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EAN : 9782845739161
190 pages
Parole Et Silence (10/03/2011)
4.5/5   2 notes
Résumé :
L'épisode micro-historique qui fait l'objet de ce livre (et que beaucoup ignorent) est la destinée de quelques paroisses catholiques qui ont fonctionné dans le " quartier spécial " de Varsovie (le mot ghetto ne figure pas dans les documents allemands) entre octobre 1939 et juillet 1942. À cette date fut déclenchée l'Aktion, c'est à dire la déportation de 300 000 Juifs du ghetto vers Treblinka.
Comment étaient considérés ces Juifs catholiques par les Juifs dem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pendant 36 ans Peter Dembowski a été professeur à l'université de Chicago aux États-Unis de Français médiéval et de Provençal. Arrivé à l'âge de 71 ans, en 1996, il a pris sa retraite et s'est rendu à Varsovie, sa ville natale, pour réaliser une ancienne promesse à Janina Landy Dembowska qui l'avait éduqué après la mort de ses parents. le présent ouvrage constitue cette promesse de jeunesse et il a dédié le livre à la mémoire de cette dame qu'il qualifie de "Ma plus que mère". Janina était l'épouse de Kazimierz Dembowski, le frère du père de Peter, mort de maladie en 1937. Sa mère, Henryka Sokolowska, a été exécutée au camp de Ravensbrück, en septembre 1942.

L'auteur est donc né à Varsovie en 1925 et comme adolescent il a vécu l'invasion horrible de son pays par les nazis. À 17 ans il a rejoint comme volontaire "L'Armia Krajowa" AK ou l'armée de l'intérieur, en fait la Résistance armée polonaise. En avril 1944, lors d'une rafle, il a été arrêté et envoyé à la tristement réputée prison de Pawiak. Coup de bol, il a été vite libéré, l'AK ayant réussi à soudoyer un gestapiste corrompu.

Au ghetto de Varsovie, Peter Dembowski a rencontré des personnalités bien connues, tels le grand archiviste Emanuel Ringelblum, le fameux pianiste Wladislaw Szpilman, sans oublier son propre frère Bronislaw, qui deviendra évêque de Wloclawek et sa soeur Zofia (1894-1972) qui fera des études de philosophie en France, auprès des professeurs Lévy-Bruhl et Durkheim à la Sorbonne et Henri Bergson au Collège de France et se lia d'amitié avec plusieurs grands intellectuels comme Jacques Maritain par exemple.

Après un passage dans les rangs de l'armée polonaise en Italie, ne voulant pas rentrer en Pologne, où il avait été témoin de tant de violence et d'injustice, Peter Dembowski a signé un contrat de travail pour des tâches saisonnières au Canada. Ensuite, il a entrepris de très solides études somme sa soeur Zofia, à Paris et à l'université de Berkeley en Californie, où il a obtenu un doctorat en philologie romane. Matière qu'il a enseignée pendant de longues années.

Contrairement à tous les ghettos polonais, celui de Varsovie comptait une communauté chrétienne qui possédait des paroisses organisées autour de 3 églises : Saint-Augustin, la Nativité de la Vierge et Tous-les-Saints. Si les nazis ont tout de suite détruit toutes les synagogues, ils n'ont, en revanche, pas touché aux 3 églises.

Les chrétiens du Ghetto de Varsovie étaient en fait des Juifs convertis pour toutes sortes de raisons. Comme dans l'esprit des Juifs orthodoxes et conservateurs la conversion était plutôt mal vue. Pour eux tout Juif était un descendant des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, point à la ligne !

Ce sont les relations entre ces 2 communautés qui font, pour la toute première fois, l'objet d'une analyse approfondie. Pour mener à bien cette mission, l'auteur a pu bénéficier d'un grand nombre de documents personnels, notamment des journaux intimes, jamais publiés ou rendus publics. Dembowski avait évidemment le grand avantage de la langue.

