Benoît Brisefer, tome 3 : Les Douze Travaux de Benoît Brisefer

CHALLENGE PETITS PLAISIRS ( 23/40)

Alors que le film « Les taxi rouges » est sorti au cinema en fin d'année, et qu'un quatorzième tome sortira en libraire au mois d'avril prochain, j'ai eu la chance de tome sur le volume trois des aventures de ce petit héros, a un prix attractif (5€ tout rond) avec bon nombre d'autre BD. L'occasion pour moi de me procurer cet album.

Je ne connais pas du tout ce personnage, n'ayant jamais rien lu de ce que faisait Peyo, j'ai pu découvrir tranquillement ce héros assez attachant.

Cet histoire est paru en 1966-1967, donc on retrouve quelques vieilleries dues à l'époque mais rien de bien méchant, c'est comme lire du Spirou ou du Marsupilami. Les premiers récits ont vieillis, mais globalement ça reste intemporel.

Benoit est donc un garçon très fort, très rapide et très serviable. Il aide donc toujours ses amis, sans jamais que ceux-ci ne remarquent son pouvoir. Ici il va empêcher la mort de toute une équipe et effectuer malgré lui, douze travaux héroïques.

Ce que j'aime beaucoup avec ce personnage c'est de voir comment, en ne fréquentant que des adultes, il découvre différents milieux professionnels comme les banques, les postes de police etc… de plus même s'il est très fort, il reste un enfant avant tout, ce qui le rend vraiment très attachant.

Une agréable découverte, une histoire simple mais efficace dans laquelle on retrouve de nombreuses valeurs morales qui se perdent un peu de nos jours. Pour petits et grands !

Quand j'étais enfant, j'aimais beaucoup les univers de Peyo, Johan et Pirlouit et surtout les schtroumfs faisaient partie de mes lectures favorites. Et pourtant, je n'avais jamais lu d'aventure de Benoît Brisefer. Jusqu'à aujourd'hui.

Il est certain que si j'avais découvert ce personnage dans mon enfance je l'aurais adoré. C'est une B.D rythmée, pleine de fantaisie où les péripéties s'enchaînent sans temps mort et très amusante. Ce n'est pas la peine de revenir sur la qualité des illustrations, tout le monde connait le dessin frais et plein d'énergie de Peyo.
Découvrir Benoît Brisefer à l'âge adulte n'est sans doute pas l'idéal. Tout ça apparait bien anecdotique au lecteur, un peu répétitif et sera vite oublié. Mais j'ai néanmoins passé un agréable moment.

Challenge B.D 2017
Challenge 14-68 entre 2 points de bascule 2017 - 8 (1968)

Encore une fois, nous retrouvons ce problème de réalisme : à présent, Benoît peut se déplacer où il veut sur le globe sans que personne n'ait d'objection. Pourquoi diable Dussiflard le prend-t-il avec lui alors qu'il part en Asie du Sud-Est alors que la logique (et pas seulement celle habituelle, celle interne à la série) voudrait qu'il dise : "Non, Benoît, tu es un petit garçon qui doit rester chez ses parents et cette affaire devient trop dangereuse pour toi" ?
Mais encore une fois, Benoît c'est comme Marvel : dès que tu fuckes la cohérence, tout devient du divertissement sympa. Et contrairement à la franchise américaine, Peyo n'essaye pas de se foutre de nous : non, son scénario sort des sentiers battus (même si là aussi, sa base n'est pas très crédible), et puis comme vous le savez, pour les super-héros, quand on doit faire durer une oeuvre 64 pages/2 heures, les rebondissements ont intérêt à être bons et les personnages à ne pas tout le temps gagner du premier coup. Voilà pourquoi à mon sens ce troisième opus est supérieur aux deux précédents : il y a de l'action de toutes sortes, chaque étape s'organisant comme une micro-aventure dans un lieu différent, avec à chaque fois une nouvelle difficulté. La force de Benoît, si elle fait parfois deux ex machina, n'est pas pour autant triomphante du premier coup face au déluge de péripéties qui lui tombent dessus. le tout est l'art de savoir placer le coup du rhume juste au moment où le lecteur commence à trouver le schéma répétitif.

Il a fallu que j'atteigne l'âge adulte pour découvrir Benoît Brisefer, grâce à ma fille qui s'est prise de curiosité puis de passion pour ce petit bonhomme en béret et paletot rouge doté d'une force surhumaine.
Dans cette troisième aventure on retrouve Monsieur Dussiflard qui entraîne Benoît dans une course contre la montre autour du monde digne d'un James Bond, l'intrigue étant motivée par la cupidité et l'absence totale de scrupule de la Big Oil Company.

Il faut donc abandonner toute velléité de réalisme et savourer les rebondissements cousus de fil blanc. La lecture nous plonge également dans les années 60, la vie d'une bourgade de province, Vivejoie la grande, et dans cet épisode la frénésie pétrolière, une cité minière, un régime militaire en Asie du sud est... James Bond je vous dis... Peyo prend beaucoup de plaisir à dessiner les véhicules de toute sorte, autos, avions, bateaux, lancés à toute vitesse ou en plein crash !

Il y a une forme de jouissance pour le lecteur, enfant ou même adulte, à partager les exploits de Benoît, alors que les enfants sont habituellement exposés à subir les décisions des adultes, voire leur violence.
Benoît est héroïque dans sa candide aspiration au bien et à la justice autant que dans ses exploits toujours discrets puisque personne ne peut imaginer que ce petit bonhomme aie pu réaliser quoique ce soit.
En cela ce héros désuet qu'on pourrait regarder avec condescendance touche un sujet profond, celui du potentiel immense de chaque enfant à agir sur le monde, caché car ignoré et nié par les adultes.

Le premier Benoît Brisefer dessiné par François Walthéry...
Je me souviens avoir lu cet excellent épisode, dans l'hebdomadaire Spirou de l'époque (1968).
Je le relis encore souvent, à l'occasion, tant le scénario est malin qui met ce brave Dussifflard en vedette.