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EAN : 9782070781034
288 pages
Gallimard (27/08/2009)
3.16/5   118 notes
Résumé :
Marc Travenne, designer de talent et homme d'affaires, mène une vie agitée. Persuadé qu'il est « passé à côté de sa propre histoire », il décide de tout arrêter, part sur les routes et se retire dans un gîte perdu, dans une région d'Ardèche battue par les vents. Bientôt, une randonneuse énigmatique vient troubler sa solitude. Elle marche, depuis des jours, le long de ce que les géographes appellent la « Diagonale du vide », cette étroite bande de territoire qui part... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 118 notes
Et, puis, un matin, la vie se déchire, se brise. Tout d'un coup, notre vie n'a plus de sens. On frise la quarantaine ou la cinquantaine, c'est selon.
Alors, il nous faut partir, abandonner cette vie qui nous trahit.
C'est ce que fait, le héros de ce roman : Marc Travenne. Sa vie s'arrête, il va falloir " traverser la diagonale du vide".
S'écouter, se comprendre, pour cela c'est d'abord la fuite. Il part se cacher ou se réfugier dans un gîte en Ardèche.
Mais la vie est toujours là, les rencontres aussi, cette étrange femme soldat qui se traîne une histoire abominable dans un pays lointain et lumineux : L'Afghanistan.
Alors, pourquoi pas comprendre, découvrir la vie des autres puisqu'on n'est plus maître de la sienne.
Tout part à la dérive, Travenne est poursuivi par son enfance, ce petit village où il passait ses vacances chez sa grand-mère. Il y reviendra, là aussi pour décrypter des souvenirs.
Et, puis, il y a l'autre femme : Irène connue à New York qui va lui laisser un héritage inattendu.

L'écriture de Pierre Péju est douce, elle coule comme une petite rivière, on se laisse emporter dans les méandres de cette introspection. On s'attache imperceptiblement à notre héros.

Mais cet homme n'est-il pas au fond de chacun de nous ?

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VIDE !
Le mot-clé de cette histoire qui dès les premières pages revient
comme une litanie.

(p.22)
" Et le démon lui dit : Donne moi la preuve.
Montre moi que tu es encore celui que tu as cru être ?"
Cruêtre,!!!

Le Vide !
Impressions d'être passé à côté de sa vie.
Marc Travenne, va tout lâcher et partir au hasard de la route pour s'arrêter en Ardèche.

Il suffira de presque rien pour que le vide, tout à coup, soit traversé par une lumière en la personne d'une randonneuse étrange, qui transformera ce vide en une lente et longue diagonale des solitudes.

(p.282)
"Dans la vie, les évènements se carambolent, s'entassent, se superposent, se mélangent, se contredisent, se prolongent les uns les autres ou au contraire s'annulent mutuellement. Un malheur n'arrive jamais seul, prétend-on. Mais la meute des malheurs est souvent accompagné par des bonheurs imprévus. Ou l'inverse. Dans la vie tout va trop vite ou trop fort, entre de longues périodes de calme plat."

Lente progression de cette histoire, qui va, comme les eaux d'une rivière, couler tout doucement, puis, tout à coup, bouillonner de remous inopinés qui vont nous emmener d'Ardèche en Afghanistan, et apporter un total dépaysement, à mon grand étonnement.
Cela va pimenter d'un souffle cette diagonale du vide, qui va s'emballer et faire se rencontrer de grandes solitudes.

On peut dire que la vie est souvent là à vous surprendre quand on ne
s'y attend pas !







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Voici un livre inclassable.
Ça commence comme une recherche spirituelle. Un homme d'affaires, surbooké, décide de tout larguer après le départ de femme et enfants et la mort de son meilleur ami /associé.
Il se retrouve dans un gîte en Ardèche, au milieu de la "diagonale du vide" qui traverse la France des Landes jusqu'aux Ardennes.
Une femme va venir troubler cette quête, nous entraînant avec l'auteur dans un périple en Afghanistan, puis à New York, puis dans les coulisses des services secrets.
Je me suis un peu perdue dans la variété des sujets abordés, par moment portraits de femmes idéales, héroïnes à la fois intrépides et soumises; des récits de guerre, des règlements de comptes avec la mère.
Je me suis ennuyée à la lecture d'une histoire peu crédible d'agent secret et de crime transformant le narrateur en héros.
Ce livre m'a déçue en comparaison avec "le rire de l'ogre" que j'avais beaucoup aimé.
L'écriture de Pierre Péju est riche et nous fait entrer aisément dans son imaginaire. Les personnages sont attachants.
Me reste à découvrir d'autres livres de cet auteur. Lequel me conseillez-vous ?
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Dès que j'ai commencé à lire ce livre, je l'ai trouvé attachant par son héros Marc Travenne.
Puis de page en page j' ai ressenti une tristesse à mourir, alors j'ai décidé de mourir et je l'ai lu.