Les nazis qui pratiquaient une explication raciale de la judéité, ne faisaient strictement aucune distinction entre Juif converti ou non. "Les Juifs chrétiens furent soumis à la même discrimination, persécution et annihilation que leurs frères de race".
Les Juifs représentaient, en 1939, à peu près 10 % de la population polonaise, soit 3,5 millions et Varsovie était, après New York, la vile qui comptait le plus de Juifs, environ 350.000. La plupart d'entre eux finiront au camp d'extermination de Treblinka.

Il s'agit d'un ouvrage historique fort instructif dans la mesure où Peter Dembowski n'a pas craint de s'attaquer à une question jamais sérieusement explorée et qui a dû être pénible pour l'auteur, confronté à une masse de douloureux souvenirs. Promesse oblige, mais quand même....

Finalement les 3 églises ont été rasées. Il ne restait du ghetto qu'un vaste amas de gravats, aujourd'hui déblayé et rebâti.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour les mémorialistes du ghetto, les chrétiens parmi eux étaient à coup sûr plus une curiosité qu'autre chose. On le voit bien par exemple dans le journal de Chaim Hasenfus, dont Michal Grynberg a récemment publié des fragments (2002, 31-38). Hasenfus était un Juif assimilé, diplômé de philologie, employé de banque avant la guerre. Son journal du ghetto se termine le 30 septembre 1941, et on ne sait rien de lui après cette date. Le 11 mai 1941, il note : " J'ai eu une conversation - typique de l'époque - avec trois femmes récemment libérées de prison. Elles avaient été incarcérées pendant plusieurs mois pour ne pas avoir porté le brassard ou pour avoir vécu hors du ghetto. Elles avaient toutes les trois de la fortune et de la culture, et toutes étaient catholiques. L'une d'elles était même née dans cette religion. Les Allemands les avaient retransformées en Juives. L'une d'entre elles expliqua que la plupart des prisonnières étaient des Juives baptisées, mariées à des officiers polonais. Elles étaient vingt-cinq par cellule. La fille de la seconde de ces femmes était encore en prison, et le mari de la troisième était détenu à Siedlce. Toutes trois parlaient d'échanges de messages secrets, et toute cette expérience avait fait une telle impression sur la plus jeune d'entre elles qu'elle collectionnait les récits de prison littéraires. Elles disaient que leurs conditions de vie étaient meilleures là-bas que dans le ghetto " (Grynberg 2002, 36).
Mary Berg, dont j'ai déjà parlé, a un ton beaucoup moins détaché dans ses souvenirs. Rappelons qu'elle était la fille d'une mère américaine et d'un père juif polonais. Elle vécut dans le ghetto jusqu'à l'Aktion, où elle fut détenue avec d'autres ressortissants étrangers à Pawiak. Elle quitta la Pologne en janvier 1943 dans le cadre d'un échange contre des prisonniers allemands détenus par les Américains et arriva aux États-Unis en mars 1944. Pendant et après son séjour à Varsovie, elle rédigea son journal en polonais, de manière souvent volontairement sibylline, et elle le réécrivit une fois en Amérique. Il fut immédiatement traduit et publié. Cette jeune fille intelligente parle plusieurs fois des Juifs chrétiens, et elle semble se faire l'écho des opinions et des rumeurs qui avaient cours chez les Juifs assimilés.
Le 11 décembre 1941, deux mois après son dix-septième anniversaire, elle remarqua la présence de Juifs chrétiens dans le ghetto :
" Aujourd'hui, j'ai appris beaucoup de choses intéressantes sur un petit monde à part du ghetto. Il s'agit des convertis, peut-être les plus tragiques figures parmi nous. J'en avais vu à plusieurs occasions, mais jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais eu de contact avec eux. J'ai fait récemment leur connaissance grâce à Julia Tarnowska, élève de notre collège.
" Julia est la fille de l'écrivain Marceli Tarnowski. C'est une excentrique qui aime attirer l'attention. Le jour même de son arrivée au collège, je me suis disputée avec elle à propos de ses origines juives.
