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Critique de Meygisan


Un grand cycle est en cours. Avec ce tome, Peter V Brett opère un tour de force car au lieu de nous présenter un héros unique, élu, sauveur de l'humanité, c'est bien deux qu'il nous propose.
Chaque personnage, Jardir et Arlen, les meilleurs amis du monde dont l'amitié s'est définitivement scellée par le sang au fin fond du Dédale, lieu hautement symbolique dans la mythologie développée dans ce cycle, mais aussi la traitrise dont le premier fait preuve, au moins aussi symbolique, posera la question de l'héroisme. L'auteur nous propose deux facettes du libérateur, l'un revendiquant le rôle, l'autre le devenant malgré lui. Deux facettes incarnées chacune par deux archétypes opposés, adversaires jusqu'à la mort. Dans ce tome, L'auteur revient sur l'enfance de Jardir et joue là une carte importante puisqu'il nous le présente comme le héros potentiel et non comme le grand ennemi à défaire. Il devient attachant, ces motivations sont désormais connues et expliquées, voire comprises et acceptées. C'est également l'occasion de développer tout le contexte mythologique des Cthoniens puisqu'à travers Jardir et Arlen, l'auteur nous révèle au moins deux manières de pouvoir vaincre les démons. Les motivations de l'un s'opposent à celles de l'autre, mais n'en sont pas moins nobles. du coup la question de l'héroisme est posée. Est ce la fin ou les moyens qui comptent?
Le personnage de Rojer Mimain pose également question car il est étrange, inattendu; ses pouvoirs sont inconnus et pourtant ils affectent les Cthoniens et tendent même à se développer. Deux facettes?.... Peut être plus....
L'auteur n'en oublie pas pour autant les autres personnages importants du récit et chacun trouve sa place et évolue de manière individuelle authentique, nourrissant l'histoire et la marquant de manière indélébile. Les relations sont explorées, défrichées; certaines se nouent, d'autres se défont, et bien souvent dans la douleur et le sang car telle est la réalité à laquelle Brett veut nous convier. Tout n'est pas rose, loin de là. C'est un roman sombre, dans sa texture aussi bien que son traitement. Les personnages ne sont ni tout blancs ni tout noirs, bien au contraire, Brett se complait à les décrire dans des nuances de gris toujours plus sombres.
L'héroisme existe aussi au féminin surtout avec l'arrivée et le développement d'un personnage féminin jusqui'ici resté au second plan. du coup, l'histoire prend une nouvelle tournure car elle touche le héros principal au plus profond de son être et la rencontre aura des répercussions inévitables sur l'intrigue principale.
L'auteur n'oublie pas non plus les Cthoniens, qui évoluent eux aussi tranquillement, et montrent que la menace qu'ils représentaient jusqu'à présent n'était rien en comparaison de qu'ils promettent.
Ce second tome est magistral car devant la multiplicité des personnages, on pouvait s'attendre à ce que l'auteur finisse par s'y perdre ou en laisse certains sur le carreau. Mais c'est bien le contraire qui se produit, car il réussit à rendre chacun des 7 ou 8 personnages centraux aussi incontournables que les 3 premiers que sont Arlen, Leesha et Rojer. Il réussit à organiser son récit sans jamais perdre son lecteur, sans jamais être rébarbatif, répétitif, lourd. Il enrichit le récit principal du propre passé de ses personnages, passé qui est lui même une histoire à lui seul et qui développe son propre intérêt. Bref c'est génial. Je n'ai pas d'autres mots pour décrire ce tome 2 qui mériterait un 6 si on pouvait noter au delà. Lisez ce cycle....
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