Personne n’est responsable d’un suicide, que ce soit à cause d’un mot, d’un comportement, d’une action ou d’autre chose. Seule la victime est maîtresse de son sort. Il n’y a rien de mal à dire ça. Il y a des gens qui souffrent de maladies physiques douloureuses et évolutives.
La réalité et la fiction ne sont pas très éloignées. Il m’arrive de ne plus savoir qui est qui, ou quoi est quoi! Ce n’est pas de l’Alzheimer, c’est l’imaginaire! Je vis un rêve. Je ne suis pas moi-même. Je change de personnage à chaque moment. Un jour, je suis un Bon, le lendemain, un Mauvais. Le surlendemain, un simple faire-valoir. Ça fait partie du jeu. Comme un comédien qui incarnerait Hamlet en juin et Ti-Coq en décembre. La seule façon de convaincre, c’est d’y croire.
Bien entendu, il ne portait pas le masque en public tous les jours! Seulement à l’Halloween. Pourtant, les cicatrices de son visage étaient bien suffisantes pour nous effrayer. On aurait dit que le cuir du masque l’avait balafré, marqué à perpétuité. Il avait la face labourée comme les lutteurs qui se tranchent le front pour saigner dans les matchs extrêmes. Avec le temps, les coupures deviennent des sillons, des crevasses, des gouffres. Un Grand Canyon facial!
S’il y a quelqu’un qui sait faire la différence entre la réalité et la fiction, c’est moi. Oui, je vis continuellement dans l’imaginaire, dans l’invention, dans les fausses identités. Oui, le mensonge fait partie de mon existence. Mais quand je tente de mettre à jour la vérité, comme je le fais avec toi, je ne joue plus au romancier. Nos vies différentes montrent bien que notre sens du réel et de la fabulation nous oppose.
Les temps ont changé, mais pas ceux qui les ont traversés. Les personnages vivants ressemblent tellement aux personnages morts que c’en est hallucinant.