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C'était de Gaulle tome 1 sur 3
EAN : 9782213028323
609 pages
Editions de Fallois (01/10/1994)
4.18/5   38 notes
Résumé :
Député gaulliste à 33 ans et titulaire de plusieurs grands ministères, porte-parole du général de Gaulle pendant quelque quatre ans, Alain Peyrefitte a eu avec celui-ci, entre 1959 et 1969, trois centaines d'entretiens en tête à tête. Sans compter autant de Conseils des ministres, des dizaines de Conseils restreints, des rencontres avec des chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers. Il a estimé qu'il était de son devoir de prendre note au jour le jour des propos ten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ou comment voir L Histoire se construire chaque semaine un peu plus et la vivre de l'intérieur d'un gouvernement en exercice.

L'auteur est le seul, en sa qualité de Ministre de l'Information, autorisé à prendre des notes lors des conseils des Ministres et donc à partir de ses carnets, il va nous permettre de voir comment se fabrique, parfois au jour le jour et dans l'improvisation, la politique de la France.

La période évoquée dans ce premier tome, est le retour du Général de Gaulle au pouvoir en 1958, les négociations qui mettront fin à la Guerre d'Algérie, puis la création de l'Union Européenne, sans les Anglais dont le Général ne veut pas, les jugeant peu fiables et peu concernés par les problèmes du continent européen (!!!) et enfin le développement de l'arme nucléaire pour maintenir une certaine indépendance de la France face à l'OTAN des Américains.

Il y a évidement beaucoup de détails croustillants et savoureux sur la vie politique française de cette époque ainsi que sur les hommes qui la composent et cela quelque soit le parti auquel ils appartiennent.

Livre qui peut se révéler passionnant mais également avec des longueurs dues au fait que certaines situations se répètent de semaine en semaine.

Il ne faut pas oublier, non plus, que l'auteur est tout acquis au Général de Gaulle, même s'il se permet quelques critiques, et que donc cela ressemble parfois a ce que l'on pourrait appeler : "la voix de son maître" !!
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« C'était De Gaulle » ,paru en 1994, est un ouvrage déjà ancien mais qui reste une « référence » pour aborder la période charnière que fut la naissance de la Vème République. Alain Peyrefitte a été ministre de l'information de 1959 à 1966, de la Recherche scientifique de 1966 à 1967, puis de l'Education Nationale de 1967 à 1968. Il y rapporte les propos du général De Gaulle qu'il a notés suite aux conseils des ministres et aux 300 entretiens qu'il a eus avec le premier président de la V République. Alain Peyrefitte est un gaulliste de la première heure, il dit avoir entendu une intervention du général, à la radio, en mai 1940… il lui voue une admiration qui peut se confondre à une vénération, tant la hauteur de vue, la vision de la France du général l'impressionne. le tome 1 présente les propos du général entre 1959 et 1963. L'intérêt se concentre sur ses explications et décisions sur le sort de l'Algérie, ses conceptions sur l'organisation de l'Etat, et les relations entre les français et le Président…Le style, les formulations du Président, l'extrême attention du général De Gaulle à l'emploi des mots que le ministre de l'Information doit transmettre aux médias et aux français apportent une coloration personnelle aux témoignages. Ils permettent d'entrevoir la hauteur de vue et la maturité d'analyse dans la mise en place de la nouvelle constitution. Alain Peyrefitte n'oublie pas de souligner les rivalités qui gèrent les relations entre ministres, parfois à mots couverts, la personnalité du premier ministre, Georges Pompidou, qui affirme au fil des épreuves, sa personnalité et son pouvoir… Au-delà des opinions et idées du lecteur sur cette Vème République qui gère notre quotidien, ce livre confirme l'intérêt qu'il a suscité et reste un éclairage tout à fait intéressant de la période. Reste la nécessaire distance que traduit la place d'Alain Peyrefitte dans l'appareil d'état et ses relations avec le Général de Gaulle.
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Très bon ouvrage qui retrace les "off" du président De Gaulle lors des conseils des ministres. On découvre sa vision du monde, de la France, son humanité, son franc-parler.

Ce livre m'a permis d'appréhender différemment la guerre d'Algérie, la guerre froide. On retient par exemple la façon dont De Gaulle a réussi à vendre nos systèmes de télévision à l'URSS, ou les débats avec Adenauer, qui a subjugué notre général par sa vivacité d'esprit malgré son grand âge, car De Gaulle était apeuré à l'idée de devenir sénile...

La construction européenne est aussi analysée sous un angle qui m'était inconnu : on a laissé la libre circulation des marchandises, des produits manufacturés, en sachant pertinemment que l'industrie française subirait la compétitivité de l'industrie allemande ; mais en échange, la PAC devait favoriser nos agriculteurs. Autre découverte, avant cette liberté de circulation, il a fallu se mettre d'accord sur un nombre incalculable de normes techniques pour éviter le dumping. Si seulement on avait fait de même avant d'autoriser la liberté de circulation des capitaux, si seulement on l'avait fait à condition de s'accorder sur des impôts minimums...

Bref, j'ai adoré les trois tomes de 600 pages, mais je dois reconnaître que c'est un peu long. le général se répète beaucoup. J'espère qu'un jour une version abrégée sortira. Une édition critique qui comparerait les propos du général avec quelques articles de presse anti-gaullistes de l'époque serait bienvenue aussi. En effet, on risque de tomber dans une adoration de de Gaulle si on ne renseigne pas, si on ne fait pas preuve d'esprit critique.

