Les années ont passé depuis la mort du maître maçon Harry Talvace, exécuté sur ordre d'Isambard, seigneur de Parfois. Ceux qui l'ont connu et aimé gardent encore de lui le souvenir tenace et fidèle. Mais son fils Harry n'a pas eu la joie d'avoir un père, né au pays de Galles, après sa mort. Recueillis par le prince gallois Llewelyn, la mère et l'enfant font maintenant partie de sa cour. Gilleis est la dame de compagnie de la princesse Joan et Harry, adopté par Llewelyn est le frère de lait d'Owen, sauvé par son père il y a bien longtemps, et du prince David. Audacieux et enjoué, Harry a grandi dans la dévotion de ce père trop tôt disparu et bien décidé à venger sa mort, comme le lui permet la loi galloise. Il a 15 ans quand, victime d'une injustice, il quitte Aber pour prouver qu'il est un honnête homme. Son but : Parfois et la confrontation avec Isambard. Mais le vieux Ralf a beau approcher la soixantaine, il n'est pas homme à renoncer à la vie sans broncher...
Un Harry Talvace chasse l'autre. Après avoir connu le premier Harry, fougueux, passionné, fidèle et respectueux de la parole donnée, voici son fils Harry auquel s'appliquent les mêmes adjectifs. le sort n'a pas été favorable au père, mort pour ses principes, le fils veut le venger. Au cours de sa quête, il va apprendre à mieux connaître son père, par delà la mort. Car c'est à Parfois que le tailleur de pierre a bâti sa plus belle oeuvre. C'est là aussi qu'il a vécu, qu'il a aimé, qu'il a pris sa décision la plus funeste et bien sûr qu'il a perdu la vie. Plein de rancune et de haine envers Isambard et bien décidé à le tuer, le jeune Harry est cependant trop peu expérimenté pour se mesurer au rusé seigneur de Parfois. La lutte va s'avérer plus longue que prévue mais aussi plus exaltante. Des paroles sont données, des contrats sont passés, des liens se nouent. Harry, qui jusque là rechignait à marcher dans les traces de son père, plus prompt à dégainer son arc ou sa dague que le ciseau, découvre avec émotion les esquisses, les projets, les outils que son père a laissés. Mais à l'extérieur des murs du château, le monde continue de tourner. L'Angleterre n'a de cesse de s'immiscer en territoire gallois. Llewelyn repart en guerre et Harry veut être au côté de son prince pour défendre cette terre devenue sienne.
Ce deuxième tome de la saga d'Ellis Peters tient toutes ses promesses. Les années ont passé, les cheveux ont blanchi mais nul ne s'est assagi. Ce sont les mêmes sentiments exacerbés, les mêmes tensions guerrières, les mêmes larmes, les mêmes joies. Et la jeune génération est à l'image de ses aînés. le jeune Harry est à la hauteur du sens de l'honneur de son père dont il est le fidèle portrait. Il demeure sous la coupe d'Isambard mais l'ennemi de toujours pourrait bien le révéler à lui-même. La confrontation finale est pour bientôt...A suivre.
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Sous le nom d'Edith Pargeter [modifier]
1. la Pierre de vie
2. le Rameau vert
3. la Graine écarlate
Ces trois romans forment une trilogie historique qui se passe en Angleterre au début du XIIIe siècle, au temps des bâtisseurs de cathédrales et des guerres entre Anglais et Gallois.
Les héros de cette trilogie sont Harry Talvace et ses proches, tailleurs de pierres au service d'Isambard, terrible seigneur de Parfois.
Au milieu des batailles qui ensanglantent l'Angleterre, des adolescents grandissent et deviennent des hommes en prise avec les contradictions de leurs sentiments et de leurs devoirs.
Edith Pargeter prend plaisir à décrire ces liens étonnants qui unissent ses personnages entre eux, et sa trilogie obtient d'emblée un grand succès, aussi bien auprès de ses lecteurs qu'auprès des critiques littéraires.
Sous le pseudonyme d'Ellis Peters [modifier]
La lourde chevelure se dénoua à nouveau et roula sur les épaules d'Aelis. Et tout à coup Harry fut pétrifié par le souvenir que son esprit s'était en vain efforcé de chasser : le brillant rouleau d'or se mua en tresses blondes et souples répandues sur des seins aux veines bleutées, et la lame de haine, de colère et d'amour lui fendit à nouveau le cœur. Puis il recouvra ses esprits et resta là, ébranlé mais résolu, et l'inoubliable enlaidissement de l'image immaculée fut effacé par la fugace vision volée d'Aelis, fière et confiante dans sa jeune, fraîche et virginale nudité.
Chapitre 5
À quarante ans passés, Joan était au tournant où la saison entame son long déclin, et William de Breos, de dix ans son cadet, beau et enjoué, lui était apparu comme une perpétuation magique du printemps qui la quittait à jamais. Une année plus tard, il n'aurait rien signifié pour elle, car elle aurait déjà été engagée sur la pente descendante et absorbée par la moisson. Une année plus tôt, elle n'aurait éprouvé aucun besoin de lui, ni commis la poignante erreur de croire qu'il y avait de la vertu dans la beauté et la jeunesse au-delà de leur grâce temporaire et superficielle. Mais il était arrivé juste à point nommé, et il avait comblé cet instant de désespoir et d'incertitude avec le charme éblouissant de son rire. Et il en était mort.
Chapitre 4
Pourtant, yard après yard, Harry continua d'avancer, jusqu'au pied de la rampe sombre à laquelle accédait le chemin, puis jusqu'à l'endroit où les arbres se resserraient, puis jusqu'aux tours du poste de gade avancé. Et le fil ne rompait toujours pas, et la douleur ne devenait pas intolérable. Alors, parce qu'il la supportait encore et continuait d'avancer, il comprit, de manière un peu vague, à la fois consterné et consolé, qu'il n'est rien finalement que l'on ne puisse endurer.
-Ne te montre pas trop dur pour une simple faute, Harry, sinon qui saura être à la hauteur de tes exigences ? Un jour tu auras peut-être toi-même besoin d'un jugement clément. La route est longue à travers le monde.
TV Film "Cadfael", extrait