" Julia est une convertie, comme ses parents. Elle n'a appris qu'elle était d'origine juive qu'au moment où sa famille a reçu l'ordre de quitter son appartement du côté " aryen " et de s'installer dans le ghetto. Elle en a été profondément ébranlée, et elle ne s'est pas encore résignée à son sort. La rage et la colère ne la quittent pas, et j'ai le sentiment qu'elle en veut plus aux Juifs qu'aux nazis. Elle voit sans ce qui lui arrive le résultat d'une erreur fatale, dont je suis responsable, moi et d'autres comme moi.
" Elle porte une grande croix d'argent au cou, et elle essaie de convaincre tout le monde qu'elle est une pieuse chrétienne qui n'a rien de commun avec le judaïsme " (1945, 118).
Mary rappela à Julia qu'elle avait tort d'avoir honte d'être juive car " le Christ, lui aussi, était juif et n'a jamais eu honte de son origine " (118), et cet incident la fit songer au sort des autres convertis. " [ . . . ] Je me suis intéressée alors aux Juifs chrétiens du ghetto. Leur nombre se monte à plusieurs milliers, et les nazis les ont rassemblés de plusieurs pays. La plupart sont des convertis " du temps de Hitler ", c'est à dire qui sont récemment passés au christianisme dans l'espoir d'échapper au destin des Juifs persécutés " (119). Mary Berg postule que les enfants des convertis sont élevés dans l'antisémitisme, et là encore elle exprime une idée largement répandue chez ses aînés : " Il y a aussi des convertis qui ont abandonné le judaïsme depuis des décennies et dont les enfants sont élevés en chrétiens pieux. Ces enfants ont l'habitude d'aller à l'église tous les dimanches, et leurs parents leur ont instillé le poison de l'antisémitisme, pour essayer d'éliminer toute trace de leur origine juive " (119). Mais elle éprouve de la compassion à leur égard : " Ces enfants nés chrétiens de parents juifs vivent aujourd'hui une double tragédie par rapport aux enfants juifs. Ils sont complètement perdus, et il y a eu des suicides parmi eux, ce qui n'est pas le cas chez les enfants juifs " (119).
Le sujet du suicide dans la population du ghetto mériterait une longue monographie, car les cas furent nombreux, mais ce que dit Mary d'un taux de suicide plus élevé chez les enfants juifs chrétiens n'est corroboré, que je sache, par aucun autre témoin. Elle termine ses remarques sur les convertis du ghetto par une autre information également étrange et non confirmée, selon laquelle des chrétiens d'origine juive plus lointaine auraient non seulement intégré volontairement le ghetto mais seraient revenus au judaïsme " à cause de la féroce persécution nazie des Juifs. " Elle parle aussi de privilèges variés dont jouiraient prétendument les convertis.
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Hirszfeld est une des meilleures sources d'informations que nous ayons sur les chrétiens du ghetto et sur la vie quotidienne de ses habitants en général. Son autobiographie, [Histoire d'une vie], est le plus important document d'un chrétien sur les chrétiens du ghetto et sur l'église de Tous-les-Saints. À la différence du journal de Ringelblum, l'Histoire de Hirszfeld est une autobiographie achevée, rédigée en 1943 et 1944 alors qu'il vivait dans la clandestinité.
Il commence par raconter ses années d'étude, la découverte de son amour de la science, sa vie à Heidelberg et à Zurich quand il était jeune assistant. Puis la période qui fit beaucoup pour sa réputation, lorsqu'il participa pendant la Première Guerre mondiale à la campagne contre le typhus, d'abord dans l'armée serbe puis dans l'Armée d'Orient alliée basée à Salonique. Il était accompagné de sa femme, Hanna Kasman, médecin et chercheuse. Comme je l'ai déjà dit, leur fille unique, la belle Marysia, mourut de tuberculose après leur évasion du ghetto. Hirszfeld parle de ses recherches, de sa présence à de nombteux congrès internationaux et de sa carrière universitaire en Pologne de 1920 à 1939.
