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EAN : 9782849904701
190 pages
Editions des Equateurs (06/10/2016)
3.38/5   143 notes
Résumé :
Au cœur d’une vallée, aux confins de la France, un homme tient là seul par sa foi. Au plus près des vies minuscules les bergers et les bêtes, les paumés et les vagabonds célestes, il accueille les histoires murmurées, les hommes en perdition. Les croyants et ceux qui ne croient pas. Parce qu'” on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. ” Pour lui, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt.
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 143 notes
Jean, un père trahi par son épouse, Anne et Thibault, leurs enfants de 3 et 7 ans, Alain plâtrier, Xavier retraité de l'usine Toyal, Andrée secrétaire, Olivier 70 ans, Monsieur Etienne quasi centenaire « l'homme du train », deux clochards écolos et opposés à la voie de chemin de fer, sont les âmes simples qui vivent à l'ombre de l'abbaye de Sarrance, dans le Béarn, à la lisière du Pays basque, au coeur des Pyrénées.

Depuis 50 ans, frère Pierre, moine prémontré, est curé de cette paroisse de 2000 baptisés ; Albert un prêtre retraité septuagénaire l'assiste.

Chacun des 14 chapitres est consacré à la rencontre de l'un des personnages avec frère Pierre. Succession de tragédies (suicide), parfois de comédies, ce récit nous plante au milieu de la nature en décrivant l'évolution de la vallée, des camions, des hommes et des bêtes, depuis un demi siècle avec leurs accidents et leurs projets.

Chacun est plus ou moins cabossé par la vie, plus ou moins solitaire en ces altitudes, plus ou moins croyant. Tous passent plus ou moins régulièrement dans l'abbaye pour y trouver gite ou couvert, pour y réaliser divers travaux et services, pour y prier parfois, et surtout pour dialoguer avec frère Pierre.

Ces rencontres se passent à l'automne et le récit s'achève dans la nuit de Noël « c'est fini et pourtant tout commence » conclut Pierre Adrian en se remémorant son enfance à Mont Saint Aignan, dans l'agglomération rouennaise.

Elégamment écrit, ce livre original projette sur des âmes simples un rayon lumineux et révèle deux saints, Pierre et Albert, qui attendent l'heure de Dieu avec confiance et sérénité en partageant humblement foi, espérance et charité.

PS : du même auteur « Que reviennent ceux qui sont loin ».
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Que de profondeur, de spiritualité , de vérité au coeur de ce petit texte lumineux écrit par un si jeune auteur .Une bien belle découverte !

Il rencontre Pierre , humble curé de la vallée d'Aspe depuis cinquante ans, l'hiver de ses vingt- quatre ans celui- ci s'installait dans la vallée en 1967.
Frère Pierre a tout donné ,a voué son âme à son monastère.
Il ne calcule pas, ne soupèse rien, se contente d'ouvrir sa porte aux croyants et aux non- croyants, pèlerins et paumés qui trouvent ici une bienveillance , le dernier humain capable de les écouter , de leur tenir la main au milieu de la nuit afin qu'ils oublient pour un temps leurs douleurs et leur solitude....

Il confiera au narrateur sa fatigue et ses doutes qui peuvent sourdre d'une trop grande ambition :
Mais qui l'est vraiment pour tirer un monastère de la noyade ?

Aux confins de la France ce vieux prêtre tient seul par sa foi.

Il accueille des vies minuscules, comprend , apaise, les hommes en perdition .

En sa compagnie on prend le temps de cheminer par les sentiers, au coeur des villages égarés dans la torpeur de l'après - midi....

On prend goût au silence qui permet parfois d'échanger plus que des mots.

A la fois intime , universel , philosophique ce petit texte n'est pas un guide spirituel ni un poème , plutôt un court récit bouleversant , à l'écriture ciselée qui conte à mi- voix des histoires des plus modestes où l'on croise des marcheurs avançant vers Compostelle, des villageois rêvant de partir , des paysans solitaires, certains marginaux rongés par l'alcool ou la drogue .....et Surtout Frère Pierre , et sa lumière qui nous parle de miséricorde ....