Cette solitude, cette tristesse, coule au travers des mots, des personnages et éclatent dans la noirceur ou la beauté , superbement représentée, des paysages; On ne s'ennuis pas dans ces descriptions des lieux, ou randonne Marc.
On s'y prélasse et s'y endort avec calme .
Vous allez me dire que c'est un bouquin assommant ,monotone, qui cause de la lassitude, du désintérêt. ➙ fastidieux, barbant, NON , NON

Car soudain tout change ,tout s'emballe .
La rencontre d'une randonneuse dans un gite ,donne du piquant exaltant, prometteur d'une histoire , et là
on se réveille . Ce n'est pas possible de rester dans cette tristesse.
Je me suis dit : "la! il va y avoir quelque chose ,qui va tout changer.
A une allure folle ,on entre tout à coup dans un triller ,déroutant dont on ne s'attendait pas .
De bonds en rebonds ,on vit une histoire impressionnante ; qui nous emporte vers des pays lointains
Vraiment petit livre à lire avec passion!!
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Après la mort brutale de son associé, Marc Travenne, designer, décide de tout arrêter. A Roissy, il repasse le contrôle de police en sens inverse, abandonne sa valise et quitte la région parisienne, laissant son entreprise aux bons soins de secrétaires qui lui laisseront des messages de plus en plus inquiets.
Qui n'a, une fois, rêvé de partir ainsi, sur un coup de tête et sans explication, pour reconstruire autre chose, ailleurs ? Choix de mort, choix de vie, nouveau choix en tout cas, surtout si une voix murmure insidieusement à notre oreille : « montre-moi que tu es encore celui que tu as cru être. »

Rouler pendant des kilomètres, s'arrêter dans un gîte de montagne, ne plus écouter les messages et juste respirer l'air pur sur ce plateau ardéchois, écouter philosopher doucement le maître des lieux, telle est la nouvelle vie de Marc. Quand arrive une curieuse femme aux cheveux dorés, randonneuse étrange qui suit la « diagonale du vide », cette ligne droite qui unit les Landes aux Ardennes, selon les géographes, et ne traverse quasiment pas d'endroits fréquentés. Apparemment, elle aurait dû faire ce chemin aux côtés d'un homme (son mari ? Son amant ? Un gourou ? En tout cas un homme qui exerce un pouvoir fort sur elle).
Mais la femme reprend la route et Marc se sent seul, frustré. Alors il la suit, tente de la retrouver et finit par avoir une explication. Marion (ou Élisabeth, ou qui encore?) est officier, dans les services secrets et a commis  « une énorme connerie »au cours d'une action en Afghanistan.

Recherches, poursuites, surveillance des personnages par les occupants d'un angoissant 4x4 noir, il y a du suspens, de la tendresse aussi. Et à cette histoire tombée du ciel sur le personnage vient s'ajouter la résurgence d'une autre histoire, vieille de dix-sept ans celle-là : Irène, maîtresse d'une nuit, réapparaît, malade, condamnée, accompagnée de son fils de 16 ans, dessinateur passionné (là, franchement, la ficelle est un peu grosse!) et les ex-amants partagent des moments très forts et très doux à la fois.
La DGSE et les actions en Afghanistan sont loin...

La construction du livre qui unit deux histoires tellement éloignées en apparence est intéressante et retient l'attention jusqu'à la fin. L'écriture est précise, vive, tranchante notamment dans les évocations de visages, de regards, de silhouettes (Irène, le commandant paraplégique).
Et puis on peut se regarder soi-même au travers de Marc et se poser la même question : sommes-nous devenus ce que nous croyions être ?
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Mathieu, lui , n'était plus encombrant du tout.
Et moi, je n'avais plus d'ami. J'ai toujours associé l'amitié à une porte à laquelle, lorsque plus rien ne va, on peut venir frapper à tout moment, même au milieu de la nuit. La porte s'ouvre. L'ami est là. Bienveillant. Pas même surpris. Il dit seulement "Entre". Il ne demande rien. Il écoute sans juger. Il sait se taire. Il prépare du café à trois heures du matin. Et voilà que cette porte, pour moi, n'existait plus. Verrouillée sur le vide. Plus d'ami.
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Car notre enfance n'est jamais de l'histoire ancienne. L'enfant que nous avons été, même si nous ne tenons pas à le revoir, même si nous ne l'avons pas convoqué, est soudain là. Il hante notre présent qui se trouble et s'obscurcit. Il a l'éclat légèrement tremblant des revenants.
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Réminiscences d'autant plus pénibles que j'aurais voulu ne plus penser à rien ni à personne. Pas même à la fulgurance de la mort, à l'apparente facilité des ruptures, à tout ce qui est "manqué" dans une vie, et au deuil le plus terrible qu'il nous faut forcément faire un jour: le deuil de ce qu'on n'a pas su aimer.
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Ma mère riait de bon coeur cette fois. Un petit rire en cascade, d'abord cristallin, puis plus rauque. Elle a encore évoqué celle qu'elle appelait la "blême poursuivante". "La seule poursuivante sérieuse, tu sais !
Tenace, patiente, maligne, musclée, dopée. Bref, increvable. Elle sait qu'elle te rattrapera de toute façon. Alors elle peut choisir son moment. Moi, depuis de nombreuses années, j'ai cessé de courir. Apparemment, elle aussi ! Nous reprenons notre souffle. Nous nous observons. Je l'attends. Je ne bouge plus. Trop mal aux jambes ".
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Mais là-bas après chaque journée étouffante il y a ce que j'appelle la récompense du soir, ce moment de pure clarté afghane, lorsque les choses semblent posées dans la transparence et comme nimbées par un poudroiement doré, une pluie de particules d'or, poussière ou pollen autour des corps, tandis que les ombres des maisons, des hommes et des bêtes, ombres épaisses et brunes comme du feutre, s'allongent démesurément sur le sol encore brûlant jusqu'à ce que le soleil disparaisse et que le poudroiement ne soit plus qu'une nuée lasse et soudain cendreuse, soulevée par les sabots des bêtes qui ne bougent presque plus dans la nuit qui tombe, ou par les pneus d'un de ces magnifiques camions afghans, qui surgit tout à coup, surchargé, avec des images naïves, souvent drôles, peinturlurées partout sur son capot et ses portières.
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Vidéo de Pierre Péju
Pierre Péju vous présente son ouvrage "Effractions" aux éditions Gallimard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2626471/pierre-peju-effractions
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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