Tout cela se termina en septembre 1939 quand l'armée allemande entra dans Varsovie vaincue. Hirszfeld cite des revues scientifiques allemandes qui font l'éloge de ses travaux pour ajouter avec tristesse : " Dix ans plus tard, les Allemands me chassèrent de l'Institut parce que j'appartenais à la " race parasite " (153).
Il consacre neuf chapitres à sa vie dans le ghetto. Puisqu'il habitait dans le presbytère de Tous-les-Saints, ses observations et ses impressions sont capitales pour notre sujet. Mais même s'il n'avait rien dit de cette église et de ses paroissiens, ses souvenirs seraient un document important pour l'histoire du ghetto de Varsovie en général. Comme il était le chef du service antityphus, il était mieux placé que personne pour connaître l'état affreux des conditions sanitaires du ghetto. Cruellement déçu et choqué par la manière dont les Allemands traitaient les " Ronikiers ", qui ne se considéraient pas comme juifs, il était convaincus dès son arrivée au ghetto des intentions meurtrières des nazis, et au moment où il écrivait, il savait tout de l'ampleur de l'Aktion et de la destruction totale du ghetto. Son premier chapitre sur le sujet s'intitule " La cité de la mort " (" Misatro smierci ") et commence par ces lignes . " Un jour, les Turcs décidèrent de se débarrasser de tous les chiens d'Istanbul. Leurs coutumes leurs interdisaient de tuer des animaux. Ils transportèrent donc les chiens dans une île inhabitée où ils pourraient se dévorer les uns les autres. Cette façon de se débarrasser des chiens fut considérée comme cruelle et indigne [d'êtres humains]. Mais c'était autrefois. Aujourd'hui les Allemands ont décidé de détruire les Juifs. Ils devaient mourir de faim, de poux et de saleté, ou, comme les chiens d'Istanbul, en se dévorant les uns les autres " (277).
[ . . . ]
En août 1940, alors qu'ils vivaient encore hors du quartier juif, les Hirszfeld décidèrent d'émigrer en Yougoslavie. L'agent du consulat yougoslave se montra très amical et assura Hirszfeld qu'en raison des services rendus pendant la Première Guerre mondiale, il serait le bienvenu dans ce pays. Il était vraiment possible d'y partir avant l'invasion allemande du pays le 27 mars 1941. Il était aussi possible de rejoindre les États-Unis avant que Hitler leur déclare la guerre, le 9 décembre 1941. Après cette date - sauf moyennant forte rançon - les seules personnes qui avaient une chance de quitter une Europe sous contrôle allemand étaient celles qui, comme Mary Berg, avaient la nationalité américaine ou celle d'un pays allié, et pouvaient être échangées contre des prisonniers allemands. Dès que les amis yougoslaves de Hirszfeld apprirent sa difficile situation, ils persuadèrent le roi de signer une déclaration de naturalisation honoraire en sa faveur et en celle de sa famille. Le RGO s'empressa alors de prolonger son statut de " Ronikier ". Hirszfeld en vint plus tard à penser que ce statut était un piège et que la direction du RGO avait donné, sans s'en rendre compte peut-être, la liste de ceux qui avaient reçu la dispense aux Allemands. On sait aujourd'hui que cette liste fut, selon toute probabilité, livrée à la Gestapo par un délateur qui travaillait au bureau du RGO (voir chapitre III, n. 2) Les Hirszfeld furent autorisés à vivre chez eux, hors du ghetto, dans l'attente d'un visa de sortie allemand. Mais en février 1941, c'est à dire avant même que la guerre germano-yougoslave éclate, il apprit que le visa était refusé et qu'il devait imtégrer le ghetto.
Il dut laisser derrière lui tout ce qu'il possédait, et les policiers allemands de l'entrée du ghetto volèrent la plus grande partie du peu d'effets personnels qu'il avait pu emporter. En voyant un de ses livres en allemand, un policier lui demanda qui en était l'auteur ; " C'est moi, répondit-il, quand je travaillais dans une institution allemande. " À quoi le policier rétorqua " Jetzt bist du nur ein Jud (mais maintenant tu n'es plus qu'un Juif (275) ".