Un ouvrage magnifique qui tente de bousculer nos plus intimes certitudes , une part de notre lassitude et/ ou notre indifférence ...
Tout va trop vite ...
«  J'aurais beau distribuer ma fortune aux affamés,
J'aurais beau me faire brûler vif,
S'il me manque l'amour,
Cela ne me sert à rien.
L'amour supporte tout :
Il fait confiance en tout
Il espère tout , il endure tout .
L'amour ne passera jamais . »


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Dans la haute vallée de l'Aspe, un homme tient là, seul par sa foi. « Parfois la lumière vient d'un seul homme qui parle de miséricorde ». le narrateur est venu rencontrer un prêtre, Pierre, qui s'emploie à maintenir la vie dans un monastère perdu.

Pierre Adrian raconte l'histoire d'un jeune homme parti s'installer au monastère de Sarrance, dans les Pyrénées françaises ainsi sa rencontre avec ce curé de la vallée qui se dépense pour les humiliés de la vie, parcourant des kilomètres, non pas pour prêcher la bonne parole ou enrôler, mais pour apaiser les hommes en perdition et autres âmes tourmentées .

Jolie et profonde réflexion pleine de contemplation, s'appuyant souvent sur vocabulaire riche et simple à la fois, sur la foi replis de beaux portraits des hommes et de la nature, avec ces «paysages à l'abandon», sublimes de beauté mais aussi de froideur et d'indifférence.

Cette réflexion triste et lucide sur la foi et sur des êtres un peu en perdition laisse quand même beaucoup d'espoir en l'humanité et surtout un net sentiment de sérénité, une paix qui s'installe et remet les valeurs de l'amour et la bienveillance à leurs vraies place.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une bien belle découverte que ce texte de Pierre Adrian. Quelle maturité et profondeur chez cet auteur si jeune!

Il narre dans Des âmes simples les vies rencontrées lors d'un séjour au monastère de Sarrance, dans une vallée reculée des Pyrénées, entre Béarn et Pays Basque. Un monde à part sous sa plume même s'il n'est pas exempt des maux sociétaux qui parcourent notre contemporanéité. On y fait ainsi connaissance de Pierre, le prêtre moine prémontré du monastère, gardien bienveillant et vigilant de ce coin depuis cinquante ans. Sans théologie, sans phraséologie, cet homme simple vit et partage sa foi, sans l'imposer, essayant de ramener ces "âmes simples et perdues" dans la lumière et vers la vie. Tels ces deux camés clochardisés qu'il s'efforce d'aider en dépit de la trop forte dépendance à l'héroïne. Pierre n'est pas un surhomme ni un super héros. Juste un homme qui croit et qui agit selon ses préceptes et ses principes de bonté. Pas dans le genre "Fais comme je prie, pas comme je fais" qu'on retrouve souvent sur nombre de bancs d'église, de tapis de mosquée et autres lieux et formes de culte.

Et il y a les proches qui viennent filer un coup de main dans un monastère où les réparations sont sans fin, avant de repartir. Les pèlerins en étape vers Compostelle. Et bien sûr, les gens de la vallée que Pierre connaît intimement même s'ils ne viennent pas à l'église.

Ce récit peut peut-être déranger les rebutés de la religion. J'y ai pourtant trouvé une belle intériorité. Également une désespérance prégnante que Pierre Adrian place sous l'égide du tout matérialiste qui sévit dans nos sociétés globalisées. Il donne ainsi à réfléchir sur notre rapport à cette réalité et à nos contemporains.

Et quelle écriture! Qu'il s'agisse des descriptions des paysages pyrénéens ou des personnes rencontrées, la langue est riche, subtile et imagée. Pierre Adrian a passé les semaines de l'Avent en cet endroit si particulier. Sa peinture de la cérémonie de Noël touche par ses évocations dépassant les repas pléthoriques et les masses mercantiles rassemblées sous un sapin.

