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EAN : 9782260017417
252 pages
Julliard (10/01/2008)
3.74/5   504 notes
Résumé :
Deux êtres que tout sépare se trouvent brutalement réunis par la mort d'un inconnu. Aussitôt, entre ces deux-là, surgit, sans qu'ils s'y attendent et sans qu'ils puissent s'y opposer, un sentiment violent. Un sentiment qui va les arracher à la solitude et au mensonge. A Los Angeles, ville mythique et dangereuse, une intrigue criminelle peut quelquefois devenir une intrigue amoureuse.
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3,74

sur 504 notes
Un homme accidentel.

Quel joli titre.

Un homme qui va percuter de plein fouet le narrateur de ce livre, faire voler son existence en éclats d'amour et changer sa vie à tout jamais.

Accidentel? Providentiel? Je vous laisse juges.

Ici, tout commence comme un roman noir. Un meurtre, un policier, les USA.

Le décor est planté.

Pourtant, on lit du Besson. Donc aux oubliettes le polar qui va se transformer en une histoire d'amour belle à en mourir. du Besson je vous dis!

Ceux qui ont déjà lu ARRÊTE AVEC TES MENSONGES du même auteur, comprendront aisément l'inspiration qui coule dans ce roman. La galaxie Besson est tellement cohérente que chaque livre est l'écho d'un autre.

Une nouvelle fois, j'ai aimé.

Et ce n'était pas un accident.


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Hollywood, ses beaux quartiers, le Pacifique qui déroule ses vagues, un matin de juin sous la grisaille. Et le souvenir de Jack Bell...
C'est à Beverly Hills que ce jeune flic de 30 ans travaille. Les caïds des banlieues, il les laisse pour les durs. Marié depuis quelques années avec Laura rencontrée sur les bancs de l'école, il a tout pour être heureux d'autant plus que celle-ci est enceinte. Il s'entend bien avec son collègue irlandais, McGill. Alors que leur service de nuit n'allait pas tarder à se terminer, ils sont appelés sur les lieux d'un meurtre. le corps d'un jeune prostitué a été découvert sur les pelouses si bien entretenues de Beverly Hills. Il a été frappé violemment et a reçu un coup fatal. Les procédures inhérentes à ce genre de cas sont aussitôt mises en place, à savoir convoquer la famille du défunt afin de les prévenir et fouiller l'appartement pour récolter quelques indices sur la vie de la victime, ses fréquentations et ses habitudes. le jeune flic retrouve un calepin où, semble-t-il, cette dernière notait ses rendez-vous. L'emportant avec lui, il espère pouvoir en tirer quelque chose. Or, il se trouve que, peu de temps avant son meurtre, le prostitué avait rendez-vous avec Jack Bell. Jeune acteur propulsé trop tôt sous les feux de la rampe, il a réussi à se faire une nouvelle place dans le milieu du cinéma après une longue descente aux enfers. Une visite s'impose de suite chez lui, le policier y va seul. Aussitôt, sans pouvoir se l'expliquer, quelque chose se passe entre eux...

Comment qualifier ce sentiment si fort, si puissant, inconcevable, incontrôlable et inavouable? de l'amour, une passion folle et irraisonnée? Un besoin tempétueux? Toujours est-il que le lien qui unit ces deux hommes qui n'ont rien en commun l'est justement, hors du commun. D'un côté, ce jeune flic futur papa et marié et de l'autre cette star de cinéma. Au centre, ce cadavre qui les fera se croiser. Philippe Besson dépeint magnifiquement cette plongée dans l'autre, corps et âme, ce sentiment au delà de la raison qui ne peut qu'exister, cette quête émouvante et affolante de l'autre en dépit du reste. Il signe un roman incisif, intense, terrible, sensuel et tragédien. Les personnages plus que jamais troublants et profonds nous entraînent au coeur de ce désordre amoureux, vertigineux et inconsolable.

Un homme accidentel... deux écorchés...
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Vous êtes sur une falaise, derrière vous la plénitude d'une vie sereine et dorée, et puis devant vous il y a le désir obnubilant, celui qui rend fou, qui dévore de l'intérieur et ne vous quitte plus.