Ce nouveau milieu lui causa un choc profond. Il l'exprime dans son chapitre " la cité de la mort " : " Je fais maintenant partie de cette foule de malheureux, et ma femme et ma fille aussi. Il n'y a pas si longtemps, nous nous promenions dans le parc de l'Institut Pasteur à Garches, et nous nous sommes reposés sur le banc où s'asseyait Pasteur. Je pensais alors avec fierté que, grâce à mes travaux, j'avais ouvert le chemin à ma fille et lui avais permis d'atteindre au plus haut niveau scientifique possible [Marysia avait commencé ses études de médecine en France, en 1938]. Et au lieu de cela, j'ai conduit cette enfant place Grzybowski. Pauvre enfant ! Je l'ai élevée dans la tradition polonaise, je lui ai appris à aimer ce pays. Et aujourd'hui un étranger nous a chassés de chez nous et nous a ôté le droit de fouler le sol polonais. Et ma fille ne comprend ni où elle est ni ce que ce nouveau monde exige d'elle " (287).
Une fois le premier choc passé, Hirszfeld comprit qu'il avait le devoir d'aider les résidents du ghetto, tout en étant bien conscient de la difficulté de la tâche. Il décrit ce qu'il ressent en termes nettement religieux : " Je ne connaissais pas les Juifs, et je n'étais pas sûr de pouvoir toucher leur coeur. Mais après tout, j'avais bien pu toucher l'âme serbe. Ce qui concerne l'âme est sans nul doute éternel. Pour ce qui est de la psychologie des races, laissons ces bêtises aux Allemands. Grâce à une religion d'amour, on peut toucher le coeur de ceux qui sont dans le malheur. Si on devait proclamer aujourd'hui un nouveau slogan, " Misérables de la terre, unissez-vous ", les Juifs seraient les plus nombreux à être concernés " (289). Hirszfeld considérait qu'une formation scientifique était la plus haute forme d'éducation religieuse ; il conclut donc : " [mes étudiants] se considéraient comme des parias. Quand je fis leur connaissance, je compris qu'ils avaient besoin qu'on s'occupe d'eux comme un prêtre " (289). Il croyait aussi que son autorité scientifique personnelle influencerait l'occupant, dont la campagne antityphique " était pire que l'épidémie elle-même " (289).
Il prit donc la décision suivante : " Si je peux partir à l'étranger, je le ferai. Là-bas, mon combat se déploiera sur un plan plus vaste. Si je ne le peux pas, je ne quitterai pas le ghetto, je ne vivrai pas dans la clandestinité. Je ne veux pas que les générations futures et ma propre conscience me disent : " Le destin t'a placé au milieu de centaines de miliers de malheureux, qu'as-tu fait pour eux ? Il t'a donné une clé capable d'ouvrir les jeunes coeurs. As-tu essayé de t'en servir ? " (290).
Il décida donc de rester, bien que ses amis du côté " aryen " lui aient fait parvenir de " bons " papiers d'identité pour lui et sa famille, en les pressant de se mettre à l'abri. " Je suis resté en dépit du fait que je n'avais rien, ni influence, ni moyens, ni laboratoire. J'étais un étranger pour ces gens. En tant que chrétien, la foule me rejetait. Mais j'éprouvais une immense compassion, c'était mon seul capital, ma seule arme " (290). Il dut ensuite décider du sort de sa famille. " Je dis à ma femme : " Il faut que je reste, mais tu devrais emmener notre fille et quitter l'enfer avec elle. À la campagne, sa santé pourrait s'améliorer. " Je vis l'instinct maternel et l'amour conjugal lutter en elle, et ce fut le dernier qui l'emporta. Nous nous tournâmes vers notre fille : " Ma chérie, nous avons des amis qui veulent te sauver. Et ce serait plus facile pour nous si tu étais de " l'autre côté ". Mais notre fille avait de qui tenir [. . .] : " Je veux être là où vous êtes. " Et c'est ainsi que nous sommes restés tous les trois en enfer. " (290)
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