Un jeune auteur à suivre très attentivement!
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Il y a d'abord eu pour moi l'évocation de cette Vallée d'Aspe, et que l'auteur célèbre parfaitement , col de la Marie Blanque, aiguilles d'Ansabère ou Table des trois Rois , présences majestueuses , parfois envahissantes quand le soleil est bas et dont les noms résonnent dans ma mémoire de randonneuse ainsi que la gare de Canfranc , immense vaisseau vide, propice au rêves de voyages incertains .

Pierre Adrian nous fait partager sa rencontre avec le frère Pierre, religieux de l'ordre des Prémontrés après avoir été le curé des communes de la vallée depuis quarante ans . Il accueille dans le monastère de Sarrance des pèlerins en route pour Compostelle mais surtout tous ceux qui ont besoin d'une étape apaisante dans une vie cabossée . Pas de prosélytisme religieux , simplement une oreille attentive, une parole de paix et un bol de café .

Une région reculée de France entre Béarn et Pays Basque mais qui n'est pas un havre de tranquillité , refuge de marginaux et de drogués , passage des camions vers l'Espagne et dont les habitants, survivants d'une époque de pastoralisme et d'une agriculture à l'ancienne racontent leurs souvenirs sans la nostalgie que l'on pourrait en attendre, un pays de montagne dur , sans l'angélisme du retour au passé mais éclairé par certains hommes d'exception comme Pierre .

De belles pages sur la foi , sur les hommes et leur recherche de la lumière ou simplement d'une raison d'exister et sur ce pays avec un fond de tristesse et une lucidité étonnante chez un écrivain si jeune .
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critiques presse (5)
LaCroix
20 octobre 2017
Récit de «vies minuscules» autour de la figure d’un prêtre dans une haute vallée des Pyrénées, a-t-on appris auprès de son éditeur.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
10 juillet 2017
Un livre magnifique qui parle de la foi et des montagnes. Et qui bouscule l’indifférence. Lumineux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
28 mars 2017
Un livre magnifique sur l’engagement en des temps incertains.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
20 février 2017
A travers le récit d'une retraite au fin fond des Pyrénées, le jeune Pierre Adrian raconte un monde oublié. Eclairant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
25 janvier 2017
Ni un poème ni un guide spirituel, mais un court récit bouleversant et ciselé. En compagnie du frère Pierre, on y prend le temps de cheminer par les sentiers, on y prend goût au silence.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Déjà on est à cette heure où l'aube prend des airs de pleine lune. On voit dans l'obscurité. Les objets reprennent forme, comme un dessin dont on reconnaît peu à peu les courbes. Plus loin, le chevrier trait ses bêtes. En ville, les éboueurs balaient dans le verre brisé et les odeurs méphitiques. Vies parallèles des heures creuses. Silence radio. Un jour, on sera tellement sur terre que la vie ne s'arrêtera plus. On sera obligé d’avoir deux gouvernements. Un pour le jour, un autre pour la nuit. Les métros rouleront toutes les deux minutes, trimbalant les mêmes travailleurs en quantité. La nationale ne désemplira pas. A Sarrance, il n'y aura plus de dimanche sans camion. Le rêve des salles de marché et des financiers camés. Ça viendra. De jour comme de nuit, la même foule. Il faudra des casques audio pour écouter le silence. Alors oui, à quelques campagnes sera épargnée cette vie sans limites. Mais au rythme où on les quitte, elles seront bientôt des no man's land. La nature aura repris tous ses droits. Celui d'étouffer les granges, de faire éclater la pierre et de chasser les ruines. Le silence déjà fait peur. Celui-là sera terrifiant.
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Je me retourne et devine alors les clochards de ce matin. Il y a le plus épais aux yeux caves, le visage broussailleux, la peau rouge caroubier. Il dévisage les statues, les mains dans son manteau. Il observe une fresque, retire une poussière qui l'irrite. L'autre s'est avancé dans le narthex. Il s'arrête et regarde vers le chœur. Ses yeux de loup percent la pénombre, ils l'éblouissent presque. Ses yeux giclent jusqu'à nous.