Un pas en arrière, la raison, ou un pas en avant, la frénésie de l'amour ? Voilà une question bien difficile, qui dérange et que l'on évite.

Il est déjà trop tard pour ce jeune flic. Une seconde a suffit pour que son destin soit bouleversé. Une putain de seconde qui va révéler ce qui intrinsèquement était étouffé au fond de lui. Il va se brûler et comprendre la réelle signification d'«Aimer à perdre la raison». Il veut sentir le corps fébrile de Jack pénétrer le sien, sa sueur se mélanger à la sienne, cet élixir envahir sa bouche. Il ne pense plus qu'aux mouvements de va-et-vient lents, lancinants, saccadés puis rapides et violents. Son corps et son âme affamés ne répondent plus à la sagesse. Il veut entendre plus que jamais ce son guttural sortir de sa gorge, ses plaintes compulsives et sa respiration haletante s'échouer au creux de sa nuque. Il jouit de son corps repus après l'amour, de cette fatigue, de cette quiétude après l'étreinte, cette douleur excitante qui le rend si vivant. Sans quoi il étouffe, il suffoque.

Pris dans la torpeur d'une enquête policière, sa décision le mène vers la descente aux enfers, il le sait mais il en a besoin, plus rien ne l'arrête. Ce désir est trop puissant, trop urgent. Cet amour le consume et fait jaillir ce qu'il y a de plus animal en lui. le manque, cette curieuse souffrance, n'est soulagé que lorsque leurs corps ne font plus qu'un. Malgré l'aboutissement qui le guette, il fonce. Il n'y a plus d'issue mais coeur blessé et ravagé, il se relève et fonce encore, tel un taureau dans l'arène, parce que toute son âme le réclame. Jamais il n'avait eu envie d'un corps comme celui-ci et ne s'était senti autant en harmonie avec un être.

Je ne me lasse pas de lire Philippe Besson. Son écriture est toujours au bord de la fêlure prête à se briser. Sa fragilité me bouleverse et touche mes sens. Il sait décrire en toute pudeur les étreintes enragées, les caresses furieuses, les langues voraces qui se lies à en perdre haleine, la peau qui transpire la phéromone et cette douleur destructrice lorsqu'on aime trop. J'ai lu ce livre d'une seule traite, impossible d'abandonner mes deux Eros dans leur course effrénée. J'étais comme avalée par ce vide enivrant, leur amour vertigineux. Je suis complice de leur secret mais je ne pouvais faire autrement je me devais de les protéger, les mettre à l'abri des regards assassins, les envelopper de tout mon amour, je veux qu'ils s'aiment encore et toujours, il le faut.

Cet homme que tout destinait à une vie sereine, sacrifiera-t-il les siens au risque de se perdre ? le destin va-t-il rattraper les deux amants ? Aimer, est-ce vraiment s'oublier et se brûler les ailes ?

Je suis au bord de la falaise, derrière moi la plénitude d'une vie sereine et dorée, devant moi le désir obnubilant et le vide, sauterai-je le pas ?

Un homme accidentel ou l'été de tous les changements …

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Je suis toujours profondément touchée par les livres de Philippe Besson. Son écriture, sa sensibilité m'enveloppent à chaque fois. Il m'est impossible de le lire sans avoir la chair de poule, les sentiments sont toujours décrits avec beaucoup de réalisme mais aussi beaucoup de pudeur, de force, de pureté, de beauté. Ici, dans "un homme accidentel", on s'attache instantanément à Jack et le narrateur et on aimerait faire perdurer la lecture pour que perdure la relation.
C'est un coup de coeur, un grand coup de coeur !!!
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Les romans de Philippe Besson me plaisent toujours et je dois dire qu'Un homme accidentel a encore une fois était un coup de coeur.

On fait la connaissance d'un policier qui enquête sur un meurtre. Il a une vie plutôt tranquille en Californie, sa compagne et enceinte de leur premier enfant. Et puis, lors de son enquête, il fait la connaissance d'un homme, star d'Hollywood et entre eux né une histoire d'amour, une passion incontrôlable qui va peu a peu se retourner contre eux.
"A l'instant précis de notre rencontre, je veux dire : lorsqu'il a été là, devant moi, dans le matin du monde, avec sa beauté fracassante et ensommeillée, et son air de survivant, il ne s'est produit aucun déclic, je le jure. Il est tentant, je suppose, d'imaginer que tout s'est joué en une fraction de seconde, que tout a basculé sur un premier regard, ou sur une poignée de main, mais non."