PS : je conseille vraiment le passage sur les élections de 1965 : la façon dont Lecanuet passe bien à la TV, la déception du général de ne pas gagner dès le 1er tour (il boude pendant une semaine...) ou les phrases piquantes contre Mitterrand sont toutes plus mémorables les unes que les autres.
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Si ce livre a un intérêt indéniable pour nous rappeler tout ce qu'on doit au Général (et c'est considérable) ainsi que ses opinions personnelles (notamment sur la guerre d'Algérie et les accords d'Evian, l'Europe, la notion d'intéressement , les journalistes ...), l'ouvrage souffre à mon goût de beaucoup de longueurs et de répétitions dans certaines idées.
Il satisfera probablement deux types de lecteurs : (i) les historiens avisés (dont je ne suis pas) et (ii) ceux qui ont connu personnellement les événements relatés des années 60 (quant à moi mes premiers souvenirs politiques personnels datent des années 80). Amusant toutefois d'analyser avec le regard subjectif de Peyrefitte les comportements de Pompidou en tant que 1er ministre et de VGE en tant que ministre.
Enfin, un détail, l'ouvrage se termine par quelques dizaines de pages intégrant les critiques dithyrambiques émanant des plus grands noms du journalisme politique sur l'auteur et son livre. C'est assez particulier et j'ai peu aimé. On a ainsi presque des scrupules à ne pas partager les avis aussi positifs sur le livre émanant d'aussi grands noms.. La lecture des tomes 2 et 3 ne sera pas dans mes priorités même si je ne l'exclus pas totalement.

































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Livre de référence que j'ai relu presque 25 ans après, afin de rafraîchir mes connaissances. Certes il paraît quelque peu apologétique et manquant de distanciation mais il demeure une mine de renseignements sur la création de la Ve République et sur le règlement de la guerre d'Algérie et de l'indépendance. Mais aussi sur les affaires du monde et où l'on ne peut qu'admirer la vista et la pertinence du Général dans sa compréhension du monde et de l'Europe naissante. Cinquante ans se sont écoulés et beaucoup de ses prémonitions soit se sont réalisées soit ont failli de peu se réaliser. L'ambiance de « la cour » est finement reconstituée et les pensées, commentaires et piques humoristiques du Général nous font pénétrer dans son intimité. L'ensemble éclaire l'histoire d'une lueur d'authenticité, de sincérité et parfois même de familiarité. Un témoignage indispensable. Aujourd'hui nous n'avons que quelques journalistes people ou Valérie Trierweiler pour témoigner sur nos gouvernants ! Décadence vers l'abysse !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Déjà en 1940, la bourgeoisie était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Pétain avait trouvé l'arrangement avec les Allemands.
Les bonnes affaires allaient reprendre.

La révolution Française n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie qui s'est de plus en plus abâtardie jusqu'à devenir traîtresse à son propre pays.

C de Gaulle
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Tout le monde en colonne par deux derrière l’oncle Sam.
La vue du Pentagone sur la stratégie planétaire , les vues du business américain (il prononce bu-zi- nès) nous sont imposées. ...Les nations d’Europe reçoivent des capitaux, certes, mais en même temps elles reçoivent des ordres.
Un jour viendra où les Américains diront: "Nous avons assez de fusées qui portent à 8000 kilomètres." Ils rapatrieront leurs divisions d’Europe sans crier gare.
De même , un jour viendra où ils diront , après avoir raflé nos fabriques de téléviseurs : "Nous préférons concentrer nos usines sur le continent américain. Nous avons décidé de supprimer l’usine de Bordeaux".
De toute évidence , ce topo a été ruminé par le Général.
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GdG
Pourquoi nous sommes-nous éloignés des Russes, après la guerre,alors que nous leur avions proposé de nous arranger sur le sort des Allemands ? Je l’avais offert à Staline, et il n’a pas voulu. Il s’est arrangé avec Roosvelt, il a cru qu’il allait pouvoir disposer de tout, en dehors de qui que ce soit en Europe, et en particulier en dehors de la France.
Alors nous avons fait une politique qui a consisté à attirer l’Allemagne à l’Ouest, et par conséquent à leur faire d’énormes concessions.
Si je n’avais pas été là, on faisait la Communauté économique européenne exclusivement à leur avantage, à l’avantage de leur industrie , et en mettant notre agriculture à la porte. Alors, ça suffit comme ça !...Ils vont courir à Washington et se font les « boys »des Américains, à partir de ce moment-là (où) je ne les regarde plus, les Allemands.

AP
Les Allemands , ni les Américains , ne s’imaginent pas que nous aurions le culot de faire une politique d’entente avec les Russes.

GdG

Tout dépend de ce qu’on appelle une politique d’entente avec les Russes.
Notre position est incomparable. Il n’y a personne d’autre qui soit capable d’avoir une politique independante, excepté la Chine. Seulement la Chine et nous.
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Je n'ai pas de vie politique à moi, pas d'électeurs, pas de clientèle, pas d'implantation, pas de possibilité de voler de mes propres ailes.

Je n'ai même pas d'idées à moi en matière politique.

Je n'ai que les idées du Général.

Propos de Georges Pompidou lors de sa nomination comme premier ministre.
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Il faut faire appel à l'opinion contre les syndicats, compte tenu de leurs propres hésitations.
Ils sont divisés et ne savent pas très bien que faire.
Quand ce sera net,il faudra s'enfoncer comme un coin entre eux et l'opinion, et même entre un syndicat et l'autre.
Et vous verrez, ça se dégonflera...

Propos de G Pompidou en février 1963.
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