Xavier se recule et leur fait signe de venir. Il faut tout le monde pour prier la Vierge. Ou simplement pour être l’un à côté de l'autre, à espérer la lumière. Les clodos, les défoncés, vous qui zonez sur la route, ralliez-vous. Venez voir, vous arrêter un moment. La contemplation est une vraie vie rebelle, notre satori. Les beatniks ne sont plus là où l'on croit.

Rejeter l'esprit de ce monde, c'est savoir le contempler. A l’ombre d'une chapelle, sous les coupoles d'ardoise d'une église en pays de montagne. Sur les chemins où la nature est reine à l’aube, dans les raies de la première lumière. Après tout, nous sommes tous des âmes simples et perdues. Des hères qui rôdaillent en fond de vallée, incapables à la hauteur. Faibles à l'espèrance.
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Albert est du Béarn, où il a été ordonné prêtre en 1951. L'accent du pays cogne si fort sur sa langue qu'il pourrait être originaire d'un pays de l'Est. Ses fins de mot sautillent, le « m » et le « n » rejinguent. Les lettres râpent dans sa bouche où le français semble être une difficulté. Je m'amuse alors quand Albert fait remarquer mon accent.

La bouche trahit un pays. Ces mots en commun que nous prononçons autrement. On pourra parler de saccage quand la génération Hanouna aura détruit sa langue, cariée par le langage télévisé et ses slogans.

Et si je me fie aux repères culturels, aux messages publicitaires qui m'entourent, je suis plus proche d'un Londonien ou d'un New-Yorkais que d'Albert. Là-bas, derrière l'Atlantique, ils ne parlent pas la même langue que moi, certes. Mais nous partageons le même langage. Celui des marques, des icônes télévisuelles. Cette grande culture mondialisée distribuée en douceur à domicile. Plus rapide encore que le livreur de pizzas américaines.

Formidable. Hourra. Le biberon de I'enfant sage.
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Sur la route du retour, j’ai l'esprit en friche, contaminé par l'image de cette gare aux abois. Les paysages à l'abandon me préoccupent. Cette idée qu'on ne va jamais contre la nature. Elle reprend, et elle a le temps avec elle. De quelques mauvaises herbes sur un rail au séisme, de l'infiniment petit au colosse, la nature fait sa loi, dans les Pyrénées et partout. La terre craque et bouge dans ce pays balafré. A l’été 1967, au pied de la Pierre Saint-Martin, trente-cinq secondes ont suffi à ravager le bourg d'Arette. A Canfranc, il a fallu plutôt trente-cinq ans pour rendre les lieux décadents. Gardons-nous de toute ambition. Cette terre reprend. Elle balaie derrière l'homme.
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Autour de nous, le pays s'affole dans les coups de vent. La pluie qui éclaboussait par saccades tombe dru. Et les murs fiévreux de la chapelle dégoulinent. Ils suent.

Pierre poursuit :

« Le cérébral est l'ennemi du cœur. Tu ne viendras pas à la foi par l'intelligence. Par les livres, la philosophie, la théologie. Je crois que l'intellectuel ne voit que la pointe émergée de l’iceberg. Alors qu'avec le cœur, je dépasse mes schémas. Les murs tombent, un à un, par pans entiers.

- Cela peut être si dur à entendre. On a parfois l'impression que ceux qui croient sont déconnectés, ou bien qu'ils se rassurent. »

Pierre sourit doucement.

« Croire, c'est faire le passage de l'intellect à la réalité, à l'expérience. Ce n'est pas une échappatoire ou une fuite. Au contraire. La foi est une épreuve de la réalité. Il faut éprouver pour aimer. Regarde, Dieu s'est fait homme. II a épousé la condition de l'homme pour éprouver sa réalité. Et l'aimer jusqu'au bout. »
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