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Critique de glegat


Les livres sur l'écologie se multiplient. Chaque auteur apporte ses idées et il est difficile de faire le tri pour savoir qu'elle est la voie la plus efficace pour préserver les richesses de notre planète en conservant un mode vie satisfaisant. Parmi tous ces auteurs, les uns sont plus habiles pour mettre les problèmes en évidence et nous prédire un avenir sombre sans pour autant proposer de réelles solutions (Aurélien Barrau), d'autres prônent la décroissance et propose une « sobriété heureuse » (Pierre Rabhi). Bertrand Piccard (petit-fils de l'inventeur du Bathiscaphe et fils de l'océanographe Jacques Piccard) a réalisé en 2016 le premier tour du monde en avion solaire. En matière d'écologie il propose un chemin médiant. Il se veut réaliste et pragmatique et présente une écologie qui tient compte de la nature humaine réticente à sacrifier beaucoup de son confort. Ainsi il aborde les industriels non pas en les culpabilisant, mais en leur montrant qu'ils peuvent gagner de l'argent en respectant des normes environnementales et en faisant appel à des technologies non polluantes et moins énergivores.

Entre croissance illimitée et décroissance exagérée, il propose une croissance qualitative qui vise à passer d'une économie du gaspillage à une économie de l'efficience. Il met aussi l'accent sur l'importance du rôle des États qui doivent prendre les choses en main et légiférer en édictant des normes environnementales plus strictes. Il propose sur son site solarimpulse.com plus de 1000 solutions économiquement rentables permettant de réconcilier l'écologie et l'économie. Il critique assez vertement (si je puis m'exprimer ainsi) les théories de la décroissance tout en reconnaissant que l'on ne peut pas continuer notre mode de vie dans les conditions industrielles actuelles. Il noircit un peu le tableau lorsqu'il explique que si le confinement a permis de baisser de façon considérable la pollution c'est au prix de 255 millions de pertes d'emplois irréversibles, de souffrances, d'addictions et de suicides. Il prétend que le monde du coronavirus avec ses terribles privations donne un avant-goût peu attrayant de ce que serait une décroissance économique à grande échelle. Je comprends l'idée, mais je trouve que le propos est exagéré. On sait aujourd'hui que le chômage a diminué en France et que l'économie ne se porte pas si mal, par ailleurs nous étions (et sommes toujours) confrontés à une crise sanitaire aux conséquences imprévisibles et que cela n'est pas comparable à une décroissance organisée.Toutefois j'adhère pour l'essentiel à son idée de croissance qualitative (croissance efficiente) et j'ai trouvé dans ce livre de nombreuses idées intéressantes, par exemple d'obliger les fabricants (en particulier pour le matériel électronique, smartphone, téléviseur, ordinateur, etc.) à augmenter les durées de garantie de leur produit (par exemple 5 ans au lieu de 2 ans). Cette obligation les dissuaderait de limiter artificiellement la durée de vie de leurs produits et cette mesure serait plus efficace qu'une armée de contrôleurs chargée de vérifier les infractions à l'interdiction de l'obsolescence programmée.

Il peut être profitable de lire ce livre avant de voter pour l'élection présidentielle.

Les droits d'auteur de ce livre sont reversés à la Fondation Solar Impulse.

— « Réaliste — Soyons logiques autant qu'écologiques », Bertrand Piccard, Stock (2021), 200 pages.
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