout, elle le retrouverait lui, miroir où viendrait se refléter son entêtement. Elle le sauverait à la fin, non tant pour lui que pour un salut obscur, le règne d'un ordre de paix et de patience.
A peu près content, il se montrerait tranquille, les jours passeraient, elle serait flétrie, pourrie, crevée, mais la vie obstinée continuerait, vaille que vaille.
Les enfants seraient là pour tout justifier. Au bout du compte, la durée se suffirait à elle-même, saupoudrant d'or poussiéreux et nostalgique le triste temps écoulé.
Mais une bille dure et sombre luit dans les yeux de Jérôme quand il va lui faire mal. Elle la distingue, la réfute.
Elle cille, elle plie. Il regarde. Intense est sa curiosité pour la douleur de cette femme. Sans doute pour la seule souffrance. de la même façon, il penche la tête pour ne rien perdre des supplices et des agonies de cinéma. Il toucherait la blessure infligée et goûterait le sang au bout du doigt.
Elle nie la violence crue, crachée, qu'il réclame pour se sentir exister, tout empêtré dans l'inertie de sa douceur. sans un mot elle proteste, s'arc-boute. Il faut que l'amour gagne, que la lumière croisse, il le faut. sinon tout est inutile, le mal justifié. Elle tient comme la petite chèvre, à force de feintes, d'esquives, parfois un coup de corne, pétarade de sabots.
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Elle chuchote des récits, car les mots vernissent les choses en petits moments parfaits. Le bonheur naît entre ses mains, elle l'invente, le dispense, elle peut y croire.
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Vidéo de Isabelle Marrier
Comment raconter ce dont on ne se souvient pas ? Comment interroger ceux qui ne disent rien ? le Book Club de Nicolas Herbeaux s'intéresse à la question de la mémoire et des souvenirs avec Julie Wolkenstein, écrivaine, enseignante en université et traductrice, et Isabelle Marrier, écrivaine.
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