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EAN : 9782080604552
Flammarion (08/01/1992)
3.31/5   8 notes
Résumé :
En faisant débuter cet ouvrage au lendemain des événements de Mai 1968, en le faisant culminer avec le départ du général de Gaulle et en le prolongeant jusqu'à l'arrivée au pouvoir de son successeur, Roger Peyrefitte a choisi une période que les sociologues, les moralistes et les historiens considèrent comme particulièrement caractéristique- de notre vie nationale :

cette période de quelques mois où hommes et institutions ont été secoués de fond en c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Encore une fois, je me trouve à rebours de ce qu'il est convenu de penser (et qui tient lieu chez les moutons d'intelligence). Il est en effet convenu par tacite reconduction générationnelle que "Roger Peyrefitte écrit merveilleusement bien" - "Mais quelle langue de pute!"

Bien. Alors, je ne suis pas un spécialiste de Peyrefitte, loin s'en faut. Je n'ai lu pour l'instant que son Des Français. Et ce qui me frappe, c'est qu'il écrit merveilleusement... MAL! Comme un cochon.

En fait, c'est uniquement par le côté ragotier que Peyrefitte est intéressant. Et principalement parce qu'il avait accès à tous les milieux de pouvoir hermétiquement fermés à la majorité des gens, le tout combiné à une très grande perspicacité intellectuelle (son jugement personnel sur l'affaire Markovic est celui auquel en fin de compte, et 50 ans plus tard, tous les biographes se sont rendus).

Cependant qu'apprend-on qu'on ne sache déjà? En 1969, c'était indubitablement passionnant. En 2019, beaucoup moins! Le parfum de scandale s'est largement éventé, et les révélations ne fracassent plus trois pattes à un canard.

A cela il faut ajouter que les scènes simili-érotiques qui émaillent le roman (comme on dit quand on rédige une composition française en classe de 6e) sont totalement dénuées de talent. Superflues, chiantes, pathétiques et certainement incompréhensibles à un lecteur d'aujourd'hui qui, normalement, n'a plus tellement de frustrations de ce point de vue-là et n'éprouve ni le besoin de se faufiler dans les salles sombres du Ciné Bijou ni celui de fréquenter les pissottières à la nuit tombée.

De même, les allusions au tout-Paris littéraire, comme les aventures de Montherlant chez le coiffeur, franchement...
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Quelle langue de vipère Monsieur Roger Peyreffite, mais il écrit si bien, qu'on peut lui pardonner.
Des Français, c'est un peu une discussion de « café du commerce » sur la France ou plutôt le « Tout-Paris » d'après « les événements de 1968 ». Il prend pour fil rouge deux familles : les Grandville et les de Merlier ainsi que leurs enfants qui promènent le lecteur dans les grands lieux et chez les grands noms de la capitale..
C'est une revue des événements de l'époque, où l'on retrouve pêle-mêle les manifestations étudiantes de 68, l'Abbé de Nantes, les coulisses du Salon d'Alexandre, coiffeur réputé à l'époque de la rue St Honoré, l'affaire dite de l'observatoire concernant Mitterrand, l'affaire Markovic où Madame Pompidou avait à tort été mise en cause, les petites combines pour se faire élire à l'académie Française, l'ouverture dela première boite gay de Paris, le mariage d'Henri de Laborde de Monpezat avec la princesse héritière du Danemark
Roger Peyreffite déverse son fiel sur deux personnages en particulier : Lionel de Beauséant, pseudonyme qu'il donne à Henri de Montherlant et le Général de Gaulle. Sans doute par dépit de n'avoir pas été élu comme lui à l'Académie Française pour le premier, et probablement en raison des sentiments qu'entretenait la Générale envers l'auteur des Amitiés Particulières.
Quant à l'état de la France, le discours de Peyrefitte n'est pas loin d'être celui qu'on entend en 2013, y compris le « ras-le bol-fiscal », la fuite des capitaux, la France qui perd ses industries, et qui n'est plus rien dans le monde. C'est au fond assez rassurant !
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L'intrigue est particulièrement mince; elle se situe à nouveau dans le milieu que Peyrefitte aime à fréquenter, celui de la bonne bourgeoisie. Facile à suivre, elle ne sert de toute façon que de prétexte à l'auteur pour livrer quelques portraits à clefs plus ou moins faciles à percer et à présenter son analyse de la société.

Du reste l'ouvrage dévoile deux tendances de Peyrefitte qui n'iront qu'en s'approfondissant (voire en s'aggravant selon moi): le snobisme et surtout le goût pour la rumeur, la méchanceté gratuite, le venin lâché presque malgré soi.

L'ouvrage reste divertissant et très bien écrit, donc pourquoi ne pas en prendre connaissance si, comme moi, on a découvert le volume par hasard dans une boite à livres, mais ce n'est pas vraiment une lecture qui s'impose.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"A côté de ces insanités et de ces appels à la violence, une affiche administrative recommandait le week-end à Boncour, "manoir des étudiants". Est-ce vers ce manoir que roulait, au lendemain des événements, le farouche Geismar, un des chefs de la révolte? A une pompe à essence, il fut reconnu par le pompiste, interpellé, mis en fuite et poursuivi longtemps sur la route, — image de la société de contestation battant en retraite devant la société de consommation. Encore le farouche Geismar avait-il dû son salut à la puissance de sa voiture. Francis évoquait les autres grandes figures de cette période historique : Cohn-Bendit, Kravetz, Krivine, Herzberg, Goldberg, Godchau, Leibovitz, Mandel, Bensaïd, Schwartz, Grimbach, Goldmann, Grimblatt, Glucksmann... il en passait et de meilleurs." Roger Peyrefitte, Des Français, 1969, page 20 (Sur l'aventure de Geismar, voir la citation de Charrière ici: https://www.babelio.com/livres/Charriere-Le-printemps-des-enrages/1134008/citations )
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Peut-être fallait-il chercher l’origine de ce pharisaïsme, non seulement dans la date de sa naissance et dans la fausseté de sa gentilhommerie, mais dans les contradictions de son caractère et même de son physique. Il avait toujours à paraître ce qu’l n’était pas : il chanta les dieux du stade et il était un nabot à petits pieds d’enfant. Athée il composait des pièces catholiques ; Homme de droite, il professait être de gauche. Il amassait les lingots d’or et jouait le désintéressé. Il cultivait la grandeur d’âme et discutait ses contrats avec l’âpreté d’un marchand de cochons
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Enfin ! Le symbole de la vanité et de la jactance française, l’enseigne de la fausse gloire et du faux héroïsme, d la fausse grandeur et de l’imposture venait de s’écrouler : le général de Gaulle était battu à son cinquième référendum. Après quatre Montcornet, il avait eu son Waterloo.
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Prosateur insigne, romancier remarquable, auteur dramatique détestable, Lionel de Beauséant [Henri de Montherlant] est le premier grand écrivain qui soit entré à l’académie française pour ne plus entrer à la préfecture de police.
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Les bonnes confitures de la générale de Gaulle l’attendaient à Colombey-Les-Deux-Eglises. Financièrement, il laissait la France en déconfiture.
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