AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bad0Wolf


ATTENTION: Cette critique peut contenir des SPOILERS

Le meilleur livre jamais écrit par Pierre Pevel.

De toutes ses trilogies et sagas actuelles, il a constamment réussi à produire des oeuvres de qualité en bouleversant plusieurs styles d'un coup, la fantasy comme l'uchronie, le roman d'aventure comme l'intrigue policière, ou encore le cours d'un Destin confronté aux réalités des intrigues politiques. Il y a eu des coup de mous, notamment parmi les derniers romans de certaines trilogies, des fins trop ouvertes qui nous laissent beaucoup trop en haleine à la fin du roman, ou des idées géniales qui ne sont qu'à moitié abordées.

Mais rien de tout cela ne vient entacher L'Alchimiste des Ombres, une pure merveille qui inclut tout les éléments que Pevel maîtrise si bien: la fantasy, l'aventure, l'histoire, l'humour et j'en passes. Ce roman se lit avec une facilité impressionnante et ne cesse jamais d'être intéressant, que ce soit à la première lecture ou à la trentième.

Quand j'ai commencé à lire l'Alchimiste des Ombres, c'était le deuxième roman de Pevel que je découvrais et je venais de finir Les Lames du Cardinal. Autant dire que j'avais du mal à me dire qu'il pouvait faire mieux: et il a réussi, le bougre. il a réussi à faire mieux. Je pourrais même dire que Les Lames du Cardinal ont eu le même effet sur moi que Star Wars sur tant de fans dans les années 80.

Si l'on est présenté à de nombreux nouveaux personnages, dont l'aventurière appelée l'Italienne, on aborde également les anciens avec plus de détails. L'Italienne mène le début de l'intrigue en mettant les Lames sur la voie du complot à déjouer, tout en jouant à son propre jeu tout au long. L'accompagnant dans cette intrigue, on découvre des personnages également très attachants, comme les dragonnets Charybde et Sylla ou encore la bande de dracs qui l'a traque sans relâche et leur saaskir. Grâce à ces personnages, Pevel approfondi la mythologie qu'il avait commencé à développer dans le premier tome, avec un plus grand aperçu de la nature sauvage et de l'organisation tribale des dracs. le saaskir en particulier, avec son rôle et la puissante magie qu'il maîtrise, nous introduit à un nouvel élément fantaisiste, même s'il est très différent des dragons sorciers de la Griffe Noire.

Cela permet d'aborder l'un des meilleurs éléments de ce roman: celui qui lui a donné son nom, l'Alchimiste des Ombres. L'un des meilleurs agents de la Griffe Noire, il est comme le dit le roman au centre de tous les complots qui impliquent les dragons. Et il a un passé avec les Lames, passé qui a laissé une marque amère sur l'intégralité du groupe. Mais l'Alchimiste est également un personnage très bien construit, qui doit affronter ses propres démons pendant le roman et ne peux déclencher sa puissance sans problème.

Egalement dignes d'être mentionnés, plusieurs personnages intéressants front leur apparition dans le roman: le roi Louis XIII et la reine Anne d'Autriche sont des personnages secondaires mais restent néanmoins au centre de l'intrigue, mais ils permettent de donner un potentiel immense à un personnage historique qui occupe un place d'importance, la duchesse de Chevreuse. Intrigante renommée de son siècle qui faisait parti des fermes adversaires du cardinal de Richelieu, éprouvait un vif dégoût pour le roi et une sincère affection pour la reine, elle ébloui lorsqu'elle est présentée au lecteur (par le biais d'un Laincourt très impressionné), mais ses intrigues ont ouverts la porte aux manigances de l'Alchimiste. Et Richelieu lui-même a droit à sa propre intrigue, résultat d'un ordre du roi qui pourrait "mettre le royaume à feu et à sang". Encore une fois, Pevel lie les manoeuvres magiques à des réalités politiques d'une manière cohérente et crédible.

Mais la principale raison du succès de ce roman revient encore une fois aux personnages: La Fargue et ses intrigues, Laincourt et ses amours, Marciac et son négligé soigné, Agnès et son passé, Saint-Lucq et.... Saint-Lucq. le passé d'Agnès est d'ailleurs abordée de manière intéressante puisqu'on découvre enfin d'où elle vient: le mystérieux ordre de Saint-Georges, nommé après le saint dont l'exploit a justement été de tuer le dragon, est chargé de protéger la France de la menace représentée par les dragons qui ont étendus leur influence sur la majorité des royaumes européens. Protégés par une bulle pontificale, les Soeurs qui le composent ont seules l'autorisation d'utiliser la magie draconique, avec comme objectif de bloquer les usages néfastes que pourraient en faire la Griffe Noire. Agnès était censée les rejoindre, mais n'a jamais fini son noviciat. Elle en a cependant gardée des connaissances importantes sur les dragons et leur pouvoir.

Mais, encore une fois, le meilleur revient à Saint-Lucq, qui reste constamment génial et qui a eu droit aux trois meilleurs scènes de ce roman. Rien de plus n'est révélé sur lui, mais rien n'a besoin d'être révélé sur lui. Son personnage est mystérieux et cela fait sa force avant toute chose. Et son sang de dragon lui apporte une puissance toute particulière qui lui permet de dominer des dracs, tromper les saaskir et même de vaincre un dragon. Même la magie draconique si nocive aux autres Lames n'a aucun effet sur lui, puisqu'il en est la création et le dominant en même temps.

L'intégralité de ce roman fut un régal du début à la fin, avec des personnages attachants, des intrigues intéressantes parfois séparées mais toutes finalement liées en une seule trame, un développement de la mythologie et de l'univers créé dans le premier tome, une fidélité historique remarquable qui laisse cependant cours à la licence artistique, des mystères à résoudre et une fin qui ne laissera personne indifférent.

Comme je l'ai déjà dit: le meilleur roman de Pierre Pevel.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}