Jack Palmer, tome 13 : L'Affaire du Voile

Clara Pèlerin, sans nouvelle de sa fille Lucie depuis un mois, demande à Jack Palmer de la retrouver. Ce dernier, en faisant du porte à porte chez les commerçants de Belleville, apprend que la jeune femme s'est convertie à l'islam le plus radical et fait désormais partie d'une école coranique de Mantes-la-Jolie. le choc est rude pour ses parents. Sa mère ne comprend pas : « Elle avait des préoccupations de son âge… Les petits amis, les études, les fringues, sortir, la techno, un pétard de temps en temps… Elle lisait Houellebecq… ». Aidée d'une amie et du flegmatique détective, Mme Pèlerin imagine un stratagème pour kidnapper sa fille…

J'aime beaucoup Jack Palmer, ce privé maladroit attifé comme Colombo et vivant sous les toits dans une chambre de bonne. Un personnage minable dont chaque enquête vire à la catastrophe et dont la criante incompétence déclenche chez le lecteur de nombreux fou-rire. Alors que les premiers albums donnaient plutôt dans l'absurde et le pastiche, les suivants ont peu à peu glissé vers le traitement des faits de société. Chaque nouvelle aventure a permis à Pétillon de passer à la moulinette un milieu social. C'est ainsi qu'il s'est successivement penché sur le cas des écrivains (Les disparus d'Apostrophes), des musiciens (Le chanteur de Mexico), du microcosme de la bande dessinée (Le prince de la BD), de la bourgeoisie (Le pékinois) ou encore de la mode (L'affaire du Top Model). Avec L'enquête Corse, L'affaire du voile et Enquête au paradis, le dessinateur a changé de registre pour plonger son héros en pleine actualité.

Dans L'affaire du voile, Pétillon aborde un sujet ultra-sensible. Mais parce que son regard un rien décalé ne donne pas dans la surenchère ou la dénonciation gratuite, l'album fait mouche. Sans méchanceté, sans cynisme, loin des poncifs, il renvoie dos à dos l'extrémisme et les clichés sur l'islam, usant avec délice de cette tendre ironie qui caractérise son oeuvre. le sujet n'est pas simple et ne se prête pas à l'éclat rire mais l'humour est néanmoins bien présent. Seul petit regret, Palmer semble totalement effacé de sa propre enquête et ne sert finalement que de faire valoir aux autres personnages. Il n'empêche, voila un album construit avec une rare intelligence et qui m'a fait passer un excellent moment de lecture.


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Notre inspecteur favori (rappelez vous qu'il a réussi à retrouver un homme dans le maquis corse...) a cette fois une enquête délicate : il doit retrouver une ravissante jeune fille blonde qui a quitté ses parents. de source sûre, elle aurait pris le voile.... Pour la retrouver il doit donc infiltrer discrètement (on lui fait confiance...) les boutiques de vente de voiles et tchadors, les mosquées et autres écoles coraniques.

Pétillon s'en donne à coeur joie en faisant jouer le naïf à son héros, un peu perdu dans le monde des intégristes islamiques et dans les querelles de chapelles (c'est le cas de le dire) des différentes mosquées ! Il n'est pas trop méchant quand même (après l'histoire des caricatures, on fait attention) mais il épingle bien les exagérations et les contradictions (pour un oeil européen) de l'Islam.
A noter le très pratique tapis de prière avec GPS...

Certes, c'est une BD parue en 2006, et c'est le genre d'ouvrage qui colle à un moment, il est donc peut-être déplacé d'en faire une note de lecture aujourd'hui, alors que les discours sur la laïcité deviennent de plus en plus tendus.
Mais bon, ce type de BD est, me semble-t-il, censé faire rire (éventuellement jaune) tout en bousculant un peu, tout en faisant réfléchir sur nos propres attitudes. Ici, rien de tout cela. Je dois avouer que je n'ai pas même esquissé un sourire une seule fois, je suis restée tout du long hermétique à un humour que je n'ai même pas réussi à voir. Et en matière de réflexion, j'ai surtout vu beaucoup de clichés, et une pirouette finale facile.
Ah si, quand même, j'ai aimé l'ironie de la toute fin, lorsque l'on apprend que les parents de la jeune fille, sont certes soulagés que leur fille ne soit pas devenue une intégriste musulmane, mais que, fidèles à eux-mêmes ils ne peuvent pas accepter qu'elle veuille devenir mime. C'est aussi pire (sic) qu'intégriste ?

Voici l'histoire. Une jeune fille, brusquement convertie à l'Islam, a disparu. Sa mère demande au détective J. Palmer de la retrouver. Il dispose d'une photo qu'il montre à gauche et à droite, pour remonter la piste. Ce faisant, il tombe sur deux imams – l'un salafiste, l'autre modéré – qui sont en conflit pour le contrôle d'une mosquée. Palmer pénètre peu à peu à l'intérieur du milieu musulman de Paris. Son enquête s'achève sur un rebondissement inattendu.
Pétillon traite ces sujets délicats sans langue de bois et sans virulence excessive. Les dérives des fondamentalistes sont bien dénoncées, mais avec un agréable sens de l'humour. Quant aux personnages, ils sont croqués comme des caricatures, par le coup de crayon énergique de l'auteur. Un bon opus de Pétillon.

Jack Palmer s'en va à la recherche d'une jeune fille, partie sans laisser de nouvelles à sa mère depuis un mois. Selon certaines sources, elle aurait trouvé refuge sous le voile et dans la communauté musulmane. Notre inénarrable Jack, comme toujours emberlificoté dans son trench improbable, mène l'enquête dans les arrière-boutiques orientales, se retrouve au milieu de manifestations en faveur du voile et fréquente les cours de coran, un peu perdu entre les différents clans antagonistes.
Si on retrouve toujours avec plaisir notre anti-héros, il faut bien avouer que l'intrigue de cet opus est un peu faiblarde et les jeux de mots d'une facilité inhabituelle chez Pétillon.