C'est un roman court mais intense et comme toujours très bien écrit. J'ai pris plaisir a voyager en Californie avec les personnages sont attachants. L'histoire est très touchante et l'intrigue vraiment bien menée.
"J'essaie d'apprendre à vivre sans lui. Chaque jour, j'essaie.
Je vous jure que j'essaie. Je n'y arrive pas."
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des choses qu'on ne décide pas. Des événements qu'on ne voit pas venir. Et quand ils se produisent ou sont sur le bord de se produire, c'est déjà trop tard. Il y a des chemins qu'on emprunte sans se douter du danger, tout a l'air calme autour, pourquoi on se méfierait, pourquoi on serait sur ses gardes ? Il y a des gens vers qui on va, sans les craindre, sans rien attendre d'eux, on est persuadé qu'on ne croisera plus jamais leur chemin et puis un jour, ils sont là, à nouveau, devant nous, et on est surpris mais pas inquiet, on leur tend la main, on accepte de boire un verre, ou d'échanger une cigarette, ou de parler du temps qu'il fait, de la vie qu'on voudrait et voilà, on est mort sans s'en apercevoir. Il y a des moments de presque rien, des minutes ordinaires, on en a traversé des tas comme ça avant, mais un beau matin, c'est une fraction de temps pendant laquelle tout bascule. Des silences qui paraissent anodins, on n'éprouve pas le besoin de les remplir, on y est bien mais on appuie le regard un peu trop, on accroche ses yeux à l'autre une seconde de plus qu'il ne faudrait et ça remplit le silence d'un coup, on fait loger un destin dans ce silence. Non, je n'aurais rien pu empêcher.
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Et puis, le manque est arrivé, dans le moment où je m'y attendais le moins, il est arrivé alors que j'avais presque fini par croire à mon amnésie. C'est terrible, la morsure du manque.
ca frappe sans prévenir, l'attaque est sournoise tout d'abord, on ressent juste un vive douleur qui disparaît presque dans la foulée, c'est bref, fugace, ça nous plie en deux mais on se redresse aussitôt, on considère que l'attaque est passée, on n'est même pas capable de nommer cette effraction, et pourquoi on la nommerait, on n'a pas eu le temps de s'inquiéter, c'est parti si vite, on se sent déjà beaucoup mieux, on se sent même parfaitement bien, tout de même on garde un souvenir désagréablede cette fraction de seconde, on tente de chasser le souvenir, et on y réussit, la vie continue, le monde nous appelle, l'urgence commande.
Et puis, ça revient le jour d'après, l'attaque est plus longue ou plus violente, on ploie les genoux et on a un méchant rictus, onse dit: quelque chose est à l'oeuvre à l'intérieur, on pense à ses transports au cerveau qui annoncent les tumeurs, qui sont le signal enfin visible de cancers généralisés jusque-là insoupçonnables, on éprouve un sale frayeur, un mauvais pressentiment (...)
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A la fin du mois d'août, un magazine à sensation a fait son apparition dans les kiosques, avec en une, une photo volée de Jack portant un bonnet, des lunettes, un jogging; une photo floue, granuleuse, prise au téléobjectif. La légende évoquait "la grande solitude de la star". En pages intérieures, on apprenait que la rousse interminable l'avait quitté. Elle se répandait en méchancetés sur son compte, dans une interview qu'elle avait dû monnayer avantageusement. Je me remémorais la nymphe laissant négligemment glisser son peignoir de bain, au bord d'une piscine. La laideur était partout. Et surtout sous le masque de la beauté.
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Et puis, le manque est arrivé, dans le moment où je m'y attendais le moins, il est arrivé alors que j'avais presque fini par croire à mon amnésie. C'est terrible, la morsure du manque.
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Le motif secret de nos actes, et j'entends: des plus décisifs, nous échappe; non seulement dans le souvenir que nous en gardons, mais bien au moment même. Sur le seuil de ce que j'appelle: péché, hésitais-je encore? Non.
André Gide, Si le grain ne meurt.
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